L. 23. INVOCAVIT, 1er dans le Carême

CULTE ENTIER POUR LE

1er Dimanche dans le Carême = INVOCAVIT

Mesdames et Messieurs, chers collègues, je vous propose un culte entier pour le 1er dimanche du Carême et du temps de la Passion. Ce dimanche est une des charnières de l’année de l’Eglise, car il ouvre le temps des souffrances et de la mort du Christ, puis de sa résurrection et de sa glorification. Je vous présente également mes meilleurs vœux d’une année nouvelle bénie. Yves Kéler (site internet : www.chants-protestants.com )

( Je vous prie d’excuser une erreur dans l’énoncé du site dans mon courrier précédent : il y bien
deux « s » à « chants-protestant »s et un trait d’union entre les deux mots.)

Je vous signale le site internet de Georges Pfalzgraf, pasteur ECCAL retraité, donnant des traductions de chorals allemands, dont beaucoup sont connus par leurs mélodies, sous le nom : www.chorals en français

                     QUELQUES EXPLICATIONS SUR CE DIMANCHE

Ce dimanche ouvre à la fois le temps du Carême, les 40 jours, sauf les dimanches, qui vont du Mercredi des Cendres à Pâques, et le temps de la Passion au sens large.

A. En effet, le temps du Carême se divise en plusieurs parties :

1. les 3 dimanches préparatoires, introduits par le Mercredi des Cendres :

Invocavit = 1er dans le Carême : la tentation du Seigneur
Matth 44/1-11 La tentation de Jésus
Reminiscere = 2e : le Christ livré aux hommes :
Marc 12/1-12 Parabole des vignerons
Oculi = 3e : Le Christ prêt à mourir
Luc 9/57-62 Tout laisser pour Jésus

2. les 3 dimanches qui font entrer dans la souffrance, introduits par la Mi-Carême, qui comme son nom l’indique, divise en deux le Carême, au jeudi après Oculi. La Mi-Carême est un jour de fête, qui donne son caractère joyeux au dimanche Laetare qui suit (Réjouissez-vous avec Jérusalem, vous qui l’aimez).

Laetare = 4e dans le Carême : Le Christ donné pour nous, qui doit ressusciter à
Pâques. Ce dimanche est orienté vers Pâques et sa joie.

Les 2 dimanches de la Passion

Judica = 5e dans le Carême : L’Agneau de Dieu
Marc 10/35-46 les fils de Zébédée
Palmarum = Rameaux = 6e : L’homme de douleurs
Jean 12/12-19 : L’entrée de Jésus à Jérusalem

3. la Semaine sainte, dont chaque jour commémore un événement :

lundi : l’onction à Béthanie
mardi : la préparation de l’agneau pascal
mercredi : la trahison de Judas
jeudi : l’institution de la Cène
vendredi : la mort du Christ
samedi : le silence de la tombe

B. Signification des noms latins des dimanches de la Prépassion-Passion et de Pâques

Les 3 dimanches du Pré-Carême, puis les cinq premiers dimanches du Carême, avant Pâques, ainsi que les cinq qui suivent Pâques sont désignés de noms latins. Ceux-ci proviennent du début de l’antienne latine du Psaume, par lequel commence l’office. Voici leur signification : (voir TEXTE 9)

C. Le 1er dimanche dans le Carême = Invocavit.

Il entame les souffrances du Christ par le récit de la Tentation, de Matthieu 4/1-11, qui suit immédiatement le récit du baptême selon Matthieu 3/13-17. Le baptême du Christ a été rappelé à la fête de l’Epiphanie et au 1er dimanche après l’Epiphanie. Il est rappelé le dimanche de la Transfiguration, 6e après l’Epiphanie, au cours de laquelle retentit la même parole de Dieu qu’au baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Ecoutez-le. » Matthieu 17/5.

Le dimanche Invocavit reprend donc la présentation du Fils de Dieu, non plus glorieuse comme dans l’Epiphanie : Révélation du Fils devant les hommes, mais souffrante : le Fils de Dieu apparaît comme le Serviteur souffrant et va vers la mort. Le dimanche de Pâques réconcilie les deux mouvements : le Christ souffrant ressuscite et le Fils glorieux réapparaît.

Le Psaume et les lectures vont développer le thème de la tentation. Le Psaume 91, v. 11-12, contient la parole citée par le diable : « Les anges te porteront sur leurs mains, afin que ton pied ne heurte une pierre. » La lecture d’Ancien Testament, Genèse 3/1-19, rappelle la tentation d’Adam et d’Eve et la chute, à cause desquelles le Christ doit entrer dans ses souffrances et sa mort expiatoire. L’épître, Hébreux 4/14-16, rappelle que Christ, le grand-prêtre, a été tenté en tout, mais n’a pas succombé à la tentation. L’évangile vient couronner l’ensemble en nous amenant au Christ, résistant à la tentation par la parole de Dieu, devenant ainsi notre modèle : si nous gardons fidèlement les paroles de Dieu, nous vaincrons la tentation. Ces paroles, toutes trois tirées du Deutéronome, résument la Loi.

D. Les temps du Carême et de Pâques

Dans cet évangile se trouve aussi l’origine du calcul des 40 jours du Carême : le Christ a jeûné 40 jours. Le mot « Carême » est l’écrasement du latin « Quadragesima – 40e jour avant Pâques. » Dans ces 40 jours, on ne compte que les jours de semaine ouvrables, pas les dimanches. Car ces derniers rappellent le jour de la résurrection du Christ et la Pâque à venir. Les dimanches sont hors du temps ordinaire. Ce qui signifie qu’anciennement on ne jeûnait pas le dimanche. Le temps du Carême compte de ce fait 40 jours ouvrables + 6 dimanches, ce qui fait un total de 46 jours. Cela explique que le Carême commence au Mercredi des Cendres et non au 1er dimanche, Invocavit. C’est pourquoi la véritable appellation des dimanches du temps du Carême est : « dimanches dans le Carême », et non « dimanches de Carême », comme l’Eglise catholique le fait depuis quelque temps. Cette appellation fait croire que les dimanches font partie du Carême, c’est-à-dire du temps de tristesse, alors qu’ils sont des jours de joie préfigurant Pâques, dans une période de tristesse.

En revanche, le jeûne disparaît du temps de Pâques, dont les jours ouvrables valent les dimanches, en sorte qu’on obtient 5 semaines complètes, plus une incomplète qui contient le jeudi de l’Ascension. Le total des jours est alors : 5 sem. x 7 jours = 35 jours + 4 jours , le jeudi de l’Ascension étant le 40e jour après Pâques. Ce calcul des jours du temps de Pâques remonte à Actes 1/3.

E. La structuration de l’entrée du culte

Je propose deux structures, la luthérienne et la réformée.

I. La structure luthérienne donne un chant d’entrée assis, suivi de la salutation debout, puis du Psaume d’Introït du dimanche avec son Gloria Patri, dit et chanté debout.

II. La structure réformée commence par la salutation et l’invocation, puis passe au Psaume chanté debout, avec un Gloria Patri chanté si on le désire, et à l’adoration, debout, qui est ce qu’on appelle l’Introït B ( l’ancienne antienne et un verset du Psaume).

Les deux structures continuent par la confession des péchés et les parole de grâce.

       CULTE DU 1er DIMANCHE DANS LE CARÊME = INVOCAVIT


1e PARTIE : ENTREE DU CULTE


I . STRUCTURE LUTHERIENNE

Jeu de musique


1. Chant d’entrée : 1er cantique
O mon âme, apprête-toi str. 1-3 (4)
Mél : Christus, der uns selig macht / Nous voici devant ta croix
Voir Texte 1

2. Chant d’entrée : 1er cantique
Jésus, Sauveur admirable str. 2+2+4
Mél : Wachet auf, ruft uns die Stimme / Entonnons un saint cantique
Voir Texte 2


Salutation

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Assemblée : Amen
ou : La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu, notre Père, et de son Fils Jésus-
Christ. Assemblée : Amen.
ou : Notre aide est dans le nom du Seigneur,
Assemblée : qui a fait les cieux et la terre. Amen.

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 1er dimanche dans le temps du Carême (appelé Invocavit). Ce dimanche nous rappelle que le Christ est entré dans ses souffrances et qu’il a été tenté par le diable au désert. Proclamons ensemble et en alternance le Psaume 91, qui nous annonce que sous la protection de Dieu nous sommes en sécurité.


Psaume d’entrée : antiphoné (debout)

PSAUME 91/1-7+10-16) Trad TOB modifiée


Antienne 1 : Psaume 91/2 : Je dis au Seigneur : « Tu es mon refuge, ma forteresse,
mon Dieu en qui je me confie ! »
Antienne 2 : Psaume 91/15 : Il m’invoquera et je lui répondrai.
Je serai avec lui dans la détresse.
Antienne 3 : II Cor 6/9-10 : Nous sommes considérés comme mourants,
et voici nous vivons, comme n’ayant rien,
et nous possédons toutes choses.

Ant 1 Ant 2 Ant 3

1 I Celui qui habite à l’abri du Très-Haut
Repose à l’ombre du Dieu-Souverain.
2 II Je dis au Seigneur : « Tu es mon refuge, ma forteresse,
Mon Dieu en qui je me confie ! »
3 I C’est lui qui te délivre du filet du chasseur
Et de la peste pernicieuse.
4 II De ses ailes, il te fait un abri,
Et sous ses plumes tu te réfugies.
Sa fidélité est un bouclier et une armure.

Ant 1 Ant 2 Ant 3

5 I Tu ne craindras ni la terreur de la nuit,
II Ni la flèche qui vole de jour,
6 I Ni la peste qui rôde dans l’ombre,
II Ni le fléau qui ravage en plein midi.
7 I S’il en tombe mille à ton côté et dix mille à ta droite,
Toi, tu ne seras pas atteint.
10 II Il ne t’arrivera pas de malheur,
Aucun coup ne menacera ta tente.
11 I Car il chargera ses anges
De te garder en tous tes chemins.
12 I Ils te porteront sur les mains
Pour que ton pied ne heurte pas une pierre.
13 II Tu marcheras sur le lion et sur la vipère,
Tu piétineras le tigre et le dragon.

Ant. 1 Ant.2 Ant 3

14 I Le Seigneur te dit : « Puisqu’il s’attache à moi,
Je le libérerai, car il connaît mon nom.
15 II S’il m’appelle, je lui répondrai,
Je le délivrerai et je le glorifierai.
16. I Je le comblerai de longs jours,
II Et je lui ferai voir mon salut. »

Ant 1 Ant 2 Ant 3
Gloria Patri
Ant 1 Ant 2 Ant 3

(Pas de deuxième psaume pour ce dimanche)


II. STRUCTURE REFORMEE

Salutation brève

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Assemblée : Amen (debout)

ou : La grâce et la paix vous sont donnés de la part de Dieu, notre Père, et de son Fils Jésus-
Christ. Assemblée : Amen.
ou : Notre aide est dans le nom du Seigneur,
Assemblée : qui a fait les cieux et la terre. Amen

ou bien :

Invocation : Invoquons le Seigneur Assemblée : Seigneur, sois au milieu de nous

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 1er dimanche dans le temps du Carême (appelé Invocavit. ) Ce dimanche nous rappelle que le Christ est entré dans ses souffrances et qu’il a été tenté par le diable au désert. Chantons ensemble le Psaume 91, qui nous annonce que sous la protection de Dieu nous sommes en sécurité.

Psaume d’entrée chanté : Ps. 91/ 1-2 + 6-7 debout
Qui sous la garde du grand Dieu, Pour jamais se retire str. 1- 2 + 6-7 (9)
Mél : Qui sous la garde du grand Dieu, Ps 91
Voir Texte 3


Adoration :

Pasteur : Seigneur, tous mes désirs sont devant toi
Et mes soupirs ne te sont pas cachés.
C’est en toi que je mets mon espérance.
Tu m’exauceras, Seigneur mon Dieu,
Toi qui es ma délivrance. Ps. 38/10,16
(Liturgie ERF 1963, page 56)


III. SUITE COMMUNE

Confession des péchés et Paroles de grâce

1. Dieu saint et tout-puissant,
nous avons trop souvent vécu selon notre volonté
et refusé ton autorité.
Nous avons mis notre confiance en nous-mêmes,
au lieu de la placer en toi.
Nous ne t’avons pas obéi,
comme ta volonté nous demande de le faire.
C’est pourquoi nous nous présentons humblement devant toi
et te prions :
pardonne-nous tout le mal que nous avons commis
contre toi et contre notre prochain. Amen.

Kyrie : Seigneur, aie pitié de nous, Luther ALL 61/11
Seigneur, aie pitié de nous, Trunk ALL 63/42
Seigneur, aie pitié de nous, Schöberlein ALL 63/42

ou O Dieu, crée en moi, Ps 51, LP 529

Paroles de grâce : Esaïe 43/23-25 :
Tu ne m’as pas honoré par tes sacrifices, dit l’Eternel,
mais tu m’as tourmenté par tes péchés,
tu m’as fatigué par tes désobéissances.
Moi, j’efface tes transgressions pour l’amour de moi.
Je ne me souviendrai plus de tes péchés.
(d’après Badische Agende 1962)

Que cette parole de Dieu
Vous annonce qu’il vous fait grâce,.
En même temps qu’il vous demande de changer votre vie.
Rendez-vous donc conformes à la volonté de Dieu,
et rendez lui gloire au plus haut des cieux :

Gloria in excelsis : Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux
ALL 63/25 Spangenberg
ou 63/26 Matthias Greiter, Strasbourg
ou : Oh ! qu’heureux Ps 32 et 103 LP 511 Mlle Hollard

2. Seigneur Jésus,
nous confessons que nous ne parvenons pas
à résister aux tentations
qui se présentent sur notre chemin.
Car nous désirons les choses terrestres et le superflu,
et nous recherchons l’éclat de la position
parmi nos prochains et nos frères.
Pardonne notre crainte de manquer,
notre témérité et notre orgueil.
Apprends-nous à trouver dans les paroles de Dieu
la force nécessaire pour résister
et pour accomplir ta volonté. Amen.

Kyrie ou Ps. 51 : voir plus haut

Paroles de grâce : I Corinthiens 10/13 :

Dieu, qui est fidèle, avec la tentation,
vous donnera aussi le moyen d’en sortir,
afin que vous puissiez la supporter.

Que cette parole de grâce venue de Dieu
vous assure le pardon de vos péchés
et vous donne la force de bien faire.
(Y.K. 2009)
Gloria in excelsis ou Ps 103 : voir plus haut


2e PARTIE : Prière, lectures et Credo

Salutation : P. Le Seigneur soit avec vous, ou : P. Le Seigneur soit avec vous,
A. et avec ton esprit. A. et qu’il soit avec toi.


Prière collecte (luthérienne) avec Amen (debout)

1. Dieu tout-puissant,
tu as conduit ton peuple d’Israël
durant quarante ans à travers le désert.
Ton Fils a jeûné dans le désert durant quarante jours
et a résisté au Tentateur.
Nous te prions :
dirige-nous, ton Eglise, à travers les tentations,
et conduis-nous vers la gloire du monde à venir.

Par ton Fils, notre Seigneur,
qui a détruit l’empire du malin,
et règne avec toi et l’Esprit saint,
aux siècles des siècles.

Assemblée : Amen
(Erneuerte Agende 1990, p. 199)

2. Seigneur Dieu, Père de Jésus-Christ,
ton Fils a été tenté comme nous,
sans tomber dans le péché.
Accorde-nous de pouvoir résister au mal
et à ne pas y succomber.
Place en nous l’image de ton Fils,
le vainqueur de Satan,
pour que nous suivions son exemple,
et qu’avec son aide et celle du Saint-Esprit,
nous sortions vainqueurs des épreuves.

Par ce même Jésus-Christ, notre Sauveur et Seigneur,
auquel comme à toi et à l’Esprit,
soient louange, honneur et gloire,
aux siècles des siècles.

Assemblée . Amen.

(Y.K. 14.2.2011)

Prière d’illumination (réformée)

1. Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu tout-puissant,
donne par ta parole le Saint-Esprit à nos cœurs,
afin qu’il nous dirige et nous conduise selon ta volonté,
qu’il nous fortifie dans la détresse et la tentation,
et qu’il nous préserve de toute erreur.
Maintiens-nous fermes dans la foi,
fais-nous grandir dans l’amour et les bonnes œuvres.
Que par notre confiance dans ta grâce,
nous parvenions au salut. Amen.

(Badische Agende 1962, n° 67 page 382)

Mot d’ordre (debout)

Ecoutez le mot d’ordre pour ce 1er dimanche dans le Carême (Invocavit) :

Le Fils de l’homme a paru, afin de détruire les oeuvres du Diable. I Jean 3/8

Lectures bibliques

A. T. Genèse 3/1-19 la tentation d’Adam et Eve et la chute (assis)
Ecoutez le récit de la tentation d’Eve et d’Adam dans le jardin d’Eden :

Epître : Hébreux 4/14-16
Jésus a été tenté en toutes choses, mais il a résisté à la tentation :


Cantique graduel : entre les lectures
Demeure par ta grâce str. 1-4
Mél : Chritus der ist mein Leben / Demeure par ta grâce
Voir Texte 4


Evangile : Matthieu 4/1-11-9 : (debout)

introduit par « Alléluia »
sur la mélodie : Vulpius ALL 61/74
Trunk ALL63/44

achevé par « Louange à toi, Seigneur Jésus-Christ »
sur la mélodie : grégorienne ALL 63/28
Trunk ALL 63/45

Confession de la foi : Credo


Confession de foi dite « caroline », de 789
A dire en alternance et à haute voix
Voir Texte 5

2e Cantique : des lectures
Chrétiens, méditons la mort, la faiblesse str. 1-4
Mél : Ps 8 et Magnificat : Mon cœur rempli des biens que Dieu m’envoie
Voir Texte 6

3e PARTIE : PREDICATION (assis)
Prière d’illumination, Lecture du texte
Prédication, Prière d’action de grâces

Soit : Annonces, (Offrande)
3e Cantique : de la prédication

Soit : 3e Cantique : de la prédication
Annonces (Offrande)


3e Cantique : de la prédication
Jésus, ô nom qui surpasse str. 1-4
Mélodie : O Durchbrecher aller Banden / Jésus, ô nom qui surpasse
Voir Texte 7

3e Cantique : de la prédication
Parfait et vivant modèle str. 1-2 + 4-5
Mél : Alle Menschen müssen sterben I (Parfait et vivant modèle)
Voir Texte 8

4 e PARTIE : Prière d’intercession, Notre Père

debout
1. Ecténie : 2 officiants sont possibles, I et I, et l’assemblée

I. Seigneur Dieu,
tu veux libérer ceux qui sont prisonniers de leur mal
ou de la méchanceté des autres.
Nous te rendons grâces,
parce que tu nous as envoyé en ton Fils
celui qui nous délivre du mal et de la mort.

II. Nous te prions en ce jour pour ton Eglise,
pour que tu la délivres des liens du péché
et de la prison des habitudes qui l’affaiblissent.
et te demandons : Assemblée : Seigneur, exauce-nous.

I. Nous te prions pour nos frères et nos sœurs dans l’Eglise,
pour l’absolution de leurs péchés
et la libération des passions et des tentations qui les guettent.
et te demandons : Assemblée : Seigneur, exauce-nous.

II. Nous te prions en particulier pour les enfants et pour les jeunes,
pour que tu les garde des tentations et des dangers.

Nous te prions pour les malades et les affligés,
les mélancoliques et les déprimés,
tous ceux qui sont pris dans les filets de la maladie
et des problèmes psychologiques.
et te demandons : Assemblée : Seigneur, exauce-nous.

I. Nous te prions pour ceux qui ont un travail dur,
pour ceux qui sont pris
dans des systèmes oppressifs et pathogènes,
pour ceux qui sont pris
dans les mailles de l’exploitation
et du mépris de leur personne.

Nous te prions pour ceux qui nous dirigent,
pour qu’ils soient affranchis des préférences
de personnes et de partis,
des discriminations et des injustices.
et te demandons : Assemblée : Seigneur, exauce-nous.

II. Nous te prions pour les pays et les peuples,
en particulier ceux qui sont prisonniers de régimes iniques,
victimes de spoliations et d’exactions.

Nous te prions pour que la justice et la vérité,
la dignité de chacun et le juste salaire des compétences
soient reconnus et mis en œuvre.
et te demandons : Assemblée : Seigneur, exauce-nous.

I. Béni sois-tu Dieu, notre Père,
que nous prions par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur,
auquel comme à toi et au Saint-Esprit,
soient honneur, louange et gloire
aux siècles des siècles.

Assemblée : Amen.
(Y.K. 3.2011)

Notre Père (si la Sainte Cène est célébrée, le Notre Père se place après l’épiclèse)


2. Ecténie : pasteur + assemblée. 2 officiants peuvent alterner

I. Dieu tout-puissant, Père miséricordieux,
nous te louons, parce que tu nous as bénis
par la bonne nouvelle de Jésus-Christ.
Nous te rendons grâces,
parce que tu nous as appelés à glorifier ton nom.

II. Nous te prion de tout cœur :
dirige par ton Saint-Esprit ta sainte Eglise
avec ses pasteurs et ses serviteurs,
et maintiens-la fidèle à ta parole éternelle,
afin que la foi en toi soit fortifiée et que l’amour
envers tous les hommes grandisse en nous.
Appelle toujours à nouveau dans ton Eglise
des travailleurs pour ta moisson,
pour que le règne de ton Fils s’étende sur toute la terre.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions :
Ass : Seigneur, exauce-nous.

I. (dans les temps difficiles de l’Eglise) :
Vois comme l’erreur et les fausses doctrines
déroutent les fidèles, et comme les ennemis les pressent.
Aie pitié de nous :
que nous puissions nous relever par ta force,
que nous soyons gardés des tentations
et que nous restions sur le chemin de la vérité.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

II (avant la confirmation et pour les jeunes) :
Ouvre les cœurs des confirmants et des jeunes.
Fortifie-les dans l’évangile,
rends-les capables de confesser leur foi
et éveille en eux la joie de la Sainte Cène.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

I. Prends soin dans ta grâce
de ceux qui nous gouvernent,
pour que la justice soit favorisée,
qu’il soit mis un obstacle à la méchanceté
et que tous puissent vivre en paix.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

II. (pour la paix) :
Dirige les cœurs de ceux à qui tu as donné
le pouvoir sur les peuples,
afin qu’ils favorisent la paix et la maintiennent.
Détourne la guerre et ses terreurs
des pays où elle menace.
Nous te prions aussi pour nos adversaires :
fais que nous soyons prêts à vivre avec tous dans la paix.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

I (en cas de catastrophe naturelle) :
Vois la détresse de notre pays
(de notre ville, de notre village, dans le pays NN),
qui est frappé(e) par la maladie
(la famine, le mauvais temps, les accidents),
et accorde ton aide et ton salut.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

II. Agis par ta paix dans nos maisons,
sanctifie les époux, donne aux enfants et aux parents,
ainsi qu’aux maîtres, sagesse et patience
dans l’éducation de la jeunesse.
Bénis le travail dans la maison et dans le métier.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

I. (en temps de sécheresse ou d’humidité)
Envoie, Seigneur, à nos champs la pluie
(le soleil) attendu,
pour que par ta bonté nous recevions
le pain de chaque jour
et que nous puissions te reconnaître
pour notre Dieu de grâce et te glorifier.

Au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

II. Console par ton Saint-Esprit
ceux qui souffrent de difficultés, de pauvreté et de maladie,
qui vivent dans la détresse et sont soumis aux tentations,
ceux qui subissent la persécution.
Fais qu’ils reconnaissent ta volonté paternelle
dans leurs épreuves,
qu’ils les portent avec patience et humilité,
et qu’ils en soient un jour délivrés par ta grâce.

au nom de Jésus-Christ, nous te prions
Ass : Seigneur, exauce-nous.

I. Tout cela, nous t’en prions, Dieu éternel,
par les souffrances et la mort de Jésus-Christ,
notre Seigneur, qui avec toi et le Saint-Esprit,
vit et règne pour l’éternité.

Ass. : Amen.
(Badische Agende 1962, n° 1 page 278)

Sans transition et avec l’assemblée : Notre Père
(finale protestante : aux siècles des siècles. Amen.)

Si la Cène est célébrée, le Notre Père est reporté après l’épiclèse et la didaché.

5e PARTIE : Sortie du culte

Mot d’envoi : dans le temps de la Passion sans Alléluia, mais avec un Amen final.

Comme le péché a régné pour la mort,
de même la grâce règne par la justice pour la vie éternelle,
par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen. (Romains 5/21)

ou Ote de nous, Seigneur Dieu, tout notre péché et notre injustice,
afin que nous soyons à ton service dans la vraie foi et avec un cœur pur. Amen
(Liturgie Eglise ancienne)
Salutation familière éventuellement


4e Chant : chant de sortie
Demeure par ta grâce, str. 5 et 6
Mélode : Christus, der ist mein Leben / Demeure par ta grâce
Voir Texte 4


Bénédiction

La bénédiction de Dieu, le Tout-puissant et le Miséricordieux,
(+) le Père et le Fils et le Saint-Esprit,
soit et demeure sur vous.
Allez dans la paix du Seigneur. Amen.


Jeu de musique
Sortie du Culte

TEXTES A INSERER DANS LE PLAN DU CULTE


TEXTE 1 : O MON AME, APPRETE-TOI

Richard Paquier RA f 8


1. O mon âme, apprête-toi
A suivre le Maître
Sur le chemin où la croix
Va bientôt paraître.
A Jérusalem il va,
Vers la mort amère.
En silence suis ses pas
Et dans la prière.

2. Tu t’avances comme un roi,
Christ, l’âme sereine.
On prépare, hélas, pour toi
Des li-ens*, des chaînes/
Tu n’as pour marque d’honneur
Que la moquerie.
Sur la croix d’un malfaiteur
Finira ta vie.
* en deux syllabes

3. Pour ton trône on va dresser
La croix d’infamie,
Et d’épines couronner
Ta tête meurtrie.
Pour toi régner c’est souffrir,
Ici, sur la terre.
Mais tu poursuis sans faiblir
Ton chemin austère.

4. O Seigneur, roi glorieux,
Par ta mort cruelle
Tu nous ouvres dans les cieux
La vie éternelle.
Comme un astre en sa splendeur
Dans le ciel rayonne,
Sur ton front, ô Christ vainqueur,
Brille ta couronne.


Texte Seele, mach dich heilg auf, str 1, 3, 4, 5
l’original a 7 strophes.
Abraham Klesel 1636-1702, RA 80, EG 556
fr. : Richard Paquier, RA f 8

Mélodie Christus der uns selig macht
14e Siècle, Frères moraves 1531
RA 73, EKG 56, EG 77
fr. : O mon âme, apprête-toi, RAf 8
Nous voici devant ta croix
NCTC 199, ARC 454, ALL 33/08

Commentaire : voir plus bas, sous Commentaire au Texte 1


TEXTE 2 : JESUS, SAUVEUR ADMIRABLE
( Révision de LP 260 )

Mélodie : Wachet auf, ruft uns die Stimme


1. Jésus, Sauveur admirable,
Rédempteur d’un monde coupable,
Brillant de toute sainteté,
La lumière des saints anges,
Toute la splendeur des archanges
N’est devant toi qu’obscurité !
Viens graver, mon Sauveur,
Ton image en mon cœur :
Qu’il te serve !
Jésus, mon Roi, Accorde-moi
D’être pur et saint comme toi !

2. Jésus, Serviteur fidèle,
Toi qui, jusqu’à la mort cruelle,
Restas toujours obéissant,
Qu’en moi tout orgueil s’abaisse,
Et que je suive sans faiblesse
Les ordres du Dieu tout-puissant !
Que, comme un simple enfant,
Je sois doux et patient,
Plein de zèle !
Jésus, mon Roi, Accorde-moi
D’être obéissant comme toi.

3. Toi qui jamais ne sommeilles,
Mais qui toujours sur les tiens veilles
Par les regards de ton amour,
Nous louons ta vigilance,
Car, dans ta vie et ta souffrance,
Pour nous tu priais nuit et jour.
Donne à tous les croyants
De demeurer patients
Et fidèles.
Jésus, mon Roi, Accorde-moi
D’être vigilant comme toi !

4. O Christ, puissant Roi de gloire,
Tu n’as voulu d’autre victoire
Que celle de l’abaissement.
Tu vins souffrir sur la terre
Une pauvreté volontaire
Et prendre sur nous nos tourments.
Transforme donc mon cœur,
Prends-moi pour serviteur,
Je t’en prie :
Jésus, mon Roi, Accorde-moi
D’être humble de cœur comme toi !

5. Je voudrais, Sauveur fidèle,
Suivre en tout ton parfait modèle
Et devenir semblable à toi.
Viens, Jésus, par ta puissance
Me former à ta ressemblance,
Pour porter les fruits de la foi !
Que ton œuvre, ô Seigneur,
S’opère dans mon cœur,
Qu’elle avance !
Jésus, mon Roi, Accorde-moi
De vivre et de mourir en toi !


Texte : Jésus, Sauveur adorable
Anonyme
Psaumes et Cantiques de Strasbourg 1841, LP 260
Rév : Yves Kéler 1985

Mélodie : Wachet auf, ruft uns die Stimme
Philipp Nicolaï 1599, RA 153, EG 147
fr. : Entonnons un saint Cantique
LP 135, NCTC 186, ARC 254

Commentaire : voir plus bas, sous Commentaire au Texte 2


TEXTE 3 : QUI SOUS LA GARDE DU GRAND DIEU Ps. 91


1. Qui sous la garde du grand Dieu v. 1-2
Pour jamais se retire, LP 1
A son ombre, en un si haut lieu,
Bien gardé se peut dire :
Dieu seul est mon libérateur,
Mon espoir, mon asile !
Sous la main d’un tel protecteur,
Mon âme, sois tranquille !

2. Des pièges tendus sous tes pas v. 3-4
Sa bonté te délivre ; LP 2
Il te défend dans les combats
Que l’ennemi te livre.
Son bouclier te couvrira,
Si le péril te presse ;
Sous son aile il te gardera
Au jour de la détresse.

3. Tu n’auras crainte dans la nuit v. 5-6
Du fracas de leurs armes, C. 3 rév.
Ni le jour, où l’on te poursuit,
Des cris et du vacarme,
Ni de la peste qui surprend
Dans l’ombre, où que l’on dorme,
Ni de la mort qui va fauchant,
En plein midi, les hommes.

PAUSE

4. Mille à ta gauche tomberont v. 7-8
Des flèches qu’on décoche, C. 4 rév
Dix mille à ta droite en mourront,
Sans que la mal t’approche !
Protégé, toujours, en tous lieux,
Tu verras se défaire
Les méchants, qui devant tes yeux
Recevront leur salaire.

5. « En moi tu as, te dit ton Dieu, v. 9-10
Cherché ton seul refuge. C. 5 rév
Je suis pour toi, du haut des cieux,
Le protecteur, le Juge.
Aucun mal n’ira te toucher,
Si tu m’as pour défense,
Ni de ta maison s’approcher,
Qui te ferait menace. »

6. Dieu prendra soin de commander v. 11-12
Aux anges qui le servent C.63 rév
D’être avec toi pour te garder
Des méchants qui t’observent.
Sur leur mains ils te porteront
Au dessus de la terre :
Tes pieds jamais ne heurteront
La rocaille et les pierres.

7. Tu pourras fouler le serpent, v. 13-14
Le lion fou de rage, C.7 rév
Le dragon, le lézard rampant,
Sans danger ni dommage !
Ton Dieu dit, en parlant de toi, :
« Il me craint et m’adore :
Le tiendrais-je éloigné de moi,
Puisqu’il m’aime et m’honore ? »

8. « A son appel je répondrai v. 15-16
Et quoiqu’il entreprenne, C.8 rév
Auprès de lui je me tiendrai,
Pour le tirer de peine.
Je le ferai, au long des jours,
Et prospérer et croître,
Et je viendrai à son secours :
Son Sauveur je veux être ! »

Gloria

9. Gloire au Père, au Fils, à l’Esprit,
Qui ont créé le monde,
Dont la Parole s’accomplit,
Puissante en nous, profonde !
Comme au début, jusqu’à présent,
L’amour de Dieu libère :
Gloire au Seigneur Dieu tout-puissant,
Jusqu’au bout de la terre. Amen.
(sur la dernière note)

Texte Qui sous la garde du grand Dieu
Valentin Conrart 1677, texte intégral
rév. + Gloria : Yves Kéler 8.9.06

Mélodie Ps 91 Qui sous la garde du grand Dieu
Loys Bouergeois 1549, 1551
LP 37=Ps 91, NCTC 91, ARC 91, ALL 91


TEXTE 4 : DEMEURE PAR TA GRACE
Ach bleib mit deiner Gnade


1. Demeure par ta grâce
Avec nous, Dieu Sauveur ;
Quoique l’Ennemi fasse,
Protège notre cœur.

2. Conserve ta parole
Parmi nous ici-bas ;
Qu’elle soit la boussole
Qui dirige nos pas !

3. Eternelle lumière,
Que ta vive splendeur
Nous guide, nous éclaire
Et nous garde d’erreur !

4. Augmente-nous tes grâces,
Donne-nous ton Esprit :
Fais-nous suivre les traces
De ton Fils Jésus-Christ.

5. Maintiens-nous sur nous ta garde,
Sois notre Défenseur,
Quand l’Ennemi s’acharne
Sur nous, ô Dieu Sauveur

6. Garde-nous sous ton aile
Et demeure à jamais
Avec nous, Dieu fidèle,
Pour nous donner ta paix

Texte Demeure par ta grâce, LP 184
Traduit de : Ach bleib mit deiner Gnade 1627
Josua Stegmann 1588-1632
rév. et str. 5 : Yves Kéler 2010

Mélodie Christus, der ist mein Leben
Melchior Vulpius 1609, RA 461, EG 516
fr. : Demeure par ta grâce
LP 184, NCTC 389, ARC 889, ALL 62/78

Commentaire : voir plus bas, sous Commentaire au Texte 4


TEXTE 5 : CONFESSION CAROLINE


Alternée : I Officiant, II Assemblée

Officiant : Nous croyons

I. que le Père, et le Fils et le Saint-Esprit
sont l’unique, l’éternel, l’invisible Dieu,
II. Qui a créé le ciel et la terre,
la mer et tout ce qui est en eux,
I. Et qu’il y a une seule divinité, substance et majesté
dans les trois personnes du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

I. De même, nous croyons
II. que le Fils de Dieu est devenu chair
du Saint-Esprit et par Marie, la Vierge,
I. pour le salut et le rétablissement du genre humain,
II. Qu’il a souffert, qu’il a été enseveli
I. Et qu’il est ressuscité le troisième jour
et qu’il est monté au ciel ;
II. Et qu’il reviendra dans la gloire divine,
pour juger tous les hommes selon leurs œuvres ;
I. Et que les impies seront jetés avec le diable dans le feu éternel,
II. Mais que les justes entreront dans la vie éternelle
avec le Christ et ses saints anges.

I + II. De même nous croyons
à la résurrection des morts.
Amen.

(Lettre de Charlemagne, 789, Karoli Epistola de litteris colendis)

TEXTE 6 : CHRETIENS, MEDITONS LA MORT, LA FAIBLESSE


LA PASSION
DE NOTRE SEIGNEUR JESUS-CHRIST

Sur le Chant du Ps VIII (8), (Magnificat)
« Dieu tout puissant, ô Seigneur adorable »

probablement de Bénédict Pictet

Ce chant peut être chanté de la façon suivante :
– A l’unisson par toute l’assemblée, comme un cantique habituel
– En alternance entre :
deux parties de l’assemblée I et II
un groupe ou un chœur I et l’assemblée II
Les strophes principales sont chantées ensemble I+II par les
deux parties I et II

A. Le ministère du Christ


I+II 1. Chrétiens, méditons la mort, la faiblesse,
L’humilité, l’amour et la tendresse
Du Fils de Dieu, le Seigneur des seigneurs,
Qui s’est donné pour nous, pauvres pécheurs.

I. 2. Il était Dieu, Fils bien-aimé du Père,
Pour nous sauver, il s’est fait notre frère,
Il s’est chargé de nos iniquités
Et s’est soumis à mille indignités.

II. 3. Lui, Roi des rois, à qui vont nos louanges,
Qui dans le ciel est adoré des anges,
Fut au Jourdain par Saint Jean baptisé
Et au désert par le Diable tenté.

I. 4. Des gens nombreux admiraient ses paroles,
Ses guérisons, ses gestes qui consolent,
D’autres, jaloux jusqu’à en défaillir,
Pensaient surtout à le faire mourir.

I+II 5. Il fut livré par un traître exécrable,
Judas, qui mangeait avec lui à table.
Pour de l’argent, ce lâche et ce voleur
Vendit son Roi, son Dieu et son Sauveur.


B. Jésus à Gethsémané (Pause I)


I+II 6. Jésus savait sa traîtrise et sa haine,
Mais après l’institution de la Cène,
Il se rendit, des Onze accompagné,
Dans un jardin nommé Gethsémané.

I. 7. Il fut pris là d’une douleur amère,
Il invoqua jusqu’à trois fois son Père.
Là son esprit fit de si grands efforts
Qu’on vit sortir du sang de tout son corps.

I+II. 8. « Mon Père, ô Dieu, peux-tu, dans ta justice,
« Me dispenser de boire ce calice ?
« Tout t’est possible ! Ô Père, tu le peux !
« Mais non, mon Dieu, non pas ce que je veux ! »

II. 9. « Je me soumets à ta volonté sainte
« Et de plein gré, sans regret, sans contrainte. »
A peine avait-il fini de prier
Qu’un ange apparut pour le fortifier.

I+II 10. Comme il priait, on vit Judas paraître.
Plusieurs soldats accompagnaient le traître,
Et vers Jésus, à grands pas s’avançaient :
Dans le matin, à l’aube, ils le cherchaient.


C. Jésus est arrêté (Pause IIa)


I+II 11. Jésus voyait cette troupe assemblée,
Il connaissait leur dessein, leur pensée :
« Qui cherchez-vous ? », dit-il à ces soldats
Que conduisait le perfide Judas.

I. 12. Qui cherchaient-ils avec tant de furie ?
Ils dirent tous : « Jésus, fils de Marie,
De Nazareth, qui se cache en ces lieux :
Nous le cherchons, car c’est un séditieux ! »

II. 13. « C’est moi ! », dit-il. Sa voix, comme un tonnerre,
Les fit tomber en arrière et par terre !
Il aurait pu appeler ses armées,
Ses anges qui pouvaient les désarmer !

I. 14. Mais le Seigneur devait perdre la vie,
Mourir en croix et souffrir l’agonie.
Il se remit lui-même entre les mains
Des soldats du grand-prêtre et des Romains.

I+II 15. Notre Sauveur fut conduit chez Caïphe :
C’était le grand et Souverain Pontife.
Dans le Conseil, le Sacrificateur
Interrogea Jésus, le Rédempteur.


D. Jésus devant Caïphe ( Pause IIb)


I+II 16. Il demanda son nom, son origine,
Ses compagnons, ses amis, sa doctrine.
Jésus lui dit : « J’ai prêché sans détour,
« Au Temple même, en public, tous les jours. »

I. 17. « Je suis connu dans toute la Judée
« Et j’ai vécu longtemps en Galilée.
« Demande auprès de tous mes auditeurs :
« Ils savent tous ce que j’ai dans le cœur.»

II. 18. A cet instant, un sergent, plein de rage,
Vint le frapper et lui tint ce langage :
« Est-ce ainsi donc, tout comme un malfaiteur,
« Que tu réponds au Sacrificateur ? »

I+II 19. Jésus répondit, malgré l’insolence,
Et lui parla, tout plein de bienveillance :
« Qu’ai-je donc dit, pour être ainsi battu ?
« J’ai bien parlé ! Pourquoi me frappes-tu ? »


E. Jésus condamné à mort par le Sanhédrin (Pause III)


I+II 20. Deux scélérats bientôt se présentèrent,
Qui faussement contre lui déposèrent.
Jésus se tut, ignorant tous ces cris.
Le Souverain Pontife en fut surpris.

I. 21. « Pourquoi, dit-il, gardes-tu le silence,
« Si tu veux nous prouver ton innocence ?
« Déclare-nous, par le Dieu d’Israël :
« Es-tu le Christ, es-tu l’Emmanuel ? »

I+II 22. « Je le suis bien, et vous devez le croire :
« Je suis le Christ, je suis le Roi de gloire,
« Le vrai Messie, que de vos propres yeux
« Vous pourrez voir un jour venir des cieux ! »

II. 23. « Pourquoi chercher d’autre preuve nouvelle ?
« Dit le grand-prêtre, la Loi est formelle.
« Il ne faut plus d’autre éclaircissement ! »
Alors il déchira son vêtement.

I+II 24. « Ce criminel s’est condamné lui-même :
« Vous entendez son horrible blasphème ! »
Aussitôt donc, tout d’un commun accord,
Le Grand Conseil le condamne à la mort.


F. Jésus devant Pilate (Pause IV)


I+II 25. A ce moment, l’un le frappe et l’outrage,
Un autre crie, on lui crache au visage,
Et tous ensemble exercent leur fureur,
Lui font subir et l’injure et l’horreur.

I. 26. De grand matin, ils vinrent tous, en hâte,
Vers le Palais où se tenait Pilate.
« Nous t’amenons, disaient-ils tout furieux,
« Un criminel, de plus un séditieux ! »

II. 27. « C’est un menteur, plein de ruse et d’audace,
« Qui ameutait toute la populace,
« Un faux Prophète, en plus un imposteur,
« Qui se dit roi, malgré notre Empereur ! »

I. 28. Le Gouverneur entra dans le Prétoire
Avec Jésus, et lui dit : « Dois-je croire
« Ce que ces gens déposent contre toi ?
« Quel est ton crime, et te dis-tu donc roi ? »

I+II 29. « Oui, je suis Roi, mais mon règne est céleste :
« C’est dans l’amour seul qu’il se manifeste.
« Si j’exerçais mon Royaume ici-bas,
« Mes gens pour moi mèneraient le combat ! »


G. Jésus entendu par Pilate (Pause V)


I+II 30. « Je suis né Roi, pour rendre témoignage
« Au Dieu puissant, dont je porte l’image.
« Je suis venu prêcher la vérité
« Et je l’annonce avec autorité. »

I. 31. Pilate était un païen d’origine :
« La vérité ? Quelle étrange doctrine ! »
Laissant Jésus, il dit, l’air méprisant :
Aux chefs des Juifs : « Cet homme est innocent ! »

II. 32. « Je ne vois rien qui le rende coupable.
« Il ne peut pas vous être redoutable !
« Si vous voulez, pour ce jour solennel,
« Je ferai grâce : il n’est pas criminel. »

I+II 33. « Ah ! que non, il faut qu’il perde la vie !
« Il doit mourir, oui, qu’on le crucifie !
« Par Dieu ! Il a mérité le trépas :
« Relâche-nous le brigand Barrabas ! »

I. 34. Le Gouverneur, étonné de leur rage,
Pour détourner de Jésus cet orage,
Imagina qu’en le faisant fouetter
Il saurait à coup sûr les contenter.

II. 35. Alors on vit, spectacle lamentable !
Le Fils de Dieu, le Sauveur, l’Adorable,
Fouetté, battu par d’ignobles mortels,
Pour nous sauver des tourments éternels !

I+II 36. Tous ces soldats cruels, qui l’environnent,
Pour l’insulter d’épines le couronnent !
L’un le revêt d’un superbe manteau,
L’autre lui met dans la main un roseau !


H. Jésus défendu par Pilate (Pause VI)


I+II 37. Ainsi vêtu de la pourpre écarlate,
On le mena de nouveau chez Pilate.
Lui, le montrant, dit à ses ennemis :
« Voici l’homme, il n’y a pas de mal en lui ! »

I. 38. « Je ne vois pas de raison légitime
« De condamner Jésus pour aucun crime ! »
« Non, disent-ils, c’est un blasphémateur,
« Un faux Prophète et un agitateur ! »

I+II 39. « Nous demandons qu’on nous rende justice :
« Notre Loi veut qu’un tel homme périsse :
« Comment peux-tu dire : « Il est innocent ?
« Il s’est nommé Fils du Dieu tout-puissant ! »

I+II 40. Le Gouverneur voulait encore entendre
Ce que dirait Jésus pour se défendre :
« De quel pays es-tu ? » dit le Païen,
Mais le Sauveur ne lui répondit rien.


II. 41. Pilate alors, surpris de son silence,
Lui dit : « Ne connais-tu pas ma puissance ?
« Moi, je peux, seul, disposer de ton sort,
« Car j’ai sur toi droit de vie et de mort ! »

I+II 42. « Tu ne peux rien, dit Jésus, sur ma vie,
« Ni toi, ni les Juifs dans leur jalousie,
« Si ce pouvoir ne te venait des cieux
« Où règne, seul, Dieu, le Maître en tous lieux ! »


I. Jésus condamné par Pilate (Pause VII)


I+II 43. Pilate alors à nouveau fit connaître
Sa volonté pour Jésus, notre Maître,
Mais plus il veut protéger le Sauveur,
Plus contre lui les Juifs ont de fureur !

I. 44.« Serais-tu donc l’ennemi de Tibère ?
« Ne crains-tu pas sa terrible colère ?
« Vois, tu défends Jésus qui s’est fait roi !
« Il doit mourir, c’est selon notre Loi ! »

II. 45. Alors lassé, par lâche complaisance,
Il fit livrer Jésus à leur vengeance.
Mais, détestant ces actes inhumains,
En leur présence il se lava les mains.

I. 46. « Vous vouliez, leur dit-il, ce sacrifice :
« Vous serez tous chargés de l’injustice ! »
« – Oui, dirent-ils, heureux et triomphants,
« Que son sang soit sur nous et nos enfants ! »

I+II 47. Ils prirent donc Jésus et l’emmenèrent,
Puis d’une croix pesante ils le chargèrent
Un étranger avec lui la porta.
On le conduit ainsi au Golgotha.


J. Jésus est mis en croix (Pause VIII)


I+II 48. Il arriva sur le mont du Calvaire,
Horrible endroit, mais pour nous salutaire !
On voulut lui donner une boisson
Pour étourdir ses sens et sa raison.

I. 49. Jésus ne fit que goûter ce breuvage,
Il refusa d’en boire davantage.
Et bien qu’il fût le puissant Roi des rois,
Il se laissa clouer sur cette croix.

II. 50. Alors, au lieu d’accabler, de maudire,
Les malheureux qui causaient son martyre,
On entendit Jésus, notre Sauveur,
Prier pour eux son Père avec ferveur :

I+II 51. « Pardonne, dit-il, Père, leur offense !
« Ce qu’ils font là, c’est par pure ignorance ! »
Mais les bourreaux, dans leur zèle inhumain,
Clouaient toujours cruellement ses mains.


K. Les deux larrons, Marie et Jean (Pause IX)


I+II 52. Deux malfaiteurs, condamnés en justice
Pour leurs méfaits à ce même supplice,
Au Seigneur Jésus furent associés,
A sa gauche, à sa droite, et crucifiés.

I. 53. L’un d’entre eux, reconnaissant l’innocence
Du Rédempteur, il en prit la défense,
Et découvrit par les yeux de la foi
Que ce Jésus en croix était un Roi !

II. 54. Le cœur rempli d’une forte assurance,
« Seigneur, dit-il, montre-moi ta clémence !
« Quand tu seras dans ton règne éternel,
« Souviens-toi là d’un pauvre criminel ! »

I+II 55. « Puisque sur moi tout ton espoir tu fondes,
« Lui répondit le Rédempteur du monde,
« Aujourd’hui même avec moi, je te dis,
« Chez Dieu tu seras dans le Paradis ! »

I. 56. Près de sa croix se tient Marie, sa mère,
Le cœur percé de la douleur amère
De voir mourir ainsi cruellement
Son premier-né, qu’elle aimait tendrement.

II. 57. « Console-toi, dit Jésus à Marie,
« Si tu me vois perdre aujourd’hui la vie :
« Voilà ton Fils, et lui montrant Saint Jean,
« Regarde-le comme un de tes enfants. »

I+II 58. « Et toi, mon fils, le disciple que j’aime,
« Pour toi Marie sera ta mère même ! »
Jean prit chez lui la mère du Seigneur :
Ce fut vraiment pour lui un grand honneur.


L. La mort de Jésus (Pause X)


I+II 59. Jésus voyant sa vie bientôt éteinte,
Pria son Père, en disant cette plainte :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu laissé,
« Sans ton secours et de tous délaissé ? »

I. 60. L’astre du jour, le soleil qui éclaire
Le monde entier, tel un grand luminaire,
Voyant mourir le Fils du Créateur,
S’assombrit à la vue de tant d’horreur !

II. 61. Jésus, souffrant de la douleur mortelle
Que lui causait une soif si cruelle,
Cria : « J’ai soif », et quelqu’un accourut,
Qui lui porta du vinaigre : il en but.

I. 62. Mais il ne prit qu’un peu de ce breuvage.
« Père, dit-il, j’ai achevé l’ouvrage
« Que je devais accomplir en ce jour.
« Reçois l’esprit de ton Fils en retour ! »

I+II. 63. Après ces mots, il inclina la tête.
Notre Sauveur, notre Roi et Prophète,
Rendit l’esprit et laissa là son corps,
Abandonné sur la croix, dans la mort.


M. Après la mort de Jésus (Pause XI)


I+II 64. Quand il fut mort, les rochers se fendirent,
Et des sépulcres plusieurs corps sortirent.
Lorsque Jésus n’eut plus de mouvement,
La terre trembla au même moment !

I. 65. On vit le grand voile au milieu du Temple,
Cachant le Saint des saints de ses plis amples,
Du haut en bas se déchirer en deux,
Pour honorer la mort du Roi des cieux !

I+II 66. Le Centenier, païen par sa naissance,
Reconnut en Jésus-Christ l’innocence
Et s’écria dans ce terrible lieu :
« Certainement il est le Fils de Dieu ! »

II. 67. Jésus, ayant ainsi perdu la vie,
Dans les tourments, l’injure et l’infamie,
Un des soldats vint lui percer le flanc :
Il en sortit de l’eau avec du sang.

I+II 68. Chrétiens, méditez la mort, la faiblesse
L’humilité, l’amour et la tendresse
Du Fils de Dieu, le Seigneur des seigneurs,
Qui s’est donné pour vous, pauvres pécheurs ! »


Texte : anonyme, d’après un Psautier du Locle, 18e Siècle.
probablement Bénédict Pictet
Révision : Yves Kéler, 2003

Mélodie : Ps. 8 Dieu tout puissant, ô Seigneur adorable
Guillaume Franc 1542 Loys Bourgeois, Genève
1551, LP5, NCTC 8, ARC 8
= Magnificat : Mon cœur rempli des biens que Dieu m’envoie,
LP 88, RAf rouge 17, NCTC 153, ARC 172
en allemand :
appelée « O höchster Gott, o unser lieber Herre »
dans RA 86 et 255;
ou « Wie herrlich gibst du, Herr dich zu erkennen »
dans EG 271 et 476

Commentaire : voir plus bas, sous Commentaire au Texte 6

TEXTE 7 : JESUS, O NOM QUI SURPASSE

Louange et Prière 1938: strophes 1 à 5

1. Jésus, ô nom qui surpasse
Tout nom qu’on puisse exalter !
Que jamais je ne me lasse,
Nom béni de te chanter !
Nom splendide, tu rayonnes
Dans la gloire, dans les cieux.
Nom saint, ton écho résonne
Dans le cœur même de Dieu !

2. Jésus, c’est le Fils du Père
De son trône descendu,
Qui s’abaisse vers la terre
Pour chercher l’homme perdu.
C’est le Roi qui s’humilie
Pour son peuple révolté,
C’est la divine folie
Dans la divine bonté !

3. Qui pleura sur ceux qui pleurent ?
C’est lui, l’homme méprisé !
Qui mourut pour ceux qui meurent ?
C’est lui, l’homme au cœur brisé !
De son sang et de ses larmes
Il arrosa le chemin,
Et c’est pas ces seules armes
Qu’il sauva le genre humain.

4. Jésus, par qui Dieu pardonne,
Roi d’épines couronné,
Que le monde t’abandonne :
A toi mon cœur s’est donné !
Ta mort est ma délivrance,
Je suis heureux sous ta loi.
O Jésus, mon espérance,
Quel autre aurais-je que toi ?

5. Quand je serai sur ma couche
Et que je devrai mourir,
J’aurai ton nom à la bouche,
Je verrai ton ciel s’ouvrir !
Ce, Jésus, que je réclame :
Ton regard, et puis ta voix ;
Ils raffermiront mon âme,
Qui n’espère qu’en ta croix.


strophes relevées dans d’autres recueils

6. Attire, ô Seigneur, attire
Sur ton cœur et dans tes bras
Mon cœur qui tremble et soupire,
Mon cœur qui ne te voit pas.
Toi, mon âme, espère, écoute,
Il t’appelle, ne crains plus ;
Suis ses pas, et chante en route :
« Le plus beau nom, c’est Jésus ! »

7. Viennent la mort et la fièvre,
Vienne le temps de mourir !
Jésus, ton nom sur mes lèvres
Sera mon dernier soupir.
Si ton nom brille en mon âme,
Jésus, je meurs dans la foi.
De ton nom je me réclame :
O Christ, inscris-le sur moi !

Texte Ruben Saillens 1882
strophes 1 à 6 : Cantiques populaires n° 236
strophes 1 à 5 : LP 139, ARC 421, ALL 33/23
strophe 7: Le chemin qui mène à Dieu, D.L.Moody
sans date, Paris-Fischbacher
Rév : Yves Kéler 18.4.2009

Mélodie O Durchbercher aller Banden
Halle, Freylinghausen 1704
fr. : Jésus, ô nom qui surpasse
LP 139, ARC 421, ALL 33/23

Commentaire : voir plus bas, sous Commentaire au Texte 7


TEXTE 8 : PARFAIT ET VIVANT MODELE

1. Parfait et vivant modèle,
Jésus, Christ et Médiateur,
Toi que l’Evangile appelle
Fils de l’Homme et saint Sauveur,
Ton exemple, ta vie sainte,
Toute de bonté empreinte,
Est au goût comme un doux miel,
Au regard comme un beau ciel !

2. Cette crèche où tu veux naître,
Cette simple humanité
Que tu revêts, ô mon Maître,
Montrent ton humilité.
Ta parole et les mots tendres,
Que ta voix nous fait entendre,
Encouragent les pécheurs
A te suivre dans leur cœur.

3. Le pain que tu multiplies,
Les baptêmes du Jourdain,
Et Lazare, à qui tu cries,
Les maux que guérit ta main,
Tout m’instruit, tout me révèle,
Ce qu’est ta bonne nouvelle :
Le don d’un salut précieux
Que tu m’apportas des cieux !

4. Quand je songe à ce calice,
Que, toi seul as pu vider,
Quand j’assiste au long supplice
De ton cœur martyrisé,
Le mien se fond en prière,
Et mon âme tout entière
Avec toi voudrait s’unir,
pour t’aimer et te bénir.

5. Fais que ton vivant exemple
Reste toujours devant moi,
Que mon esprit le contemple,
Que j’en nourrisse ma foi !
Que, sur lui réglant ma vie,
Mon seul vœu, ma seule envie,
Jusqu’au dernier de mes jours,
Soit de te suivre toujours !


Texte : Parfait et vivant modèle, Eug. L.H. Buisson, 1847, LP 282
rév. : Yves Kéler 2005-06-20

Mélodie : Alle Menschen müssen, sterben I
Christoph Anton 1643, spirituel 1681, RA 460, EG 686
fr. : Parfait et vivant modèle
LP 282, NCTC 216, ARC 507, ALL 35/07

TEXTE 9 : SIGNIFICATION DES NOMS LATINS DES DIMANCHES DU
PRECAREME, CAREME, et DU TEMPS DE PAQUES

Signification des noms latins des dimanche des temps du Précarême-Carême et de Pâques

Précarême

Septuagesimae – 70e jour jusqu’à Pâques
Sexagesimae – 60e jour jusqu’à Pâques
Quinquagesimae – 50e jour jusquà Pâques
= Esto mihi – Sois pour moi une pierre forte… pour me sauver, Ps.31/3b

Carême

Invocavit – Il m’a invoqué, (je lui ai répondu), Ps. 91/15, pour le Ps. 91 1er Carême
Reminiscere Souviens-toi (de moi dans ta bonté), Ps. 25/6 pour le Ps.25 2e Carême
Oculi : Mes yeux(sont toujours dirigés vers le Seigneur), Ps 25/15 pour le Ps. 25
3e Carême
Laetare – Réjouissez-vos (avec Jérusalem, vous qui l’aimez), Es. 66/10 pour le Ps. 84
4e Carême
Judica – Justifie-moi (contre un peuple infidèle), Ps. 43/3 pour le Ps. 43 5e Carême
Rameaux Le Psaume est le 69

Pâques
Quasimodo geniti – Comme des enfants nouveau nés (buvez le lait pur de l’évangile),
I Pierre 2/2 pour Ps. 116 1er Pâques
Misericordias Domini – La miséricorde du Seigneur (remplit la terre),
Ps. 33/5 pour le Ps. 33 ou 23 2e Pâques
Jubilate – Réjouissez-vous à Dieu (Terre entière), Ps 66/1 pour le Ps. 66 3e Pâq.
Cantate – Chantez (au Seigneur un chant nouveau), Ps 98/1 pour le Psaume 98
4e Pâques
Rogate – Priez : injonction générale, ce n’est pas une antienne
Ascension
Exaudi – Ecoute (ma voix, Seigneur, quand j’appelle) Ps 27/7 pour Ps. 27


COMMENTAIRES AUX TEXTES


COMMENTAIRE AU TEXTE 1 : O mon âme, apprête-toi


le texte

La petite Passion de Michael Weisse 1531

Ce chant est une « Nachdichtung – une composition dérivée », de la fameuse Petite Passion de Michael Weisse, le pasteur des Moraves entre autres de Wittenberg, qui eut une grande influence sur Luther. Cette Passion porte le nom de « Christus, der uns selig macht- Chist, qui nous sauve », dérivée d’un chant latin plus ancien du 13e Siècle appelé « Patris Sapientia. » La mélodie des Frères moraves de 1501/1531 ets originaire de Leipzig vers 1500.

Cette Passion décrit en 8 les souffrances et la mort du Christ à partir du matin du Vendredi saint jusqu’à la mise au tombeau, vers 17h. Les 6 strophes internes, de 2 à 7, suivent les heures du jour, à partir de la 1e heure, celle de l’arrrestation du Cjhrist, jusqu’à peu avant le dernière heure, sa mise au tombeau.

« Seele, mach dich heilig auf », de Klesel

Abraham Klesel, dans son cantique « Seele, mach dich heilig auf – Âme, mets toi saintement en route », reprend l’idée de suivre l’itinéraire du Christ, mais pas durant le seul Vendredi saint. Klesel commence avec l’annonce que fait le Christ qu’il va monter maintenant à Jérusalem et qu’il y mourra. Il s’agit de l’évangile de Marc 8/31-38, qui est l’évangile du dimanche appelé Estomihi ou Quinquagésime), qui clôt le Précarême et précède Invocavit, le premier dimanche du temps de Carême-Passion. Le chant est donc destiné, soit à ce dimanche qui précède le temps de la Passion, soit au dimanche Invocavit, le 1er du temps de Carême-Passion.

A la strophe 1, le fidèle est appelé à suivre le Christ, à la 2, l’Agneau de Dieu monte vers Jérusalem, à la str. 3 il entre à Jérusalem, à la str. 4 le Christ est crucifié, à la str. 5 il meurt, à la 6e c’est la paix du samedi saint, la str.7 débouche sur Pâques. Le chant fait donc une grande courbe par dessus les 40 jours du Carême-Passion

Paquier n’a traduit que 4 strophes sur 7, mais il a gardé l’invitation à suivre le Christ dans sa strophe 1. Les strophes 2 et 3 reprennent 3 et 4 de l’original, sur la crucufixion et la mort du Christ. Sa strophe 4 reprend la 5e allemande, sur Pâques. La réduction du texte par Paquier est bien menée. (Il serait intéressant de voir si Paquier a traduit les autres strophes, pour les ajouter) .


COMMENTAIRE AU TEXTE 2 : Jésus, Sauveur admirable

Le texte :

Ce cantique, anonyme, provient des Cantiques spirituels de Strasbourg de 1841. Est-il plus ancien ? Il ne figure pas dans les Cantiques spirituels de Strasbourg de 1759 avec supplément de 1810. Il a pris place dans le Recueil luthérien français de 1923 et de là dans Louange et Prière en 1938. Il a malheureusement été éliminé des livres récents : NCTC, ARC et ALL.

Ce chant est une remarquable composition sur le thème de l’Imitation de Jésus-Christ et de le Suite du Christ, en allemand « Jesu Nachfolge ». L’auteur a développé cinq thèmes, un par strophe : 1° la pureté et la sainteté ; 2° l’obéissance ; 3° la patience et la vigilance ; 4° l’humilité ; 5° la ressemblance. La dernière strophe s’achève, comme dans beaucoup de ces chants, sur la mort en Christ, aboutissement de la suite du Christ et de son imitation.

L’auteur a employé un procédé classique en Allemagne : Le premier vers de chaque strophe donne la titulature du Christ : 1° Sauveur admirable ; 2° Serviteur fidèle ; 3° Toi qui jamais ne sommeilles ; 4° Puissant Roi de gloire ; 5° Sauveur fidèle. Les deux derniers vers reprennent cette titulature à travers l’unique titre « Jésus, mon Roi », et expriment 1° le vœu : Accorde-moi, 2° son contenu : D’être…. comme toi. Ce qui indique que ce chant, soit remonte à un original allemand qu’un auteur a traduit, soit que ce dernier s’est inspiré d’un modèle allemand.

J’ai mis en évidence cette structure théologique et poétique en écrivant les vers concernés en italique et en gras.

COMMENTAIRE AU TEXTE 4 : DEMEURE PAR TA GRACE
Le texte

Le texte allemand

Le texte allemand est un grand classique des chants de consolation. Il est basé sur la parole des disciples d’Emmaüs à Jésus dans Luc 24/29 « Bleibe bei uns, denn es will Abend werden – Reste avec nous, le soir approche ». Il en sort l’incipit « Ach bleib mit deiner Gnade Bei uns, Herr Jesu-Christ – O reste avec ta grâce Avec nous, Seigneur Jésus-Christ. »
Chaque strophe reprend ce « Ach bleib mit… Bei uns », et intercale une des forces du Christ : la grâce, la parole, la lumière, la bénédiction, la protection, la fidélité. La traduction n’a pas repris cette répétition du cadre, mais les forces du Christ sont placées dans chaque strophe.

Le texte allemand a 6 strophes. Il semble que dans le texte français de 1846, repris par LP 184, on ait fondu la 5e et la 6e en une seule. C’est un exemple de la manière qui apparaît dès le début du XIXe Siècle de raccourcir les chants. Ce mécanisme est appliqué à tous les chants, des Psaumes aux chorals hérités des temps anciens. Le phénomène se poursuit d’ailleurs inexorablement dans les livres récents, de NCT à ARC et ALL, où la plupart des chants sont méthodiquement raccourcis. En effet NCTC 389 et ARC 889 ont ramené le chant à 4 strophes, ALL l’a ramené à 5 strophes.

Source du texte français

Le chant français, anonyme, provient probablement des Psalmodies moraves du XVIIe Siècle, qui traduisaient méthodiquement les chorals allemands en français. J’ai trouvé dans l’édition de 1846, éditée à Nîmes, le chant avec 5 strophes, ce qui semble indiquer que les moraves ont eux aussi raccourci le chant, comme il le font pour d’autres dans cette édition. Le chant ne se trouve pas dans les Cantiques spirituels de Strasbourg de 1759 (luthériens), ni dans les suppléments de 1810. Ce qui montre bien que l’origine en est chez les moraves.

En 1850, donc 4 ans après l’édition des Frères moraves de 1846, le chant se trouve dans le Recueil luthérien français de France, dans la même forme. Ce qui montre que les luthériens l’ont pris chez les moraves. Le chant se retrouve dans le Recueil luthérien français de 1923, avec un texte corrigé. C’est ce texte qui sera repris en 1939 par Louange et Prière, qui fusionne les livres luthériens et réformés français. Le chant ne figure pas dans les Recueils des Eglises réformées de France de 1859 et de 1895. La filiation passe donc à l’évidence des Frères moraves aux luthériens français puis au Louange et Prière, et de là à NCTC, ARC et ALL.

Le texte français affecte tout le chant à Dieu le Père, alors que l’allemand s’adresse au Christ. Ce déplacement surprend, car les traducteurs anciens suivaient d’habitude scrupuleusement le texte original.

Les corrections du texte

Le texte de 1846 et 1850 a été corrigé en 1923, avec bonheur, avec le même nombre de 5 strophes, et s’est maintenu ainsi dans Louange et Prière. Mais avec NCTC commence une suite de corrections du texte qui en abîment le sens.

La 1e strophe allemande dit : « Dass uns hinfort nicht schade Des bösen Feindes List – Afin que la méchante ruse de l’Ennemi ne nous nuise pas » Le Diable est directement visé. Il réapparaît à la strophe 5 : « Dass uns der Feind nicht trutze – Afin que l’ennemi ne nous affronte pas. » Or les correcteurs de NCTC ont supprimé le Diable de la strophe 1, et placé un texte plat : « Que ta parole fasse la paix dans notre cœur », reprenant un bout de la strophe 2 concernant la parole. ARC et ALL reprennent l’Ennemi, avec justesse. Mais introduisent une nouvelle correction sans intérêt à la strophe 4 et à la dernière de même.

Ces corrections introduisent ainsi une torsion du sens général et de la fonction de ce chant : on en fait un chant de sortie du culte, ce que révèle sa position dans ces livres, alors qu’il s’agit d’une prière au Christ de rester avec nous et de nous garder de 6 manières différentes. C’est pour cela qu’en allemand ce cantique est le « Wochenlied », le chant de la semaine d’Invocavit, en rapport avec la tentation du Christ par l’Ennemi. Il faut absolument conserver ce thème dans le chant.

Le texte correct

Il me semble que le meilleur texte est finalement l’ancien, auquel il n’y a rien à changer. J’ai ajouté la 5e strophe, manquante, à cause de l’Ennemi, pour faire pendant à la 4e.

Je propose d’employer le chant à l’intérieur du culte, entre autres comme graduel (ou comme chant avant la prédication), en en faisant chanter les 4 premières strophes. Si on veut garder la tradition de l’emploi comme chant de sortie, il faut réserver les 2 dernières strophes pour cela.


COMMENTAIRE AU TEXTE 6 : CHRETIENS, MEDITONS LA MORT, LA
FAIBLESSE

Le texte

Cette Passion fait partie de la série de compositions faites par Bénédict Pictet en 1704, dans ses « Soixante-six chansons pour les fêtes sacrées des chrétiens. » Bénédict Pictet, théologien de Genève, a présidé la commission de rénovation du Psautier réformé. Le vieux Psautier de 1562, composé par Clément Marot et Théodore de Bèze, avait tellement vieilli à cause de la rapide évolution de la langue française, qu’il fallait le rénover. Pictet a repris le travail de Valentin Conrart, qui avait réécrit tout le Psautier, et dont l’œuvre avait été publiée en 1677, deux ans après sa mort.

A cette époque, une certaine lassitude de l’emploi exclusif du Psautier de l’Ancien Testament se faisait jour. Il manquait tout le Nouveau Testament, et en particulier la vie du Christ. Pictet entreprit de composer une série de chants racontant la vie du Christ : l’Annonciation et la Visitation, la Naissance de Jésus, sa Passion, son Ascension et la Pentecôte. De plus il traduisit et mit en forme le Magnificat, cantique de Marie : « Mon cœur rempli des biens que Dieu me donne », et le Benedictus, cantique de Zacharie : « Béni soit à jamais le grand Dieu d’Israël. » Ces deux Cantica ajoutés au Psautier de 1562, après la mort de Calvin semble-t-il, étaient sortis de l’usage. Seul le cantique de Siméon, le Nunc dimittis de Clément Marot « Laisse-moi désormais » avait survécu, et Valentin Conrart l’avait corrigé.

De même manquaient les grandes hymnes anciennes de l’Eglise, comme le Te Deum et le Veni Creator. Pictet traduisit et mit en forme le premier sous le nom « Grand Dieu, nous te louons », le second sous le nom « Esprit saint, notre Créateur. »

Toutes les compositions de Bénédict Pictet sont placées sur des mélodies des Psaumes de Genève. Entre les deux œuvres il y donc unité musicale. Ces compositions de Pictet furent imprimées dans les Psautiers, après les 150 Psaumes, en nombre variable selon les temps ou les lieux. Dans certains Psautiers on n’en compte que 14, dans d’autres plus de 20, le maximum allant jusqu’à 51, ce qui représente un quart du Psautier.

Il ne reste plus grand chose de cette œuvre impressionnante. De « Grand Dieu, nous te louons », en 14 strophes, ARC avait fait un chant méconnaissable en 4 strophes. ALL 41/04 a repris la forme suisse du chant avec 8 strophes, sans que l’on discerne clairement les 3 parties du Te Deum : le Père, le Fils, la prière. Quand au Veni Creator, il a complètement disparu des livres récents.

La Passion de Pictet compte 68 versets, divisés en 13 parties de 4 à 7 strophes, qui forment 13 unités de chant. La 1e unité est une introduction en 5 strophes, qui rappelle le baptême et la tentation, et qui, par une strophe sur la trahison de Judas, fait passer au Jeudi saint avec Gethsémané (2e unité), puis au Vendredi saint avec l’arrestation de Jésus (3e unité). Ensuite se déroule tout le Vendredi saint. Le texte s’arrête de façon un peu abrupte avec le coup de lance. La mise au tombeau n’est pas racontée. La dernière strophe 68, de conclusion, reprend la 1e strophe d’introduction.

Dans un culte du vendredi saint, en particulier dans les vêpres de l’après-midi, on peut employer plusieurs morceaux de cette Passion, qui n’est pas pensée pour être chantée d’un jet.

COMMENTAIRE AU TEXTE 6 : JESUS, O NOM QUI SURPASSE

Le texte

Le texte exact de ce chant n’est pas facile à établir : les strophes que j’ai réunies proviennent de trois sources différentes. Y a-t-il eu un texte complet en 7 strophes? Ce n’est pas sûr. On a l’impression que Ruben Saillens a ajouté des strophes selon les circonstances et selon les éditions.