2008. 06 : 6e dim après la TRINITE = 1e St Jean

Dimanche 29 juin 2008

Vivre le baptême

1Pierre 2,2-10

(Série de Prédication VI (Predigtreihe VI) : liste complémentaire II)

Chers soeurs et frères,

Actuellement, on accuse souvent la tradition chrétienne d’avoir en-gendré le mépris du corps, la haine de soi-même et finalement le refus du bonheur. Face à cela, le passage que nous venons d’entendre culmine au contraire dans l’expression : « vous avez goûté combien le Seigneur est bon ». Pour donner à cette affirmation un contenu, la lettre de Pierre explique à ces chrétiens ce qu’ils sont devenus par l’appel que Dieu leur a adressé, ce que cela signifie dans un environ-nement hostile et comment ils doivent s’y prendre pour grandir dans cette réalité issue de leur baptême.

1.    Ce que vous êtes devenus.
 « Autrefois vous n’étiez pas le peuple de Dieu, vous ne connaissiez pas la miséricorde de Dieu, maintenant vous l’avez découverte ». Le mot utilisé pour désigner « peuple » est celui que l’Ancien Testament applique à Israël, le peuple élu. Cela résume l’aventure vécue par ces chrétiens qui ont été appelés par les apôtres. Leurs origines étaient très diverses, ils venaient de différentes religions païennes, de peuples variés, de classes sociales opposées. Normalement, ces gens ne se connaissaient ni ne se fréquentaient, ils avaient des horizons et des intérêts divergents. Mais l’appel de Dieu et son évangile les ont saisis. Ils ont écouté les apôtres, pris leur parole au sérieux et demandé le baptême. Les communautés ont accepté ces candidats, après les avoir examinés et mis à l’épreuve. Ils y ont trouvé un « chez soi » spirituel, un enracinement dans un peuple.
Des personnes diverses, sans lien entre elles, ont découvert dans la communauté chrétienne une fraternité qu’ils n’avaient pas soupçon-née. Ce mouvement de la foi, du baptême et de l’acceptation dans une communauté a donné à leur vie un sens et un contenu : la peur de l’avenir et des dieux a été remplacée par la confiance en un Dieu qui se révèle comme miséricordieux et bon. Ils ont découvert un Dieu qui n’est ni sadique ni vindicatif, un Dieu qui, par l’Esprit Saint, cons-truit les humains qui se confient en lui.
Cette nouvelle réalité est résumée ici dans l’expression « nation sain-te ». Une nation, c’est un ensemble structuré d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieux unis par une histoire, un langage, des valeurs, une vision et un projet communs. La nation chrétienne est devenue une telle réalité, appelée « sainte » non pas parce qu’elle est meilleure ou supérieure aux autres, mais parce qu’elle est fondée sur l’alliance de Dieu et parce que l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint, un esprit d’amour et de respect, l’anime.
Voilà ce que nous sommes devenus aussi, nous autres, par la foi et le baptême, nous dit la lettre de Pierre : une communauté liée à Dieu et animée par son esprit de fraternité.

2.    Un signe dans ce monde
Cette réalité sociale qu’est la communauté chrétienne a un fonde-ment : Jésus Christ. Une tradition chrétienne affirme que l’apôtre Pier-re « est la pierre sur laquelle l’Eglise est fondée ». Cette façon de pen-ser est contredite dans cette lettre attribuée à Pierre, car elle insiste sur le fait que le fondement, la pierre angulaire, c’est le Christ. La soli-dité de l’Eglise ne provient pas de Pierre et de ses successeurs, mais du Christ, pierre angulaire que les maçons ont rejetée mais que Dieu a choisie, malgré le refus des hommes.
Cette affirmation est importante, car elle rappelle que la foi chrétienne est toujours fondée sur l’évangile de la mort et de la résurrection de Jésus. Ce Jésus, qui est venu annoncer et vivre l’amour et le dévouement, le respect et la fraternité, a été rejeté pour cela par les maçons, c’est à dire par ceux qui prétendent concevoir et construire la société selon leurs propres valeurs. Les valeurs des puissants maçons sont le profit, le pouvoir et la domination sur les faibles plutôt que le partage et la solidarité. La lettre de Pierre développe cela par la suite, dans un discours qui paraît conservateur et timide aux puissants de ce monde. Il est pourtant plein d’espérance, car il promet la force de Dieu à celui qui est juste, non violent et patient.
L’image de la pierre devient aussi le signe du jugement de Dieu sur un monde qui rejette l’évangile : ceux qui croient en Christ découvrent que l’Evangile de Jésus Christ est quelque chose de précieux alors que ceux qui refusent trébuchent sur lui et tombent. La génération de chrétiens auxquels appartient l’auteur de cette lettre ne se fait pas d’illusions sur la perméabilité de la société aux valeurs de l’évangile, car les puissants n’aiment pas partager. Ils aiment peut-être inviter le successeur de Pierre à l’ONU, mais se méfient du Christ, qui, a été crucifié par leurs pareils. En même temps, les chrétiens font confiance à Dieu qui peut vaincre ces résistances et remettre les pendules à l’heure par son jugement.
Par leur comportement, les chrétiens peuvent et doivent être les exemples de la possibilité donnée par l’Esprit divin de vivre ici bas dans la justice et la solidarité. C’est leur vocation.

3.    Grandissez
C’est aussi notre vocation, d’être les porteurs de cette action de Dieu qui nous a fait sortir de l’obscurité de la peur et des questionnements sans fin pour découvrir la merveilleuse lumière qui, depuis le matin de Pâques, peut illuminer notre vie.
Le signe de ce renouveau est le baptême dont parlent les deux lectu-res entendues tout à l’heure : dans la lettre aux Romains, l’apôtre Paul affirme que dans le baptême, quelque chose d’ancien meurt en nous, pour que l’homme nouveau se lève et rayonne dans une vie transfor-mée. A la fin de l’Évangile selon Matthieu, Jésus, dans l’ordre du bap-tême donné aux disciples, ouvre les portes vers la naissance de cette immense communauté qui traverse toutes les nations et toutes les races dans une fraternité mondialisée.
La mondialisation est un thème à la mode. En fait l’ordre d’évangéliser les nations fonde la mondialisation de la foi par l’Evangile : nous de-venons frères et soeurs dans le monde entier par le Christ. Cette lettre affirme que nous formons ensemble, comme des pierres taillées par le Seigneur, une maison spirituelle, où peut habiter l’Esprit Saint, où peuvent vivre les valeurs de la vie et de l’amour, où peut se révéler la Sainteté de Dieu lorsque nous le célébrons. Notre culte a aussi ce but : célébrer l’immense sainteté de Dieu dans un monde souvent si étriqué. C’est là que nous sommes ce « peuple de prêtres » dont parle la lettre de Pierre.
Grandissez pour devenir acteurs dans cette aventure merveilleuse. Comment ? en vous nourrissant, en buvant aussi goulûment que des bébés le lait spirituel qu’est la parole de Dieu. Avons-nous de l’appétit pour cette parole ?
Cl : Le gouvernement veut lutter actuellement contre l’anorexie des personnes qui veulent être sveltes. L’Église, elle, lutte depuis long-temps contre l’anorexie spirituelle qui guette tant de croyants quand ils oublient de nourrir leur foi.
Au fond, nous devrions devenir des gastronomes spirituels pour dé-couvrir la bonté de Dieu, étant intérieurement nourris par la Parole, construits et conduits les uns vers les autres dans le grand banquet de la fraternité du peuple saint que Dieu se rassemble sur la terre, avant goût du grand banquet céleste de la fin des temps. Amen

Textes des lectures :
Romains 6,3-8
Matthieu 28,16-20

Cantiques possibles : (Arc)
522  Sur ton Eglise universelle
529    Nous marchons vers l’unité
537  Dieu fait de nous en Jésus Christ
545    Toi lève-toi
574    Je t’appartiens par le baptême
306  Peuple de Dieu rassemble toi

¼ – Service des Lecteurs – SL – 28 – 29,06,2008 – Pierre KEMPF

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).