Dimanche 27 janvier 2008
Les différents terrains
Actes 16, 9-15
( Série de Prédication VI (Predigtreihe VI) : liste complémentaire II )
Chers frères et sœurs en Jésus-christ
L’enfant trébuche sur le palier et la porte claque. Il est puni. Il prend conscience de son épreuve et se précipite, rageur, sur la porte qui reste impassible. Il la gifle et la boxe. Il trépigne et hurle. Mais la porte ne bouge pas. Il se penche vers le trou de la serrure et voit qu’il est fermé. Alors désespéré, il s’assit et pleure. Ne connaissons-nous pas aussi ce sentiment de détresse devant une porte fermée ? La porte du magasin est fermée parce que nous sommes trop tôt ou trop tard.
La porte d’entrée est fermée parce que nous avons égaré la clé.
La porte de la maison est fermée parce que l’on refuse de nous recevoir.
Des portes fermées qui fâchent, qui dépriment, qui épuisent.
L’apôtre Paul a aussi fait l’expérience des portes fermées. Il commence son deuxième voyage missionnaire en compagnie de son ami Silas. Mais il n’a pas où annoncer la Parole de Dieu dans la Province d’Asie et il n’a pas où se rendre à Bithynie, l’Esprit de Jésus lui a barré la route. Dieu lui indique le chemin qu’il doit prendre, celui qui passe par Mysie, vers Troas et vers l’Europe. Le texte de prédication de ce dimanche nous parle donc de portes qui s’ouvrent et cela grâce à Dieu.
La première porte est celle qui s’ouvre pour l’Evangile, au milieu même de la nuit. Paul voit en rêve un homme qui lui demande avec force de venir en Macédoine pour apporter son aide. S’il y a appel au secours, c’est que la détresse est grande. Quand nos angoisses se comptent par milliers, quand vivre se conjugue avec souffrance et échec, quand le découragement nous paralyse et la peur nous ronge, que faire ?
L’homme de Macédoine supplie : « Viens à notre secours ». A son réveil, Paul comprit que le Seigneur l’appelle à porter l’Evangile aux gens de Macédoine. Dieu a ouvert une porte à ceux qui cherchent des repères pour la vie, à ceux qui tendent la main pour un peu de bonheur, un peu de paix. Cette porte de l’Evangile est ouverte à nous tous. Dieu y est lui-même rentré en Jésus-Christ, pour répandre dans notre monde et notre histoire son amour et sa lumière, pour briser nos peurs et nos souffrances, pour apporter l’espérance et la confiance.
La deuxième porte que Dieu ouvre est celle du cœur. Conduits par Dieu, Paul et Silas prennent le bateau à Troas, se dirigent vers l’île de Samothrace, partent pour Néapolis et là vont à Philippes, la ville la plus importante de la région de Macédoine. Le jour du sabbat, ils sortent de la ville pour chercher un lieu de prière, et ils trouvent là, près de la rivière des femmes qui sont réunies à cet endroit. L’une d’elles écoutait avec attention les paroles de Paul et fut transformée par la bonne nouvelle de Jésus-Christ qui libère et qui sauve. Elle s’appelle Lydie. Elle est marchande de pourpre, cette teinture la plus précieuse pour faire de très beaux tissus rouges. Elle est donc riche et influente. Elle aurait pu être la femme la plus comblée, et pourtant elle chercha bien plus encore : ce bonheur que seul Jésus pouvait lui apporter. Elle ouvre son cœur à Jésus et reçoit le baptême avec toute sa famille. Une scène d’une très grande simplicité, mais d’une grande importance à cause de ses conséquences jusqu’à aujourd’hui. C’est à nous maintenant que le Seigneur veut communiquer sa grâce et sa puissance et ouvrir nos cœurs à son amour. Si nous avons ce désir que notre vie change, c’est que notre cœur commence à s’ouvrir et alors Dieu agira. Une simple réunion de prière de quelques femmes hors de la ville de Philippes ! Et là, en ouvrant le cœur de Lydie, le Seigneur ouvrit la porte de l’Evangile qui commence, grâce à cette femme, à atteindre l’Europe !
Et Dieu ouvre une troisième porte, celle de nos maisons. Lydie invite chez elle. « Venez habiter chez moi » dit-elle. Et Paul, lui qui préférait pourvoir lui-même à ses besoins, précise qu’il était forcé d’accepter. En ouvrant les portes de sa maison, Lydie reçoit chez elle Dieu lui-même. Cette rencontre avec Dieu nous rappelle peut-être l’histoire de Père Martin, ce cordonnier qui, vivant seul depuis longtemps, avait l’habitude, après le repas du soir, de lire la Bible et de prier. Un soir il entendait une voix lui dire : « Demain je passerai chez toi ». « J’ai du rêver » , se dit-il, pourtant il guetta par la fenêtre. C’était un matin d’hiver. Il faisait froid. Il observa un employé qui balayait la rue. Il l’invita dans son échoppe et ils burent le café ensemble. Un peu plus tard dans la journée, il observa une dame et son enfant qui avaient l’air perdu et misérable. Elle mendiait. Il les fit renter chez lui et partagea son repas. L’étrangère n’avait pas l’habitude d’être invitée ainsi. Elle manifesta sa joie et sa reconnaissance quand elle quitta l’échoppe. L’après-midi se passa comme d’habitude, un après-midi bien banal en dehors de cet incident où le cordonnier était intervenu. Un petit garçon avait volé une pomme à une marchande. Elle voulut l’emmener au poste de police. Le cordonnier proposa de payer la pomme et en acheta même un deuxième pour l’offrir au gamin. La marchande accepta et passa l’éponge. Le soir venu, tous les volets de la rue s’étaient fermés. Ceux du cordonniers aussi. Après le repas, ouvrant sa bible, il se dit : « Dieu n’a pas tenu sa promesse. J’étais fort prétentieux d’imaginer qu’il rentrerait chez moi. » Une voix alors dit : « Aujourd’hui je suis venu chez toi, tu m’as accueilli trois fois. »Là où est l’amour, là est Dieu.
Dieu ne nous laisse pas trépigner et pleurer devant des portes fermées. Il ouvre lui-même et rentre chez nous, si nous écoutons sa voix : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. »
Et le mot d’ordre de ce dimanche nous rappelle : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. »
Amen Marlise Griesbacher
Cantiques
NCTC ARC
267 1-3 250 1-3
244 1-5 228 1-5
284 1-3 608 1-3
67 1+2 67 1+2
¼ – Service des Lecteurs – SL – 4 – 27.01.2008 – Marlise GRIESBACHER