G.13a. 10e Dim. TRINITE 2002 : Le Seigneur et son peuple : II Rois 25|1-2, 8-10

Date: 4.8.2002

II ROIS 25/1-2, 8-10

(destruction de Jérusalem et du Temple, 
en 586 avt J.C, par les Babyloniens)

Plan : A.  Destruction du Temple de Jérusalem ( histoire)
          B.   Un Temple aujourd’hui ou non ?
C. Edification de la communauté
et  Rénovation des églises : les bâtiments
D.  Conclusion : les deux sont nécessaires

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A.   Le 10 Août tous les ans, les Juifs commémorent la destruction
       du 2e Temple de Jérusalem en l’année 70 après Jésus-Christ.

1.   En cette année-là, le 2e Temple, celui que Jésus avait connu, a
 été détruit, par le général romain Titus, fils de l’empereur Vespasien.
Titus deviendra quelques années plus tard empereur, après son père.

      Suite à cette destruction, les Romains avaient emporté à Rome le
célèbre chandelier à 7 branches, qui disparut plus tard. On en trouve
une représentation sur l’arc de triomphe de Titus à Rome, sculpture
exceptionnelle, car unique, de cet objet lui aussi exceptionnel.  

Aujourd’hui encore, ce chandelier reste l’un des grands symboles 
d’Israël. On le trouve dans chaque synagogue, en souvenir du Tem-
ple, mais d’habitude avec 6 bras, en souvenir du fait qu’il était uni-
que, et donc irremplaçable. Si un jour, disent les Juifs, un 3e Temple
devait être construit, on rétablirait les 7 branches du chandelier.

2.   La fête de commémoration du 2e Temple est pour les Juifs aussi  
le rappel de la destruction du premier, le Temple de Salomon, qui est
racontée ici dans le II ème Livre des Rois.

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     Car le grand Temple des Juifs à Babylone fut détruit deux fois :
– en l’an 586 avt Jésus-Christ, par Nabuchodonosor, le roi de Baby-
   lone.                                                                                                   
–  en 70 après J.C., par Titus.                               

       Il ne fut plus reconstruit, sur interdiction des Romains. A partir
de ce moment, les Juifs n’eurent plus que des synagogues. Plus tard,
vers 650 après J.C. , les musulmans y construisirent le dôme d’Omar
et la mosquée El Aqsa, devenue le troisième lieu saint de l’Islam.

3.  La fête de  commémoration de la destruction des deux Temples
     a pour les Juifs un double caractère :

a.  la tristesse de la destruction, qui s’exprime en de remarquables 
     et poignants cantiques.
b.  la joie en Dieu, qui maintient son peuple depuis 2000 ans.
     Le Dieu de grâce a permis que son peuple, malgré toutes les per-
sécutions, a continué de vivre, de prier, de chanter, de vivre selon
la volonté de Dieu et de témoigner que Dieu est vivant !

B.  Tout cela est un grand événement de la foi, et une profonde le-
      çon pour nous.
 
1.   Certains Juifs, et aussi des chrétiens, ont cru que le rétablisse- 
      ment de l’état d’Israël amènerait la fin des problèmes des Juifs

  Mais c’était une illusion :
– les Juifs ont mené cinq guerres depuis 1948, et on n’est pas loin
   d’une nouvelle.
– des divisions importantes traversent le peuple juif en Israël et
   dans le monde.
– dans certains pays, la persécution des Juifs continue, jusque chez
   nous en France, quoiqu’il y ait ces derniers temps une améliora-
   tion au niveau mondial.

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certains Juifs veulent reconstruire le Temple de Jérusalem, les au-
   tres disent que cela n’a aucun intérêt. En attendant, chaque ten-
   dance construit sa synagogue à Jérusalem,  »  pour être le mieux
   placé possible, quand le moment sera venu ! « 
                                                                                                  
2.  Comme dit, tout cela est une leçon pour nous :

Les bâtiments sont une chose importante dans la vie d’une pa-
roisse et d’une Eglise, mais pas la chose la plus importante.

    Le plus important, c’est la paroisse, l’Eglise elle-même !

Un bâtiment reçoit la paroisse, mais si ce bâtiment est vide, il n’y
a pas de paroisse ! Et le bâtiment perd sa signification.

     Le mot  » Eglise  » a trois sens :

a.  la communauté chrétienne dans le pays : par exemple l’ECAAL, 
     Eglise de la Confession d’Augsbourg en Alsace et en Lorraine,
     ou l’ERAL, Eglise Réformée d’Alsace-Lorraine.

b.  le bâtiment qui abrite la communauté locale de cette Eglise, là 
     où elle se réunit pour le culte.

c.  et même le culte, car quand je dis :  » je vais à l’église « , je veux
     dire :  »  je vais au culte « .

C.  L’important, c’est de  » construire  » la paroisse, de  » l’édifier « .

1.  St Paul emploie cette expression  » d’édifier l’Eglise  » dans ce 
     sens spirituel. C’est le même mot que pour la construction ma-
     térielle du bâtiment.

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     St Pierre précise : « 
  édifier l’Eglise sur la pierre angulaire du
Christ  » ( I Pierre 2/4 )
 »  Venez au Christ, comme à la pierre vivante. Et édifiez-vous sur
lui, comme des pierres vivantes, pour former une maison spirituel-
le , et devenez une saint groupe de prêtres, et offrez des sacrifices
spirituels, qui soient agréables à Dieu par le Christ « . 
     Tout ce que nous faisons, ensemble et aussi chacun pour soi,
doit contribuer à édifier cette sainte paroisse, 
– qui est sanctifiée dans son ensemble,
– et dont chaque membre est sanctifié.

De même Saint Paul ( I Cor 14/26 ):  »  quand vous vous re-
trouvez, que tout se fasse pour votre édification « . Et il parle de
son ministère en disant :  »  Nous parlons dans le Christ, devant
Dieu, afin que vous soyez édifiés « .

      Construction de l’assemblée, de l’Eglise, édification du chré-
tien : cela se fait par la foi, par l’espérance, par la charité, que
Dieu et le Christ produisent en nous. La pierre angulaire est le
Christ, et nous sommes les pierres vivantes que Dieu pose les u-
nes sur les autres pour bâtir son Eglise.

      L’évangile de Luc, au chapitre 19 (41-48), nous dit la même
Chose, par la bouche de Jésus à propos du Temple : De ces beaux
Bâtiments, il ne restera pas pierre sur pierre ! Alors, la commu-
Nauté ne doit pas manquer le rendez-vous avec Dieu. 

2.   C’est pourquoi les deux choses doivent être menées en même
      temps :

– édifier la communauté des hommes ;
– réparer et entretenir les bâtiments dans lesquels cette commu-
   nauté se réunit.

Dans toutes les paroisses le problème apparaît un jour ou l’
autre, et il faut le savoir : peintures, décoration, mobilier, etc…,
sont à rénover un jour. Mais il faut garder à l’esprit que tout doit

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 » contribuer à l’édification de l’assemblée « . Il faut donc réféchir
à ce que l’on veut faire, et au degré de nécessité, et non se lancer
dans des travaux tape-à-l’œil ou inutiles, qui plaisent à certains
qui en tirent une gloire , mais ne profitent pas à la paroisse.

      C’est pourquoi il faut aussi connaître l’histoire du bâtiment,
pour rétablir ce qui est bon et ne pas aggraver certaines destruc-
tions malencontreuses, ce qui irrite les gens et donc fait du tort
à la communauté. Parfois une exposition sur l’histoire de la pa-
roisse permet de rendre les paroissiens, et les responsables, sen-
sibles à cet aspect des choses.

     Car chaque génération pose une nouvelle couche sur le mur :
nous sommes aujourd’hui la couche contemporaine. Nous de-
vons construire de telle façon que la prochaine couche puisse ê-
tre posée correctement. De même que nous sommes heureux d’
avoir trouvé une couche en bon état, sur laquelle nous pouvons
construire actuellement. Et les couches antérieures ont aussi leur
importance : sans elles, les parties du mur posées avant nous n’
auraient pas de fondement solide.

     Construire la communauté, construire les bâtiments, ce sont
en fait des tâches complémentaires. Renouveler les générations,
appeler des gens à la foi, faire rayonner la paroisse vers l’exté-
rieur, par les dons et l’aide aux œuvres ici ou dans les pays de
mission, d’une part. D’autre part, veiller aux moyens de travail-
ler, entretenir et améliorer les matériels et les lieux, d’autre part.

D.   Continuons de travailler avec l’Esprit du Seigneur à l’édifi-
       cation de l’Eglise.

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Sachons nous inspirer pour cela de l’exemple du peuple
juif et de ses Temples. Sachons suivre l’exemple des apôtres,
entre autres Saint Paul et Saint Pierre,
– pour que notre Eglise soit un peuple vivant devant Dieu,.
– pour que ses bâtiments soient un témoignage de la gloire de                                                     
   Dieu et de l’amour du prochain.

                                                          Amen

Yves Kéler, 67240 BISCHWILLER