2006. 24 : 24e Dim après la TRINITE

Dimanche 2 novembre 2008

Le vainqueur de la mort.

Ecclésiaste 3, 1-15

Chers frères et sœurs !

I.  Dans sa lettre aux Colossiens au chapitre 1, l’apôtre Paul nous dit : « Remerciez avec joie le Père qui vous a rendus capables de partager l’héritage des saints dans la lumière ». Tel est le mot d’ordre choisi dans l’épître de ce dimanche qui n’est fêté que les rares années où Pâques se célèbre avant le 27 mars. Avec l’Evangile de Matthieu 9 où une guérison s’incruste dans le récit de la résurrection de la fille d’un chef de la synagogue et le psaume 39, notre texte est le troisième et dernier qui nous soit proposé pour le thème du : « vainqueur de la mort (ou du mal) ». Il se trouve dans le livre de  l’Ecclésiaste (ou Kohelet), livre de Sagesse attribué au roi Salomon. Avec trois autres extraits de ce livre proposés comme textes marginaux, il est le seul texte de l’Ecclésiaste à figurer officiellement dans nos plans de lectures bibliques. Pourtant, il nous donne de précieuses indications pour devenir, nous aussi, vainqueurs du mal et de la mort. Ecoutons maintenant ce que le roi Salomon nous dit de la part de Dieu.

II. « Toute chose a son heure, et il y a un temps pour tout sous le ciel » ; ainsi commence le constat de l’Ecclésiaste. Le mot qui est traduit par temps désigne en fait le moment prédestiné ou favorable ; l’autre mot désigne la durée nécessaire à l’activité ou à l’événement indiqués. Le mot : « moment », ou : « heure » apparaît 29 fois dans les 8 premiers versets ; cela veut nous faire prendre conscience du fait que Dieu est maître du temps, puisqu’il y a 29 jours dans un mois lunaire. Cette idée est soulignée au verset 15 : « ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été ». L’homme n’a donc pas d’emprise sur les lois qui régissent le monde et il ne peut vivre que dans le respect du temps. Salomon illustre cette première affirmation en juxtaposant les phénomènes cycliques de l’expérience humaine. Cette énumération peut être prise littéralement, mais Kohelet y a placé des significations plus profondes ; nous n’en noterons que quelques unes. Si Salomon énumère d’abord le commencement et la fin de l’existence humaine, c’est pour nous dire : « Heureux est l’Homme dont l’heure de la mort est comme l’heure de la naissance » autrement dit, l’homme, à sa mort, devrait être aussi pur qu’à sa venue au monde… « Un temps pour garder » ne signifie pas stocker des biens, ni retenir de mémoire, encore moins enfermer, mais il s’agit de veiller sur, de préserver du mal, comme Dieu bénit et garde celui qui lui obéit. « Jeter » fait allusion à la dispersion du peuple d’Israël désobéissant qui est jeté dans d’autres pays… « Aimer et haïr » indique que le balancement entre amour et haine est aussi réglé par le temps, puisqu’on peut aimer une chose ou une personne aujourd’hui et la détester demain.

III. Cette liste nous amène à la question fondamentale : « Quel profit retire donc le travailleur ? » Ou comment profiter de sa vie et de sa mort ? Autrement dit, comment puis – je vaincre le mal et la mort, si tout est prédestiné et se produira au moment précis et fixé et que mes actions n’auront pas d’influence pour changer le cours des choses ?

IV. Salomon a réfléchi sur les causes et la finalité de l’existence même des humains. Et c’est là qu’il se rend compte que Dieu, après avoir affirmé sa toute puissance, va nous offrir sept cadeaux. Ce chiffre indique la perfection, c’est donc le cadeau parfait qui est promis dans ce texte et qui nous est offert, à nous chrétiens, en Jésus-Christ comme le dit Paul « Avec lui, ne nous offrirait-il pas toutes choses ? »
Premier cadeau : Dieu nous a donné la vie avec une tâche à accomplir, cette tâche c’est, en plus de notre travail, d’étudier la parole de Dieu pour saisir ses promesses et vivre pleinement en aimant Dieu et notre prochain.
Deuxième cadeau : La justesse, Dieu a fait toute chose belle en son temps, il faut donc que l’homme reconnaisse le temps désigné, alors, même les choses douloureuses peuvent devenir belles, bonnes et utiles.
Troisième cadeau : Le sens de la durée, le sens de l’histoire est un don indispensable pour s’inscrire comme une pièce dans le grand puzzle de la vie. En fait, on pourrait traduire par : « il a mis l’amour du monde dans leurs cœurs. » En Jésus, Dieu nous prouve son amour     et sa volonté de sauver ceux qui croient. Ce cadeau permet à l’homme d’être libre, même vis-à-vis de ce qu’il ne peut pas changer.
Quatrième cadeau : La joie et de se donner du bon temps. Il ne s’agit pas de céder à nos moindres caprices ni de rechercher le plaisir, mais bien de veiller à ce que notre temps et notre vie soient bons pour nous et pour les autres en nous engageant pour la justice, la paix, la vie et l’amour pour que les autres et Dieu puissent nous dire : « c’est bon que tu sois tel que tu es, si tu n’étais pas, il faudrait t’inventer. »
Sixième cadeau : Manger et boire tout en se rappelant que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Dieu est le Dieu de la fête et il attend de nous que nous fassions de notre vie et de celle de notre prochain une vraie fête en prélude à celle que nous réserve notre Père Céleste dans son royaume.
Septième cadeau : Tirer plaisir de tout notre travail. Ce qui revient à supprimer l’antique malédiction qui pèse sur le travail des humains comme sur la mise au monde des enfants. Cela veut aussi dire que nous pouvons nous réjouir de ce que nous accomplissons avec l’aide de Dieu, même des choses les plus simples et les plus routinières, même de celles qui ne nous semblent pas agréables et qui, pourtant, restent indispensables, voire vitales.

V. Si nous acceptons ces sept cadeaux, nous dit l’Ecclésiaste, alors nous serons dès à présent bénéficiaires des réalités qui durent, nous partagerons l’héritage des saints dans la lumière, nous recevons les choses qui demeurent et que Salomon nous présente, l’œuvre de Dieu qui est immuable, parfaite et éternelle, signe de la fidélité, de l’amour et de la fiabilité de notre Dieu. Ce signe, nous l’avons reçu à Pâques et nous en avons été marqués lors de notre baptême et ainsi nous pouvons recevoir la double promesse de notre Seigneur : « Parce que je vis, vous vivrez aussi, et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Ces promesses restent valables dans la vie, dans la mort, dans la vie après la mort puisque « Dieu va rechercher ce qui a disparu ». Il se met du côté des opprimés et demande des comptes aux agresseurs. Il est près de ceux qui ont le cœur brisé, il console et il soutient, il fortifie et il pardonne, il délivre et il protège tous ceux qui se confient en lui. Alors…pour vaincre, faisons confiance à notre Seigneur, laissons le agir, comptons sur son aide, partageons ce qu’il nous donne et nous verrons bien que « Avec le Seigneur, nous pouvons sauter des murailles. » Même si c’est nous qui les avons construites. Remercions donc avec joie le Père qui nous rend capables de partager l’héritage des saints dans la lumière.

AMEN

Pasteur Emile BAUER (Printzheim)


Chants proposés : (Arc-En-Ciel)

416 / 409 / 514 / 318 / 522 / 608 / 616 / 624

¼ – Service des Lecteurs – SL – 46 – 02.11.2008 – Emile BAUER