2008. 16 : 16e Dim après la TRINITE

16e dimanche après Trinité – Hébreux 10, 35-36 (37-38) 39
EPAL – Service Lecteurs – Paul Frantz


                         16e dimanche après Trinité

                       Dimanche 7 septembre 2008

                             La grande consolation

                       Hébreux 10, 35-36 (37-38) 39

Série VI (Reihe VI)  : liste complémentaire II :


Observation :
l’ensemble des traductions anglaises et allemandes reprend, au début du V. 35, le sens fondamental et l’image dynamique du verbe que toutes les traductions françaises rendent par perdre ou abandonner. Jeter, lancer loin de soi est beaucoup plus évocateur. Nous proposons une traduction qui, à nos yeux, allie fidélité et simplicité, dynamisme et clarté : Ne jetez pas votre confiance pardessus bord, une grande récompense lui est réservée. Vous avez besoin de persévérance, afin d’accomplir la volonté de Dieu et d’obtenir ce qu’il promet …. Nous ne sommes pas de ceux qui retournent en arrière et se perdent. Nous croyons en Dieu et serons sauvés. Hébreux 10, 35+36+39.

Frères et soeurs en JésusChrist,

Chacun de nous sait très bien que garder la foi est le fruit d’un travail, d’un effort de volonté, même si le SaintEsprit a contribué à la faire naître et grandir. Participer au culte requiert tout autant un effort de notre part. En effet, notre foi est exposée à des attaques constantes et diverses.

Du temps de la rédaction de l’épître aux Hébreux, à la fin du 1er siècle, la persécution des chrétiens était active et visible. Le croyant prenait des risques : être battu, privé de liberté et de ses biens, voire menacé de mort. De nos jours, le diable attaque rarement de front ; au contraire : il nous gâte, nous gave et nous enrichit. Luther disait à juste titre qu’un ventre bien plein rechigne à la prière.

Nous vivons, nous aussi, une période de persécution, mais larvée, masquée, souterraine. La foi ne règle plus la vie, le culte est remplacé par le sommeil et le sport, les loisirs et les hobbies. Dieu, comme tout ce qui nous rapproche de lui, est rejeté, balayé, écarté, oublié.

Soixante-dix pour cent de l’épître aux Hébreux contient des exhortations. Nous en avons besoin, nous aussi.

« Ne jetez pas votre foi aux orties !» Jeter, quel geste moderne ! Rasoirs, mouchoirs, même les caméras sont jetables ! On ne répare plus. Sans poubelle, pas de vie moderne. Téléphones et ordinateurs sont vite dépassés ; on se débarrasse presque avec volupté du matériel qui n’est plus à la mode !

La foi est ainsi victime de la mode ou de tests d’utilité pratique et immédiate. Et pourtant, nous sommes bien pauvres si nous avons rejeté Dieu à la périphérie de notre vie, lorsque le Seigneur a disparu de notre champ de vision et que la foi fait partie de ce qui est périmé et jetable. En effet, la vie n’est pas seulement faite de distractions et de délices.

Que faire, comment vivre lorsque la mauvaise conscience nous taraude, lorsque nous ne pouvons plus ni oublier, ni dormir, ni pardonner? Quand nous sommes malades, éprouvés par un divorce, un revers ou un décès?

C’est alors seulement qu’on remarque à quel point nous nous sommes fourvoyés et avons été trompés. Notre mentalité se résumait à dire : j’ai envie de …. J’ai le droit de …. je revendique …. Pauvre de nous, si tout ce monde artificiel et trompeur s’écroule et que nous avons expulsé Dieu de notre vie. Nous avons jeté la confiance et la foi, pensant qu’elles étaient inutiles et n’apportaient ni rémunération ni profit.

L’apôtre dit : vous avez besoin de persévérance, afin d’accomplir la volonté de Dieu et d’obtenir ce qu’il promet. Dans l’Ancien Testament, l’incroyant est considéré comme manquant d’intelligence et de sagesse. C’est encore vrai de nos jours. II s’agit de voir plus loin que son nez, plus loin que la fête de demain et les jours de congé à venir !

L’intelligence et la sagesse exigent la prise en compte de notre vie entière. L’apôtre fait bien de nous rappeler que c’est aujourd’hui que nous préparons la qualité de vie de demain.

« Obtenir ce que Dieu promet. » Dieu nous garantit un avenir, il s’engage à l’égard de celui qui lui fait confiance, lui garantit qu’il ne sera pas perdant, mais gagnera la vie et sera sauvé. Pensons aux Hébreux lors de la sortie d’Egypte. Dieu a chargé Moïse de les conduire de l’esclavage à la liberté, du pays de la mort à la terre promise. C’est Dieu qui a pris cette initiative. Les Hébreux doivent tout à ses interventions, à son engagement. Et en plein milieu de ce voyage libérateur, Dieu leur donne les Dix Commandements. II fait appel à eux. Il ne méprise pas son peuple. Ces commandements ne l’humilient nullement, mais l’honorent en le rendant co-responsable grâce à l’Alliance du Sinaï. Maintenant que les hébreux connaissent sa volonté, Dieu peut dire aux siens : « vous avez besoin de persévérance, afin d’accomplir ma volonté ».

Par cette persévérance, cette décision de s’en tenir à la volonté du Seigneur comme par exemple, de sanctifier le jour du repos,… nous pouvons dire à Dieu un oui appuyé, lui déclarer notre assentiment et notre amour et lui montrer que nous adhérons pleinement à son plan de salut.

Jésus, lui aussi, a estimé devoir exhorter les siens, les admonester, les réveiller. Immédiatement après avoir rappelé que ses paroles ne passeront pas, il dit : «prenez garde à vous mêmes. Ne vous laissez pas écraser à force de fêter, de boire et de vous faire du souci pour cette vie ! » (Luc 21,33+34) Jésus ajouterait aujourd’hui par ex. : Ne vous laissez pas prendre au piège des horoscopes et du racisme, de l’orgueil et de l’argent… En tout cas, ce Jésus qui annonçait un changement radical de Dieu dans son attitude à notre égard, ce même Jésus a réclamé de notre part un changement tout aussi radical, une réorganisation de notre vie par un changement de direction, d’objectifs et d’horizon.

Être baptisé et croyant, vivre sciemment en communion avec Jésus, n’est pas anodin et entraîne des conséquences pour la vie de tous les jours. On peut appartenir à une association et cotiser sans que tous le remarquent, mais être membre de l’Eglise et se recommander du Christ ne passe pas inaperçu. Il faut le savoir et l’assumer. Tout sera fait et entrepris pour que je rompe avec JésusChrist, pour que ma foi soit remisée au congélateur, pour que mes intérêts et mes choix m’éloignent au maximum de Jésus et de son Eglise.

Il suffit de jeter un regard autour de nous, d’observer ce qu’on écoute et applaudit dans le monde présent pour s’en rendre compte. Pour être chrétien, il faut nager à contrecourant et trouver ailleurs que dans ce monde les motivations et l’énergie nécessaires, pour rester ferme, fidèle et persévérant.
Ce combat de la foi et pour la foi est quotidien, régulier et normal. A ce sujet, on pourrait évoquer quatre recommandations pratiques, fortes mais non exclusives, destinées à nourrir notre persévérance.

Tout d’abord : pour sortir vainqueur dans ce combat, il faut s’attacher au vainqueur, fréquenter le Seigneur Dieu. S’exposer à sa voix, être à l’écoute de ses messages, de ses consolations, de ses bénédictions, de ses appels, exhortations et encouragements. Cela se fait par exemple grâce à la bible, au calendrier à effeuiller, grâce aux Psaumes, cantiques et versets que nous connaissons par coeur. Pas de victoire loin du Vainqueur !

En second lieu, ne pas courir à sa perte signifie fréquenter le peuple de Dieu, rester au contact avec la communauté du Seigneur, s’entourer de sœurs et de frères dans la foi, se laisser porter et encourager par ceux qui font partie de son Eglise. Pas de victoire en franc-tireur !
Troisièmement : Il faut s’entraîner à dire merci, vouloir porter son regard sur toutes les bénédictions du Seigneur, passées, actuelles et futures. Etre reconnaissant d’appartenir au Seigneur, le louer pour son appel, le bénir de nous avoir tirés à lui par le baptême. Le diable ne supporte pas la reconnaissance à l’égard du Seigneur ; on le chasse en disant : mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! (Ps. 103,2)

Enfin : soumettre sa vie au Seigneur et au vainqueur au moyen de la prière. Garder le contact avec lui de la façon la plus permanente et intime possible. Celui qui prie est entouré et protégé par les anges du Seigneur !Ne jetez donc pas votre confiance pardessus bord ; une grande récompense lui est réservée. Amen.

Paul FRANTZ

Cantiques :
Ps. 89,1+4 ; Ta volonté, Seigneur (Arc 608),
Si Dieu pour nous s’engage (622),
Dans toutes nos détresses (624),
J’ai soif de ta présence (626),
La foi renverse devant nous (628),
Ne laisse pas ma foi (629).


PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL. Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr), jusqu’en 2009. A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MPRSBRONN-LES-BAINS (tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction. Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER (tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).