2008. 13 : 13e Dim après la TRINITE

13e dimanche après la Trinité – Actes 6, 1?7
EPAL – Service lecteurs – Ernest Mathis


                       13e dimanche après la Trinité

                            Dimanche 17 août 2008

                                 Le bon samaritain

                                       Actes 6, 1?7


Série VI (Reihe VI)  : liste complémentaire II :

I. Un scandale secoue la communauté chrétienne naissante de Jérusalem. On entend des récriminations et des murmures contre une injustice flagrante : les veuves d’origine grecque ont été oubliées au cours du service de table. Rendez?vous compte ! Des veuves sont oubliées à la table du Seigneur des Seigneurs et n’ont pas eu assez à manger ! Pensez?donc : la communauté vit dans l’effervescence d’une vie toute nouvelle, et voilà qu’on retombe dans les anciens travers. ?.

Peut-être avez-vous vécu une situation semblable dans votre paroisse. Une personne ou un groupe très actif a été traité injustement, ou a été oublié lors des remerciements pendant une fête paroissiale. . .

II. Quelles sont les réactions qui éclatent lorsqu’une telle mésaventure arrive ?

Il y a ceux qui en sont tellement catastrophés qu’ils se perdent dans les lamentations : comment cela a?t?il pu arriver chez nous ? Mais ils ne font rien pour sortir du marasme : au contraire, ils attisent le feu de la discorde.
Il y a ceux qui rejettent tout le tort sur les autres et les accusent disant de mauvaise foi : « ils ont fait exprès ! » C’est intentionnellement qu’ils ont oublié les veuves des Hellénistes, parce qu’ils les tiennent en moindre estime et les regardent de haut !
Cela aussi, nous le connaissons, la suspicion qui empoisonne l’atmosphère : « Lorsque j’ai ouvert les volets, ce matin, ma voisine d’en face a détourné le regard et a refusé de me saluer. Et pourtant, elle m’avait bien vue ! » Et voilà que le mauvais sort est jeté !

III. Comment vont réagir les apôtres ?

Tout à fait autrement. Ils ne se demandent pas si ce faux pas était intentionnel ou pas. Ils disent à l’assemblée : « Frères et soeurs, ce qui vient d’arriver est imputable à notre faiblesse humaine et à notre limitation naturelle. Il y a eu oubli, tout le monde le reconnaît, et nous en sommes en partie nous-mêmes responsables. Mais nous vous prions de croire que cet oubli n’était pas intentionnel.

Voilà avec évidence le premier pas à franchir pour aplanir une dissension reconnaître son tort. Et pas seulement d’une façon générale, mais reconnaître qu’on est soi?même responsable, même si on l’est solidairement avec les autres. Si vous lisez bien le texte, vous découvrirez que les apôtres reconnaissent clairement leur responsabilité.

Sommes-nous prêts à reconnaître notre responsabilité ? Certes, c’est une petite humiliation de constater que notre humaine faiblesse nous a conduits à commettre une bourde ou même une injustice. Mais une telle humiliation nous est infiniment salutaire : reconnaître qu’une faute ait pu arriver à nous ! Un grand. merci aux apôtres pour cette belle leçon d’humilité !

IV. Mais les apôtres font beaucoup plus que reconnaître leur tort.

Ils vont trouver un remède pour surmonter la crise. Ils ne vont pas s’attarder sur ce qui s’est passé, mais regarder délibérément en avant. Jusqu’à présent, ils avaient combiné deux services : celui de la prédication, et le service de table, c’est?à?dire la distribution des repas. Au début, certes, tout allait bien, aussi longtemps que la communauté des croyants restait petite. Mais à présent, elle avait considérablement augmenté, de sorte qu’ils se trouvaient débordés.

Merci, merci encore une fois aux apôtres de nous montrer si magnifiquement le chemin : lorsqu’un pépin arrive dans la vie paroissiale ou communale, ne nous appesantissons pas lourdement sur le passé, sur ce qui est arrivé, mais mettons-nous ensemble pour trouver le remède, la parade. Car Jésus, notre Maître, attend de son Eglise qu’elle soit capable de surmonter pacifiquement les dissensions et de rester unie. Ne donnons pas aux incroyants le spectacle lamentable de notre incapacité à gérer les difficultés.

Nous avons à nous demander s’il y a actuellement parmi nous des querelles et des dissensions, et si ce n’est pas le moment de se mettre ensemble pour nous parler, afin de trouver une solution, au lieu de rester cantonnés dans notre mutisme.
Et vous mesurez, chers amis, combien tout CELA est vrai pour les relations internationales ou nationales. Si Israeliens et Palestiniens – pour ne citer que leur exemple – voulaient se mettre à une même table avec une franche bonne volonté de terminer leur conflit !

V. Mais voici le remède que proposent les apôtres : la création d’un nouveau service, celui du diacre.

Nous connaissons le mot au féminin : celui de diaconesse. Le voilà au masculin. Diacre en français vient du mot grec diaconos qui signifie serviteur. L’Eglise en a fait un service spécialisé ces derniers siècles, et c’est bien ainsi. Mais le danger de cette spécialisation est de faire oublier que tout chrétien est nécessairement un serviteur au service de son prochain. Oui, l’attitude fondamentale du chrétien est celle de l’humble serviteur, dont le souci premier est d’être au service de son prochain. Toute la bonne nouvelle de Jésus?Christ, sa vie, ses actes et surtout sa mort, tout est orienté vers le service de l’autre, du prochain.

Or, ce service comporte un côté franchement prioritaire : le service auprès des plus faibles et des plus vulnérables ! les veuves et les orphelins, les pauvres, les malades, les vieillards. Si vous lisez les évangiles, vous découvrirez un Jésus sans relâche en compagnie de ces délaissés de la société. La bonne nouvel le de Jésus?Christ est un véritable parti?pris pour ces catégories d’hommes et, surtout de femmes, parce qu’elles sont le plus en danger d’être écrasés par le rouleau compresseur de la vie. C’est pourquoi la diaconie de l’Eglise est le nécessaire prolongement de la prédication, qui autrement resterait lettre morte.

Les apôtres ont confié ce service à des laïcs, des non?théologiens, démontrant par là que ce service incombe à l’ensemble de l’Eglise. Il faut bien reconnaître que nos paroisses sont souvent réticentes à se mettre en mouvement, parce qu’on se dit : « le pasteur est payé pour… » Certes, mais c’est la plupart du temps pour être fidèle à l’évangile qu’il essaye de mobiliser ses troupes pour des services que le peuple de l’Eglise tout entier devrait exercer. .

Enfin, l’institution des diacres, imaginée par les apôtres, fait apparaître que l’église est appelée à réinventer ses services et ses ministères au cours de son histoire. A chaque génération ses propres problèmes et ses remèdes adéquats. A chaque nouvelle génération l’Eglise est placée devant la question : où sont aujourd’hui les plus faibles et les plus oubliés de la société ? Dans telle localité, ce seront les pauvres honteux, dans telle autre les immigrés et les étrangers. Il se trouvera toujours des hommes et des femmes au bord des chemins de la vie, seuls et souffrant du mépris ou de l’abandon des autres. C’est en allant vers eux, en prenant sur nous une partie de leur croix que nous répondrons au commandement le plus grand de notre Seigneur : « Aimez?vous les uns les autres, comme moi je vous ai aimés ! » Amen.

Ernest MATHIS, pasteur retraité.


PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL. Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr), jusqu’en 2009. A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MPRSBRONN-LES-BAINS (tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction. Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER (tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).