RECOLTES 2002, 1er Dim d’Octobre : Hébreux 13|15-16

1er dimanche d’Octobre

Date:  6.10.2002

Hébreux 13/15-16

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A. La fête des récoltes est un sacrifice

1.La bible raconte le plus ancien sacrifice,

dans le tout premier culte cité: le sacrifice de Caïn et d’Abel
( éventuellement, raconter l’histoire,  si on pense que les gens ne
la connaissent pas,  en particulier  les jeunes ) :
      Caïn offrit des fruits de la terre, en tant que paysan,
      Abel offrit des animaux de son troupeau, en tant que berger .  
 
      C’était un holocauste : la Bible raconte :
 » Abel offrit de la graisse des premiers-nés de son troupeau « . La grais-
se, chez les Juifs, était brûlée, et cela était considéré comme un sacrifi-
ce  » de bonne odeur  » pour Dieu. De même, Caïn offrit ses produits
des champs en les brûlant.
     
      Plus tard, dans le Temple de Jérusalem, à la fête de la Pentecôte, on
célébrait la fête des moissons de blé. Cette fête tombait 5O jours après
Pâques. On y brûlait, sur l’autel placé dans la cour, un grand tas de ger-
bes de blé, en sacrifice à Dieu.

2. La fête des Récoltes est restée un sacrifice, aujourd’hui encore :

      Nous aussi, nous apportons à l’église des plantes, des légumes, des
fruits, des boîtes de conserves et des boissons.

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      Comme un sacrifice : pas simplement pour décorer l’autel, mais
pour remercier Dieu, et pour le prier de nous renouveler ces dons cha-
que année, et de donner aussi à manger à tous les hommes sur la terre.  
nos yeux se dirigent vers Dieu, mais aussi vers les hommes :
 – pour remercier ceux qui travaillent pour nous : les paysans, les com-
   merçants, les industriels de l’alimentation, etc…
 – pour penser à ceux qui ont faim, ou pas assez à manger.

B.  Et là se pose subitement une question :

1.  Qu’est-ce qu’un sacrifice véritable ? 
    
     Suffit-il d’offrir des légumes et des fruits, ou même des taureaux et
des veaux ? Ce sont là des signes extérieurs, des choses ou des objets.

Lisons dans notre Bible :

 »  Les sacrifices qui plaisent à Dieu sont un cœur humble, un cœur bri-
sé « , dit le Psaume 51 ( Ps 51/19 ).

 »  Tu ne désires ni holocauste, ni sacrifice pour le péché : j’accomplis
ta volonté avec plaisir, j’ai ta loi dans le cœur « , dit un autre Psaume,
le 40  ( Ps 4O/7 ).

 »  Voici le culte auquel je prends plaisir, dit l’Eternel : romps le pain à
l’affamé, prends le sans-logis sous ton toit et habille celui qui est nu « ,
lit on chez Esaïe, au chapitre 58 (v.7), qui est la lecture de l’Ancien
Testament pour ce dimanche.

       Dieu parle tout-à-coup un langage spirituel, intérieur. La véritable
reconnaissance envers lui, c’est d’exercer la justice envers les hommes !
Autrement dit : pas de sacrifice de légume ou de fruits sans qu’on voie
si les gens ont de quoi manger et vivre. 

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       De là la belle tradition de la collecte en nature dans les paroisses :
Elle est collectée, souvent par les enfants, et apportée à l’église en signe
de remerciement, puis donnée à des gens dans le besoin. Dans beaucoup
de paroisses elle va au Séminaire protestant, à Strasbourg : elle permet-
tait anciennement de nourrir les étudiants en théologie pauvres, qui vou-
laient devenir pasteurs. Aujourd’hui, elle contribue toujours encore à di-
minuer les frais de fonctionnement du Séminaire. Dans d’autres parois-
ses, la collecte va à des œuvres de l’Eglise, telles le Bruckhof, l’Institut
protestant pour les sourds et muets : cette collecte permet de faire des
économies sur le fonctionnement et d’acheter des appareils auditifs ou
des matériels pédagogiques, souvent très chers. La collecte va aussi à
des orphelinats, comme le Saint-Jean à Metz.

      On le voit : au départ, il y a toujours un sacrifice à Dieu, mais il faut
que celui-ci débouche dans l’amour : le sacrifice est orienté vers Dieu,
l’amour est dirigé vers l’homme.

2.   Jésus ne dit rien d’autre :

       »  Je prends plaisir à la miséricorde et pas au sacrifice « , dit-il dans
la maison de Matthieu. Au cours du repas auquel Matthieu l’a invité, des
gens reprochent à Jésus de manger avec des percepteurs d’impôts et des
 » gens de mauvaise vie « , comme ils disent si gentiment ! Jésus leur ré-
pond cette phrase, qui est une citation du prophète Osée :  » N’avez-vous
pas lu ce qui est écrit : Je prends plaisir à la miséricorde et pas au sacri-
fice ?  » ( Osée 6/6 ).

       Et il approuve le scribe qui lui dit dans un débat :  » Aimer Dieu de
tout son cœur et son prochain comme soi-même, c’est plus que tous les
holocaustes et les sacrifices sanglants  » ( Marc 12/33 )

       L’épître aux Hébreux, lue aujourd’hui, ne nous dit rien d’autre :
 »  Apportons en tout temps à Dieu, par Jésus, notre offrande de louange,
c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom ! « 

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     Nous n’offrons plus d’holocaustes : ce sont des sacrifices d’animaux
ou de végétaux où tout est brûlé. Nous offrons aujourd’hui nos prières,
nos louanges, nos confessions de foi, qui sont le sacrifice des mots,
 » des lèvres « , comme dit l’épître, ce qui est aussi le sacrifice des cœurs.
nous offrons nos paroles, matériellement et spirituellement, extérieure-
ment et intérieurement. L’une des anciennes formules d’introduction de
la Confession de la foi au cours du culte dit :  » Offrons à Dieu l’offrande
de la confession de notre foi !  » : cette formule provient précisément de
ce verset de l’épître aux Hébreux.

     Et l’épître ajoute, pour que cette offrande n’en reste pas aux mots,
qui pourraient demeurer aussi extérieurs que les sacrifices sanglants ou
autres holocaustes :  » N’oubliez pas de faire le bien et de partager avev
d’autres, car de tels sacrifices plaisent à Dieu.  »  
 
3.  Les deux sacrifices : confession de la foi et amour du prochain, nais-
     sent du sacrifice de Jésus sur la croix :

      »  Jésus a, pour sanctifier le peuple, versé son propre sang « , c’est-à-
dire sacrifié sa vie, pour nous, qui sommes ce peuple. Ainsi le cercle se
referme : – le sacrifice de fruits et d’animaux, de choses et de biens, doit
                 déboucher dans le sacrifice spirituel de l’amour et de la justi-
                 ce.
              –  le sacrifice de son corps et de son sang par le Christ doit nous
  conduire à l’amour de Dieu et à celui du prochain.     

C.  C’est pourquoi le problème de l’injustice dans le monde ne peut pas
      nous laisser indifférent.

      Remercier Dieu pour nos récoltes, ici, nous oblige à nous demander:
      – que moissonnent les autres ?    
      – pourquoi n’ont-ils pas de quoi manger ?
      – quelles sont les cause ?
      – comment pouvons-nous aider ?

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      C’est toute la question du développement chez nous et au loin.
Chez nous, beaucoup de gens végètent, s’appauvrissent, parce qu’ils n’ont
pas de travail, ou ne veulent pas travailler et se contentent d’aides de l’état
ou d’autres organismes, ce qui les empêche d’arriver à un niveau de vie
correct. Ou parce qu’on leur coupe l’herbe sous les pieds de diverses fa-
çons, parce qu’on les exploite, ou parce qu’ils écoutent tous ces conseil-
leurs de drogue et de débauche qui les conduisent à la ruine financière et
humaine. Dans beaucoup de pays étrangers, c’est la même chose, en Euro-
pe du Sud, et de l’Est, en Afrique, en Asie du Sud, en Amérique du Sud.

      Le rôle de l’Eglise collectivement et des chrétiens individuellement
est de dire leur mot là-dedans, de s’ingérer, comme on dit actuellement,
de pratiquer le  » droit et le devoir d’ingérence « .     

     »  Qui se tait consent  » dit le proverbe. Mais Jésus dit :  » Si les gens
se taisent, les pierres crieront !  » D’une façon ou d’une autre, il faut
que les choses soient dites et faites, il faut que quelqu’un les dise ou les
fasse.

        C’est pourquoi nos Eglises ont  depuis bien longtemps établi des
programmes d’aide aux gens en difficulté:
– chez nous, ce qu’on appelle les œuvres de l’Eglise. Par exemple :
      le Sonnenhof à Bischwiller, le Bruckhof, déjà cité, au Neudorf, le
Château Walk, à Haguenau, la Mission Intérieure à Strasbourg.
– dans le monde : la Cimade, le Conseil Œcuménique des Eglises,
la Fédération Luthérienne Mondiale, et toutes les Sociétés des
Missions.
 
        Tous ces organismes créés par les Eglises aident, et font qu’il soit
aidé, selon le bon vieux proverbe chinois :  » Donne un poisson à un
affamé, tu le nourriras un jour. Apprends-lui à pêcher, tu le nourriras
toute sa vie « .

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D.    Résumons le message qui nous est adressé :

       Si ton offrande, que tu as posée sur l’autel devant Dieu, devient
source de vie pour d’autres, alors tu as véritablement rendu gloire
à Dieu.

                                                                       Amen

Cantiques possibles:

NCTC, ARC, ALL : Ps 65
ARC 317 = ALL 46/09
ARC 631 = ALL 42/08

ABD, Alléluia, bénissez Dieu:  550, 551, 553, 566, 567, 569, 592