2009. 09 : dim de PENTECÔTE

Dimanche 31 mai 2009

L’Eglise de l’Esprit

Jean 14,1, 23-27

Nous avons entendu un extrait du discours d’adieu de Jésus au cours de la dernière soirée qu’il passe avec ses disciples. L’angoisse saisit ses amis, car il annonce son départ. Comment vivre sans lui ? Jésus affirme cependant qu’il sera avec eux, mais le monde ne le verra pas. Jude demande : pourquoi ? Les versets que nous venons d’entendre y répondent. Face à l’angoisse liée à la perspective d’une vie sans Dieu, Jésus met en lumière la relation particulière que les disciples peuvent avoir avec le maître absent.

1.    Être obligé de vivre sans Dieu

Nous rêvons tous de cette sécurité que ressentent les petits enfants quand leurs parents sont avec eux, les protègent et règlent tous leurs problèmes. Les premières pages de la Bible donnent un écho de ce rêve en parlant de Dieu qui se promène dans le jardin d’Éden pour discuter avec Adam. Mais ce rêve est perdu. Actuellement, Dieu est absent du monde, les hommes l’ont chassé. La Bible dit que le jardin d’Éden leur est fermé. Les religions africaines parlent souvent d’un Dieu lointain, retiré du monde à cause de la méchanceté humaine. Les modernes parlent de la « mort de Dieu », pour dire que notre culture matérialiste a tué Dieu en quelque sorte. Actuellement, « l’hypothèse Dieu n’est pas nécessaire pour expliquer le monde » disent la plupart des scientifiques.

Les évangiles évoquent la même situation. Ils expliquent que Jésus, le Messie, est venu sur terre de la part de Dieu pour apporter la guérison et la paix. Mais il a été repoussé et tué sur la croix. La croix sonne le glas du messianisme, puisque Jésus, qui est à la fois humain et divin, est éliminé. En lui, Dieu lui-même est repoussé et nié. Comme les humains ne veulent pas de Dieu, ils devront vivre sans lui. Ils connaîtront l’insécurité, comme des adolescents qui ont rejeté le père et doivent se débrouiller seuls.

Les disciples trouvent cela affreux. Ils ont vécu avec Jésus et découvert tout ce que sa présence leur apportait de consolation, de courage, de perspective de vie : comment faire sans lui ? Cette situation est aussi présente actuellement. Lorsque les temps sont difficiles et qu’on ne sait plus trop quoi penser et espérer : à quoi s’accrocher ?

2.    Garder la Parole avec amour

Jésus répond à la question en expliquant qu’il reviendra. Il ne sera pas avec tout le monde, mais avec ceux qui sont prêts à l’accueillir. L’action du Messie change. Il ne s’imposera pas au monde de façon automatique, autoritaire et miraculeuse, mais il sera présent chez ceux qui accueillent sa parole avec amour. Accueillir sa parole avec amour, c’est le point important.

N’oublions pas que, dans l’évangile selon Jean, Jésus est lui-même cette « parole faite chair, qui a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité ».
Accueillir la parole, obéir à la parole, c’est accueillir Jésus et lui obéir. Mais cet accueil et cette obéissance n’ont de sens que sur la base de l’amour. L’obéissance ne repose pas sur une obligation ou sur la peur de la sanction, mais sur la découverte merveilleuse qu’une relation d’amour est possible. Jésus ajoute « celui qui m’aime obéit à ma parole ». Il découvrira l’amour de Dieu, car « le Père l’aimera ». Dieu le Tout-Puissant est lointain, mais l’amour porté à Jésus permet de découvrir le Dieu d’amour qui s’approche de chacun de nous, pour lui donner paix et consolation.

C’est aussi ce que nous vivons dans la relation avec nos parents. Pour le petit enfant, papa et maman savent et peuvent tout. Ainsi, la foi enfantine imagine un Dieu tout-puissant qui règle les problèmes à notre place. L’adolescent, lui, prend de la distance avec ses parents, il veut sa liberté. Les psychologues disent qu’il « tue le père ». La foi adolescente aussi tue Dieu et l’élimine comme hypothèse nécessaire, quitte à récolter l’inquiétude.
Normalement, l’adolescent devient adulte et met de l’ordre dans sa vie. Il peut construire une relation nouvelle avec ses parents. Il ne les idéalise ni ne les rejette, mais il peut découvrir qu’ils lui ont donné de l’amour, des valeurs, des orientations. Il peut les aimer et les accepter librement. Ainsi, la foi adulte découvre qu’il est possible d’aimer Dieu par le Christ, sans se sentir brimé ni limité. Au contraire, la Parole de Jésus nous enrichit. Puisse ce pas se faire chez un grand nombre, car à ce moment-là Dieu devient présent.

3.    Présence spirituelle

Cette présence de Dieu promise par Jésus est spirituelle : il vient dans les siens. Son Esprit inspire leur esprit. Ainsi, il habite le croyant. Il habite aussi la communauté qui l’attend et l’adore, pour lui donner la force d’aimer et de rayonner son amour sur cette terre. Cette présence enrichit celui qui l’accueille. Par le Saint-Esprit, Dieu et Jésus lui-même agissent dans et parmi les croyants.
Jésus utilise deux mots pour caractériser cet enrichissement.

D’abord la consolation, la capacité de vivre malgré les difficultés, sans être abattu par l’adversité. L’Esprit ne nous retire pas du monde pour nous placer dans une sorte de bulle rose dépourvue de problèmes. Au milieu des tensions du monde, il donne la force de rester debout.
Ensuite, il donne la paix. Ce n’est pas la paix de celui qui a terrassé l’adversaire ou qui a eu le dernier mot dans une discussion, mais la paix qui dépasse le conflit et transforme l’adversaire en allié.

Notre temps matérialiste ne sait trop quoi faire avec l’Esprit Saint, qui ne se mesure pas. Pourtant, l’esprit est la puissance la plus grande pour faire bouger les sociétés : l’esprit d’entreprise a poussé les gens à prendre des risques immenses, l’esprit de révolte a poussé des hommes dans des risques inouïs, l’esprit de dévouement permet à des amis, des soignants et des parents de passer des heures et des jours à soutenir un souffrant. L’Esprit Saint a cette même puissance pour donner l’amour, surmonter les inquiétudes et préparer l’avenir.
Cl : Comment vivre sans Dieu ? Aucune malédiction ne nous prive de la présence de Dieu, nous nous en séparons quand nous nous fermons à son esprit. Jésus offre une présence spirituelle de Dieu, avec sa paix et sa consolation. Le moyen, c’est d’accueillir sa parole dans l’amour. C’est l’aimer et s’approprier son message avec joie. Par là, nous serons fortifiés par sa présence spirituelle dans l’Église et dans ses membres. C’est ce que célèbre la fête de la Pentecôte. Amen.

Lectures :

Puisque le texte de prédication est l’évangile du jour, il sera possible de lire à l’autel Jean 1,1-14 qui explicite le lien entre la Parole et Jésus Christ.

Cantiques possibles : ARC

504     Viens Saint Esprit Dieu créateur
505   Toi Saint Esprit lumière qui viens
506   O Saint Esprit, Esprit d’amour
507    Saint Esprit, Dieu de lumière
509    Viens Saint Esprit, Dieu créateur
      514 Pour que le jour qui se lève soit plus beau

¼ – Service des Lecteurs – SL – 24 – 31.05.2009 – Pierre KEMPF

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).