2007. 00 : Dim de la TRINITE

Dimanche de la Trinité – Nombres 6, 22-27
EPAL – Service Lecteurs – Christian Matter


                           Dimanche de la Trinité

                                      3 juin 2007

                                 La sainte Trinité

                                Nombres 6, 22-27

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)

Texte connu dans la mesure où il constitue encore, dans un certain nombre de paroisses, la bénédiction d’envoi, placée tout à la fin du culte dominical… Ce texte se retrouve ainsi « extirpé » hors de son contexte. Nous allons l’y remettre.

Ce qui précède est l’établissement des règles de la Loi qui fonde l’ordre du Naziréat : un nazir, dans l’Ancien Israël, est une sorte de moine, mais avec de grosses différences : il n’y avait pas d’ordre spécifique et, dans le cas d’hommes mûrs, il s’agissait très souvent d’hommes qui vouent à Dieu une partie de leur existence dans le cadre du service du Temple. Pourtant, dans le cas d’une famille qui voue à Dieu son premier-né à sa naissance, il s’agissait de vœux prononcés à un moment tout particulier et les paroles  d’engagement avaient alors valeur pour la vie. Un nazir ne se reconnaissait extérieurement que par le fait de ne pas se couper les cheveux.

Comment faut-il comprendre que ces règles qui régissent le naziréat débouchent directement sur la bénédiction que nous connaissons ?

Relisons ces deux versets 22 et 27 et nous notons que seul Aaron et les membres de sa tribu, constituée de prêtres, seront habilités à la prononcer. Or un prêtre n’est-il pas lui aussi une personne mise à part en vue du service du Temple ? Nous aurions donc un point commun entre le naziréat et la prêtrise : ils se rejoignent (mais en partie seulement) dans le cadre des activités sacrificielles.
C’est ainsi que l’appellation habituelle (bénédiction sacerdotale) souligne le fait que le don de cette bénédiction fait par Dieu à Moïse qui, lui-même, la transmet au chef des prêtres (son frère Aaron), restera l’apanage de ces derniers. En d’autres termes, eux seuls pourront en user de manière efficiente.

De manière efficiente envers qui ? Envers les autres membres du peuple, les autres tribus. Ce rôle de prêtre, c’est-à-dire « de communicateur » des instructions divines n’a de sens que si, au bout de la chaîne il y a un récipiendaire, à savoir le peuple lui-même. Le rôle des prêtres, ainsi considéré, loin d’être un privilège, se doit d’être un moyen efficace et inlassable en vue d’une fin : Le prêtre est toujours prêt pour Dieu quand celui-ci veut s’adresser au peuple.

Et que veut Dieu ? Il va faire procéder, parmi le peuple, à l’offrande en dons et en nature et ce, en vue de la Dédicace du Tabernacle, ce Temple « portatif » qui accompagna les Hébreux durant la dure traversée du désert.

Tout le monde devait payer sa part et l’on commença par la quête auprès des chefs pour aboutir au petit peuple, au niveau de la cellule familiale. Qu’est-ce que cela peut vouloir dire ? Grâce à ce don qui lui est propre, chaque membre du peuple avait sa relation personnelle à Dieu, via le tabernacle et tout le travail sacrificiel que les prêtres y faisaient.

En fin de compte, même si la tâche des prêtres relevait du métier de boucher plus que d’autre chose, et que le Temple ressemblait à un grand hall bruyant, il ne faut pas omettre de dire que cela n’était vrai que pour une partie du Temple. En effet, un emplacement, appelé « le Saint », était réservé aux prêtres, et un lieu, « Le Saint des saints », n’était occupé par le seul Grand-Prêtre qu’une fois l’an en vue du Grand-Pardon.

Inutile de dire que pendant la traversée du désert, alors que le temple était une tente démontable, qui « bougeait », en progressant au rythme du peuple, les hébreux purent expérimenter la réalité du Dieu caché qui dévoile l’une de ses faces par-delà les paroles de bénédiction qui émanaient des prêtres. Ces paroles, si l’on y réfléchit bien, sont tout—a-fait adaptées à la situation de vie des gens auxquels elles s’adressent, à savoir, tout un peuple en marche. Ces paroles constituent un engagement de Dieu envers quiconque les reçoit comme accompagnatrices et source d’espoir.

« Que l’Eternel te bénisse et te garde » :qu’il t’accorde le soutien nécessaire pour combattre le bon combat ; Que l’Eternel garde son peuple dans sa globalité ainsi que sur le plan individuel, afin de le rendre fort quand il est dans l’épreuve, afin qu’il ne se détourne ni à gauche ni à droite de la bonne route, qui le mènera jusqu’en terre promise.

« Que l’Eternel fasse luire sur toi sa face et te soit propice » : non pas que tu puisses voir Dieu face à face mais que Dieu puisse t’assurer de sa présence, en éclairant ton esprit enténébré, afin que tu perçoives bien sur ton chemin de vie la lumière de sa guidance. L’éternel me fait miséricorde et m’assure de sa réalité, en me montrant sa puissance au sein de ce monde méchant et absurde ! Mais qu’avant tout, il fasse la lumière sur mes mauvais penchants. Je l’en supplie de tout mon cœur !

« Que l’Eternel tourne vers toi sa face et qu’il te donne la paix. » En hébreu, tourner sa face en direction de quelqu’un est un geste qui désigne un profond attachement vers cette personne. La paix n’est pas seulement la paix intérieure, mais une vie, qui fait l’expérience, jour après jour, de la proximité de DIEU, un refuge en toutes circonstances. Puissions-nous, dans les nombreux lieux et temps de désert de notre vie, nous savoir protégés dans ce véritable tabernacle intérieur que nous portons chacun en nous-mêmes. Le tabernacle que nous montons et démontons toujours à nouveau, c’est notre relation au Fils qui est la Parole de Dieu que nous devons toujours à nouveau lire et étudier, sous l’impulsion du Saint-Esprit. À l’instar du peuple en marche, nous avançons péniblement sur notre chemin de vie et nous ne voulons rien savoir de la présence de Dieu en nous ; ou bien nous lui en voulons de ce qu’il ne se manifeste pas plus ouvertement dans le contexte journalier. A nous de devenir prêts à prendre conscience de la réalité divine qui nous entoure et qui est deà venir habiter chez nous.

Devenons donc un nazir. Il suffirait pour cela de laisser Dieu prendre de plus en plus l’ascendant sur nos mauvais penchants. Le prophète essaie toujours à nouveau de nous faire comprendre que c’est ce genre de sacrifice que Dieu agrée. Amen.

Christian MATTER

¼ – Services des Lecteurs – SL – 24 – 03.06.2007 – Christian MATTER

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).