2005. 17 : 17e Dim après la TRINITE

La foi victorieuse

Dimanche 18 septembre 2005

Marc 9, 17-27


( Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles )

   Nous porterons nos regards sur le déroulement des évènements et les personnages que le texte d’aujourd’hui met en scène. Puis nous essayerons de faire quelques remarques en relation avec le thème de ce dimanche : « la foi victorieuse. », et  la déclaration du père de l’enfant : « Je crois, viens au secours de mon incrédulité. »

   L’évangile étant une composition littéraire, la place du récit n’est pas fortuite et apporte elle-même, quelques enseignements. L’épisode de la guérison de l’enfant épileptique se situe après le récit de la transfiguration. Jésus est apparu environné de lumière. Cette lumière est le symbole de Dieu lui-même, qui se donne à voir en Jésus, en son  enseignement, en son action. La lumière dit la seigneurie de Jésus, son importance, sa dignité, sa divinité. Mais tout cela doit rester discret, caché. Notre récit est suivi d’une annonce des souffrances du Fils de l’Homme. Cela signifie que la Royauté du Christ est une royauté paradoxale qui  passe  par le don de soi pour venir en aide à l’humanité. Il ne s’agit pas d’une puissance qui cherche le pouvoir, mais au contraire le salut, la délivrance et la guérison des êtres humains. C’est bien de cela dont il est question dans notre récit.

   Le personnage qui est au centre du récit est un enfant malade. A  vingt siècles de distance le diagnostic est toujours difficile. L’enfant est atteint de crises  de tremblements convulsifs. Il s’agit sans doute d’épilepsie. On a fait d’énormes progrès en médecine depuis, mais  nos connaissances sur l’épilepsie n’ont pas progressé énormément. Il s’agit d’un dysfonctionnement neuronal qui a des conséquences psychomotrices. La crise peut provoquer un coma. L’épilepsie peut s’observer pendant l’enfance et disparaître ensuite. Les cas graves nécessitent un suivi sérieux et certaines précautions dans la vie courante, concernant la conduite automobile par exemple. Les  progrès  dans l’imagerie médicale et dans la connaissance du fonctionnement du cerveau, permettront sans doute de mieux connaître la maladie et d’agir.

   Prêchant sur ce texte, je fus surpris à la sortie du culte d’entendre dire par un membre de l’assemblée: « Lorsque j’étais enfant, j’ai souffert d’épilepsie et l’on m’a soigné. Faire confiance est important. »

    Avant de parler du père de l’enfant, je voudrais vous parler des disciples. Jésus était monté sur le mont de la transfiguration avec trois de ses disciples : Pierre, Jacques et Jean. Les autres disciples étaient restés en bas. Le père s’est adressé à eux, mais ils sont restés impuissants. Quand ils interrogent Jésus sur les raisons de leur échec, ce dernier leur parle de prière. Est-ce que cela signifie qu’ils ont trop compté sur eux-mêmes et pas assez sur Dieu, qu’ils ont manqué de foi,   eux aussi, la foi étant à l’origine un acte de confiance en Dieu.

   Le père de l’enfant ayant appris que Jésus et ses disciples étaient de passage,  a tout mis en œuvre pour le rencontrer. Il n’est pas besoin de trop d’imagination pour comprendre ce qu’il vit, sa souffrance, assister impuissant aux crises de son enfant, sa crainte que lors d’une crise son fils se fasse très mal, son sentiment de culpabilité peut-être : que n’a-t-il pas fait, ou qu’a-t-il fait pour que les choses se déroulent ainsi ? Il a sans doute fait le tour de tous les thérapeutes répertoriés pour essayer de trouver une solution. Pour être accueilli, il invoque la compassion. Il a sans doute entendu que ce thérapeute est   différent. Il a une sensibilité particulière. Auprès de lui, on a l’impression d’être compris et soutenu. Nous l’avons tous expérimenté : la qualité de la relation que nous pouvons établir avec les soignants participe au processus de guérison. La manière dont Jésus rencontre l’être humain, son respect, son écoute, sa miséricorde sont exemplaires, redonnent vie et courage

   Le père vient vers Jésus. Une démarche de plus? Les disciples n’ont rien pu faire. Jésus le pourra-t-il? Il a déjà rencontré tant de personnes. Jésus met le doigt sur ce qui l’agite. J’espère, je crois, qu’une solution est possible. Mais non, on ne peut rien, ce sera toujours la même chose. « Je crois. Viens au secours de mon incrédulité. »
   Jésus sensible à la demande du père, à sa souffrance, à son humilité, intervient. Il remarque, s’exprimant avec les conceptions de son époque, que le démon est particulièrement  coriace et virulent, qu’il est à la fois sourd et muet, qu’on ne peut l’atteindre que difficilement. Nous sommes là, confrontés au mystère du mal et de la souffrance. Il n’y a que la foi et la confiance en Dieu qui peuvent aider. La prière exprime au travers de la demande, cette confiance en Dieu. Nous ne pouvons rien par nous-mêmes. La confiance et la foi, se remettre entre les mains de Dieu, tout cela aurait-il une influence sur notre fonctionnement nerveux et mental ? Je le crois volontiers. Comme je crois aussi que la foi au Dieu unique peut nous libérer de toutes les possessions démoniaques qui détruisent l’homme et lui font commettre des  atrocités.

   Quelques mots personnels sur l’affirmation du père : Je crois ; viens au secours de mon incrédulité. La foi n’est pas de l’ordre de la démonstration scientifique. Elle est de l’ordre de la confiance, appartient au domaine de la relation. Elle est une réponse à la question: sur quoi vais-je construire ma vie? Quelles sont les valeurs que je vais essayer de promouvoir? C’est une aventure, une décision personnelle.

 La foi ne peut se prouver, se démontrer. Des questions subsistent toujours, balancement entre le doute et l’affirmation. Une hypothèse. Je reste en effet enfermé dans mes limites de temps et d’espace et ne puis m’en évader. La foi reste toujours du domaine du pari, comme l’affirmait Pascal. Vivre selon les valeurs chrétiennes en cette vie et si Dieu existe, être accueilli en son règne : je ne puis qu’y gagner. Certains s’en prennent aux religions, car elles sont source d’intégrisme. L’intégrisme n’est pas seulement le fait des religions et il faut lutter contre l’intégrisme sous toutes ses formes. D’autres disent que notre conception de Dieu n’est que la projection de ce que nous portons en nous. A  voir ? Il est vrai que dans les mythologies, il est des dieux cruels et destructeurs  qui sont terriblement humains. Mais j’ose croire, que la foi en un Dieu miséricordieux, un Dieu qui veut secourir l’homme souffrant, peut éclairer mon questionnement sur la vie et l’être humain.  Croire en ce Dieu ne me dépossède pas de mon humanité, mais au contraire l’enracine dans la foi et dans l’espérance.

                                                                             Jean Mertens, pasteur

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
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Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).