2007. 01 : 1er dim après la TRINITE

1. Dim. a. Trinité – Matthieu 9/35-38 ; 10/1(2-4)5-7
EPAL – Service lecteurs – Georges Hufschmitt

                               1er dimanche après la Trinité

                                    Dimanche 10 juin 2007

                                      Apôtres et prophètes

                             Matthieu 9/35-38 ; 10/1(2-4)5-7

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)

Chère assemblée,      

Pour beaucoup de personnes la plus belle période de l’année, l’été et les vacances, frappe à nos portes. Il est vrai que les vacances d’été sont devenues pour nombre d’entre nous le moment de l’année à ne rater à aucun prix. Ce que nous voulons, c’est pleinement profiter de ces deux, trois semaines de relâche et qu’importe le prix à y mettre. Ni les bouchons sur les routes, ni la fatigue des déplacements, ni les hasards du temps, ni la dépense, non, rien ne saurait nous décourager. C’est pour beaucoup d’entre nous un temps à part, un temps que nous identifions au bonheur, au goût du paradis. Certes, ce n’est pas encore le royaume des cieux, mais au vu de l’investissement et de l’attente, cela pourrait y ressembler.

Les vacances d’été, un dernier espace de rêves, de désir, de bonheur ? Les agences de vacances l’ont bien compris qui n’hésitent pas à employer un vocabulaire quasi religieux pour vanter les différentes destinations. On nous parle de paradis exotiques. On nous promet des expériences inoubliables, un moment de vécu intense et le bien être qui va avec !
Les marchands de rêves savent bien que chaque homme porte au plus profond de lui la nostalgie du paradis perdu, le désir de le retrouver, il porte en lui une indéfectible attente de quelque chose de bon, de beau, de fort. Il espère toujours à nouveau que le bonheur est au tournant du chemin et qu’il suffit que certaines conditions soient remplies pour qu’enfin il y accède pleinement.
Mais ne nous moquons pas de cette espérance. Elle est certes  souvent déçue, souvent remise pour des temps meilleurs. Elle ne continue pas moins d’habiter le cœur de l’homme. Et voilà qu’avec cette préoccupation du bonheur, nous sommes déjà, de plein pied, dans le texte de Matthieu. En effet, Matthieu l’évoque ici deux fois sous l’idée du royaume.

D’abord le royaume est identifié à la ‘bonne nouvelle’ annoncée par Jésus. Et pour la deuxième mention, c’est Jésus lui même qui précise que le « royaume s’est approché », qu’il est donc en marche.
Bref, la promesse du royaume est au cœur de la prédication du Christ.

Mais en fait, qu’est-ce ce royaume dont parle inlassablement le Christ dans son évangile, sinon l’avènement d’une ère nouvelle, d’un temps nouveau où l’homme, pleinement réconcilié avec Dieu, avec son prochain et avec lui-même sera enfin heureux. Pas moins de dix fois nous trouvons dans les Béatitudes ce terme de bienheureux associé à l’irruption du royaume. Il ne fait pas de doute que le Christ associe l’idée de joie et de bonheur à l’espérance et à la venue du Royaume. Et ce n’est pas un hasard si, souvent, il en parle aussi comme d’un grand festin, d’un repas de fête auxquels tous les hommes sont conviés.  

Enfin dernière précision, importante, ce royaume à venir, trop souvent nous l’identifions exclusivement à la vie bienheureuse qui doit intervenir après la mort, à la vie éternelle. Il serait pourtant faux de le limiter à la vie promise, après notre mort, auprès de Dieu. Non, le Christ laisse toujours à nouveau entendre que ce royaume a déjà fait irruption, que, dès à présent, il est en marche. Dès à présent, les hommes en récoltent les premiers fruits, dès à présent, ils peuvent en percevoir les manifestations jusque dans leur propre vie.

Nous sommes donc loin ici de la notion, chère à certains penseurs athées, de la ‘religion, opium des peuples’, sur le mode, vous souffrez aujourd’hui mais, patience, après votre mort une compensation vous sera offerte, le paradis.
Le Christ face au mal, à la souffrance, n’a jamais prêché la résignation et la fatalité et une simple réparation dans un lointain au-delà.

Non, il a inlassablement, annoncé en actes et en paroles un chemin qui donne à notre vie, ici bas, son prix et sa beauté. Tout chez lui s’ancre dans l’idée révolutionnaire que l’amour, dont Dieu le Père est la source, que est la plus grande des forces, que cet amour renverse tous les obstacles, toutes les barrières et peut faire de nos vies quelque chose de beau. Il a voulu nous convaincre que pour peu que l’homme, se laisse gagner, conditionner, transformer par cet amour et bien, la joie et le bonheur ne  peuvent être loin. Et le monde et nos vies seront comme un jardin qui refleurira, dans lequel écloront de beaux et précieux fruits comme la paix, la tolérance, l’accueil, le partage, l’amitié…

Voilà pourquoi son cœur se serre à la vue de toutes ces foules qui viennent à lui, ces hommes fatigués et découragés, à la dérive. Il sait bien que tant que le principe d’amour n’ensemence pas le cœur, tant que la confiance en Dieu et la présence de son bon Esprit font défaut, le pain que mangera l’homme risque d’être fort amer. Oui, loin de Dieu et de ses bonnes paroles de vie, l’homme se perd dans des conflits sans fin, dans ses contradictions. Il reste dominé par ses mauvais démons.
Par contre, le royaume de Dieu approche à grand pas lorsque les hommes se décident à se mettre à l’école de Dieu, à l’école de sa Parole et se laissent guider et transformer.

Voilà pourquoi il est nécessaire de trouver des porteurs d’espérances, des ouvriers qui avec conviction et persévérance sèment dans le cœur des hommes la foi, l’espérance et l’amour. Alors le royaume se rapprochera. Alors sera mis en échec tout ce qui empoisonne la vie : l’inimitié, la peur, la méfiance, la haine et l’envie.
 « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le propriétaire de la moisson d’envoyer davantage d’ouvriers pour la faire » Versets 37 et 38.

Mais ces ouvriers où les trouver ? Qui est appelé aujourd’hui à cette tâche ? La réponse est à la fois simple et difficile à recevoir. Nous faisons souvent comme si nous n’étions pas concernés, comme si nous n’avions rien entendu. Mais au fond, nous savons bien que chacun de nous est, personnellement et très directement, appelé à devenir un des ces ouvriers dans la moisson. Chacun est appelé à témoigner.

Peut être que cela nous donnera du cœur à l’ouvrage si nous réalisons que les ouvriers envoyés ne sont pas des super hommes, ce nesont pas des gagnants qui vantent une recette miracle. Non, ce ne sont pas des héros, pas des chrétiens ‘exemplaires’ mais des gens, tout ce qu’il y a de plus normaux,  des personnes comme vous et moi. Des personnes qui ont certes conscience d’avoir reçu quelque chose de précieux et qui sont prêt en toute simplicité à le partager.
Oui, si la voix du berger, le Christ, a atteint nos propres cœurs et nos âmes, si nous nous savons aimés et guidés vers le bon pâturage, alors n’hésitons pas à partager cette bénédiction. Offrons-la à d’autres.  Pensons à la manière dont la Bonne Nouvelle du royaume est venue à nous. Peut-être par un proche, un parent, une grand-mère, à travers l’école du dimanche,  peut- être par un pasteur, un ami, des gens qui, malgré leurs doutes et leurs faiblesses, se sont accrochés à l’Evangile, ont réussi à partager un peu quelque chose de ce trésor qu’ils avaient eux-mêmes reçu.

Lorsque quelque chose de bon nous arrive, n’avons nous pas tous la même réaction ? Partager notre joie avec d’autres, leur annoncer cette bonne nouvelle ? Qu’il en soit de même avec l’évangile. Ce trésor n’est pas pour nous seuls, mais demande à être transmis et partagé. L’amour de Dieu et sa miséricorde sont un bien si précieux.
Recevons l’invitation du Christ, suivons sa voix, soyons ses apôtres, ses envoyés. Et nous expérimenterons ce secret : qu’en rendant les autres heureux, nous serons nous-même plus heureux.

Oui le royaume du ciel n’est pas une destination de rêve, un bonheur personnel et privé, des vacances inoubliables ou que sais-je  mais un peu plus d’humanité, un peu plus d’attention les uns pour les autres, une main tendue, la présence de Dieu en nos coeurs. Que Dieu nous donne force et courage pour annoncer, en paroles, en actes, son royaume en marche. Amen

Cantiques :

Arc en Ciel 254 – 507 – 523 (mélodie peu connue) – 545 (mélodie rythmée)

                        G. Hufschmitt

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).