2006. 00 : dim de la TRINITE

La sainte Trinité

Dimanche 11 juin 2006

Ephésiens 1/3-14

(Série de Prédication IV (Predigtreihe IV) : nouveaux évangiles)

Chère assemblée,

Rien n’y paraît et pourtant le culte de ce dimanche sort de l’ordinaire. C’est que nous fêtons aujourd’hui la fête de la Trinité. Il nous faut avouer que nous avons tous entendu parler de la Trinité. Mais qui peut expliquer ce qu’il faut entendre sous ce terme ? Une chose est certaine, la Trinité est au cœur de notre foi. C’est comme cela que l’église chrétienne catholique, protestante, orthodoxe approche le mystère de Dieu.

Le théologien André Birmelé écrit, à propos de la Trinité :
« Pour lui rendre témoignage l’Eglise chrétienne chante et prie Dieu, dès le début de son histoire, l’unique Dieu de cette triple manière : louange au Dieu créateur, louange à Jésus-Christ le Fils sauveur et louange à l’Esprit Saint consolateur ». Et il cite justement, à l’appui de son affirmation le passage de l’Epître aux Ephésiens qui nous intéresse aujourd’hui.

Avant de venir à notre texte, il est sans doute bon de rappeler deux, trois choses à propos de la Trinité.

En confessant le Dieu TRINITAIRE l’église ne nie pas l’unicité de Dieu, mais elle affirme en même temps que son unicité est comprise à partir des trois personnes de la Trinité.

Dieu, tel que le révèle la Bible, est bien UN mais en même temps l’Ecriture Sainte nous le révèle comme Père, Fils, et Saint Esprit.

Voilà pourquoi l’église a affirmé que le Père, le Fils et le Saint Esprit sont ENSEMBLE l’unique vrai Dieu. Aucune des trois personnes de la Trinité ne peut se comprendre en dehors de sa relation avec les deux autres, en lien l’un avec l’autre.
Cette question de la Trinité occupe des rangées et des rangées dans les bibliothèques de théologie. Tout ce que nous pouvons dire ici ne fait qu’effleurer la question, et pourtant deux, trois choses méritent encore d’être soulignés. Car en se révélant comme Trinitaire, Dieu donne à connaître un certain nombre de choses concernant son être, sa nature même.

Relevons donc deux aspects qui nous paraissent essentiels. Premièrement, le Dieu Trinitaire est par essence le Dieu de la relation. Relation avec les hommes, ceci nous le savions. Mais, à l’intérieur même de la Trinité, Dieu est dialogue et relation.

Le Père et le Fils et le Saint Esprit ne sont pas à comprendre dans une attitude (hiératique), rigide, figée mais ils sont dans un échange permanent, en relation l’un avec l’autre. Ils sont dans un face à face qui s’enrichit et se nourrit de leur différence. Il n’y a pas de hiérarchie à l’intérieur de la divinité mais leur relation se développe à partir de la différence et de la personnalité de chacun.

Il faut reconnaître que les mots sont inadéquats pour approcher davantage cette réalité mais ici se dessine une communauté, où chaque personne  qui la constitue revendique de ne pas se suffire à elle-même mais a besoin des deux autres pour être.

On n’ose trop pousser l’analyse mais autant le Père que le Fils que l’Esprit Saint ne se veulent Dieu autrement que par le miracle de la relation. C’est par la grâce de cette relation qu’ils sont  pleinement Dieu.

Et voilà que nous arrivons à une deuxième affirmation fondamentale. Une telle relation ‘ne peut être’, ne peut exister, que si elle trouve sa respiration, son élément constitutif dans l’amour l’un pour l’autre.

En affirmant que Dieu est amour, nous ne faisons pas de cet amour un attribut de Dieu parmi d’autres, mais à partir de cette réflexion sur la Trinité, nous découvrons que l’amour est au cœur même de la divinité. Si on peut s’exprimer ainsi, l’amour, c’est sa respiration, le principe même qui anime Dieu

Quoi qu’il en soit, qu’importe ce que nous pourrions encore rajouter, il est évident que nos paroles sont toujours insuffisantes pour exprimer le mystère de la Trinité. Davantage que pensé, commenté, analysé, le principe de la Trinité demande à être adoré. Et c’est à quoi nous invite aujourd’hui, le passage de l’Epître aux Ephésiens. L‘apôtre Paul lui-même dans ce passage est entièrement dans l’adoration et la louange.

Lecture du passage : Ephésiens 1, 3-14

D’abord, notons qu’en grec, la langue dans laquelle communiquait l’apôtre Paul, notre passage est une seule phrase, sans point qui coupe l’élan, qui permet de reprendre sa respiration, une phrase longue de 11 versets. C’est comme si Paul, emporté par son élan, porté par un profond souffle avait voulu, en une seule fois, d’une seule traite, dire tout ce qui lui tenait le plus à cœur.
Ce passage, long, touffu tellement riche, n’est pas à proprement parler une réflexion où l’on passe d’un argument au suivant mais un puissant chant de louange. Le cœur prend le pas sur la réflexion. Et ce dont le cœur de l’apôtre déborde, c’est la louange, la louange au Dieu Père, Fils et Saint Esprit.  Pas moins de 4 fois dans notre passage, nous retrouvons sous sa plume l’expression « Louange à Dieu ». Il ouvre ce passage, au verset 3 par cette expression et le conclut au verset 14 par la même expression.

Et comme s’il n’avait pas suffisamment insisté, deux fois encore  il réitère l’invitation à louer Dieu.

S’il loue Dieu c’est parce que son cœur est remplit d’une grande, d’une immense gratitude. Et cette gratitude dans ces lignes, trouve trois raisons pour se dire, se proclamer, se chanter.

La première raison qu’il invoque pour remercier Dieu, c’est que Dieu a fait de nous ses enfants.

Nous avons été choisis par lui pour être ses enfants. L’apôtre insistera toujours là-dessus. Ce n’est pas lui qui a choisi Dieu, c’est Dieu  qui l’a choisi. Jésus, lui, a dit à ses disciples et il nous le rappelle, à nous, aujourd’hui : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; c’est moi qui vous ai choisis » (Jean 15, 16). Là est précisément le miracle. Le miracle ce n’est pas que nous ayons choisi Dieu mais que Lui nous ait choisi.

Voilà une bonne nouvelle qui veut nous réjouir, nous réconforter, changer positivement le regard que nous portons sur nous même et sur le monde. Me sachant enfant de Dieu, aimé, choisi par lui, voulu par lui, je peux puiser dans cette certitude force et courage. Je sais que quoi qu’il advienne, je ne suis pas seul mais que je peux compter sur un Père plein de bienveillance qui veille sur moi.
Ce n’est pas étonnant que l’apôtre Paul, prenant la mesure de cette réalité, exulte.  Nous aussi, nous sommes aujourd’hui invités à laisser cette vérité nous toucher, nous porter, nous emporter, nous dynamiser…  

Et puisque nous sommes de cette manière aimé, voilà pourquoi nous pouvons, à notre tour aimer. N’est ce pas en effet lorsque nous nous sentons reconnus, acceptés, aimés que le monde cesse d’être menaçant et que nous pouvons vivre une vraie fraternité, une vraie communauté faite de bonnes, de saines relations. Etre aimé, cela me transforme. Cela  fait de moi une autre personne, meilleure, plus ouverte, plus accueillante, plus heureuse. Une vraie force, communicative, contagieuse s’en dégage.
Oui, louons Dieu qui dans son grand amour a fait de toi, de moi, de nous ses enfants !


Une deuxième gratitude
trouve son fondement dans le fait que comme le dit l’apôtre Paul, « par le sacrifice du Christ, nous sommes délivrés du mal et nos péchés sont pardonnés ».
Le poids des fautes, des manques, (de la finitude), tout ce qui nous domine, nous paralyse, nos peurs, ces réalités négatives pèsent sur chacune de nos vies. En dernier recours, n’est pas la confrontation avec la mort qui en est l’expression par excellence ? Et c’est vrai que tout cela est dur à accepter, lourd à porter. Nous pourrions étouffer sous la charge, nous consumer d’angoisse.
Certaines personnes pensent s’en sortir en édulcorant tout cela, en le niant. On s’oublie dans le tourbillon de la vie, dans les activités et les distractions. Mais tôt ou tard, ils sont, eux aussi, rattrapés par la dure réalité.
Pour nous se dessine un autre chemin où nous pouvons regarder ces réalités en face. Oui, je suis marqué par le péché. Oui, j’ai du mal à accepter mes manques, à reconnaître mes défauts, j’ai, moi aussi, à composer avec cette réalité haïssable qu’est la mort. Mais grâce soit rendu à Dieu, je peux aussi en Christ avoir la certitude que  ce n’est pas là le dernier mot, le mot définitif sur ma vie. Non, dans sa Parole, j’apprends que je suis racheté, pardonné, sauvé.
Oui, loué soit Dieu qui dans son grand amour ne veut pas ma perte mais assure mon salut, m’assure la vie au-delà de toutes mes défaites et au-delà de la tombe.

Le dernier sujet de gratitude est une bienheureuse prise de conscience. C’est que Dieu nous offre l’Esprit Saint. Dieu nous fait la grâce de nous visiter en son Esprit. Par là, il vient au plus près de moi, il me donne ce qu’il a de plus précieux, sa marque la plus personnelle, ce qu’il est.

De multiples manières cet Esprit est présent à ma vie. Je le rencontre à travers sa Parole, à travers l’héritage de l’église, à travers des hommes et des femmes qui en sont les témoins et qu’il m’est donné de rencontrer.

C’est son Esprit qui me confirme que je suis vraiment son enfant, c’est son Esprit qui me donne l’assurance d’une vie plus forte que le péché et la mort.

Sachons Lui faire de la place dans nos vies, à l’Esprit de Dieu. Réjouissons-nous de cette précieuse marque imprimée sur nos vies.

En définitive, il n’y a ici rien à ajouter sinon les mots même de l’apôtre qui nous dit : « Louons donc la grandeur de Dieu ! » Gloire et louange au Père, au Fils et à l’Esprit Saint. Amen.

        Georges HUFSCHMITT, pasteur

Arc en Ciel : 241, 247, 249, 253, 261

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).