2005 : FETE DES RECOLTES

FÊTE D’ACTIONS DE GRÂCE POUR LES RECOLTES

Dimanche 2 octobre 2005

Esaïe 58, 7-12


( Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles )

Nous voici donc rassemblés pour remercier le Seigneur, pour chanter ses louanges en ce jour de fête. Certes cela n’est pas toujours évident si nous regardons autour de nous. Nombreux sont ceux qui n’y pensent pas. Il y a en effet un grand décalage, un fossé profond entre notre société de consommation avec toutes ses richesses et Dieu, source de tous ces bienfaits.

Beaucoup de nos concitoyens ne voient guère de raison de dire « merci », il n’y a guère de place pour Dieu dans leur course effrénée vers la réussite et le bonheur. Pourquoi d’ailleurs si ce que nous consommons n’est que le fruit de notre travail, un fruit que nous avons bien mérité grâce à nos efforts. Pourquoi  alors cette fête des récoltes ?

Dans l’Ancien Testament le prophète Esaïe met toutes choses au point. Dans le passage qui précède notre texte il parle du jeûne, un jeûne mal compris et mal vécu et il explique ce qui pour Dieu est le vrai jeûne, un jeûne sincère et véritable. Dieu ne veut pas de nos exercices de piété, de quelques paroles ou gestes pieux et même de nos fêtes des récoltes, s’il n’y a pas de changement dans notre attitude vis-à-vis de nos prochains.

Il faut que cela change !

Il ne faut pas oublier ceux qui ont faim et ils sont fort nombreux.
Des milliers d’hommes, de femmes et surtout d’enfants ont faim, en Afrique surtout, mais aussi plus près de chez nous, où la pauvreté augmente, où par exemple des enfants ne vont plus à la cantine puisque c’est trop cher.

Il faut que cela change ! « Hébergez les pauvres sans abri ». Sans parler des SDF pensons à ceux qui sont incapables de payer leur loyer, trop cher, et qui sont entassés dans des pièces trop étroites et souvent insalubres.
Il faut que cela change ! « Si tu vois quelqu’un nu tu le revêtiras » (v.7). Nous avons tous entendu parler d’Emmaüs ou de vestiaires organisés pour ceux qui sont dans le besoin. Mais quelles sont nos réactions dans notre vie de tous les jours ? Ne pouvons-nous pas aussi aider à notre tour ?

Il faut que cela change ! Notre attitude si souvent trop égoïste dans notre société de consommation est un obstacle pour notre foi : elle nous sépare de Dieu ! Notre égoïsme et notre aveuglement pour la misère des autres endurcissent notre cœur. Mais il ne s’agit pas seulement de quelques bons sentiments. Il y va de notre relation avec Dieu.

Là où nos cœurs s’ouvrent pour nos prochains ils s’ouvrent aussi pour Dieu.
Le prophète nous dit : « Alors la lumière poindra comme l’aurore, la gloire du Seigneur sera ton arrière-garde – la lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme midi (v8, 10). Car là où les mains sont ouvertes pour les autres le Seigneur est présent et les bénira.

C’est ce que Jésus a pratiqué durant toute sa vie en aidant les pauvres et les malades, tous ceux qui étaient dans la misère et c’est lui qui nous invite au partage. Car c’est finalement du partage qu’il s’agit. Dans l’Ancien Testament on pratiquait la dîme. Nous en sommes très loin, mais une fête comme celle-ci nous invite à la réflexion ! Qu’en est-il de tout ce que le Seigneur nous a donné ? Certes c’est une chose excellente de chanter et de louer le Seigneur, mais si cela n’est pas accompagné de gestes, d’actes de reconnaissance c’est, comme dit le prophète, un « faux », un mauvais jeûne. Cherchons donc à mettre en pratique cette exhortation d’Esaïe. Cela changera nos relations avec les autres, mais pourra aussi enrichir notre propre vie et notre société pourra faire un grand pas vers plus d’humanité et aussi vers Dieu, qui dans son grand amour nous a encore richement béni.

Car c’est grâce à ce jeûne vrai et sincère que Jérusalem sera rebâtie. Ce sont, selon la fin de notre texte, les soucis et l’espérance du prophète. C’était le grand problème à son époque. Nous aussi nous pouvons aider à rebâtir, car là où Dieu est à l’œuvre il crée toujours encore du nouveau. Par nos mains et nos prières nous rendons service à notre monde. Nous pouvons répandre autour de nous un peu plus d’amour et d’esprit de service.

Et c’est au fond cela un des buts de notre fête d’aujourd’hui, de reconnaître que nous sommes appelés à devenir davantage des collaborateurs de Dieu dans ce monde qu’il a créé pour les hommes et qu’il ne cesse d’aimer.  Amen.

            Christophe BIRMELE, pasteur


Cantiques :
   

NCTC         65    1,2,4,6  Vers toi Seigneur
ARC           65
NCTC        113    1-4       Vous qui servez le Seigneur
ARC          151    1-4      Je louerai l’Eternel