2009. 02 : 2e dim après la TRINITE

dimanche 21 juin 2009

LUC 14, 15-24

L’INVITATION

Chers frères et sœurs !
Jésus est à table chez un pharisien. Il a donc des relations personnelles avec certains d’entre eux, en tout cas il est également à l’aise dans tous les milieux. Et voici qu’un autre invité parle pieusement en exaltant le bonheur de ceux qui seront à table au festin du Royaume de Dieu. Certes, Jésus ne le contredira pas, bien au contraire ! Il raconte une parabole qui reprend, une fois de plus, l’image du Royaume semblable à un repas abondant, joyeux, fraternel où le Maître de maison « fait part de tous ses biens » à ses invités. Mais qui sera invité au Royaume ? L’homme qui vient de parler pense sans doute que ce seront les juifs pieux, les fidèles observateurs de la Loi. Jésus va lui montrer que le jour du jugement réservera des surprises de taille.

« Un homme offre un festin à beaucoup de gens ». C’est Dieu qui dans sa grâce et son amour a préparé pour tous les hommes un monde nouveau et magnifique. Selon la coutume orientale, au jour fixé par le Maître, le serviteur va avertir et chercher les invités. Jean – Baptiste, Jésus et ses disciples proclament : « le Royaume de Dieu est proche ». Le serviteur dit : « venez, car tout est déjà prêt » ! Les invités n’ont pas à préparer le festin. Les hommes doivent SE préparer au Royaume que Dieu prépare pour eux. « Vous êtes sauvés par grâce, par le moyen de la Foi, cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Éphésiens 2, 8-9) Jésus a tout accompli. C’est donc à bon droit que, dans la liturgie de la Sainte Cène, les croyants sont conviés à la table sainte en ces termes : « venez, car tout est prêt » !

Mais, dans ces termes, il y a un ordre : « venez » ! Or, les conviés de la parabole ne veulent pas venir. « Tous se mirent à s’excuser », Jésus n’en cite que trois. L’un parle de son champ, l’autre de ses bœufs, l’autre de sa jeune épouse et ils sont de moins en moins polis. Les excuses ne sont pas valables, car le champ et les bœufs peuvent attendre et comme l’a dit un jour un jeune au catéchisme : « le marié n’avait qu’à amener sa femme, on ne l’aurait pas mise à la porte » ! Ces trois excuses signifient : « nos affaires nous occupent tellement que nous n’avons ni le temps, ni l’envie de venir au festin. Mais “là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur” dit Jésus (Matth 6/21). Le travail, les biens, la famille ont pris chez ces hommes une telle place que ces dons de Dieu sont devenus des idoles. En fait, ils n’aiment pas vraiment le Maître et, du coup, ils n’ont que faire de son festin. Ils n’ont ni faim ni soif ; ils ne cherchent pas le Royaume de Dieu. Certainement que Jésus vise ici les gens religieux de son temps et ceux de tous les temps, les premiers invités de Dieu de par leurs origines, ceux qui se croient en règle et qui, en réalité, ont fondé leur vie sur autre chose que sur Dieu.

 Le Maître est irrité, ce refus est une offense. On offense Dieu quand on méprise ses appels et ses cadeaux. Mais le festin aura lieu quand même malgré l’absence et le refus effronté de ces invités : la désobéissance de certains ne fera pas échouer le plan de Dieu pour nous sauver. Mais d’autres seront invités : ceux qui jusqu’à présent ne savaient rien du Maître ou qui n’auraient jamais osé penser à une telle faveur dont ils se savent et se sentent indignes ; des pauvres, des infirmes, des gens de mauvaise vie, des pécheurs et des péagers. L’allusion de Jésus est claire : il pense à tous les “hors-la-loi” qui l’entourent ; il pense aux païens. Certes, l’appel aux nouveaux invités n’a pas pour cause unique le refus des premiers conviés . Jésus veut “attirer à lui tous les hommes” (Jean 12/32) et l’Évangile aurait été “annoncé à toutes les nations” (Marc 13/10) même si le peuple juif dans son ensemble ne l’avait pas refusé. L’accent est mis ici sur la leçon adressée aux croyants traditionalistes : ce que vous avez méprisé est offert à d’autres qui vous devanceront, bien que vous les jugiez avec dédain et condescendance. Cet avertissement vaut aussi pour nous ; nous avons été invités par notre baptême et notre éducation religieuse, nous sommes invités tous les dimanches et, à nous aussi, des prosélytes et des païens pourraient bien donner des leçons de Foi, d’Espérance et d’Amour. Les gens appelés dans les rues et sur les places sont pour Luc les juifs moins pieux, ceux qui étaient excommuniés pour maladie ou mauvaise vie, les péagers et les pécheurs qu’on voyait d’un mauvais œil être accueillis par Jésus. Et ceux – là viennent et “il y a encore de la place” ! Le serviteur doit sortir de la ville, comme les apôtres d’Israël et contraindre les passants d’entrer. Mais, attention ! il n’est pas question de faire de l’évangélisation “musclée” ni de les forcer sous la menace, encore moins de faire comme Charlemagne, de leur imposer l’évangile en tuant 3000 Saxons qui refusaient de se soumettre au “joug suave du Christ”. En fait, il s’agit de les convaincre d’entrer, de les inviter avec insistance et avec amour. Et ces gens sont venus remplir la maison. On ne nous dit pas ce qu’ils ont répondu ; ils sont venus, remplis d’un joyeux étonnement. Quant aux autres, les premiers invités, le Maître décide : “Aucun d’eux ne goûtera de mon dîner” ! Après leur refus impoli et offensant, cette sentence paraît inutile. En fait, Jésus pense au jour où certains de ces conviés comprendront leur erreur et voudront la réparer, mais alors il sera trop tard, comme pour les vierges folles qui disent : “Seigneur, ouvre – nous” et auxquelles le marié répond : “en vérité, je vous le déclare, je ne vous connais pas”. Ne soyons donc pas comme ces gens qui “n’ont pas le temps” qui se jugent trop riches, trop heureux, trop tristes, trop occupés pour penser à Dieu ou à se préparer à son festin et qui se disent : “il faut un peu de religion, mais surtout pas trop” ou qui s’imaginent avoir des droits spéciaux parce qu’ils sont baptisés, confirmés ou pieux au point de pouvoir s’en faire des clôtures ! Un jour, il sera trop tard. Sachons donc écouter l’appel à la vie et à la joie qui nous est adressé, sachons accepter avec humilité et joie l’invitation du Seigneur : “venez, car tout est prêt” ! Mais comme sur chaque invitation, rappelons – nous qu’il y a les fameuses lettres : R. S. V. P. : répondez s’il vous plaît ! Qu’avec l’aide du  Seigneur notre réponse soit à la mesure de son Amour et que nous gardions aussi à l’esprit que les serviteurs qui doivent porter l’invitation aux autres, à tous les autres, c’est nous tous, chacun là où il est placé, que toute notre vie soit une invitation lisible pour chacun et que pour tous, il ne soit pas trop tard pour qu’avec les autres nous puissions entrer dans la joie de notre Maître !   AMEN.

Émile BAUER Pasteur à PRINTZHEIM

CHANTS proposés :

ARC : 545/537/534/528/530/514

¼ – Service des Lecteurs – SL – 27 – 21.06.2009 Emile BAUER

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).