2005. 07 : 7e dim après la TRINITE = 2e St Jean

A la table du Seigneur

Dimanche 10 juillet 2005

Jean 6, 30-35

(Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles)

 
A. 1. Notre dimanche a pour thème : « le mémorial de la Sainte Cène ».

 Il fait suite au 6e dimanche après la Trinité, appelé : « le mémorial du baptême ». Ces deux dimanches, nous nous rappelons 1° que nous sommes baptisés, 2° que nous participons à la Sainte Cène. Et nous nous demandons : « Pourquoi suis-je baptisé, et pourquoi prendrai-je part à la Cène ? »

 2. Notre foi est fondée sur deux piliers :

     a. le premier, c’est la Parole de Dieu : le 1er dimanche après la Trinité, qui a pour thème : « les apôtres et les prophètes », nous a rappelé cela, en nous faisant remarquer que la foi est issue de la prédication des apôtres du Christ et des prophètes de Dieu, dans le Nouveau Testament et dans l’Ancien. Et les 4 dimanches suivants développent ce fondement de la foi sur la Parole de Dieu.
    b. le deuxième fondement, ce sont les sacrements : c’est-à-dire le baptême et la Sainte Cène, auxquels sont consacrés les 6e et 7e dimanches après la Trinité.
 Aujourd’hui donc, 7e dimanche, la question nous est posée : pourquoi participes-tu à la table du Seigneur ?

 B. 1. Jean nous fait entrer dans la discussion qui suit la multiplication des pains.

         Vous savez que près de 5000 personnes s’étaient réunies autour de Jésus sur une montagne, près du lac de Tibériade. Le soir, les gens eurent faim. Alors Jésus partagea cinq pains et deux poissons à cette foule, et il se produisit le « Nourrisse ment des cinq mille », appelé aussi « multiplication des pains. »
          La discussion se produit le lendemain, à Capernaüm, de l’autre côté du lac, où Jésus était retourné, et où des gens l’avaient retrouvé. On est peut-être sur le port de Capernaüm.

2. Les Juifs disent à Jésus : « Tu dis que tu nous donnes un nouveau pain, et, c’est vrai, tu as nourri des milliers de gens là-haut sur la montagne. Mais nos pères, dans le désert, ont reçu la manne, le pain tombé du ciel. C’est Moïse qui a provoqué cela, en priant Dieu, et Dieu l’a exaucé. »  Et ils lui demandent : « Et toi, que fais-tu de plus que Moïse ? Quel signe différent et supérieur fais-tu, pour que nous croyions en toi ? »
 Jésus leur répond : « Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel. » Jésus veut dire : De même que la manne est un don de Dieu et pas d’un homme, de même le pain que je vous ai multiplié est un don de Dieu seul.
         Car, et ici il faut faire attention, le vrai pain qui donne la vie, le vrai pain que Dieu vous donne, ce n’est pas le pain que je vous ai multiplié sur la montagne : le vrai pain, c’est moi ! Moi je suis le pain du ciel. C’est moi qu’il faut manger ! »
         Et il dit clairement ensuite : « Le pain de Dieu, c’est celui qui vient du ciel et donne la vie au monde.» Et encore : « Je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
 
3.  Le centre se déplace donc : L’important n’est plus le pain,  

                             que ce soit celui de la manne dans le désert,                
                             ou celui de la multiplication des pains.
Le centre, c’est le Christ : lui est le vrai pain.  
 
C. Que signifie cela pour nous, quand nous communions ?

 
1. En mangeant le pain, nous mangeons le Christ !

 
       Cela vous étonne-t-il ? Jésus dit lui-même, un peu plus loin dans la discussion : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. Car ma chair est la vraie nourriture et mon sang est le vrai breuvage. »
 
       Et que veut dire : « manger le Christ ? »
 
       C’est le faire entrer en nous, d’une autre manière que par la parole. Les paroles du Christ nous pénètrent, elles passent par les oreilles, quand nous entendons l’Evangile, ou par les yeux, quand nous le lisons. Et ainsi l’Esprit de Jésus entre en nous, le Christ Esprit pénètre en nous. Et le Saint-Esprit de Dieu fixe le Christ en nous. C’est ce qu’on appelle le témoignage intérieur du Saint-Esprit.
 
       Mais le Christ a une autre manière d’entrer en nous : par le sacrement, en particulier celui de l’autel :
       Au pain est associé le corps du Christ,
       Au vin est associé le sang du Christ.
 
      En mangeant le pain et en buvant le vin, je fais entrer en moi le Christ : il devient partie de mon corps et de mon esprit. Il réside en moi.
 
2. Cela surprend peut-être de parler ainsi, et pourtant c’est bien ce que Jésus lui-même nous dit ici :

 
     Son corps est une nourriture, son sang est un breuvage. Qui mange et boit, reconstruit son corps, son âme et son esprit par ce qu’il consomme. Le Christ habite en nous spirituellement par la parole de l’Ecriture, et d’une certaine manière matériellement, par le pain et le vin de la Cène.
 
3.  C’est pour cela que St Paul dit que « notre corps est le temple   
     du Sain-Esprit ».

 
      Pas seulement l’âme et l’esprit, comme on pourrait le penser : ceci est la partie « Parole de Dieu, Parole du Christ, Parole du Saint-Esprit » en nous. Mais notre corps, notre corps physique est le temple du Saint-Esprit : ceci est la partie du sacrement en nous.

      Cela concerne aussi le baptême : Notre corps est lavé dans le baptême, et de ce fait aussi notre âme et notre esprit. Luther disait que le sacrement est l’association d’un signe visible et d’un signe invisible. L’eau est le signe visible, de même notre corps. La parole de Dieu est le signe invisible, de même notre âme et notre esprit.  Le baptême veut purifier notre corps, notre âme et notre esprit, afin qu’ils deviennent des temples du Saint-Esprit, et que Dieu et Jésus puissent y loger. C’est pourquoi la Cène suit logiquement le baptême : le Christ vient loger dans notre corps, dans notre âme et dans notre esprit, que le baptême a consacrés pour qu’ils soient le temple de Dieu.  Ou pour le dire autrement : Notre corps est lavé dans le baptême, et notre âme et notre esprit avec. Notre corps est alimenté par le pain et le vin de la Cène, et notre âme et notre esprit aussi.
 
4. On voit ainsi la complémentarité de la Parole et du
Sacrement :

       les deux fondent bien notre foi, car ils s’adressent à l’ensemble de notre personne : le corps, l’âme et l’esprit.
 
D.  Célébrons donc la Cène dans la joie de recevoir le Christ  
      dans la totalité de notre existence.

                                                             Amen.

        Yves KELER, pasteur
 

                  CHANTS : en particulier de Ste Cène

 
Ps 107/ 1-3 ou 4 : LP 48, NCTC 107, ARC 107                                                                     
Ps 23 / 1 + 3       : LP   9, NCTC  23,  ARC  23
                                               ——–
LP 206 / 1-3, RA f 36 / 1-3   Jésus à sa table sacrée
RA f 30 / 1+2   Gloire et Louange
NCTC 231, ARC 582   De toi, Seigneur, nous vient le don
                                              ———
LP 208 / 1-2   Céleste voix qui nous convie
NCTC 234   Le Fils de Dieu nous est offert
LP 338, NCTC 243, ARC 528   O Jésus, tu nous appelles
                                              ———
LP 184, NCTC 389, ARC 889   Demeure par ta grâce
RA f 30 / 3   Gloire et Louange