Vivre le baptême
Dimanche 3 juillet 2005
Deutéronome 7, 6-12
(Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles)
Chers frères et sœurs,
Après avoir chassé de devant Israël sept peuples plus puissants et plus nombreux, Dieu demande à Israël de rompre radicalement avec la manière de vivre de ces autres peuples, et surtout de ne pas adorer leurs dieux ni conclure d’alliance avec eux et même de détruire impitoyablement ce qui leur appartient. On peut se demander pourquoi une telle sévérité est exigée des Hébreux. Notre extrait répond en signalant la consécration, la sainteté du peuple. Certes cette sainteté n’est pas une qualité intrinsèque du peuple juif, mais c’est une condition, un privilège et une responsabilité qui lui sont conférés par Dieu lui-même. Etant réservés pour Dieu, les saints ne peuvent plus adorer d’autres dieux, ni vivre comme avant leur appel. Ce choix concerne chaque personne du peuple destiné à être un peuple particulier, spécial, voire même un trésor pour Dieu, au milieu de toutes les autres populations de la terre. Cette nation sainte ne vit donc pas sur son petit nuage ou dans sa tour d’ivoire où il serait facile de faire ce que Dieu demande. Elle vit dans ce monde et se trouve toujours à nouveau confrontée aux choix entre la vie et la mort, le bien et le mal, Dieu et les idoles. C’est pourquoi notre texte parle, non pas d’être, mais de devenir le peuple spécial, le trésor de l’Eternel.
Le deutéronome précise ici les raisons et les fondements du choix divin. Dieu choisit selon des critères différents des nôtres : Il ne choisit pas le plus puissant des peuples, mais le plus faible d’entre eux. Il n’élit pas le meilleur, le plus sage ou le plus fidèle, mais un peuple rebelle à la nuque raide et qui, au vu des délivrances qu’il vivra, ne pourra pas les attribuer à son propre mérite, mais devra reconnaître que c’est l’amour et la fidélité de Dieu qui l’amènent à pardonner et à délivrer Israël.
Cet amour inconditionnel repose sur la promesse faite aux pères et sur la fidélité de Dieu envers sa parole.
Contrairement aux hommes, le Seigneur reste fidèle jusqu’à mille générations, et si cet amour dure si longtemps, le ressentiment et la colère de l’Eternel ne durent qu’un instant. Si l’homme peut bénéficier de l’amour et de la fidélité divine à cause de ses ancêtres, seul le coupable, celui qui hait Dieu est puni directement et ses descendants n’ont pas à souffrir de son infidélité. Chacun est donc responsable de ses choix et doit en assumer les conséquences.
Choisir la vie permet donc d’être l’allié de Dieu, membre de son alliance. Cette alliance repose sur un code de lois englobant trois dimensions du comportement humain, décrites ainsi au verset 11 par trois mots qui pourraient se traduire par « commandements », mais dont chacun mentionne une nuance spécifique :
– Les bonnes actions ou commandements positifs.
– Les actions de sagesse ou commandements d’intelligence impliquant la connaissance et la mise en pratique de l’amour de Dieu et du prochain.
– Enfin, viennent les actes conformes au droit, actes qui permettent de réparer, de rétablir une situation compromise ou commandements législatifs.
–
Ce que le peuple doit faire de ces lois nous est précisé par les trois verbes : écouter, garder, mettre en pratique.
En effet pour pouvoir vivre l’alliance, il faut d’abord la connaître et apprendre à écouter la voix de Dieu.
En second lieu, il faut garder ou intérioriser ou encore digérer celle-ci.
Alors seulement on pourra l’appliquer dans la mesure de sa compréhension.
Cette attitude d’ouverture, cette réponse attendue de sa nation aura des conséquences. Le Seigneur gardera de son côté l’alliance et la fidélité et le montrera par son amour manifesté chaque jour à nouveau, par ses bénédictions généreusement répandues envers son peuple qui sera béni plus que tous les peuples (v.14) ou « béni entre les peuples », remplissant ainsi son office de témoin et de propagateur de l’amour et de la justice de Dieu.
Pour nous qui ne sommes pas juifs, ce texte reste malgré tout valable comme rappel de l’Alliance de notre baptême et comme guide pour vivre en baptisés. Car nous aussi, nous sommes choisis par Dieu, qui – en donnant son fils à notre place pour assumer nos péchés – nous montre combien nous sommes précieux et importants pour lui et la grandeur de son Amour pour nous. Notre baptême doit donc constituer une rupture avec notre passé et avec le monde qui nous entoure. Membres de l’alliance divine, nous sommes appelés à vivre selon la bonté, la sagesse et l’amour de Dieu et du prochain. Nous pouvons, selon sa promesse personnelle étendre l’amour et la fidélité de l’Eternel sur nos descendants jusqu’à mille générations. Ecoutons, gardons et pratiquons donc la sagesse, la bonté, réparons et assumons nos manques et nos fautes et celles des autres.
C’est en faisant ce qui est bon et ce que Dieu est en droit d’attendre de nous selon le prophète Michée 6,8 « de pratiquer la justice, d’aimer à être miséricordieux et de marcher humblement avec notre Dieu » que nous pouvons préparer pour nous et les nôtres un avenir plein d’espérance. Que le Seigneur nous accompagne et nous fortifie sur ce chemin et qu’il nous mène au but pour la gloire de son nom et l’avancement de son règne. Amen !
Emile BAUER, pasteur
Chants : Avant la prédication : ARC 230
Après la prédication : ARC 566 ou 574
Fin du culte : ARC 521 6-14-15-16
PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL
Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.
Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.
A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.
Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).