25e Dim. TRINITE 2011: Antépéultième : le jour du salut (les signes de la fin) Luc 11|14-23

Antépénultième dimanche  (25e Trinité)

          Thème : le jour du salut (les signes de la fin)

                             6 décembre 2011

       Luc 11/14-23 : la guérison d’un démoniaque muet


1.    Jésus délivre et guérit

Il faudrait chanter un Alléluia !  car le Christ a guéri un homme, muet de naissance, ou bien devenu tel par ce démon, ce n’est pas dit.  Il a libéré un homme en grande partie coupé de la famille et de la société. Comment ? Ce n’est pas dit nom plus : par une parole, par un geste ? Toujours est-il que maintenant cet homme peut parler, louer, chanter peut-être.

Réaction des gens ? Les uns applaudissent, les autres critiquent. Il est intéressant de remarquer comment les gens réagissent, quand quelque chose de réjouissant est annoncé au milieu d’eux. « Ah oui, intéressant ! », « Tiens, ça nous change ! », ou bien : « Les bonnes nouvelles ne sont pas de trop ! » Du coup, on en redemande : « Encore un, s’il vous plaît ! » Comme cela on pourra croire que le premier miracle était vrai !

Et il y a ceux qui cherchent toujours à tirer les choses vers le bas : « Allez donc ! Cette guérison, c’est l’œuvre du Diable ! » De ce temps-là, celui-ci avait plusieurs noms, dont « Belzébul », devenu « Belsebub » en allemand et « Belzébuth » en français. C’était le vieux « dieu des mouches », dont il est question dans l’A.T., mais dont ne sait rien de plus.

B.    Jésus est vainqueur des forces du mal

1.  Il se tient là, calme. Inutile de contredire de front : les gens ne savent pas discuter. Il vaut mieux semer le doute chez l’adversaire. Jésus emploie donc la « démonstration par l’absurde », et fait « fonctionner les méninges » de ses interlocuteurs. Il ne dit pas : »Vous n’avez pas compris. » Cela vexe les gens, parce qu’on met leur intelligence en doute. Au contraire, il fait appel à leur intelligence.

« Réfléchissez : si j’agis contre Satan, qui a mis cet esprit mauvais dans cet homme, avec des armes que Satan m’aurait données, c’est que Satan lui-même ne sait pas ce qu’il fait ! Il ne peut pas être son propre ennemi! » Le problème est d’ailleurs le même pour les exorcistes juifs : « Croyez-vous que ceux-ci agissent au nom de Satan ? Non bien entendu. »

2.    Les critiques se sont tues. Jésus peut maintenant affirmer massivement qu’il agit par le « doigt de Dieu », et que s’il en est ainsi, le Royaume de Dieu est là. C’est-à-dire : ici Dieu est Roi, et vous le voyez de vos yeux. Cela signifie aussi que là où est Jésus, là est le Royaume de Dieu. C’est une bonne nouvelle : la puissance du mal est grande, mais celle de Jésus encore plus.

Jean fait dire à Jésus dans son évangile : »Si le Fils vous libère, vous serez vraiment libre » (8/36).  Si quelqu’un souffre, qu’il est infirme, qu’il a subi des malheurs dans sa vie, qu’il aille vers Jésus. Là il y a la force, il y a la guérison, la liberté à trouver. Ce message peut surprendre, mais ceux qui ont fait cela témoignent que le Christ les libère réellement. Il est évident que tout le monde ne fait pas cette expérience. Mais ceux qui l’ont faite disent que c’est vrai et en sont reconnaissants.


C.    Les chrétiens peuvent-ils croire à l’existence du Diable ?

1.  Dans l’histoire de l’Eglise, l’action du Christ dans ses miracles a peu été mise en question. A partir du 18e Siècle, le siècle des lumières, un changement est intervenu : seul ce qui peut être prouvé par la raison est vrai. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour dire que l’action de Jésus était accompagnée de manifestations de forces extraordinaires.

Mais comment croire que la guérison d’un sourd ou d’un muet est liée à l’extirpation d’un démon ? Pouvons-nous croire à la possession par un démon ? Ou, pour le dire avec une formule un peu rapide : »Un chrétien croit-il au Diable ? »

2.  Croire signifie deux choses : 1° faire confiance, donner du crédit à quelqu’un. C’est la relation de confiance entre le croyant et Dieu et son Fils Jésus-Christ. Le chrétien ne fait pas confiance au Diable, c’est pourquoi il n’y a pas de foi au Diable. Mais 2°, croire signifie penser que quelque chose est juste, lui donner le crédit de la vérité.

Que les chrétiens ne fassent pas confiance au Diable ne signifie pas qu’ils en nient l’existence. La Bible parle beaucoup d’une force mauvaise, qui rôde autour de nous et peut se manifester à travers des hommes. Contre ces humains eux-mêmes, à travers des maladies, et contre d’autres humains, à travers toutes sortes de manifestations méchantes. Dans quelle mesure ce fait prend-il une place dans la foi des chrétiens ?

3.    La première chose à dire, c’est que le centre de la foi est le Christ, pas le Diable et le mal. Le mal, et le Diable si on veut l’appeler ainsi, sont là, mais à la périphérie, et de là ils agissent effectivement. L’action du Christ consiste à occuper le centre et à repousser aussi que possible vers l’extérieur les forces du mal. Il n’est pas dit que le Christ détruit réellement le mal. Il le rend inopérant contre ses fidèles, en le chassant.

Le message sera donc : « Si tu te tournes vers Dieu et fais confiance en son pouvoir direct, et en son pouvoir en Jésus, tu pris dans la puissance de Dieu, et le mal n’a pas de prise sur toi. » Saint-Augustin disait une chose étonnante de vérité : Tourne-toi vers Dieu, comme vers un soleil, et tu seras illuminé. Ton ombre, derrière toi, est le Diable. Si tu regardes vers Dieu, tu ne vois pas ton ombre, et elle ne te dérange pas. Si au contraire tu te retournes, tu vois le Diable, mais Dieu a disparu et tu deviens vulnérable. »

Le message sera donc : « Si tu te tournes vers Dieu et fais confiance en son pouvoir direct, et en son pouvoir en Jésus, tu pris dans la puissance de Dieu, et le mal n’a pas de prise sur toi. » Saint-Augustin disait une chose étonnante de vérité : Tourne-toi vers Dieu, comme vers un soleil, et tu seras illuminé. Ton ombre, derrière toi, est le Diable. Si tu regardes vers Dieu, tu ne vois pas ton ombre, et elle ne te dérange pas. Si au contraire tu te retournes, tu vois le Diable, mais Dieu a disparu et tu deviens vulnérable. »

4.   Le mal qui traverse la personne

Aujourd’hui, les maladies mentales et psychiques sont mieux connues. Elles sont devenues une composante de l’humain , comme d’autres maladies, et toutes se soignent, avec ou sans résultats concluants, comme pour toutes les maladies. Beaucoup de malades sont guéris ou  stabilisés. Pourtant personne ne peut exclure l’existence de forces mauvaises. Et de grands psychologues, dont C.G.Jung, disent que si quelqu’un croit à des démons, il n’est pas utile de l’en dissuader pour le soigner.

Il y a des forces « contre Dieu » qui traversent notre vie, des liens, des désir, qui nous enlèvent la liberté. Et nous comprenons très bien ce que signifie : « être possédé par une passion, un désir.»

Luther parlait de l’homme, non comme d’un cavalier qui domine sa monture, mais comme d’un cheval dominé par son cavalier. Si Dieu monte le cheval, alors la bête va dans la bonne direction, celle du bien et du salut. Si c’est le Diable, celui-ci conduit le cheval à sa perte. Et rappelez-vous la parole de Paul : »Je sens deux hommes en moi : l’un qui veut agir selon Dieu, l’autre qui s’y oppose.

D.   Le message de cette histoire pour nous aujourd’hui est :


1.   Les chrétiens ne sont pas démunis contre le mal.
La puissance de Dieu existe, elle se manifeste aussi en Christ.

Bien sûr, le mal sévit toujours, mais nous savons que le bien aussi agit, et que Dieu donne la force, que Jésus montre que s’il est notre chef, c’est parce qu’il dispose de cette puissance divine, et que nous pouvons en bénéficier aujourd’hui. Le Christ pose une affirmation contre le mal : je suis là, et ceux qui me suivent sont aussi là, devant toi, sans crainte malgré ta dureté. Faites comme le propose l’apôtre Paul : »Consolez-vous par ces paroles », c’est-à-dire fortifiez-vous par elles.

2.    Quelques versets auparavant, nous lisons que Jésus a enseigné le Notre Père aux disciples. Chez Luc, le Notre Père se termine par : « Ne nous induis pas en tentation (le « Mais délivre-nous du mal » est chez Matthieu) Cela signifie : ne nous laisse pas succomber aux attaques du malin. Cette parole résume tout : le mal est là, la puissance du Christ est là. Que Dieu ne nous laisse pas être attaqués par le mal. Et la finale de Matthieu vient nous rappeler qui est le véritable maître de tout, maintenant et à la fin des temps : « Dieu » : Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
                                                                                                  Yves Kéler

Cantiques

Dans toutes nos détresses RAC 624, ALL 47/03
Si Dieu pour nous s’engage ARC 622, ALL 47/07
Veille et prie et sois fervent ALL46/04

Rüstet euch, ruft uns die Stimme RA418
Wir warten dein, o Gottes Sohn RA 457, EG 152
Nous t’attendons, ô Fils de Dieu, sursit : chants-protestants.com

Es muss uns doch gelingen RA 401, EG 604
Jesu, hilf siegen RA 409, EG 373

Prière d’intercession :  I et II sont des personnes qui disent les intentions

Pasteur : O Dieu, tu es le Père de tous les croyants
et tu sais quelle est leur faiblesse
devant les attaques du mal et de la maladie.
C’est pourquoi nous te prions :

I.  Pour ton Eglise,
afin que tu la fortifies et lui donnes les armes pour résister.
Accorde-lui le bouclier de la foi, le casque du salut
et l’épée de la Parole.

Par Jésus-Christ nous te prions :
Assemblée : Seigneur, exauce-nous 

II.  Pour ceux qui dirigent nos Eglises,
pour les pasteurs et les conseillers,
pour que tu les armes de courage, de patience,
de bonté, de générosité dans le combat.
Fais qu’il emploient la sévérité où elle est nécessaire
et la bonté où elle est bienvenue.  Par Jésus-Christ, …

I.  Pour les fidèles des paroisses, en particulier la nôtre,
pour  les grands et les petits, les jeunes et les vieux,
pour que tu leur donnes les moyens de mener leur existence
à l’abri du malheur et pour le bien
de leurs frères et de leurs sœurs. Par Jésus-Christ, …

II  Pour les malades parmi nous,
Pour ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur esprit
et dans leur âme, nous te demandons :
Viens à leur secours quand ils t’invoquent.
Nous te confions en particulier les infirmes de corps
et les handicapés d’esprit,
afin que tu soulages leurs souffrances et que tu places
auprès d’eux les aides nécessaires. Par Jésus-Christ, …

I.  Pour les prisonniers, les persécutés, les affamés,
pour ceux qui luttent pour la liberté
 et la justice dans leur pays,
pour les victimes des régimes de dictature. Par Jésus-Christ, …

Pasteur :  Fais, Seigneur, notre Dieu et notre Père,
que le mal et ses manifestations soient tenus en échec.
Fais que des gens se lèvent, dans l’Eglise et dans le monde,
pour les combats de la justice.
Fais, Seigneur, que nous puissions y contribuer,

et que grâce à toi la louange et la glorification montent vers toi,
Père, et vers ton Fils et le Saint-Esprit,
dans une commune gloire et aux siècles des siècles.

Assemblée
:  Amen