2009. 18 : 18e dim après la TRINITE

Dimanche 11 octobre 2009

Le grand commandement

Marc 12,28-34

(Série de Prédication I (Predigtreihe I) : anciens évangiles)

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Il était une fois un fils d’un roi qui tomba amoureux de la fille d’un boulanger. Elle était pauvre, mais belle. Il l’épousa. Pendant quelques années les deux époux vécurent dans une harmonie et un bonheur parfaits. A la mort du père, le prince monta sur le trône. Mais à partir de ce jour-là, les ministres et les conseillers s’empressent de lui faire comprendre que, pour le prestige du royaume, il devrait renvoyer sa femme issue du peuple et épouser la fille du puissant roi voisin, afin de s’assurer par ce mariage une période de paix et de prospérité. L’insistance des ministres et des conseillers se fit de plus en plus pressante. Et le jeune roi finit par céder. « Je dois te renvoyer » dit-il à sa femme, « demain tu retourneras auprès de ton père. Pour te dédommager tu pourras emporter ce qui t’est le plus cher ». Ce soir-là ils dînèrent ensemble pour la dernière fois – un dîner bien arrosé. A la fin du repas, le roi tomba dans un profond sommeil. Alors sa femme l’enroula dans une couverture et le chargea sur ses épaules. Le lendemain matin, le roi se réveilla dans la maison du boulanger.

« Mais comment ? pourquoi ? » s’étonna le roi.
Sa femme lui sourit et lui dit : « tu avais bien dit que je pouvais emporter ce qui m’était le plus cher ! Et bien, ce que j’ai de plus cher au monde, c’est toi ! »
C’est ce qu’on appelle aimer quelqu’un de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée, et de toute ses forces !

C’est aussi la réponse que Jésus donne au scribe qui lui demande quel est le premier de tous les commandements. Une question qui semble bien banale, mais que l’on comprend mieux quand on sait qu’au temps de Jésus il y en avait des commandements pour les juifs fidèles : 613 commandements positifs, 365 interdictions et 248 autres prescriptions, donc 1226 articles en tout ! l’on pouvait à juste titre se demander ce qui était le plus important pour vivre conformément à la volonté de Dieu.
Cette question était donc capitale et ne cherchait pas nécessairement à harceler Jésus et à le mettre à l’épreuve, mais à savoir si un commandement pouvait avoir plus d’importance qu’un autre. Un simple renseignement…. Et Jésus ne s’y dérobe pas. Il cite deux commandements . L’un vient du livre du Deutéronome (6,45) : « Shema Israël – Ecoute Israël. L’Eternel notre Dieu est un. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force » et l’autre est tiré du Lévétique (19,18b) : « tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Pour Jésus, l’amour pour Dieu et l’amour pour son prochain sont deux choses indissociables.

Jésus semble dire par sa réponse au scribe : il ne faut pas classer, hiérarchiser les lois. En réalité, il n’y a parmi tous ces nombreux commandements qu’un seul : « Ecoute, Israël ». Ecoute : car à l’origine il n’y a que la grâce, que l’amour de Dieu. Et chaque commandement est un don de Dieu qui donne aux hommes la possibilité de vivre, comme il est rappelé, aussi dans le Deutéronome (30,15) « Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal, car je te prescris aujourd’hui d’aimer l’Eternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies et d’observer ses commandements, ses lois, ses ordonnances afin que tu vives… choisis la vie pour aimer l’Eternel ton Dieu. »
Ne posons-nous pas souvent la même question dans le cadre de notre foi ?
Quel est le sens de ma vie ? Quel est son centre ? Quelle est son unité ?
A la lumière de nos questions, celle du scribe prend une étrange actualité : qu‘est-ce qui est le plus important dans la vie ? Et nous avons aujourd’hui reçu la réponse de Jésus : aimer Dieu et aimer son prochain, voilà ce qui est l’essentiel pour ma vie.
Aimer ce Dieu qui m’aime.

Aimer le prochain que Dieu aime.

Et tout commence avec cette déclaration d’amour de Dieu, cette parole d’amour : Ecoute ! Je suis l’unique Dieu . Je t’aime d’un amour éternel. Aimer Dieu, ce n’est pas une aimable invitation, c’est un commandement et c’est le premier !
Mais comment est-il possible d’aimer Dieu ?

Souvent nos disons que l’amour ne se commande pas. Il est même impossible d’aimer quelqu’un que nous ne connaissons pas. Donc pour aimer Dieu, il faut le connaître !
Et comment le connaître si ce n’est dans ses œuvres, dans sa Parole et surtout dans la personne de son Fils Jésus-Christ venu nous révéler le Père dans sa bonté, sa compassion, sa miséricorde, sa justice. Un connaissance qui ne s’arrête pas à dire : Dieu existe, je le sais, j’en ai entendu parler, mais qui mène à une relation personnelle avec lui une communion de sa présence en nous. Lorsque nous contemplons les œuvres de Dieu, nous lui rendons gloire, au créateur tout puissant. Et lorsque nous contemplons l’œuvre de salut en Jésus-Christ à la croix, alors nous découvrons vraiment le Dieu d’amour, celui qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. (Jean 3,16)

Alors, comment aimer Dieu ?
·    de tout notre cœur :
quand on donne son cœur, on donne sa vie.
·    de toute notre âme :
cette vie intérieure, émotionnelle, sentimentale qui produit nos élans parfois démesurés et irraisonnables
·    de toute notre pensée :
là où se prennent nos décisions et se déterminent nos actions, là où nous nous engageons sans regret et avec joie.
·    de toute notre force :
pas seulement avec le désir de faire, d’en rêver, mais avec persévérance et enthousiasme.

Etre capable d’aller au bout de soi-même, sans compromis, d’être entier, c’est ainsi que Dieu veut être aimé, mais pas lui seul. Jésus ajoute aussitôt : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ce commandement est inséparable du premier. Les deux commandements sont semblables. On ne peut vraiment s’approcher de Dieu que si l’on commence à aimer tout ce que Dieu aime. J’aime l’autre parce que Dieu l’aime comme son enfant. J’aime l’autre avec le regard du Christ. C’est Jean qui demandait comment l’on pouvait prétendre aimer Dieu que l’on ne voit pas si en réalité on est incapable d’aimer les gens que l’on rencontre tous les jours (Jean 4,20)
Et Jésus à dit : « ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40)

Imaginez simplement ce que serait la vie si nous osions nous aimer les uns les autres comme le Christ nous le commande totalement, sans arrière-pensée, sans conditions, sans querelles ni jalousies. Alors nous serions comme le scribe vraiment pas loin du royaume de Dieu.
Il n’y est pas encore, certes, mais il n’en est pas loin. N’est-ce pas une parole encourageante ?

Tu n’es pas loin ! puisque tu cherches la vérité, puisque tu veux la trouver auprès de moi, Tu n’es pas loin ! puisque tu veux donner un sens à ta vie, à ton travail, à tes souffrances.
Tu n’es pas loin ! puisque tu veux prendre du recul par rapport au tourbillon de ta vie, à l’engrenage de la routine, aux relations superficielles.
Tu n’es pas loin, si tu as compris qu’il faut vouloir pour ton prochain ce que tu veux pour toi : une vie joyeuse, efficace et reconnaissante.

Notre amour n’est peut être pas aussi grand que celui de la fille du boulanger pour son prince dans notre conte, mais si vraiment Seigneur je ne suis pas si loin, dis-moi aujourd’hui ce qui me manque encore pour être tout près de toi.  Amen

Marlise Griebaecher


Cantiques

ARC  25        1-4            ALLELUIA    25        1-4
    608        1-3                    45/01        1-4
    607        1-3                    46/02        1-3
    528        2                       36/08        2

¼ – Service des Lecteurs – SL – 43 – 11.10.2009 – Marlise GRIEBAECHER
 

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).