2007. 02 : 2e Dim après la TRINITE

2. Dim. a. Trinité – Esaïe 55, 1-3b
EPAL – Service des Lecteurs – Georges Bronnenkant – Souffelweyersheim

                            2e Dimanche après la Trinité

                                 Dimanche 17 juin 2007

                                          L’invitation

                                         Esaïe 55, 1-3b

(Série de Prédication V (Predigtreihe V) : liste complémentaire I)

Ce texte, qui parle de la nourriture gratuite qu’offre Dieu pour fortifier notre être intérieur, fait partie de la conclusion de l’évangile de l’Ancien Testament. Cet évangile s’étend des chapitres 40 à 55 et forme la seconde partie du livre d’Esaïe, un ensemble cohérent au point de vue style et contenu. Il peut être lu d’une seule traite et est composé de feuillets prophétiques du même auteur. Il n’y est plus question, comme dans la première partie qui contient les chapitres 1 à 39, de conditions morales et sociales, légales et religieuses à remplir pour mériter les bénédictions divines et pour éviter le jugement défavorable et les punitions de Dieu. Bien au contraire, le Second Esaïe annonça, au 6ème siècle avant notre ère, un salut inconditionnel au peuple déporté et exploité à Babylone. Il a discerné dans la politique démocratique de l’empereur perse Cyrus les signes prometteurs du retour triomphal des exilés à Jérusalem où ils pourraient, contre un tribut imposé, jouir de la liberté religieuse retrouvée.

Pour la première fois dans l’histoire des religions, un homme de Dieu osa affirmer que toute servitude et tout malheur étaient par nature démesurés et immérités et que Dieu était du côté des malheureux. Son messager fut nommé: « serviteur souffrant ». C’est pourquoi le prophète débuta son évangile au chapitre 40 ainsi: « Consolez, consolez mon peuple et dites-lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée et qu’il a reçu de la main de l’Eternel au double de tous ses péchés ». A l’absurdité du mal excessif répond la grâce démultipliée de Dieu. Ce message révolutionnaire a été repris par le disciple du second Esaïe; il annonça par une formulation comparable: « Au lieu de votre opprobre, vous aurez une portion double. Vous posséderez le double dans votre pays et votre joie sera éternelle » (61,7).

Dans notre oracle, le réformateur protestant de l’Ancien Testament affirma donc qu’à la gratuité de l’affliction répond la gratuité de l’amour de proximité de l’Eternel. Jésus qui incarna cet amour de proximité, invita également ses contemporains à venir à lui, en leur promettant de contrebalancer les charges qu’ils supportaient: « Venez à moi vous tous qui ployez sous le poids du fardeau, et moi, je vous donnerai du repos (on peut ici réciter la suite de Matthieu 11,28) »; c’est (donc) le mot d’ordre de la semaine.
Chers amis, Jésus nous dit: « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement  » (Matthieu 10,28). Son exemple d’abnégation est à imiter le mieux possible. À nous qui  » sommes gratuitement justifiés par la grâce de Dieu  » (Romains 3,24), qui sommes les invités permanents du culte et qui buvons et mangeons à satiété au repas du Seigneur, de faire du bénévolat à côté de notre travail salarié ou de notre pension de retraite.

Toute souffrance est excessive et vaut au moins le « double de ce que l’on a mérité ». D’où la nécessité de lutter contre le mal injuste et de soigner les maladies et les affaiblissements absurdes et aléatoires. Si Dieu est du côté des souffrants et si Jésus était le « serviteur souffrant », il nous faut soulager tout mal. Albert SCHWEITZER a traduit cet impératif moral par le raisonnement suivant. Il a dit qu’il voyait, dans les prélèvements faits à un Gabonais atteint de la maladie du sommeil, des microbes nocifs qui pullulaient, procuraient des souffrances atroces et  tuaient à petit feu, mais qu’il ne comprenait pas pourquoi cet homme avait contracté une maladie incurable et était frappé par la cruauté du sort. Parallèlement, il ne comprenait pas pourquoi lui-même était préservé et en excellente santé, alors qu’il n’était pas meilleur que son patient. Par conséquence, concluait le médecin et penseur, il se sentait obligé de se mettre en quatre pour soigner et assister ce malheureux africain. L’entraide familiale, l’écoute, les dons aux œuvres et les engagements bénévoles ne sont que « justice », c’est-à-dire  un équilibrage des inégalités, la compensation des restrictions subies par l’un, par les avantages acquis par l’autre. Par la bénédiction a lieu littéralement une diction de bien. Par le bénévolat a lieu littéralement une volonté de bien. Si donc Dieu nous accorde tant de bénédictions, à nous de vouloir le bien d’autrui, à nous de nous dévouer par du bénévolat.

En Allemagne, le travail du bénévole s’appelle « Ehrenamt », une charge pour l’honneur. Il y a un double honneur dans le bénévolat. D’une part rien ne fonctionnerait, si les postes importants des mouvements, des associations, des œuvres de bienfaisance et des Organisations Non Gouvernementales n’étaient pas occupés par des bénévoles. D’autre part, sans l’engagement gratuit des bénévoles, notre société super organisée et performante ne ferait plus l’expérience de l’humanisme, de l’entraide et de la fraternité. Alors, en ce temps des fêtes paroissiales et associatives, un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui offrent de leur temps, de leurs forces et de leur compétence pour le bien communautaire et pour épauler d’autres qui sont moins bien lotis.
Tout service, aussi minime soit-il, est bien venu. Il y aura toujours un malchanceux qui aura besoin d’un sourire encourageant, d’un peu de compassion, de restauration du cœur, d’un coup de main. Il y a des manques, des blessures et des besoins où que tu tournes les yeux. Ne te décourage pas devant l’énormité de la tâche. Sois même prêt à encaisser des échecs et à faire face à des déboires. Sois toujours prêt à rendre service. Le bon Dieu te l’a déjà rendu.
Merci d’être les bénévoles du culte rendu à Dieu, d’écouter ses appels et de prier pour les autres. Amen.

Georges BRONNENKANT, Souffelweyersheim

Cantiques

(Arc en Ciel): 212, 409, 427, 522, 774

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).