2009. 00 : Dim de la TRINITE

Dimanche 7 juin 2009

La Sainte Trinité

Jean 3, 1 – 15

I
Comment vivre ? Comment vivre selon la volonté de Dieu ? Comment vivre animé par l’Esprit ? Comment vivre en pleine nuit, l’esprit tendu vers les signes annonciateurs de l’aube ? Comment vivre et se diriger vers le Royaume ?
Voilà quelques questions sous-jacentes au texte proposé à notre méditation à l’occasion de ce dimanche de la Trinité où nous accueillons et glorifions la communion vivante entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
II
L’évangéliste Jean nous dit qu’il fait nuit au moment où Nicodème se met en route pour rencontrer Jésus.
L’obscurité règne dans les rues de Jérusalem, mais probablement aussi dans l’esprit de Nicodème.
En effet, bien qu’étant pharisien, docteur de la Loi et même membre du Sanhédrin, ce notable respecté est troublé par les informations multiples et contradictoires qui lui parviennent au sujet du dénommé Jésus.
Visiblement il aimerait en connaître un peu plus sur lui et, comme la lumière peut parfois jaillir d’une discussion franche et loyale, il n’hésite pas à se déplacer dans l’espoir d’y voir plus clair.
Cette rencontre sera pleine de surprises et de rebondissements.
III
« En vérité, en vérité je te le dis, à moins de naître d’en haut, nul ne peut voir le royaume de Dieu ».
Étrange entrée en matière, le docteur de la Loi était sans doute venu vers Jésus pour parler avec lui en tant que professionnel qui a étudié la Loi, les Prophètes et les Livres de Sagesse, sans oublier les nombreux trésors transmis de génération en génération par des interprètes savants et subtils.
Et voici que Jésus l’arrête, pour lui demander d’entrée : « es-tu né d’en haut ? ».
Qu’est-ce à dire ? Peut-être ceci :
– as-tu déjà fait l’expérience de tes limites ?
– as-tu déjà fait l’expérience que soudainement tout se dérobe et que les fruits de ton travail fondent comme neige au soleil ?
– as-tu, à l’instar de Pierre – le fougueux débatteur et défenseur de Jésus – déjà sombré corps et biens dans les flots de la peur et du doute pour finalement être sauvé, non pas par tes propres forces, mais tout simplement par la présence du Seigneur ?
À ce stade de la discussion, bien des choses doivent encore apparaître obscures et troublantes à Nicodème, son questionnement en témoigne.
IV
« Comment un homme pourrait-il naître à nouveau s’il est vieux ? Pourrait-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère ? »
Autrement dit : de quelle naissance ou renaissance s’agit-il ? Un tel processus est-il possible ? Et si oui comment ? Car enfin, personne ne peut sérieusement croire qu’un homme âgé puisse revenir à ses origines, réintégrer le sein maternel et recommencer à vivre !
Jésus reçoit cette objection de Nicodème au sujet de l’impossibilité biologique et physique de renaître du sein maternel, aussi pour bien lui faire comprendre que sur ce point il est en accord avec lui, il poursuit un dialogue en esprit et vérité.
V
« En vérité, en vérité je te le dis, nul, s’il ne naît d’eau et d’esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ».
Ce qui peut vouloir dire : il ne suffit pas d’être né d’eau – fût-elle primordiale – il faut encore que cette naissance d’eau s’accompagne du don de l’Esprit.
Bien sûr, pour les chrétiens que nous sommes, la simple énumération « de l’eau et de l’Esprit » renvoie presque automatiquement à ce que le catéchisme nous apprend du sacrement du baptême.
À savoir que par « l’eau du baptême » nous sommes morts avec le Christ et que par « l’Esprit » – don véritable et gratuit de Dieu – nous avons part, dès à présent, à la résurrection du Christ.
C’est pourquoi nous ne vivons pas seulement par et pour nous-mêmes selon les lois naturelles du monde, mais déjà, par la grâce de Dieu, au milieu des autres qui sont devenus nos frères.
Les choses sont-elles devenues plus claires et plus simples pour Nicodème ? Sans doute pas tout de suite. Mais un nouveau chemin s’ouvre devant lui pour approcher dans la foi ce mystère. Tout l’évangile de Jean rend compte de ce cheminement qui nous concerne tous.
. Mais alors, les choses seraient-elles au moins devenues plus accessibles aux chrétiens contemporains de l’évangéliste Jean, à ceux qui connaissent déjà le plan du salut manifesté par Dieu pour nous en Jésus-Christ ?
Visiblement pas pour tous, puisque l’évangéliste Jean poursuit :
VI
« En vérité en vérité je te le dis, nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et pourtant, vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas, lorsque je vous dis les choses de la terre, comment croiriez-vous, si je vous disais les choses du ciel ? »
L’évangéliste Jean relève ici un point douloureux pour les communautés chrétiennes confessantes.
Jésus le messager de Dieu devient pour beaucoup une pierre d’achoppement et une occasion de chute.
Bien qu’envoyé par Dieu au milieu des hommes et guidé par la force de l’Esprit Saint, ceux vers qui Il est allé ne l’ont pas toujours bien reçu… De même qu’ils n’ont pas toujours bien accueilli ceux qui à sa suite se sont présentés à eux en son nom.
Comme leur Maître, ces messagers ont parfois été exposés au pire : mystère et épreuve de la foi, ainsi que du chemin parcouru dans un esprit de fidélité.
Ce chemin de l’épreuve, nous dit l’évangéliste Jean, fait partie de l’itinéraire qui mène au Royaume.
Déjà du temps de Moïse le peuple d’Israël en avait fait l’expérience dans la traversée du désert.
Devant les menaces de mort symbolisées par l’attaque des serpents, Moïse avait reçu l’ordre d’élever un serpent d’airain. Ceux qui regarderont vers lui seront épargnés.
Signe évident que Dieu n’abandonne pas ceux qui placent leur confiance en Lui.
« De même — dit l’évangéliste Jean – que Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croie, aie en lui la vie éternelle. »
Ainsi dans la foi, l’élévation du Christ sur la croix n’est pas exclusivement synonyme de barbarie et de mort… mais aussi et surtout – comme Jésus le confie à un des brigands crucifiés à ses côtés – ouverture sur le Royaume de Dieu qui vient.
VII
En ce dimanche de la Trinité, nous nous unissons dans la prière en communion avec l’Église universelle et nous disons :
« Oh Dieu, nous Te rendons grâce et nous Te remercions.
Tu nous as appelés vers Toi et recréés par ta Parole vivifiante.
Tu nous as ouvert la voie du salut à travers la vie, la mort, la résurrection et l’élévation de Ton Fils, notre Frère et Seigneur Jésus-Christ.
Par le don du Saint-Esprit, tu nous as préparés à faire partie de la longue chaîne des témoins.
Oh Dieu vivant, à Toi seul soient la louange et la gloire pour toujours. Amen. »
Jean Arbogast.

Cantiques

ALLELUIA : : 21/08, 41/01, 42/03, 62/72.

¼ – Service des Lecteurs – SL – 25 – 07.06.2009 – Jean ARBOGAST

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).