2009. 02 : dim QUASIMODO GENITI, 1er après Pâques

Dimanche 19 avril 2009

La nouvelle naissance

Jean 20, 19-29

Chers amis, frères et sœurs en Christ,

Nous avons fêté Pâques il y a juste 8 jours, les chrétiens orthodoxes fêtent Pâques aujourd’hui, mais ce n’est pas la date qui est la chose la plus importante. En fait, nous fêtons Pâques chaque dimanche. Quand nous nous réunissons, c’est toujours au nom et en présence du Christ ressuscité, et cela devrait changer nos vies, nous donner du courage et de l’amour les uns pour les autres, renouveler notre confiance, nous permettre d’entrer dans ce qui nous attend avec de nouvelles forces et la conviction de ne pas être seuls.

Est-ce toujours le cas ? Certainement que non. Nous avons du mal à mettre en pratique ce que nous affirmons croire. Nous retombons toujours dans les vieilles ornières, nous hésitons, nous doutons, et nous avons du mal à nous l’avouer. [À bien y regarder, vivons-nous vraiment ce que nous venons de chanter ? « …. » (Arc 475,2)].

C’est pourquoi il nous faut dire un grand merci à Thomas ! On le dénigre si souvent, on le taxe d’incroyant, de « mal-croyant », de mécréant ! On lui reproche d’être lent, bien trop lent à croire. Disons-lui plutôt : merci Thomas ! Merci notre frère !

Car n’était-ce pas un peu trop lisse, la manière dont les choses s’étaient passé ce premier dimanche ? : Jésus qui vient juste au bon moment et qui balaie tous les doutes de ses disciples ; Jésus qui leur donne de la confiance en veux-tu, en voilà ; Jésus qui leur donne des responsabilités, et les disciples qui ne réagissent même pas sur le moment…

Mais quand Thomas, l’absent, revient, ils se montrent tout heureux et fiers, et s’empressent de le dire à l’ami qui a raté tout cela : « Nous avons vu le Seigneur ! » Sous-entendu : « Pas toi. Dommage ! Mais on t’aime quand même ». Ça lui fait une belle jambe.

Ils ne disent rien de leur peur, des portes verrouillées… Elles le sont d’ailleurs encore le dimanche suivant. Manifestement, tout n’a pas été transformé d’un coup, la peur reste chevillée à leur histoire. Ils sont de simples humains, avec leurs faiblesses et leurs méfiances. Mais de cela, ils ne parlent pas.
Ils ne disent rien non plus de leur raideur. Ils ne disent pas que Jésus s’est quasi « imposé » au milieu d’eux, qu’ils ne lui ont pas spontanément fait de la place.

Ils ne disent pas qu’il leur a annoncé la paix par deux fois, comme s’ils étaient bouchés, incapables de l’entendre, incapables de le recevoir, Lui, et de la recevoir, elle : sa Paix.
Ils ne soufflent mot de la responsabilité que le Seigneur leur a confiée : annoncer son pardon, mettre devant leurs responsabilités ceux qui ont du mal à y entrer.

Et nous les comprenons bien. Ce n’est pas si facile d’entrer dans le renouveau qui nous a été annoncé à Pâques. Ce n’est pas si facile d’y rester. Ce n’est pas facile d’y continuer, d’être les envoyés de Dieu dans un monde qui déboussole et qui fait peur.

Nous en savons quelque chose : nous aussi, bien souvent, nous vivons Pâques juste une fois par an… et encore. Nous avons l’impression, bien souvent, d’avoir raté le coche, de ne pas avoir été là au bon moment, d’avoir loupé quelque chose. Comme Thomas.

Et nous avons besoin de comprendre, sans toujours y arriver. C’est qu’il y a des choses qui ne se comprennent pas, mais qui se vivent seulement, simplement. Et pour cela, il faut du temps. Et de l’aide. Et peut-être aussi quelques preuves… enfin : des éléments de preuve au moins…
Nous ne sommes pas gens à nous laisser mener sans résistance.

Pour tout cela, toutes ces limites, tous ces freins : Merci Thomas. Sans toi, Pâques n’aurait pas la même saveur. Et la foi, notre petite foi, si hésitante, non plus.
Merci à Thomas. Et plus encore : Merci à Jésus, le Ressuscité, qui revient aussi pour lui, et pour nous. Il revient chaque dimanche quand nous nous réunissons pour l’écouter. Il revient à chaque occasion où nous le laissons s’approcher. Il revient pour tous ses amis, et il sait combien ils ont tous besoin de lui.
Mais il se prend du temps particulier pour Thomas. Étonnamment, il n’a pas un mot de reproche pour lui, pas un seul. Il entre entièrement dans sa démarche : « Regarde, Thomas ! Mets ton doigt là, dans la marque de mes blessures, mets-le dans mes mains, dans mon côté. Ne deviens pas quelqu’un de figé dans son incapacité à faire confiance. Deviens homme de foi, femme de foi ».

C’est ce mot « Deviens ! » qui est important. Chaque traduction essaye de le rendre à sa manière : « Cesse d’être incrédule », ou : « Ne sois pas un incroyant ! Ne deviens pas un incroyant, mais deviens un homme de foi ! « . Ce n’est pas un ordre, car la foi ne s’ordonne pas, et Jésus le sait. Il ne bouscule pas Thomas. Il le laisse avancer à son rythme. Car la foi ne se décrète pas.

Ce que Thomas vit n’est pas indifférent à Jésus. Il le prend au sérieux et l’encourage, …comme il prend au sérieux et encourage tous les autres, et chacun de nous. Il vient nous rejoindre là où nous sommes, avec nos doutes, nos hésitations, nos peurs des autres et de nous-mêmes, nos peurs de dire « je » et de prendre des responsabilités. Comme Thomas, il nous invite à devenir, à oser faire confiance, à oser être nous-mêmes et à le laisser, Lui, être avec nous.

Il nous offre une relation de confiance : avec lui, et les uns avec les autres. C’est cela qui compte. Il n’est finalement pas important du tout que Thomas ait pu faire sa vérification. D’ailleurs, nous n’en savons rien, cela ne nous est pas dit, et cela ne nous aurait rien apporté. Et il n’est pas si important non plus que les disciples se soient sentis ou se sentent encore menacés. En tout cas : ce n’est pas le plus important.

Bien sûr, toutes ces choses nous travaillent. Nous continuons à avoir nos questions et nos doutes et nos hésitations. Mais le plus important, c’est de nous laisser redire qu’aujourd’hui, tels que nous sommes, le Christ vivant vient à notre rencontre, se tient au milieu de nous, nous accueille et nous donne sa paix. Avec elle, nous pouvons repartir, recommencer, nous laisser renouveler, nous laisser mettre en route — « renaître pour une espérance vivante » comme le dit le mot d’ordre pour cette semaine. C’est à cela que le Christ ressuscité nous invite aujourd’hui. C’est surtout ce qu’il nous offre.
Merci donc, Thomas. Et merci à toi surtout, le Vivant ! Amen.

Proposition de cantiques tirés du recueil Arc en Ciel :

–    Entrée :    473 : 1-4    Le Sauveur est ressuscité.
–    Avant la prédication :    475 : 1-3    Mon rédempteur est vivant.
–    Après la prédication :    544 : 1,3, 4    Seigneur, c’est toi notre secours.
–    Chant final :    485 : 1-3    Christ est vraiment ressuscité.

Introduction :

Inclure que « Nous sommes rassemblés en communion avec nos frères et sœurs qui, de par le monde, partagent notre foi, en présence du Ressuscité ».
Citer aussi le mot d’ordre pour cette journée et la semaine qui est devant nous : 1 Pierre 1,3.

Intercession :

Penser à :    — inclure des demandes collant à l’actualité.
    — mentionner des situations qui se vivent dans l’Église universelle.

Merci pour votre service. Je vous souhaite de la joie dans le culte que vous allez animer.

Ernest Reichert

¼ – Service des Lecteurs – SL – 17 – 19.04.2009 – Ernest REICHERT

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).