15 juillet 2007  

Vivre le Baptême  

Esaie 43/1-7

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)

Chers frères et sœurs,
C’est un peuple pillé et ravagé, emprisonné et qui se trouve au fond du gouffre ; un peuple captif que personne ne délivre ; un peuple sans avenir ni espérance que nous décrit le prophète à la fin du chapitre qui précède notre texte. Esaie analyse les causes de cette situation et les conséquences de l’infidélité du peuple de Dieu. On pourrait penser que tout est fini, la relation entre l’Eternel et son peuple est rompue.

Mais maintenant Dieu prend l’initiative, Dieu parle à son peuple et se révèle comme le Dieu qui donne, qui pardonne et qui ordonne ; celui qui institue une nouvelle relation avec son peuple, qui lui tend la perche et lui offre une nouvelle chance. Et pour que chacun puisse profiter de cette offre il donne deux noms à ce peuple. Jacob : le trompeur qu’il a fait naître et qu’il veut renouveler pour faire de lui une merveille. Israël : le combattant de Dieu, celui qui peut participer à son plan de salut pour l’humanité, celui auquel Dieu pense toujours et à qui il donne un cadre de vie et d’action. Ce peuple, tantôt trompeur, tantôt combattant de Dieu se voit offrir des cadeaux qu’il est invité à reconnaître : Dieu lui DONNE la vie, un cadre qui la rend possible, sa protection et sa présence ; il donne des pays, des peuples et des hommes pour que son peuple vive et se sache aimé, respecté et honoré. Il rassemble et unit son peuple pour le ramener au bercail. Ainsi il rend capable de surmonter les épreuves de l’eau et du feu, ce que les Israélites interprètent comme un rappel du passage de la mer Rouge et de la traversée du désert brûlant lors de l’Exode. Car il s’agit bien d’un exode, le peuple doit sortir de la spirale infernale du désespoir pour s’engager dans la voie de l’Avenir et de l’Espérance.

Mais pour cela, Jacob-Israel a besoin d’être libéré de son passé, il a besoin du Pardon, qui, seul, peut lui garantir la réussite de ce nouveau chemin. C’est là que Dieu déclare et promet que la rançon est payée, la dette est effacée. Ce peuple pesant et coûteux à cause de ses pêchés, de sa dureté et de son entêtement est maintenant déclaré beau et précieux, rendu digne d’estime et d’honneur. Il a été acquis, élaboré et organisé. Et cela ne vient pas de ses qualités, nous dit Esaie, mais cela vient de l’amour de Dieu, de sa passion pour faire de Jacob le trompeur, un Israël dont il puisse être fier. Cette passion a été très coûteuse pour l’Eternel qui a donné la rançon qui délivre de la mort pour assurer la vie de ses bien aimés.

Après avoir déclaré son amour qui l’a amené à tout donner pour son peuple et à pardonner ses fautes, voici que Dieu lui donne une mission. Il lui ORDONNE de vivre à sa gloire, de reconnaître ses bienfaits, de croire et de témoigner de sa fidélité sans failles, de son amour inépuisable, de son pardon et de sa puissance par ses paroles et ses actions ; en se sachant aimé et appelé à célébrer ce nom divin qui s’ajoute aux deux premiers pour que chaque être humain puisse se savoir invité personnellement à participer à la gloire des enfants du Père Céleste.

Pour le peuple de Dieu, il y a eu un AVANT et un MAINTENANT, cela est valable pour Israël et cela le devient pour chaque baptisé, car à nous aussi Dieu dit aux versets 18 et 19 « Ne vous souvenez plus des premiers évènements, ne ressassez plus les faits d’autrefois. Voici que moi je vais faire du neuf qui bourgeonne ; ne le reconnaîtrez-vous pas ? » Notre mot d’ordre pour cette année veut ainsi nous rappeler que ce qui est essentiel demeure toujours valable. Le passé est là pour nous servir de tremplin pour le présent qui, à son tour détermine l’avenir.

Pour notre baptême, cela veut dire que, comme l’exprime Martin Luther « Le vieil Adam doit être noyé dans une repentance et une conversion de chaque jour, qu’il doit mourir avec tous les pêchés et les convoitises mauvaises, et que, tous les jours, aussi, doit émerger et ressusciter un homme nouveau qui vive éternellement dans la justice et la pureté devant Dieu. »  C’est ainsi que notre texte nous le confirme, notre vie vouée au pillage, notre vie ravagée ne compte plus. Maintenant commence une nouvelle réalité. A nous aussi Dieu se révèle comme celui qui DONNE, PARDONNE et ORDONNE.
Il nous donne la vie et tout ce qui nous est nécessaire. Pour nous il sacrifie son propre fils qui, par sa mort et sa résurrection, nous garantit le pardon et une vie nouvelle. Par l’Esprit Saint, il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde, et ainsi nous ne sommes plus seuls face aux souffrances, aux problèmes et aux difficultés de chaque jour, puisque rien ne peut nous séparer de l’amour divin manifesté en Jésus-Christ. Ainsi notre vie ne dépend pas d’un destin aveugle, elle ne dépend pas davantage de nos mérites. Elle reçoit un sens et un but, elle gagne en qualité puisque, de simples humains, nous sommes déclarés justes et enfants de Dieu. Nous n’errons plus au hasard, nous sommes guidés et formés, accompagnés et consolés, appelés et fortifiés. Dieu pense à nous, il fait de nous des êtres nouveaux et merveilleux qui ne doivent plus rien à personne si ce n’est de s’aimer et de vivre ensemble à la gloire de leur Père Céleste.
Même si parfois nous sommes des Jacobs ou des Israël, des trompeurs ou des combattants, notre baptême nous a donné de porter le nom qui est au-dessus de tout nom dans le ciel et sur la terre, le nom de Christ, par lequel nous serons sauvés et par lequel, dès à présent nous pouvons mener une vie nouvelle. C’est pourquoi toute notre vie doit l’invoquer dans le besoin, le célébrer et témoigner à toute créature que Dieu offre le pardon, la paix et la joie, l’avenir et l’espérance à tous ceux qui lui font confiance. Soyons donc de ceux qui appellent et qui pardonnent, qui accompagnent, consolent et fortifient leur prochain dans l’épreuve, l’assistent et le soutiennent, de ceux qui respectent et estiment les autres afin que, tous ensemble, nous nous mettions en route et recevions la vie nouvelle pour le bien de chacun et à la gloire de celui qui nous a rachetés et envoyés, de celui qui nous donne grâce et gloire, avenir et espérance. De celui qui nous dit « Vous êtes mes témoins’ , et qui, un jour pourra nous dire à tous et à chacun : « Entre dans la joie de ton maître. » Amen.

Émile BAUER

Voici le plan du sermon du  15 juillet 6e après trinité.

État des lieux : l’initiative de Dieu a) Dieu donne, b) Dieu pardonne, c) Dieu ordonne.
le sens de notre baptême :a) le  don, b) le pardon, c) notre mission, d) notre  avenir

chants :

psaume 67 ARC=all 67a; je t’appartiens par le baptême ARC 574= all23:08
Toi, lève-toi ARC545 = all62:86; Pour que le jour qui se lève ARC 514 = all35:19
ou pour finir AL 62.84 Seigneur garde-nous.. ( sans équivalent arc)

¼ – Service des Lecteurs – SL –30 – 15.07.2007 – Emile BAUER

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).