2009. 14 : 14e Dim après la TRINITE

Dimanche13 septembre 2009

Le Samaritain reconnaissant

Luc 17, 11-19

Série VI (Reihe VI)  : liste complémentaire II :

« Comment est-ce que tu dis ? Est-ce que tu as dit merci ? » Vous avez certainement déjà entendu ces paroles ou vous les avez dites vous-mêmes à vos enfants. Dire merci est l’une des premières choses que l’on apprend aux petits enfants. Lorsque le merci  manque, nous avons l’impression que quelque chose n’est pas en ordre, qu’il ya un déséquilibre injuste, que le geste est à sens unique et qu’il faudrait une suite logique, une réponse.

Que se passe-t-il lorsque quelqu’un fait un cadeau ou rend service à une autre personne ? Le cadeau ou le service rendu transmet un message. Si l’autre manifeste sa reconnaissance, cela veut dire qu’il a compris et qu’il accepte ce message. C’est pourquoi le merci est tellement important. Celui qui a reçu quelque chose reconnait que par cet intermédiaire celui qui donne veut lui témoigner un certain sentiment ; il reconnait donc que le cadeau n’est en réalité qu’un signe et qu’il a plus de valeur que son prix en euros. Des rapports se créent ou se développent entre celui qui donne et celui qui reçoit. Et c’est cela l’essentiel. Et on a raison de dire que c’est l’intention qui compte, les sentiments qui sont derrière, et non le cadeau en lui-même.

C’est justement par le fait de dire « merci » que l’on montre que l’on est d’accord avec l’intention et que l’on a également de bonnes intentions à l’égard de l’autre. Par le cadeau ou le service rendu et la réaction positive de reconnaissance est créée une base pour de bonnes relations entre les deux personnes. C’est en tout cas ainsi que cela devrait se passer, si ce n’est pas une simple convenance,  de l’hypocrisie ou du calcul… Mais prenons ceux qui sont de bonne foi : ils attendent légitimement un signe de reconnaissance, et l’on comprend leur déception lorsque ce signe ne vient pas. Dans ce cas, la relation proposée ne s’établit pas, ou si elle existait déjà, elle va s’affaiblir, dépérir…

Tout cela, frères et sœurs, nous le retrouvons dans l’évangile de ce jour : les dix lépreux, ou le Samaritain reconnaissant. Car c’est bien de relation qu’il s’agit avant tout dans ce texte, de la bonne relation avec le Sauveur ! Les dix lépreux se sont adressés à Jésus, les dix ont obéi à son ordre de se présenter aux prêtres qui constataient les guérisons, les dix ont été guéris. Un seul retourne chez Jésus. Alors, les neuf autres, où sont-ils ? – Où sont-ils ? Mais ils sont bien sûr allés rejoindre leur famille de laquelle la maladie très contagieuse les avait séparés. Ils s’empressent de partager la bonne nouvelle de leur guérison avec leurs proches ; il faut fêter l’événement. Et  puis il y a tellement de choses à rattraper. Ont-ils oublié Jésus ? Non, ils ont sans doute parlé de celui qui les a guéris. Mais que pourrait-il faire de plus pour eux ? Ils ont retrouvé la santé  le plus grand bien sur terre ; ils ont retrouvé leur place dans la famille, la société, la communauté religieuse. Jésus, que pourrait-il faire de plus pour eux ?

L’un des dix lépreux pourtant revient sur ses pas. Pour lui, l’histoire n’est pas terminée ; elle commence seulement. Il a compris – peut-être une vague intuition seulement – il a compris que ce qui s’était passé ne concernait pas seulement la santé physique. Il a compris que sa guérison était en réalité plus qu’une bonne action de la part de Jésus, que c’était un signe de l’amour de Dieu et que ce Jésus qui l’avait guéri était prêt à lui donner beaucoup plus. Il a compris que le cadeau que Jésus lui a fait est une invitation à rester en relation avec lui pour recevoir plus : une nouvelle direction, une nouvelle dimension pour sa vie !

Le lépreux guéri glorifie Dieu et se jette aux pieds de Jésus pour le remercier. Il remercie Dieu et Jésus : association significative ! Il n’est pas allé au temple pour louer Dieu ; il est retourné vers Jésus, car c’est là qu’il a rencontré Dieu. Son merci montre qu’il accepte le cadeau de la guérison avec joie, mais aussi ce qu’il ya derrière ce cadeau : l’invitation à rester avec le Sauveur, à s’attacher à lui. Il y a un mot pour cette attitude : la foi. « Relève-toi et va ; ta foi t’a sauvé ».

La foi a sauvé celui des dix qui en était le plus éloigné, celui qui avait le moins de prédispositions. Jésus lui-même l’a dit : « Les derniers seront les premiers ». Combien de fois Jésus n’a-t-il pas trouvé une foi exemplaire chez ceux dont on l’attendait le moins ! Oui, souvent les plus éloignés sont devenus les plus proches. Les Samaritains étaient considérés par les Juifs comme des païens ; un peuple qui s’était séparé d’Israël ; un peuple qui adorait le même Dieu qu’Israël, mais, pour le reste, sa foi était suspecte, mélangée à d’autres croyances. La Bible des Samaritains se limitait aux cinq premiers livres de l’Ancien Testament, les livres attribués à Moïse. Ce qui veut dire que le Samaritain ne connaissait probablement pas les prophéties concernant la venue du Messie.

Alors que ceux des dix lépreux qui étaient Galiléens auraient dû penser à ces textes prophétiques et en tirer les conséquences. Au début de son activité, Jésus avait en quelque sorte annoncé le programme : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle ». Et les actes de Jésus, les miracles, les guérisons de malades confirmaient ce message. Les prophètes l’avaient annoncé : le Messie apportera le salut ; les signes, ce seront les malades guéris, les aveugles retrouvant la vue, etc.… Or la guérison d’un lépreux était quelque chose de tellement rare que les responsables religieux la comparaient à une résurrection. Si les vrais Juifs n’ont pas compris, comment lui, le Samaritain, a-t-il pu comprendre ?

Réponse : la foi du Samaritain est le deuxième et le plus grand miracle dans cette histoire ! Cette histoire dont les derniers mots sont : « Ta foi t’a sauvé ». Les dix lépreux n’ont-ils pas été sauvés ? C’est ce que le texte veut nous faire comprendre : les dix ont été guéris, mais un seul a été sauvé ! Après la guérison du corps, sa vie, et surtout sa vie spirituelle n’a plus été la même ! L’expérience de la guérison l’a transformé. Sa maladie l’a fait rencontrer celui qui guérit plus que le corps.

Ce qui conduit à une reconnaissance à deux niveaux : reconnaissance pour le don (la santé) et reconnaissance pour la relation avec le Sauveur tout proche, proche de tous, qu’ils soient Juifs, Samaritains… ou Alsaciens. Connaissons-nous cette double reconnaissance ? La reconnaissance pour toutes les bonnes choses de la vie, bien sûr ; mais aussi la reconnaissance qui voit plus loin, derrière les coulisses, pour y découvrir l’amour du Seigneur qui « pardonne toutes les fautes, qui guérit toutes les maladies… qui ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous rétribue pas selon nos fautes », comme le dit le Psaume 103… Cette reconnaissance profonde et finalement indépendante des circonstances extérieures du moment nous conduit à aller vers le Seigneur et à nous attacher encore davantage à lui.

Nous pouvons prendre notre texte et remplacer la lèpre par le mal qui nous concerne directement et qui a des aspects très divers. Tous, que nous soyons souffrants ou bien portants, nous sommes rongés par la lèpre que la Bible appelle « péché » et qui se traduit par toutes les conséquences de l’égoïsme et du manque d’amour du prochain. La guérison de cette lèpre s’obtient à la même adresse ! C’est l’invitation du texte d’aujourd’hui. Répondre à cette invitation conduit à la vraie reconnaissance. « Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ». Amen.


Cantiques :  

 ARC 562     NCTC 225     AL 23.10
          631                                  42.08
          153                                  12.07

Denis Klein, pasteur à Offwiller

¼ – Service des Lecteurs – SL – 39 – 13.09.2009 – Denis KLEIN


PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL. Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr), jusqu’en 2009. A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MPRSBRONN-LES-BAINS (tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction. Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER (tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).