2008. 01 : 1er dim après la TRINITE

25 mai 2008

Apôtres et prophètes

Deutéronome 6,4-9


Série VI (Reihe VI)  : liste complémentaire II :

Chers frères et sœurs en Christ,

Avec ce passage biblique nous sommes plongés au cœur de la foi du peuple d’Israël. C’est une prière, une confession de foi que les juifs pratiquants récitent aujourd’hui encore matin et soir. Nous chrétiens avons également notre confession de foi ; elle commence par « je crois… » Je crois en Dieu le Père, je crois en Jésus-Christ, je crois au Saint-Esprit.

Mais celle-ci, commence par « écoute ». Avant de dire ou de faire quoi que ce soit, écoute d’abord. Ecoute ce que le Seigneur ton Dieu a à te dire ; il te parle. Il se révèle à toi. Ce Dieu qui parle est le même qui a délivré le peuple d’Israël de l’esclavage en Egypte. C’est encore le même qui a accompagné le peuple dans sa traversée du désert. Il est celui qui a promis aux anciens une terre pour s’y établir. A la veille de pénétrer dans cette terre Dieu parle et donne ses instructions, ses commandements pour que son peuple puisse y vivre heureux.

Ecoute d’abord les paroles, les commandements qu’il t’a donnés au moment où il a scellé son alliance avec toi. Veille à ne pas les oublier, veille à les mettre en pratique.

Ecoute et découvre qui il est : Il est le Dieu unique. Il n’y a pas d’autres dieux à côté de lui. Peux-tu le confesser ? Peux-tu confesser que dans ta vie il n’y a pas d’autres dieux que le Seigneur ton Dieu ? Si tu le confesses alors tu t’engages aussi et cela a des conséquences dans ta vie. Tout comme il n’y a pas d’autres dieux à côté du Seigneur il n’y a pas non plus d’autre amour dans ta vie que celui qui te pousse vers le Seigneur. Confesser le Dieu unique et l’aimer intégralement vont de pair et sont indissociables.

Tu dois aimer

Mais la question qu’on peut se poser est : « peut-on ordonner l’amour » L’amour, n’est-ce pas quelque chose qui nous prend sans que l’on s’y attende et souvent sans qu’on le veuille ? Oui, quand l’amour est là, quand l’amour nous prend, il ne fait pas dans la demi-mesure, c’est notre être entier qui est engagé et plus rien ne lui résiste.
L’amour pour Dieu naît de l’étonnement. De l’étonnement des actions de Dieu dans notre vie. Lorsque nous écoutons et reconnaissons tout ce qu’il a fait pour nous dans notre vie, dans notre histoire, alors nous sommes déjà pleinement pris dans cette relation d’amour.
Plus qu’un ordre c’est un appel que Dieu m’adresse directement. Un appel non pas aux sentiments, mais au cœur, c’est-à-dire au lieu même où pour l’homme de l’Ancien Testament naît la volonté. Cet appel m’ordonne à sortir de moi et à me tourner vers les autres. Et cet appel peut devenir pour moi libération et source de bonheur.
Jésus lui aussi fera référence à cet appel à l’amour lorsque le jeune homme riche pose la question du commandement principal de la loi.
«  tu aimeras » répondra Jésus, tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et tu aimeras aussi ton prochain comme toi-même.
L’amour incarne donc la valeur essentielle à la quelle doit se conformer toute notre vie.
L’appel à l’amour qui à priori s’énonce comme une contrainte peut être libératrice car elle m’aide à porter le poids qui pèse sur moi, en mettant mon attention sur Dieu et les autres.

Ecoute, aime et ensuite répète.

Souvent, nous avons la mémoire courte. Nous faisons appel à Dieu quand tout va mal, puis quand l’épreuve est derrière nous, nous oublions.
‘Répète, tous les jours, matin et soir, ’ c’est l’invitation à la persévérance pour maintenir en nous une mémoire spirituelle à la fois quand tout va bien, mais aussi pendant et après les moments d’épreuve. De très beaux psaumes nous invitent à cette mémoire spirituelle.
 « Bénis le Seigneur, ô mon âme, et n’oublie aucun de ses bienfaits » Ps 103,2 par exemple. Cet appel à la répétition et à la persévérance a pour fondement la fidélité de Dieu. Mon âme, mon cœur, tout mon être répète la parole de Dieu, la garde en mémoire parce que Dieu se souvient de moi, il me parle et attend ma réponse.
L’interprétation littérale de ce v,8 a conduit les juifs tout au long de l’histoire à mettre
ce texte écrit sur des petits morceaux de parchemin, enfermés dans de petites boîtes de cuir. Les pratiquants les attachent à leur front et à leur bras gauche pendant la prière.
Ils placent ainsi des signes. Des signes pour eux-mêmes, pour ne pas oublier et pour maintenir vivante en eux cette mémoire spirituelle. Des signes aussi pour les autres. Les téphillins ou les lacets si vous préférez et les phylactères (les étuis en cuir) deviennent des signes de reconnaissance pour une communauté de croyants. Ils deviennent également un témoignage pour le monde dans lequel ils vivent leur fidélité au Seigneur.
Quels sont les signes que nous posons dans notre vie de foi, pour ne pas oublier, pour nous retrouver en communauté de croyants et pour témoigner notre foi dans notre monde ?
Trois lieux nous sont évoqués dans notre texte pour témoigner de notre attachement à notre Seigneur.
Il y a d’abord le cadre familial, premier lieu de témoignage : « Tu les répèteras à tes fils ». Souvent nous entendons dans la bouche des parents ou des grands parents qu’ils ne veulent rien imposer à leurs enfants en matière de religion, ni de foi, mais qu’ils préfèrent que les enfants choisissent eux-mêmes plus tard, lorsqu’ils seront en âge de comprendre et de prendre des décisions. Mais rien de tout cela nous est indiqué dans notre texte. Au contraire, les parents ne doivent pas se reporter sur d’autres pour assurer la catéchèse à leurs enfants. La maison, le vécu quotidien sont les premiers lieux de témoignage et d’enseignement et de transmission de la foi. D’ailleurs si rien n’est vécu à la maison ont-ils réellement le choix plus tard. C’est parce qu’ils ont eu des modèles de foi vivante que les enfants peuvent un jour se positionner et choisir de continuer ou de prendre une autre voie. Sans modèle, sans enseignement il n’y a pas d’alternative !
Et d’ailleurs leur laissons-nous le choix pour apprendre à lire et à écrire ? Non, parce que nous estimons que cet apprentissage est essentiel pour leur vie et leur avenir. N’est-ce pas la même chose pour la transmission de la foi ?
Il y a ensuite la catéchèse. Le témoignage dans le cadre familial doit ensuite retrouver le témoignage dans la catéchèse, paroissiale ou scolaire. N’ayons pas peur de les plonger dans d’autres témoignages, n’ayons pas peur de les pousser à apprendre par coeur, à répéter des versets, des prières, des psaumes. Il arrive souvent que les parents dispensent leurs enfants de catéchèse scolaire pour leur permettre de bénéficier d’une heure libre supplémentaire. Le motif invoqué est souvent le même: « Notre enfant est déjà inscrit au catéchisme paroissial et cela évite de suivre deux fois le même programme ». En admettant un instant que les programmes soient identiques est-ce tellement grave de faire réentendre la parole de Dieu une seconde fois à son enfant ? La répétition n’est-ce pas justement la base de la transmission ?
N’est-ce pas la multiplicité des sources de témoignages qui m’ouvre à la foi et aux autres ?
Et pour terminer il y a nos communautés. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » est un appel adressé à la communauté entière. Aimer et témoigner n’est pas seulement l’affaire des parents dans les familles ou du pasteur dans la paroisse, elle est l’affaire de tous les fidèles. Nos communautés gagneraient à retrouver le chemin du témoignage dans ce cadre communautaire, que ce soit à travers du culte ou lors des études bibliques ou autres partages. Laissons une place ouverte à une spontanéité qui témoigne de notre attachement à notre Seigneur ?
C’est sur cette idée forte de témoignage que je voudrais terminer cette prédication, parce qu’elle résume bien l’enjeu de notre texte de ce matin. Le témoignage vivant est celui qui me fait entrer dans la compréhension du Dieu vivant, du Dieu qui me fait sortir de mes esclavages, celui qui m’accompagne dans mes déserts et qui me promet un avenir.
Dans cette relation au Dieu vivant il y a de la place pour des signes visibles, pour des répétitions de toutes sortes, dans la mesure où ils sont des indications de  l’appartenance très forte au Seigneur et dans la mesure où ils peuvent aussi être des poteaux indicateurs sur le chemin qui mène à lui. Soyez des témoins vivants, dans vos familles, dans votre communauté et dans le monde dans lequel vous vivez.

Amen        Bertrand CLAUSS

¼ – Service des Lecteurs – SL – 23 – 25.05.2008

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).