Les grandes divisions de la liturgie de la Cène
La Cène classique se décompose en parties, comme suit :
1. La confession des péchés préparatoire et l’absolution, avec les chants en rapport
2. Le chant d’entrée de la Cène
3. L’offertoire et la préparation de la table et des espèces
4. La salutation d’entrée et le dialogue eucharistique
5. La préface et le Sanctus
6. La prière eucharistique
7. Les paroles d’institution
8. L’anamnèse ou mémorial, l’Epiclèse ou prière au Saint-Esprit
9. Les mémoriaux
10. L’Agnus Dei
11.La fraction et le Sancta sanctis
12 La prière d’humble accès et l’invitation
13. La communion
14. L’action de grâces
15. Le chant final de la Cène
La suite du culte : mot d’envoi et bénédiction
1. La confession des péchés préparatoire et l’absolution :
Dans la question des sacrements, Luther est sorti du schéma médiéval imposé au 13e siècle des 7 sacrements et les a réduits aux sacrements nécessaires au salut institués par le Christ : le baptême et la Cène. Il écrit : « Sacramenta sunt tres : baptisma, altari et poenitentia – Les sacrements sont 3 : baptême, de l’autel et pénitence. » Les deux premiers avaient bien été institués par le Christ, et sont devenus des moyens de grâce dans l’Eglise. Il hésitait pour la pénitence, car il n’est pas prouvé que le Christ l’aurait instituée, parce qu’elle existait auparavant dans le judaïsme. La pénitence chrétienne a son fondement dans Jean 20/19 – 23. Luther décida de la rattacher à la Cène, pour préparer le fidèle à communier dignement, conformément à la prescription de St Paul. Ce qui lui fit dire ailleurs : « Sacramenta sunt duo : baptisma et altari – les sacrements sont deux : baptême et Sainte-Cène. Il attachait une grande importance à la pénitence et composa lui-même une prière de confession devenue classique : » Ich armer, sündiger Mensch, bekenne vor dem allmächtigen Gott, fads ich manigfaltig desündigt habe, nicht allein durch … sondern auch durch…– Je confesse ici devant Dieu, moi qui suis un pauvre pécheur, que j’ai, hélas, grandement offensé ce Dieu très saint, non seulement par des péchés grossiers et manifestes, mais encore par incrédulité, impiété, jalousie et haine, et par d’autres fautes secrètes et cachées que mon Dieu connaît mieux que moi-même. Je regrette tous ces p échés,… » Cette confession était prononcée en commun par toute l’assemblée, et dans quelques rares paroisses elle existe encore, dite par le pasteur seul, parfois à genoux devant l’autel.
Viennent ensuite les questions posées par le pasteur à l’assemblée : Est-ce bien là la confession de vos péchés ? alors répondez OUI. L’assemblée répond OUI. 2 Regrettez-vous ces péchés et demandez-vous leur absolution par Dieu, croyez-vous que mon absolution est celle de Dieu ? alors répondez OUI. L’assemblée répond OUI 3. Voulez-vous avec l’aide de Dieu et de son Saint-Esprit mener désormais une vie conforme à la volonté de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ ? alors répondez OUI. Ce dialogue pénitentiel est suivi de l’institution de la pénitence par le Christ dans la nuit de Pâques : « Notre Seigneur Jésus-Christ ressuscité, le soir de Pâques dans la Chambre haute, dit à ses disciples : « La paix soit avec vous. Recevez le Saint-Esprit. Allez et annoncez à tous le pardon de leurs péchés. Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés, ils leur seront pardonnés. (Ceux à qui vous ne les pardonnerez pas, ils leur seront pardonnés.*) Conformément à cet ordre du Seigneur Jésus, (en tant que ministre ordonné de
*Cette partie peut-être omise
l’Eglise) je vous déclare pardonnés et libres de tous vos péchés, afin qu’ils vous soient pardonnés aussi parfaitement que le Seigneur Christ l’a mérité par sa mort et sa résurrection, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
Cette absolution met en évidence que le pasteur agit en fonction d’un ordre du Christ et que son absolution est celle de Dieu, au nom de qui il parle, comme ministre ordonné pour la prédication de la parole et l’administration correcte des sacrements. Sa parole n’a pas de valeur hors de ce cadre. De même que dans les paroles d’institution de la Cène il prononce les paroles du Christ qui donnent valeur aux siennes, de même ici il se réfère obligatoirement au commandement instituant la pénitence chrétienne. C’est le sens de la phrase : « Croyez-vous que mon absolution est celle de Dieu ? » Les paroles du pasteur ne sont pas les siennes, elles sont celles Dieu auxquelles lui donne une voix compréhensible aux hommes. Ce n’est donc pas du cléricalisme comme certains le comprennent, mais de l’humilité dans le ministère. Le ministère exprime l’œuvre de Dieu envers l’homme, c’est là sa fonction.
Cette pénitence était anciennement placée avant la célébration de la Cène. Depuis la 2e Guerre mondiale, on la place souvent à l’entrée du culte, à la place de la confession habituelle et des paroles de grâce. Cela résulte du fait qu’on a refait du culte de parole et de la Cène une unité. Souvent, on renvoyait les non-communiants avec une bénédiction. Ensuite commençait la liturgie de la Cène, avec un chant de Sainte Cène et la pénitence. Pour la forme de la pénitence actuellement, au début du culte, on procède ainsi. Le pasteur, et souvent toute l’assemblée, s’agenouille pour la confession des péchés et le chant qui suit, d’ordinaire le Kyrie, puis se lève pour la proclamation de l’absolution. Après celle-ci, un chant peut être chanté, généralement le « Gloria in excelsis – Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux », expression de la grâce de Dieu chantée par les anges à Bethléem, et ouvrant le règne de la grâce avec la naissance du Christ.
Cette pénitence avant la Cène joue un grand rôle curatif de pardon généralisé et réciproque, entre autres entre le pasteur et sa paroisse, et permet au fidèle de se savoir pardonné, et de savoir que ses vieux péchés sont effacés et qu’il n’a pas à les traîner avec lui. Il est libéré, devant Dieu et ses frères et sœurs, et n’a plus de raison de ses sentir coupable et de culpabiliser, comme on dit aujourd’hui par ce mot horrible et pas français. Il s’agit d’une véritable thérapie fraternelle agie par Dieu et le Christ.
2. Le chant de Sainte Cène
Avant la Cène se place un chant préparatoire. Les recueils allemands possèdent une rubrique importante de ces chants. Ra 1951 en donnait 15, EG en contient 16, tous des chefs d’œuvre de l’hymnologie protestante allemande. En France, vu la faiblesse hymnologique récurrente, les recueils ne contiennent guère de bons chants de Saint cène. ARC est particulièrement pauvre : des 12 chants proposés, peu ont une réelle valeur, une bonne part est d’origine catholique et oublie le vin. Alléluia contient 18 pièces de meilleure facture dans l’ensemble.
Le chant de l’assemblée fait participer celle-ci à la célébration de la Cène, trop souvent réduite au monologue pastoral.
Sur mon site internet : www.chants-protestants.com, sous « Chants français » le lecteur trouvera des chants pour la Cène ou chants de Sainte Cène. J’en donne un choix à la fin de cet article. Voir infra.2.
3. L’offertoire
Il permet d’apporter sur la table les vaisselles et les dons, pain et vin, pour la célébration.
Dans beaucoup de paroisses on a pris la mauvaise habitude de placer les espèces sur la table dès avant le culte, le pain prédécoupé ou les hosties, là où cette tradition a été maintenue, sur la patène ou dans une corbeille, le vin dans la ou les coupes. De ce fait on n’emploie plus les réserves, le pain ou les hosties dans le ciboire et le vin dans la cruche. Classiquement, les vaisselles ne sont pas d’emblée sur la table ou l’autel, mais attendent sur une table latérale dans le choeur, à hauteur de l’autel, et elles sont apportées de là et placées sur la table, la patène pour le pain à gauche depuis l’assemblée, à droite du corps du Christ sur la croix. Les coupes sont placées à droite depuis l’assemblée, c’est-à-dire à gauche de la blessure du Christ de laquelle coule son sang. Ceci est très clair quand un crucifix est placé sur l’autel, rappelant que sur ce dernier nul ne peut faire un nouveau sacrifice sanglant, ceux du Temple ayant été annulés par l’unique et suffisant sacrifice sanglant du Christ sur la croix. La théorie catholique du sacrifice de la messe, fait répéter le sacrifice du Christ sur l’autel, offert par le prêtre à Dieu, en contradiction avec l’épître aux Hébreux 10/1-18, qui fixe cette unicité du sacrifice du Christ annulant tout sacrifice ancien ou futur sur l’autel chrétien. (C’est pourquoi la liturgie réformée classique dit : « En commémorant ici le sacrifice unique et saint de notre Seigneur Jésus-Christ … »
A l’offertoire, comme son nom l’indique, on va offrir à Dieu les dons qui vont permettre de célébrer le repas de l’autel, le pain et le vin. (A ce moment, on peut aussi apporter à l’autel l’offrande collectée de l’assemblée, qui est une dérivation ancienne de l’offertoire et placer celle-ci en position seconde vers l’arrière de la table.) Le geste est suivi d’une prière d’offrande, qui peut varier selon l’année de l’Eglise. L’offertoire peut être suivi d’un chant bref, une strophe, pour marquer la transition avec la salutation et le dialogue eucharistique.
4 Le dialogue eucharistique
Il consiste à répondre à l’ordre de l’officiant d’élever les cœurs vers le Seigneur :
Le Seigneur soit avec vous. Ass : et avec ton esprit.
(Sursum corda) Elevez vos cœurs : au sens spirituel et physique, c’est pourquoi
l’assemblée se lève.
Nous les élevons(ou : les tenons) vers (ou : près du) le Seigneur
Rendez gloire au Seigneur, notre Dieu :
Cela est juste et digne.
Cette élévation des cœurs est plus qu’une consécration à Dieu et pour sa glorification. Elle préfigure les noces célestes. Nous allons célébrer ici sur terre ce que nous célébrerons un jour dans le Royaume. Rendre gloire à Dieu est juste à cause de son œuvre et digne de sa majesté et de notre être La réponse introduit à la préface, qui est la préface à la prière eucharistique dans laquelle nous rendons grâces à Dieu.
5. Préface (de la prière eucharistique)
« Il est digne et juste, c’est notre joie de te rendre grâces, Dieu tout puissant, Père éternel, Créateur du ciel et de la terre, par Jésus-Christ, (ton enfant) ton Fils, notre Seigneur,
partie mobile
Qui a porté la croix et y est mort pour nous sauver de nos péchés. Par lui, tout homme est réconcilié avec toi, Dieu, et a accès à ta grâce rédemptrice et à ton salut.
glorification de Dieu
C’est pourquoi nous te louons et te bénissons avec les anges ou : en communion avec toutes les puissances céleste, les anges et les rachetés les saints) de toute ton Eglise et chantons à ta gloire l’hymne éternelle de ta louange :
Sanctus
Saint, Saint, Saint est l’Eternel des armées, La terre entière est remplie de sa gloire. Hosanna au plus haut des cieux, Hosanna dans les cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna, Hosanna, Hosanna dans les cieux. »
La préface se divise en trois parties : L’introduction, la partie mobile concernant l’œuvre du Christ, qui change selon l’avancement de l’année de l’Eglise (Il existe ainsi une partie mobile par dimanche ou fête), la finale de glorification, qui introduit le Sanctus.
Dans l’introduction, 3 titres sont donnés à Dieu, probablement pour rappeler la Trinité : les classiques sont donnés plus haut, mais il peut y avoir des variantes. La formule « ton enfant » provient de la Didaché, qui l’emploie méthodiquement.
Le Sanctus n’est pas dans les premiers formulaires de l’Antiquité. Il n’est pas encore chez Hippolyte de Rome en 249. Il faut attendre Cyrille de Jérusalem (347-48) pour le trouver. Cette pièce a été intercalée dans la prière eucharistique qui était une prière continue jusque-là. De ce fait, la première partie de cette prière a été appelée « préface », la 2e ayant gardé le nom d’origine. Cette tradition du Sanctus est très belle et un beau Sanctus relève la célébration.
Pour le Sanctus, il faut veiller à en chanter un dont le texte soit complet. Depuis la fin du Moyen Age, la tradition s’est établie dans l’Eglise romaine de rattacher le Benedictus des Rameaux au Sanctus au sens strict d’Esaïe 6, en introduisant celui-ci par le cri de la foule « Hosanna au plus des cieux », par lequel l’ensemble s’achève également. Actuellement on entend souvent des Sanctus d’origine catholique amputés du Benedictus, tel le N°ARC 863 Saint, Saint, Saint est le Seigneur. Cela provient de l’ancienne tradition que le Benedictus était chanté après la communion, comme chant eschatologique demandant au Christ de venir bientôt, selon ce que le Christ lui-même indique en Luc 13/9, en lien avec le thème du Maranatha. Quand cette imprégnation eschatologique avait quitté la messe, on décida de rattacher le Benedictus au Sanctus. C’était la situation en Allemagne au temps de Luther. Cette séparation des deux pièces ou leur attachement apparaît également dans les messes des grand musiciens, tels Richter, Mozart, Schubert, qui les composent de telle façon qu’on puisse employer l’une ou l’autre manière. Je donne plus bas une liste 1. Les Sanctus complets dans les recueils français actuels, nonobstant la suppression de « l’Eternel des armées. »
Un autre affaiblissement du Sanctus est de supprimer le titre de Iahvé dans Esaïe 6 : « Dieu des armées ». Encore un exemple de l’invasion d’idéologies du monde dans le culte chrétien. Ici c’est l’antimilitarisme obtus et inculte, alors que ce titre signifie que Dieu est le maître des puissances célestes, qui le glorifient autour de son autel céleste, décrit aussi dans Ezéchiel 1.
6. Les paroles d’institution
Ici nous rappelons pourquoi nous célébrons la Cène : C’est un commandement du Seigneur : « Faites ceci en mémoire de moi, chaque fois que vous en boirez. »
Les paroles véritables employées par le Christ, ne nous sont pas parvenues. Nous les connaissons par le truchement des apôtres, la forme la plus ancienne étant celle de Paul dans la 1ère Lettre aux Corinthiens, chapitre 11 (52 après J.C.). Les autres figurent dans les 3 synoptiques, Jean ne les donne pas. Chaque forme varie et reflète celle employée dans la communauté de l’écrivain. Peut- on les restituer ? Il semble, si on compare les textes, que pour le pain, la forme première était : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. » Le complément : « Rompu pour vous en rémission des péchés ; » proviendrait de la parole sur le vin. Elle forme une répétition pas nécessaire.
La parole pour le vin a deux formes de base : « Buvez en tous : Ceci est mon sang de l’alliance. » ou chez Paul : « Cette coupe est la communion au sang de notre Seigneur Jésus-Christ. » Il semblerait que dans les milieux pauliniens il y ait eu beaucoup de juifs d’origine, que l’idée de boire du sang horrifiait. Chacune de ces formes exprime la présence réelle du Christ et de son sang, la 1ère étant probablement la plus ancienne, que Paul a voulu atténuer dans la formule pour le sang, par respect pour la tradition des Juifs.
Ces paroles simples ont été amplifiées et redoublées. En sorte que la forme de Paul est celle qui rallie le maximum de fidèles. C’est une bonne forme.
La présence réelle du corps et du sang du Christ, ou du Christ dans le pain et le vin
Se pose alors la question : « Qu’est-ce que le Christ a voulu dire ? » Que ce bout de pain, c’est lui ? Cela relèverait du cannibalisme que les chrétiens ont rejeté de tout temps. Que ce pain présent au milieu des fidèles représente sa présence parmi eux, non pas charnelle, mais spirituelle. Au Moyen Age, on n’a pas compris que la présence réelle du Christ peut être spirituelle. D’où la transsubstantiation. Il a fallu transformer ce pain en Christ, ce qui n’a pas de sens, car Christ à la Cène ne s’est pas mangé lui-même, le pain est resté du pain, la valeur ajoutée était la présence, comme au repas avec les Douze, où sa personne et le pain étaient bien là, mais pas confondus.
C’est ce que Luther a bien compris et exprimé par la thèse de la consubstantiation. Le pain est là, physiquement, et le Christ aussi, spirituellement.
La solution est donc fort simple. Charles Hauter, professeur de dogmatique à la Faculté de Strasbourg, disait que les anciens ne connaissaient pas cette idée d’une présence réelle spirituelle. « Le vocabulaire leur manquait. »
Que faire des espèces posées sur la table ? Pour être conforme aux paroles du Christ, il faut prendre le pain au moment de l’institution, pour reconstituer la scène. Le pasteur prononce les paroles au nom du Christ et présente à sa place le pain d’abord, puis la coupe de vin. L’assemblée se retrouve dans la Chambre haute. C’est ce qu’on appelle « théologie de la présentation ». Les réformés dans la théorie de la « représentation », ne présentent donc pas les espèces et les laissent sur la table. Calvin a varié dans ses explications : tantôt il se rapproche de Luther, affirmant la présence réelle du Christ, tantôt il s’en éloigne : les espèces ne portent pas le Christ, mais il est là spirituellement dans la communauté qui célèbre. De prendre ou de ne pas prendre les espèces en main ne change rien à la présence réelle spirituelle du Christ.
Ces gestes et ces paroles doivent être dits et faits avec solennité, vu la présence du Christ. A ce moment il ne faut pas rompre le pain, si celui-ci a déjà été découpé, sinon oui. Plus loin on pourra le briser en morceaux pour la communion. Les paroles d’institution s’achèvent par le commandement du Christ : « Faites ceci en mémoire de moi chaque fois que vous en mangerez. »
7. L’anamnèse et l’épiclèse
Après l’institution, le pasteur repose les espèces et rappelle l’ordre du Christ.
C’est le mémorial, mot latin pour le grec anamnèse, rappel, mémoire : « C’est ainsi que nous commémorons les souffrances et la mort (salvatrice) de notre Seigneur Jésus- Christ, que nous nous réjouissons de sa résurrection (glorieuse), et que nous nous consolons de son départ auprès du Père, où il intercède pour nous et nous permet de prier ainsi :
Epiclèse (Invocation du Saint-Esprit)
« Envoie sur nous, Seigneur, ton Saint-Esprit, et remplis de lui toute la maison de ton Eglise. Sanctifie ce pain (+) et sanctifie ce vin(+), afin qu’ils deviennent pour nous communion au corps et au sang de ton Fils,
Sanctifie-nous dans notre corps et dans notre esprit (+), afin que nous recevions tes dons dans la vraie foi et pour notre salut. »
(le signe (+) désigne les signes de croix que l’on peut faire sur les éléments et sur nous-mêmes, en signe de consécration à Dieu. Ces signes de croix n’ont aun caractère obligatoire : ils sont un enrichissement du sens. Dans certaines paroisses, l’assemblé se croise avec le pasteur.)
Didaché : Et comme les épis épars dans les campagnes sont maintenant réunis dans ce pain,
et comme les grappes, jadis éparses sur les collines sont maintenant réunies dans ce vin , sur cette table, ainsi, Seigneur, réunis un jour tous tes rachetés de toutes les extrémités de la terre dans ton Royaume, afin qu’un jour nous puissions te prier comme ton Fils nous a appris à le faire :
Notre Père, qui es aux cieux…
9. Les mémoriaux (rappel de personnes pour lesquelles on prie)
Ces mémoriaux sont des intercessions, anciennement pour l’empereur et les gouvernants du pays et de l’Eglise, depuis pour toutes les personnes chères dans l’Eglise et le pays, les présidents des Eglises et ceux du pays, puis par ordre décroissant, diverses personnes, les malades, les mourants et même les morts. A la fin de ces intercessions, le Notre Père est dit, ou chanté, en tant que prière universelle. Sa finale protestante est « Aux siècles des siècles », la forme catholique étant pour les siècles des siècles. Arc et Alléluia donnent la forme catholique, selon le principe d’ignorance qui préside à ces bricolages de recueils.
Didaché : Et comme les épis épars dans les campagnes sont maintenant réunis dans ce pain,
et comme les grappes, jadis éparses sur les collines sont maintenant réunies dans ce vin, sur cette table, ainsi, Seigneur, réunis un jour tous tes rachetés de toutes les extrémités de la terre dans ton Royaume, afin qu’un jour nous puissions te prier comme ton Fils nous a appris à le faire :
Notre Père, qui es aux cieux…
10. L’Agnus Dei
Avant la fraction, l’Agnus Dei est chanté : anciennement il était chanté pendant la préparation des corbeilles de pain ou des patènes, et la préparation des coupes et la répartition des espèces entre les distributeurs. Le peuple chantait autant de fois que nécessaire jusqu’à l’achèvement de la préparation. La dernière fois était chantée la strophe de la paix : « donne-nous ta paix. » Depuis l’introduction des hosties prédécoupées au Moyen Age, on a ramené le chant à trois fois : C’est la situation que Luther a trouvée et qu’il a suivie. L’Agnus forme une prière d’humilité avant la communion, d’où son importance.
Il faut chanter la forme ancienne, donnée par Louange et Prière, qui dit : « oh ! prends pitié », et non celle de Alléluia : »prends pitié de nous », car cette dernière forme induit un glissando sur deuc notres sur la syllabe »prends » du plus mauvais effet. « Méfiez-vous des améliorateurs ! » disait un de mes profs.
Il est très dommage que dans beaucoup de paroisses le pasteur ait supprimé l’Agnus au profit de son bavardage, car l’Agnus est un moyen de faire participer l’assemblée à la liturgie de la Cène. Il faudrait le rétablir, dans la forme de Martin Luther, qui l’a remarquablement traduit en allemand. La forme classique anonyme du 19e s. française est bonne.
La fraction
Ici l’attention se porte vers les espèces. Le pasteur prend du pain ou une hostie, la montre , ou l’élève, et la brise, et dit : « Ce pain que nous rompons est la communion au corps de notre Seigneur Jésus-Christ. », selon I Corinthiens 10.
De même, il prend la coupe, la présente et dit : « Cette coupe que nous bénissons est la communion au sang de notre Seigneur. » Ce faisant il tient la main gauche au-dessus de la coupe en signe de bénédiction.
Ces deux paroles proviennent de Paul, 2e aux Corinthiens 10/16. Dans ce passage, Paul cite d’abord la coupe, c’est pourquoi dans certaines liturgies on trouve cet ordre : « La coupe de bénédiction que nous bénissons… », « Le pain que nous rompons :.. .»
Le Sancta sanctis : les choses saintes sont pour les saints
Ici se place une parole solennelle du pasteur : « Les choses saintes sont pour les saints » qui indique que c’est l’homme faible qui reçoit les dons puissants et saints de Dieu. A cette parole l’assemblée répond ou dit en commun avec le pasteur : « Un seul est saint, Jésus, le Christ, à la gloire de Dieu le Père. Amen. » Cette glorification de Christ Sauveur ramène au Père, seul Dieu tout-puissant, maître de tout ce que nous faisons et de ce qui s’opère dans la Cène.
Maranatha
Les fidèles qui communient et toute l’Eglise attendent le retour du Christ. Cette attente s’exprime ainsi : « Viens, Seigneur et unis-nous, fais de nous des frères et des sœurs. Maranatha ! Le Seigneur vient. Oui, Seigneur viens bientôt. »
Prière d’humble accès (Non sum dignus)
Une dernière prière d’humilité avant la communion pour accéder à la table. Elle est faite de 2 versets bibliques successifs :
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres chez moi, mais dis un mot et ton serviteur sera guéri », qui est la parole du centenier de Capernaum. Un temps de silence.
Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je célébrerai la Cène avec lui. » Cette réponse du Christ provient de l’Apocalypse.
Invitation
Suit l’invitation, après un temps de silence : « Venez, car tout est prêt ! » parole du Maître du grand festin. Un grand geste d’accueil, les bras écartés, ponctue cette parole.
L’assemblée s’approche et, selon la coutume récente*, entoure l’autel. Que les premiers arrivés se placent directement derrière l’autel pour permettre aux suivants de se placer sans vaine bousculade en un cercle aussi net que possible. * d’après la 2e Guerre Mondiale.
On peut aussi, selon la tradition ancienne, surtout si on ne peut contourner la table ou l’autel, se placer en une ligne devant l’autel, après chaque ligne servie, la prochaine se met en place, et ainsi de suite.
Si les communiants sont nombreux, lors de rassemblements par exemple, il est pratique de faire une communion ambulatoire : les fidèles montent vers l’autel et sont accueillis par deux distributeurs de chaque espèce. Leur communion finie, les fidèles rejoignent leurs places.
Communion
La communion commence par celle des officiants. Ceux qui vont distribuer communient les premiers, selon la règle qu’on ne peut donner que si on a reçu. Pour ce faire, ils se placent derrière l’autel ou la table, bien au milieu. Le pasteur donne la communion à ses acolytes, puis l’un de ceux-ci la donne au pasteur. (Dans l’Eglise réformée au 16e siècle, le pasteur ne donnait pas la Cène aux fidèles. Les diacres, élus pour cela, le faisaient. Le cléricalisme au 18e s. a détruit cette forme de la distribution. Le pasteur s’est retrouvé seul a donner le sacrement.)
Tous les distributeurs viennent à l’avant de l’autel et se rendent vers les fidèles en face d’eux (ou ceux-ci montent individuellement vers eux) et donnent d’abord le pain. Le mieux est que deux personnes soient là pour le pain et partent chacune dans l’autres sens. Les deux qui ont la coupe suivent. Cela est plus rapide, et permet ensuite à ces distributeurs de prendre une coupe et de la donner en renfort de ceux qui sont chargés de la coupe.
Si le pasteur est seul avec deux distributeurs du pain, il peut donner le vin avec deux coupes. Pendant que la 1ère est donnée à un 1er communiant, il donne la seconde au 2e communiant devant lui, et reprend la 1ère coupe, qu’il a le temps de nettoyer, pour la donner au 3e communiant et ainsi de suite. Cela se passe très bien, et les paroissiens apprécient de ne pas rester debout trop longtemps.
Le mieux est qu’il y ait deux distributeurs pour la coupe, qui s’écartent comme pour pain. 4 distributeurs de chaque espèce permettent de commencer la communion devant l’autel et simultanément derrière.
Après la communion en cercle, on peut faire se donner la main aux communiants et former un cercle autour de l’autel. Le pasteur rappellera en quelques phrases la portée de cette communion et achèvera par la formule de renvoi : « Allez dans la paix du Seigneur ! »
L’action de grâces
Après le repas l’action de grâces est nécessaire. Il faut toujours la prévoir, il arrive que certains pasteurs l’omettent et tronquent ainsi la célébration, A éviter.
Chant d’action de grâces
Après la prière se place un chant. Classiquement c’est le Cantique de Siméon, « Laisse-moi désormais ». Les Réformateurs l’ont mis en œuvre, Luther en composant son « Mit Fried und Freud ich fahr dahin– En paix je pars vers Dieu, Calvin en faisant composer à Marot le célèbre texte « Laisse-moi désormais, Seigneur aller en paix » avec une mélodie de Loys Bourgeois. Depuis, d’autres chants d’action de grâces sont nés. Je donne plus bas une liste de ces chants.
Le Deo gratias
Il est une prière dialoguée ou chantée, à laquelle s’attache tout de suite la bénédiction de l’assemblée :
Le pasteur : Bénissons le Seigneur !
L’assemblée : Grâces soient rendues à Dieu.
Le pasteur : Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
L’assemblée : Amen.
Sortie du culte
Jeu d’orgue ou d’instruments.
1. LISTE DES SANCTUS COMPLETS DANS LES RECUEILS RECENTS
nonobstant la suppression de «l’Eternel des armées »
Louange et Prière 1938
LP 531 SAINT, SAINT, SAINT est le Seigneur notre Dieu de Bortnianski = ARC 862
Arc en Ciel 1989
ARC 864 Saint, Saint, Saint est le Seigneur de Roger Trunk= ALL 63/46
ARC 861=LP 530 Dieu saint, Dieu saint,Dieu très saint de Steinau, attribué longtemps
à Bach
Alléluia 2005
ALL 63/31 Saint est Dieu le Père, forme trinitarisée de Wittenberg 11e s.
Dans chacun de ces textes, on peut rétablir facilement « l’Eternel des armées
2. CHANTS POUR LA PREPARATION A LA SAINTE CENE, AUSSI POUR L’OFFERTOIRE
Chant 1
REJOUISSEZ-VOUS, FRERES, CHRIST EST ICI PRESENT
Erfreut euch, liebe Seelen, Ein Wunder ist geschehn
Mélodie : Lob Gott getrost mit Singen
= Dans toutes nos détresses
1. Réjouissez-vous frères, Ici Christ est présent, Jésus, le Fils du Père, Là, dans le sacrement. Son corps sur cette table, La coupe de son sang, Sont les dons admirables De son amour puissant. 2. C’est ici que se trouve Le saint Agneau des cieux, Dont le sang versé couvre Nos fautes devant Dieu. Il est la nourriture Du cœur et de la foi, Par quoi le Christ m’assure Qu’il entre sous mon toit. 3. Quand notre vie s’achève, Quand vient l’amère mort, Vers Christ le cœur s’élève Pour qu’il nous mène au port. Nous recevons la Cène, Le gage du salut, Pour que Dieu nous amène Dans son royaume au but. 4. Jésus, je te rends grâces, L’honneur et le merci, Pour les dons que dispensent Ton corps, ton sang, ta vie, Placés sur cette table Pour fortifier la foi, Me rendre aussi capables De me donner à toi. 5. Viens, comble notre attente D’avoir ton sacrement. Rends-nous ta vie présente Toujours, à chaque instant. Et quand viendra notre heure, Que nous mourions en paix, Qu’en ta demeure sainte Nous te voyions de près. 6. Pardonne nos offenses, Car grande est ta bonté. Dans ton amour immense Tu peux nous protéger. Tu es présent là-même : Fais prospérer nos vies. Bénis ceux que tu aimes, Nos biens et le pays. | 1. Erfreut euch, lieben Seelen Ein Wunder ist geschehn, Von Engeln zu erzählen, Im Geiste nur zu sehn: In Brots- und Weinsgestalten Ist Jesu Fleisch und Blut Auf dem Altar enthalten, Das höchste Seelengut. 2. Verdeckt ist hier zu finden Das wahre Gotteslamm, Das aller Menschen Sünden Getilgt am Kreuzesstamm. Es ist der Seelen Speise, Wie uns der Glaube lehrt, Ernährt uns auf der Reise Und bleibt doch unverzehrt. 3. Wenn wir das Leben schliessen Und vor dem bittern Tod Mit Würdigkeit geniessen Dies wahres Himmelsbrot, Dann darf uns nichts erschrecken; Es ist ein Unterpfand, Dass Gott uns wird erwecken Ins bessere Vaterland. 4. O Jesus, deiner Liebe Sei Ehre, Lob und Dank! Du hast aus ihrem Triebe Zur Speise und zum Trank Dein Fleisch und Blut gegeben In Brotsgestalt verhüllt, Das unser innres Leben Mit Gnadenkraft erfüllt. 5. Entzünd in uns Verlangen Nach diesem Sakrament Ach lass es uns empfangen, Wann Leib und Seel sich trennt, Dass wir in Frieden fahren, Von allen Sünden rein, Zu deinen Engelscharen Und ewig bei dir sein. 6. Erbarme dich der Sünder, Denn deine Huld ist gross. Sieh, Vater, deine Kinder, Nimm sie in deinen Schoss. Du bist hieselbst zugegen, Beglücke jeden Stand, Gib allen deinen Segen Uns und dem Vaterland |
Texte
Erfreut euch, liebe Seelen, Ein Wunder ist geschehn
Anonyme ? Ateur non indiqué origine catholique
Strophes 1 à 5 dans
Laudate : recueil catholique
Gesänge aus dem katholischen Andachtsbuche
Laudate, im Gebrauch bei den Volksandachten
im Bistum Augsburg, Augsburg 1904,
Für das heilige Fronleichnams FestNr 114
Ce chant est un chant de messe catholique, qui affirme la présence réelle physique du corps du Christ et de son sang sur l’autel. Dans la théologie de consubstantiation luthérienne, le Christ est aussi présent réellement mais façon spirituelle, associé aux espèces. Ce chant peut être chanté dans cet esprit-là.
Chant 2
O NOURRITURE SAINTE
O allerhöchste Speise
O esca viatorum
Mélodie : O Welt, ich muss dich lassen
1. O nourriture sainte, Sur le chemin qu’emprunte Mon cœur, vrai pain du ciel, Entre en ma vie et calme Ma faim et mes alarmes, Corps saint du Christ Fils éternel. 2. Comme un courant d’eau douce, Que coule en moi la source, Sang pur, de mon Seigneur; Guéris la soif de l’âme, Rends-lui la paix, le calme, Par ton breuvage, Christ Sauveur. 3. Nous te faisons confiance Sous ta faible apparence, Dans ton humilité. A travers cette Cène Christ, au ciel tu nous mènes A contempler ta majesté. | 1. O allerhöchste Speise Auf dieser Pilgerreise, Du wahres Himmelsbrot! Wollst unsern Hunger stillen, Das Herz mit Gnad erfüllen, Uns retten von dem ewgen Tod 2. O süsser Brunn des Lebens, Fliess nicht für uns vergebens, Du meines Heilands Blut. Lösch aus den Durst der Seelen, So wird uns nichts mehr fehlen, O allerhöchstes wertes Gut! 3. Mit Glauben und Vertrauen Wir dich bedeckt anschauen In dieser Niedrigkeit; Ach, lass es einst geschehen, Dass wir im Himmel sehen All deine hehre Herrlichkeit! | |
Texte
O allerhöchste Speise , origine catholique,
d’après Esca viatorum
Auteur de la traduction non signalé :
apparaît dans
Katholisches Lehr – Gebet und Gesang-buch
Mainz 1728
dans Laudate
Gesänge aus dem katholischen Andachtsbuche
Laudate, im Gebrauch bei den Volksandachten
im Bistum Augsburg, Augsburg 1904, Nr 119
fr. : Yves Kéler, 15.2.2014 Haguenau Hôpital civil
Mélodie
O Welt, ich muss dich lassen
Heinrich Isaac, 1495/1505/1539
RA 481, EG 521
fr.: O monde, viens, contemple
LP 123
Tu vas donc au supplice
LP 122
O Jésus, notre frère
NCTC 187, ARC 450, ALL 33/01
Chant 3
NOURRIS-NOUS, DIEU NOTRE PERE
Speis uns, Vater, deine Kinder
trad. de Georges Pfalzgraf
Nourris-nous, Dieu notre Père :
En toi seul ton peuple espère !
Ta bonté nous environne
Par le pain que tu nous donnes.
A travers tes dons terrestres
Fais-nous voir les biens célestes
Et ta grâce inépuisable
Reçue à ta sainte table.
Texte : Speis uns, Vater, deine Kinder
D’après Johann Heermann, 1585-1647
RaA 370, pas dans EG
Frs : Georges Pfalzgraf, 1980
Mélodie : Schmücke dich, o liebe Seele
Johann Crüger, 1649
RA 370, EG 218
Frs : Pare-toi pour une fête
LP 205
Pare-nous pour cette fête
NCTC 230, ARC 581
Chant 4
LES METS BÉNIS SONT POSÉS SUR LA TABLE Es war das heilge Osterfest zu ehren Jeudi saint Mélodie : Ps 8 Dieu tout-puissant = Mon coeur rempli |
1. Les mets bénis sont posés sur la table. Réunis là pour célébrer la Pâque, Tous les disciples parlent doucement Dans leur respect du Maître à ce moment. 2. Jésus leur dit : « J’ai désiré de faire Avec vous cette Pâque de nos pères. Vous reviendrez en ces lieux célébrer La Cène avec les frères rassemblés. » 3. « Car je n’ai plus un long temps sur la terre. Vous tous, mes compagnons de ministère, Buvez de ce calice après le pain. » 4. « Voici mon corps que sur la croix l’on perce, Voici mon sang que pour vos vies je verse. Pour votre paix je me donne à la mort. » |
Texte allemand
1. Es war, das heilge Osterfest zu ehren, Der Tisch des Herrn besetzt mit Trank und Speise. Die Jünger sassen rings und sprachen leis, Den hohen Ernst des Meisters nicht zu störn. 2. Da sprach der Herr: « Wohl war es mein Begehren, Dieses Fest zu feiern nach der Väter weise. Noch einmal sehet ihr mich in eurem Kreis, Das heilge Mahl des Bundes zu verzehrn. » 3. « Denn kurze Frist nur hab ich noch zu leben, Doch seid ihr meiner Seligkeit Genossen. Nehmt, Freunde, diesen Kelch, Und nehmt dies Brot. 4. Das ist mein Leib, den ich für euch gegeben, Das ist mein Blut, das ich für euch vergossen. Für euer Leben geh ich in den Tod, Wie’s Gott beschlossen hat in seinem Rat. |
Texte Es war, das heilge Osterfest zu ehren,
pas d’indication d‘origine
fr. : Yves Kéler 2.7.2016 Bischwiller
Mélodie idem
Le texte Ce texte court décrit la préparation de la dernière Pâque de Jésus et donne les paroles d’institution de la Cène. Je ne connais pas son origine. Il peut servir de graduel au Jeudi saint, ou de chant d’offertoire, et à toutes les célébrations de la Cène, en dehors des temps festifs comme Noël et Pâques |
Texte Es war, das heilge Osterfest zu ehren,
pas d’indication d‘origine
fr. : Yves Kéler 2.7.2016 Bischwiller
Mélodie Dieu tout puissant, ô Seigneur adorable
Ps 8, Loys Bourgeois 1542
LP 5/Ps8, NCTC 8, ARC 8, ALL 8
RA alld 255, EG 271
= Mon cœur rempli des biens que Dieu m’envoie
Magnificat, de Bénédict Pictet 1705
LP 88, RA f 17 rouge
J’exalte Dieu et chante d’allégresses
NCTC 154, ARC 171, ALL 14/01
Le text Ce texte court décrit la préparation de la dernière Pâque de Jésus et donne les paroles d’institution de la Cène. Je ne connais pas son origine. Il peut servir de graduel au Jeudi saint, ou de chant d’offertoire, et à toutes les célébrations de la Cène, en dehors des temps festifs comme Noël et Pâques |
Chant 5
JE VIENS, MON SAUVEUR, A TA TABLE
I come, o Savior, to the table
Friedrich Christian Heyder :
Mélodie Wer nur den lieben Gott lässt walten
1. Je viens, mon Sauveur, à ta table :
Mon cœur est faible et abattu.
Ton pain de vie seul est capable
De rétablir l’espoir perdu.
Refrain :
Seigneur, que ton corps et ton sang
Pour moi soient le bien le plus grand !
2. Ton cœur plein de bonté désire
Que les pécheurs voient le salut,
Qu’à la foi par toi ils aspirent :
Ainsi vers toi je suis venu. R.
3. Pourtant, Sauveur, je suis indigne,
Car j’ai le cœur d’un grand pécheur.
Mais toi l’Agneau, le cep, la vigne,
Tu ne fermeras pas ton cœur. R.
4. Je suis abattu, je suis triste,
Mon âme est lourde de péchés,
Reçois-moi, que ta main m’assiste,
Puisque je suis ton invité. R.
5. Quel plus beau don, quel héritage :
C’est le fondement de la foi !
C’est l’espoir, la force, en partage,
L’alliance de la grâce en toi. R.
Kéler Yves,
Texte I come, o Saviour, to the table
Friedrich Christian Heyder1677-1754 texte alld
Traducteur en anglais anonyme
Lutheran Hymnal 2006 N° 618
fr.d’après l‘anglais : Yves Kéler, 21.1.2008 Bischwiller
Mélodie Wer nur den lieben Gott Lässt walten
Georg Neumark 1641, 1657 (1621-1681)
RA 454, EG 369
fr. : Je te contemple, o splendeur sainte
LP 129
Splendeur et gloire sur la terre
NCTC 189, deest ARC, ALL 33/18
Seigneur, reçois, Seigneur pardonne
NCTC 270, ARC 407, ALL 43/04
Chant 6
JESUS T’INVITE A LA FETE
Schmücke dich, o liebe Seele
Mélodie : Schmücke dich, o liebe Seele
1. Jésus t’invite à la fête :
Viens, mon âme, viens, sois prête !
Sors de l’ombre, avance, fière,
Va vers Christ et sa lumière.
Ton Seigneur t’offre une place
A son grand repas de noces ;
Ce Roi qui régit la terre
Te sert d’une main princière.
2. Oh ! que j’ai faim de ta grâce,
Du pain de vie que tu places
En mes mains, rompu, fragile,
Pour moi, vivant Evangile !
Oh ! que j’ai soif de ta grâce !
Fils de Dieu, ton vin surpasse
En fraîcheur les flots de l’onde,
En parfum les vins du monde.
3. Saint désir, brûlante flamme,
Prends mon cœur et prends mon âme.
Car comment pourrais-je croire
En ta mort expiatoire ?
Ce repas, dans son mystère,
Vient m’ouvrir à sa manière
Le secret de la clémence
Du Dieu de toute puissance.
4. Non, l’esprit ne sait comprendre
Que ton corps ne peut décroître.
Tu nourris pourtant tant d’hommes
Sans que ton pain se consomme.
Qui peut concevoir ce signe
Que ces grappes de la vigne
M’offrent le sang de l’alliance,
Le vin de la délivrance.
5. Jésus, soleil de ma vie,
Jésus, mon Roi, mon Messie,
Jésus, en toi tout commence,
Jésus, toi, mon espérance,
Devant toi je me présente :
Viens, réponds à mon attente,
Donne-moi ta coupe à boire,
Romps pour moi ton pain de gloire.
6. Jésus, ton amour fidèle
S’offre en cette mort cruelle.
Tu as quitté ta lumière
Pour t’éteindre sur la terre,
Et donner à tes disciples
Ce breuvage incorruptible,
Ton calice expiatoire
Qu’ils boiront à ta mémoire.
7. Jésus, je ne suis pas digne
De ton pain et de ta vigne ;
Jésus, pardonne au coupable
Qui s’approche de ta table.
Pain d’amour, je te réclame,
Mon Roi, rassasie mon âme
De la vraie manne immortelle
Dans tes noces éternelles.
Texte Schmücke dich, o liebe Seele
Johann Franck 1649/1653 (1618-1677)
RA 300, EKG 157, EG 218
fr. : Yves Kéler, 1981
Mélodie : Schmücke dich, o liebe Seele
Johann Crüger, 1649
RA 370, EG 218
fr. : Pare-toi pour une fête
LP 205
Pare-nous pour cette fête
NCTC 230, ARC 581
Chant 7
JESUS, TU NOUS CONVIES
Georges Parmentier
Mélodie : Valet will ich dir geben
Jésus sort de la tombe
1. Jésus, tu nous convi-es,
Joyeux, reconnaissants,
Gens de mauvaise vi-e
Et tous les « mal pensants »,
Mécréants exécrables
Ou pharisiens pédants,
Ou gens « bien convenables »
Qui valent tout autant !
2. Jésus, toi tu m’écoutes,
Tu n’es pas regardant,
Tu nourris pour la route,
Tu vas, nous précédant.
Parole qui transforme
Les riches, les mendiants.
Alors la vie prend forme
Par ton enseignement.
3. Jamais tu ne refuses
Les calomniateurs
Qui sans honte t’accusent
D’être « un glouton buveur,
Possédé, incapable ! »
Car ta table n’est pas
Pour les irréprochables,
Puisqu’il n’y en pas !
Texte Jésus qui nous invite
Georges Charpentier
après 1989
rév : Yves Kéler 9.1.2008
Mélodie Valet will ich dir geben
Melchior Teschner 1623
RA 483, EG 523
Jésus sort de la tombe
LP 144, NCTC 203, ARC 483, ALL 34/11
Chant 8
JESUS, QUI COMME UN SAINT AGNEAU to
Herr, der du als ein stilles Lamm
Mélodie : O Jesu Christ, meins Lebens Licht
Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort
1. Christ vient vers moi
1. Jésus, qui comme un saint agneau,
Cloué en croix sur un poteau,
Portas le poids de mon péché
Et mourus pour moi sacrifié,
2. Je fête ta mort, Médiateur :
Tu me nourris, mon Rédempteur,
Du pain du ciel, du vin de joie, Jean 6/31, 50
Qui sont ton corps, ton sang pour moi.
3. Ici je suis ton invité :
Ton corps me donne satiété,
Ton sang, que tu versas pour moi,
M’apportent paix, confiance et foi.
4. Amour qui n’a pas son pareil,
Miracle unique sous le ciel,
Inconcevable et pourtant vrai,
Partout à l’œuvre, au loin, au près !
2. Je vais vers le Christ
5. Jésus, Fils de l’Homme, aide-moi
A m’approcher, Seigneur, de toi,
Avec respect, très humblement
Et non pas pour mon jugement. I Cor 11/29
6. Fais que, chargé et fatigué,
Mon cœur parvienne à te trouver ;
Qu’il puisse en toi se fortifier
Et qu’il mesure ta bonté.
7. C’est ton commandement encor. I Cor 11/25-26
Qu’ici soit proclamée ta mort. ordre de mémoire,
Fais que, l’ayant devant mes yeux, anamnèse
Je la comprenne d’autant mieux.
8. Christ porte ma malédiction,
Il meurt pour mes transgressions ;
Par lui j’ai la bénédiction,
Par lui j’obtiens la rédemption.
9. Seigneur, mon Dieu, je crois en toi,
Je sais que tu bénis ma foi ;
Quand tu t’approches, toi, de moi,
La grâce arrive à travers toi.
3. Le Christ vient dans mon cœur
10. Moi, terre et cendre, ne vaut pas prière d’humble accès
Que tu pénètres sous mon toit. Luc 7/6
Tu ne veux pas me repousser :
Viens vers mon cœur et veuille entrer.
11. Ce cœur pour toi est grand ouvert, Je me tiens à la porte
Prends-y le gîte et le couvert ! et je frappe Apoc 3/20
Jette à la porte mes péchés,
De tes vertus, Christ, viens l’orner.
12. Tu viens : je suis gardé par toi.
Je suis en toi, et toi en moi. Cant des Cant 2/16
En toi j’achèverai mon cours :
Tu me rendras vie à ton tour.
13. Ton corps, ton sang, donne à celui
Qui t’aime un avenir béni,
Un gage pour l’éternité,
Le sceau de l’immortalité.
14. Ta Cène, Maître, me convainc
Que mon salut, nul doute, vient
Par ton sang, par l’absolution,
Par ton pardon, ton affection.
4. L’amour de Dieu et du Christ
15. Combien riche est l’amour que Dieu
Verse en mon cœur depuis les cieux !
Ici je goûte sa faveur,
Son amitié et sa douceur.
16. Combien, Christ, ton amour est grand
Se montre dans le Sacrement.
Rien ne peut rompre cet amour :
Tu m’aimes, je t’aime en retour.
17. Je t’aime plus que tout, Seigneur :
Quand pressent monde, mal, erreur.
Quand corps et âme s’effraieraient,
-Je t’aime-, avec toi je serais.
5. Les fruits de la Cène,
La fin de la vie
18. La Cène ainsi me fortifie communion
Sur mon chemin et dans ma vie.
Je peux tenir tête au Malin,
Qui veut précipiter ma fin.
19. Elle ôte à mon cœur son orgueil, prière d’action
Veut l’unité, la paix, l’accueil, de grâces
Console et affermit mon cœur,
Son bon vouloir, sa profondeur.
20. Fais que ce cœur passe à l’action,
Et montre-lui la direction.
Je veux ainsi mener à bien
Mon long chemin de pèlerin.
21. Quand toi, le Prince de la vie,
M’auras conduit au paradis,
Christ, donne-moi, Vrai Fils de Dieu,
La Sainte Cène dans les cieux.
Texte Herr, der du als ein stilles Lamm
Auteur non identifié
Sammlung Geistlicher Lieder
Bouxwiller 1783, n° 271
fr. : Yves Kéler 9.8.2010
Mélodie: : O Jesu Christ, meins Lebens Licht
Nürnberg 1676, 1854
RA 480,EG 72 (= O Jesu Christe, wahres Licht )
fr : L’Eternel seul est ma lumière
LP 315, NCTC 291, ARC 152,
ou Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort
Eglise ancienne, Martin Luther, 1543
RA 170, EG 193
fr: : Par ta parole, Dieu Sauveur, ABD 528
Seigneur, c’est toi notre secours
NCTC 237, ARC 544
Affermis-nous par ton Esprit
NCTC 390, ARC 884, ALL 62/74
Le texte
Ce chant de Sainte Cène particulièrement long se divise en 5 parties. Celles-ci expriment le mouvement du fidèle dans l’église vers l’autel et son retour dans les bancs. Le communiant parle à la première personne : il intériorise ce qui se passe au cours de la communion.
1. str 1 à 4 : le mouvement du Christ qui vient à moi : les 2 premières strophes sont une anamnèse de la mort du Christ sur la croix pour nous. L’aspect objectif est relevé : je suis l’invité du Christ, je suis chez lui, c’est lui le Sauveur. Mon salut dans la Cène vient de l’extérieur de moi, vers moi, il ne vient pas de moi. La 4e strophe est une exclamation devant ce salut offert et devant cette communion dont je sens le mystère sans le comprendre. Que cela est fait pour moi est relevé dans chaque strophe : « für mich, mir gibst, labet mich, mir unbegreiflich – pour moi, tu me donnes, me rassasie, incompréhensible pour moi. » Cela explique le « pour moi » dans les trois premières strophes.
2. str 5 à 9 : le mouvement du fidèle vers le Christ : str. 5 : le fidèle cherche à parvenir au Christ qui est là, présent. Str. 6 : Il a ce Christ devant lui, dans les deux espèces du pain et du vin. Str.7 : l’ordre de faire mémoire est rappelé, et str. 8la raison de la mort du Christ. Str 9. rappelle la confession de la foi, et rappelle ce que dit la Confession d’Augsbourg : « Sacramentum recipitur in fide – le sacrement est reçu dans la foi. » (dans cette strophe 9, les deux derniers vers sont en « nous », au lieu d’être en « moi ». Ils achèvent cette 2e partie. Je les ai transposés à la 1e personne, le hiatus entre les deux personnes étant sensible en français).
3. str. 10 à 13 : le Christ vient dans mon cœur : cette partie commence par l’allusion à la prière d’humble accès, dans la strophe 10, et, dans la str. 11, par le rappel de la porte ouverte, selon Apoc. 3/20. La strophe 12 cite le « toi en moi, moi en toi », tiré de Cant. des Cant. 2/16. On retrouvera cette allusion mystique dans la strophe 16. L’allusion à l’amour entre le Christ et le fidèle se poursuit dans la strophe 13, qui développe les fruits de cet amour.
4. str 14 à 17 : L’amour de Dieu et du Christ : Ces 4 strophes développent l’amour de Dieu (15) puis du Christ (15), amour qui se révèle dans le sacrement (16). La strophe 17 est une déclaration d’amour au Christ, et achève cette partie consacrée à l’amour.
5. str.18 à 21 : les fruits de la Cène, la fin de la vie : les strophes 18 et 19 reprennent les thèmes de la prière d’action de grâces : « Que cette communion au corps et au sang du Christ produise en nous des fruits de vérité, de patience dans l’affliction, de force dans la tentation, d’amour fraternel et de paix… » La strophe 20 rappelle à l’action pour Dieu et le prochain, et la 21 clôt le chant par une allusion aux noces éternelles de l’agneau.
Le plan liturgique : emploi du chant
On remarque que le plan du chant suit l’ordre de la Cène : pénitence et absolution, préface, avec le rappel de l’œuvre du Christ, institution, anamnèse, humble accès, communion, prière d’action de grâces.
On pourra donc employer ce chant par fragments, selon la partie de la Cène qu’on voudra accentuer. Soit avant la Cène, comme préparation : ici les parties 1 à 4. sont indiquées. Soit après la Cène : là, la 5e partie est adaptée.
Chant 9
CHRIST INVITE A LA CENE Wir sind zum Mahl geladen Mélodie : Wir sind zum Mahl geladen Von Gott will ich nicht lassen |
1. Christ invite à la Cène, Sa table est là, dressée, Comme avec ses disciples De pain et vin pressé. Il appelle un chacun, Sans lignes, sans frontières, A lui dans sa lumière Pour les sauver enfin. 2. Du Nord-Sud il invite Pauvres et riches, tous. Pour lui tous sont ses hôtes, Egaux les peuples tous. Qui vient est accueilli, Qui ne vient pas et reste Méprise par son geste L’amour de son Messie. 3. Que nous mangions ensemble Et séparés par rien, Car Christ tous nous rassemble Et réunit les siens, C’est que lui, le Sauveur, Nous donne à tous sa grâce Ici devant sa face Tel le corps du Seigneur. 4. Seigneur, le Christ nous monte Les lieux de son salut. Sa paix en nos cœurs entre Et ne les quitte plus. Et l’avenir est là Dans le pain de la table. Le vin qui est semblable Achève en nous la foi. | 1. Wir sind zum Mahl gerufen. Der Herr ruft uns zu Tisch Wie einstmals seine Freunde Zu Wein und Brot und Fisch. Er ruft uns Menschen alle, Er zieht die Grenzen nicht. Denn die im Dunklen leben, Holt er zu sich ins Licht. 2. Aus Süden und aus Norden lädt er sie, arm und reich. Für ihn sind alle Gäste, aus allen Völkern gleich. Wer kommt, der ist geladen. Wer nicht kommt, der bleibt fern, mißachtet durch sein Fehlen die Güte unsres Herrn. 3. Daß wir gemeinsam essen, heißt, daß uns nichts mehr trennt, daß einer sich zum andern und so zum Herrn bekennt. Sein Leben und sein Lieben ist der Gemeinschaft Kern; Gemeinschaft ist das Leben: Wir sind der Leib des Herrn. 4. Der Herr weist uns die Orte im neuen Leben an. Dort bricht durch uns der Friede, der allen gilt, sich Bahn. Die Zukunft steht uns offen bei Wein und Brot und Fisch. Der Herr, dem wir heut danken, deckt morgen auch den Tisch. |
Texte Wir sind zum Mahl gerufen Kurt Rommel 1967 in Shalom 1974 Burkhadthaus Verlag fr. : Yves Kéler 25.12.2015 Bischwiller Mélodie Wir sind zum Mahl gerufen Herbert Beuerle 1968 in Shalom 1974 Burkhadthaus Verlag Mélodie Von Gott will ich nicht lassen Lyon 1557, geistlich Erfurt 1563 pour le chant de Ludwig Helmbold de ce nom 1563 EKG 283, RA 448, EG 365 fr. : Il est pour le fidèle LP 354, LP 404 NCTC 281, ARC 640, ALL 48/01 |
Chant 10
CHRIST INVITE A SON REPAS
Herr, du lädst zu Feier an
Réécrit sur
Mélodie : Wollt ihr wissen, was mein Preis
1. Christ invite à son repas
Ceux que l’on n’attendait pas :
Aucun ne doit être absent
Ou regarder seulement
Au festin de sa grâce !
2. C’est ton véritable corps,
Qui a traversé la mort,
C’est ton véritable sang
Dans ce vin au goût puissant,
Christ, que tu nous partages !
3. Qui ne reconnaîtra pas
Qu’ainsi le Seigneur est là
Mange sa condamnation,
Mais toi, dans ta compassion,
Tu ne veux pas nous perdre.
4. Si tu te sens oppressé
Par le poids de tes péchés,
Des souffrances, des douleurs,
Des angoisses, de la peur,
Son amour les efface.
5. Avec nous tu te fais un
Par le pain et par le vin.
Tu nous mènes dans la foi
A la communion en toi,
A la paix souveraine.
6. Communion qui nous unit
En ton corps, en ton Esprit.
Ta présence au sacrement
Fait de nous un corps vivant,
Celui de ton Eglise.
7. C’est ta mort que nous prêchons,
Comme ta résurrection :
Christ, appelle tous les tiens
A la joie de ton festin,
A la Cène céleste !
Texte Herr, du lädst zur Feier ein
Johannes Juncker 1980*
dans Evangelisch-lutherisches Gesangbuch
Selbstständige Evangelisch-Lutherische Kirche
Deutschlands und anderer Länder SELK
Hubert & Co. Göttingen, 2. Auflage 1988, Nr 477
réécriture en français : Yves Kéler 14.5.2012
Mélodie: Wollt ihr wissen, was mein Preis ?
RA 507,
dans livre d’orgue du RA
* Johannes JUNKER, né en 1932 à Lomnitz (Rratisbonne), Missionnaire en Afrique du Sud, pasteur à Hagen (Westphalie), chargé d’affaires de l’Eglise Luthérienne Indépendante en Allemagne (SELK, Selbstständige Evangelisch- Lutherische Kirche), président de la Commission d’hymnologie (1978-1988), depuis 1984 directeur de la mission dans la SELK.
Le texte et la mélodie
Le texte de ce chant est composé en V 7.6f, 7.7, 7f, coupe rare, sur une mélodie relativement difficile. J’ai placé ma traduction sur une coupe plus facile et plus connue, celle de « Wollt ihr wissen, was mein Preis », de Johann Christoph Schwedler (1672-1730).
Le texte original comprend une reprise du mot « Freude – joie » à la fin de chaque strophe. Je n’ai pas maintenu cette répétition.
La mélodie de ce chant est de Johann Balthasar Reimann, 1747 (Sammlung alter und neuer Melodien). (Nach Zahn (Nr. 1861) ist die Wiederholung der letzten Zeile schon im Original, wie bei Ihme, aber nicht mit der rhythmisierten Form, die ihr Ihme gibt – d’après Zahn, N° 1861, la répétition de la dernière ligne est déjà dans l’original, comme chez Ihme, mais pas avec la forme rythmique que Ihme lui donne. ).(selon Marc Hug, Das Kolmarer Gesangbuch – Le Livre de Cantiques de Colmar)
Chant 11
CHRIST, ROMPS-NOUS LE PAIN ALL24/10
/ Brich uns, Herr, das Brot
Mélodie : Brich uns, Herr, das Brot
1. Christ, romps-nous le pain,
Comme aux deux disciples,
Quand sur le chemin
Notre peur redouble ;
Dans nos vies pénètre,
Fais-toi reconnaître,
Divin Maître.
2. Là où deux ou trois
En ton nom s’unissent
Au pied de la croix
De ton sacrifice,
Prends, Seigneur, ta place,
Règne, et que ta grâce
Les embrasse.
3. Notre indignité
Nous rend incapables
D’avoir mérité
Le pain de ta table.
Mais tu nous invites,
Ton offre est gratuite,
Sans limite.
4. Verbe créateur,
Vérité limpide,
Conduis notre cœur,
Jésus, notre guide,
Dans ton alliance,
Dans l’obéissance,
La souffrance.
5. Vrai homme et vrai Dieu,
Nous faisons mémoire
Du salut joyeux
Qui, par ta victoire,
Nous donne la vi-e :
La table servi-e
Nous convi-e.
6. L’eau changée en vin
Nous montra ta gloire.
Change-nous enfin,
Montre ta victoire
Sur nos cœurs de pierre,
Sur nos âmes fières,
Solitaires.
7. Alpha, Oméga,
Début, Fin du monde,
Source de la foi,
Vigne en fruits féconde,
Jésus, sanctifi-e,
Jésus, glorigi-e
Notre vi-e.
8. Fils du Dieu vivant,
Né du cœur du Père
Avant tous les temps,
Ouvre à ton mystère
Les cœurs des fidèles
Pour la vie nouvelle,
Eternelle.
Texte Brich uns, Herr, das Brot
Rudolf Alexander Schröder 1878-1962
RA 289
fr. : Yves Kéler 1989
ABD 537, ALL 24/10
Mélodie Brich uns, Herr, das Brot
Christian Lahusen 1948
RA 289, ABD 537
fr. : Christ, romps-nous le pain
ALL 24/10
Chant 12
CINQ FOIS BLESSE, CHRIST M’A VERSE
Fünf Brünnlein sind, Daraus mir rinnt
Mélodie : Ach Gott und Herr
O Roi des cieux, qui glorieux
1. Cinq fois blessé, Christ m’a versé
La paix, la joie, la vi-e,
Consolation, Bénédiction :
Sa grâce est infini-e !
2. Ô puits sacré, Ô Christ percé !
Le sang de tes blessures
Vient apaiser, Vient effacer
Toutes mes meurtrissures.
3. Agneau de Dieu, Source de feu,
Que ton amour m’enflamme !
Allume en moi, Ton feu de joie :
Qu’il purifie mon âme !
4. Seigneur Jésus, Si j’ai vécu
Près de ta croix ma vi-e,
Mourant en paix , Je te dirai :
«Ton œuvre est accompli-e ! »
Texte : Fünf Brünnlein sind
Breslau 1644
RA 67
frs: Yves Kéler 1985
Mélodie : Ach Gott und Herr
Leipzig 1625, Thorn 1638
RA 393, EG 233
fr. : O Roi des cieux, qui glorieux
LP 150
Seigneur Jésus, qui es venu
NCTC 213, ARC 490, ALL 34/30
3. CHANTS D’ACTION DE GRÂCES APRES LA COMMUNION
13. Le Cantique de Siméon
OUI, MAINTENANT, SEIGNEUR
Nunc dimittis
Cantique de Siméon Luc 2
Mélodie : Laisse-moi désormais
1. Oui, maintenant, Seigneur,
Ton humble serviteur,
Comblé par tes paroles,
Peut s’en aller en paix :
Il a vu désormais
Celui qui nous console.
2. En cet enfant j’ai vu
Ton merveilleux salut,
Né d’Israë89l, ta gloire,
Pour rassembler les tiens,
Et pour changer l’histoire.
Texte : Laisse-moi désormais.
Valentin Conrat 1677,
d’après Marot Clément 1543
Or laisse, Créateur
Loys Bourgeois 1551
Révision : Yves Kéler 1985
LP 89
ARC178, ALL 14/05
Mélodie Laisse-moi, désormais (Nunc dimittis)
Valentin Conrart 1677,
Or laisse, Créateur (Marot 1562)
LP 89,NCTC 156, ARC 178
Seigneur, tu me permets
ARC 178, ALL 14/05
14. GLOIRE ET LOUANGE AU DIEU SECOURABLE to
Gott sei gelobet und gebenedeiet
Martin Luther
ou
GLOIRE ET LOUANGE AU CHRIST ADMIRABLE
Richard Paquier
1. Gloire et louange Au Dieu secourable
Qui veut lui-même à sa table
Nourrir nos âmes De sa chair meurtrie,
De son sang qui purifie.
Kyrieleison
O Christ, par le divin mystère
De ce sacrement salutaire,
Par ton corps, Par ton sang,
Aide-nous dans nos tourments.
Kyrieleison.
2. Ton corps, ô Maître, A la mort se livre
Pour qu’en toi nous puissions vivre.
Bonté profonde Que rien ne surpasse,
Souvenir que rien n’efface !
Kyrieleison.
Seigneur, ton amour est immense :
Ton sang expi-a notre offense.
Dieu nous donne En ton nom,
Son salut et son pardon.
Kyrieleison.
3. Dieu nous conduise Et qu’il nous bénisse
Aux sentiers de la justice.
Qu’en sa présence Nous vivions en frères
En marchant à sa lumière.
Kyrieleison.
Ton Esprit, Seigneur, nous console,
Qu’il maintienne, par ta Parole,
Tout ton peuple à jamais
Dans l’unité, dans la paix.
Kyrieleison.
Texte : Gott sei gelobet und gebenedeiet
1ère str: Medingen, vers 1350
2e + 3e str: Martin Luther 1524
RA 292, EG 214
fr. : Richard Paquier , 1961
Office divin de chaque jour, Taizé
RAf 30
Mélodie : Gott sei gelobet und gebenedeiet
Mayence vers 1390, Wittenberg 1524
RA 292, EG 214
fr. : RAf 30
Voir sur ce site, rubrique » Etudes » :
» Les chants de Martin Luther «
Le texte
a. le texte de Luther
b. la traduction de Paquier
Paquier a bien rendu ce texte difficile à traduire, en particulier à cause de la superposition du texte et de la musique, elle-même difficile. Il a respecté la théologie nicéenne et sacramentelle de Luther, ainsi que le climat mystique du chant.
J’ai corrigé deux points :
1° : pour la compréhension du texte.
L’ensemble du chant est une action de grâces après la Sainte Cène, adressée au Christ. Or à la première strophe, Luther dit bien : » Dieu soit loué et béni « , mais en il vise le Christ, qu’on appelle classiquement en allemand : » Herr Gott « , c’est-à-dire : » Seigneur Dieu « , en référence au Symbole de Nicée : Christ Seigneur et vrai Dieu. C’est évidemment le Christ qui nous donne sa chair à manger et son sang à boire, pas Dieu le Père. Luther emploie d’ailleurs l’expression » Herr Gott » au 4e vers, ce qui élimine tout doute.
La difficulté est qu’en français cette expression n’existe pas, sauf dans le dicton populaire : » Donner le bon Dieu sans confession « , le bon Dieu étant le Christ dans l’hostie. Paquier a vu le problème et l’a résolu en écrivant » Gloire et louange louange » au » Dieu secourable « , et » à » Dieu : » le » Dieu secourable, c’est Jésus. Mais la moyenne des gens pense évidemment qu’il s’agit de Dieu le Père. Or au début de la deuxième partie de la strophe, Luther parle de » Herr « , en pensant toujours au Christ. Alors qu’en français, le mot » Seigneur » fait penser à Dieu le Père, duquel on pense qu’on a parlé précédemment.
Pour clarifier le texte, on peut résoudre la difficulté de deux façons :
a. on peut dire : » O Christ » au début de la deuxième partie. Ainsi, le texte est bien ramené au Christ, qui restera l’objet de toute la suite du chant.
b. on peut remplacer tout de suite » Dieu secourable » par » Christ admirable «
Je ne trancherai pas pour le premier vers, qui est l’incipit de Paquier, laissant l’utilisateur libre de changer le texte en utilisant la variante proposée. En revanche, au début de la première partie, je dirais clairement : « O Christ « , pour lever tout doute.
2° : pour la bonne chute des accents :
Ce texte est difficile à mettre sur la mélodie. A la troisième strophe, en inversant » Seigneur, ton Esprit » et en disant » Ton Esprit, Seigneur « , on tombe juste : les accents sont sur la 1ère, la 3ème et sur la 5ème syllabe : il faut accentuer : Ton, -prit, et -gneur, et non pas :sei- .
15. A CELUI QUI NOUS A SAUVES tt
« CANTIQUE VI
POUR LE JOUR DE PÂQUES »
Sur le Chant du Ps. LXVIII (Ps 68)
« Que Dieu se montre seulement »
A celui qui nous a sauvés,
Et dont le sang nous a lavés,
L’honneur et la puissance !
D’esclaves Christ nous a faits rois :
Acceptons ses nouvelles lois,
Rendons obéissance !
Célébrons tous sa charité,
Proclamons sa fidélité,
Disons avec les anges :
« Digne est l’Agneau de recevoir
« Magnificence, honneur, pouvoir,
« Gloire, hommage et louange. »
( Amen.)
( sur la dernière note)
Texte : Bénédict Pictet 1705.
Révision : Yves Kéler 1980
Mélodie : Ps 68 Que Dieu se montre seulement,
Genève 1551
LP 29, RA f 21, NCTC68, ARC 68
alld « Es sind doch selig alle, die »
Matthias Greiter, 1525
RA 191, EG 582
16. JE TE BENIS, JESUS ! MA VIE EST PLEINE to
Adoro te devote, latens Deitas,
St Thomas d’Aquin
Mélodie : Dieu tout-puissant, ô Seigneur adorable Ps 8
= Mon coeur rempli des biens que Dieu m’envoie
1. Je te bénis, Jésus ! Ma vie est pleine
De tant de dons qui viennent de ta Cène.
Mon cœur t’attend et se soumet entier,
Il s’ouvre à toi : viens-y pour l’habiter !
2. Lorsque j’entends prononcer tes paroles,
J’apprends que par ces dons tu me consoles :
Je vois ton corps, qui s’offre dans ce pain,
Je vois ton sang, figuré dans ce vin.
3. Sur la croix ta divinité s’efface,
Ici ton humanité n’a pas place.
Tu viens à moi, Jésus, crucifié,
Je te reçois en Christ ressuscité.
4. Je n’ai pas vu la plaie de ta poitrine,
Comme Thomas, ni les trous des épines,
Mais je te dis : » Mon Dieu et mon Seigneur,
Accrois l’espoir et la foi dans mon cœur ! «
5. Jésus, que ta mort reste en ma mémoire,
Par le pain rompu, par ton sang à boire.
Donne à mon âme en paix le grand bonheur
De t’accueillir, pour vivre en toi, Seigneur.
6. Saint Pélican, qui offres par tendresse
Aux tiens ton sang et qui n’a pas de cesse
Qu’ils soient nourris du don ta bonté,
A ton autel pardonne mon péché !
7. Ici, je te vois comme à travers un voile :
Laisse-moi voir, à ta table royale,
Dans ton Royaume, ta face au grand jour
Et là contempler ta gloire à toujours. Amen.
(sur deux notes finales)
Texte : Adoro te devote, latens Deitas
St Thomas d’Aquin (1225 Aquino, près de Naples, –
1274 Fossa Nova, Italie)
Sources latines et
chants eucharistiques catholiques romains
frs : Yves Kéler, 13.3.2006
Mélodie : Dieu tout puissant , ô Seigneur adorable
Ps 8 Loys Bourgeois 1542
LP 5/Ps8, NCTC 8, ARC 8, ALL 8
RA alld 255, EG 271
= Mon cœur rempli des biens que Dieu m’envoie
Magnificat, de Bénédict Pictet 1705
LP 88, RA f 17 rouge
J’exalte Dieu et chante d’allégresses
NCTC 154, ARC 171, ALL 14/01
Commentaire commun à tous les chants de St Thomas d’Aquin
Saint Thomas d’Aquin et ses chants
St Tomas d’Aquin, 1225-1275, est un des plus grands théologiens de la chrétienté. Disciple d’Albert le grand, qui était un génie universel, Thomas devint un des grands professeurs de la Sorbonne de Paris. Il a écrit de nombreux livres, dont le plus connu est la Somme Théologique.
En tant que dominicain, de l’Ordre des Prêcheurs né de la lutte contre les Albigeois, il fut aussi engagé dans la vie de l’Eglise et dans la piété de son temps. Cela l’a amené à composer des chants. En particulier pour la messe, qui sont devenus des classiques de la liturgie catholique romaine.
Parmi ceux-ci, il faut citer :
1. Adoro te, latens Deitas
Je t’adore, Déité (= nature divine) cachée
2. Factus cibus viatorum
Devenu la nourriture des pèlerins
3. Lauda Sion, Redemptorem
Loue, Sion, le Redempteur
4. Pange, lingua, gloriosi corporis mysterium
Chante, ô langue, le mystère du corps glorieux
5. Supernum Verbum prodiens a Patre
Verbe d’en haut venu du Père
6. Tantum ergo sacramentum
Si grand est le sacrement
associé au Pange, lingua
Sont traduits sur mon site www.chants-protestants.com , sous le nom suivant :
1. Adoro te :
Je te bénis, Jésus ! Ma vie est pleine
2. Pange, lingua
Ma langue, chante Jésus-Christ str 1-4
6. Tantum sacramentum
Si grand donc est ce sacrement str 5+6 du précédent
5. Supernum Verbum
Verbe éternel venu des cieux, dans ABD 539
Ce dernier chant a été traduit en allemand par Rudolf Alexander Schroeder, en 1932-34, sous le nom de » Das Wort geht von dem Vater aus « , RA 291, EG 223.
17. GARDE EN MEMOIRE JESUS-CHRIST
Halt im Gedächtnis Jesum Christ
Pierre Lutz
Mélodie : Es ist gewisslich an der Zeit
Devant ta crèche tu me vois
1. Garde en mémoire Jésus-Christ,
Le Fils, qui sur la terre
Du divin trône descendit,
Pour devenir ton frère.
Sachons bien que c’est par amour
Qu’il a pris notre chair un jour :
Louons-le pour sa grâce.
2. Garde en mémoire Jésus-Christ,
Qui connut la souffrance,
Et, sur la croix, comme un proscrit,
Mourut pour notre offense.
En triomphant là de la mort
Il nous délivre d’un tel sort :
Louons-le pour sa grâce.
3. Garde en mémoire Jésus-Christ,
Qui, très tôt ce dimanche,
Du tombeau vaincu resurgit
Dans une robe blanche,
Pour partager à tout jamais
Avec nous sa vie et sa paix :
Louons-le pour sa grâce.
4. Garde en mémoire Jésus-Christ,
Remontant vers le Père,
Pour envoyer son Saint-Esprit
De force et de lumière ;
Et préparer à tout croyant
Dans son royaume un logement :
Louons-le pour sa grâce.
5. Garde en mémoire Jésus-Christ
Revenant comme juge,
Mais aussi de tout cœur contrit,
Comme le seul refuge.
Si tu veux subsister alors,
Deviens un membre de son Corps,
Racheté par sa grâce.
6. Unis-nous tous, Jésus, à toi,
Par une foi sincère,
N’oubliant jamais, divin Roi,
Ton œuvre salutaire,
Pour y puiser mon réconfort,
Dans la détresse et dans la mort,
Avant de te rejoindre.
Texte: Halt im Gedächtnis Jesum Christ
Cyriakus Günther, avant 1704 ( 1650-1704)
RA 293, EG 405
fr. : Pierre Lutz 1975 (*1926)
Mélodie : Es ist gewisslich an der Zeit
15e S., Wittenberg 1529,1533
(Martin Luther 1529 ?)
RA 293, EG 405
fr. : Devant ta crèche tu me vois
LP 100, NCTC 175, ARC 370
Le texte :
Ce chant a une strophe finale fixe, alors que les strophes 1 à 5 sont mobiles et se chantent selon le temps liturgique concerné :
1. Avent-Noël
2. Carême-Passion
3. Pâques
4. Ascension-Pentecôte
5. Trinité-Fin des temps.
De fait, le plan des strophes suit Philippiens 2 : le Christ s’abaisse, jusqu’à la mort expiatoire de la croix, puis remonte vers Dieu et devient le Seigneur tout-Puissant. La 5e strophe vise expressément le jugement du Christ et sa miséricorde. La 6e strophe fait le rappel et ouvre sur l’éternité.
Le chant peut s’employer de diverses manières :
– avant la Cène : on chante deux strophes :
la mobile et la fixe, selon le temps
– avant la Cène : on considère la 1ère strophe comme fixe
et introduisant aux suivantes. On chantera alors trois
strophes : 1ère, une mobile selon le temps, la dernière.
– avant et après la Cène : on chante deux strophes avant la Cène :
la première et une selon le temps. Après la Cène, au
moment de l’action de grâces, on chante la dernière.
Celle-ci peut aussi faire office de chant de sortie,
si on n’a pas le temps de chanter à la fois pour l’action
de grâces et pour la sortie.
– la dernière strophe peut s’employer seule, après l’action de
grâces, ou comme chant de sortie, alors qu’on aura
chanté un autre cantique pour l’entrée de la Sainte Cène.
La mélodie :
» Es ist gewisslich an der Zeit » est la mélodie du « Dies irae » luthérien. Le texte original est anonyme, de 1565, et fut repris par Batholomäus Ringwaldt, en 1586. La mélodie est de Wittenberg 1529. EG 149 l’attribue à Luther 1529. Elle a joué un grand rôle dans la piété, car elle a gardé la thématique eschatologique du Dies irae, mais le côté sombre du chant est fortement atténué. La deuxième partie de la mélodie est sombre, et plonge au ré, la note la plus basse, mais la première est joyeuse et monte jusqu’au mi, ce qui mélange les traits lumineux et les traits obscurs. L’accent est mis à la fois sur le Christ Juge et sur la miséricorde.
Cette mélodie donne au chant de Ste Cène un caractère eschatologique qui s’associe bien avec le mouvement de Philippiens 2 : le Christ s’abaisse, jusqu’à la mort expiatoire de la croix, puis remonte vers Dieu et devient le Seigneur tout-Puissant. Il faut à la fois craindre le Juge et s’en remettre à sa bonté. La Cène me permet de me remémorer l’œuvre de ce Christ, qui mourut pour m’épargner la condamnation.
CANTIQUE DE SIMEON
1er Dim après NOËL
ENTERREMENT
18. JE PARS EN PAIX, JE VAIS A DIEU
( Mit Fried und Freud fahr ich dahin )
Luc 2 / 25-32
Martin Luther
Mélodie : Mit Fried und Freud ich fahr dahin
1. Je pars en paix, je vais à Dieu,
Car sa Parole
S’est révélée devant mes yeux
Et dévoile
Ce que Dieu m’avait promis :
« Bientôt mon Christ arrive ! »
2. Je vais en paix, par Jésus-Christ,
Ton Fils Unique,
Que tu m’as laissé voir ici,
Pacifique,
Mon recours face à la mort,
Ma vie, mon espérance.
3. Aux hommes tu l’as présenté,
Il est la grâce !
Dans ton Royaume il fait entrer
Ceux qui passent
Par la porte des brebis,
Que ta main tient ouverte.
4. Il est lumière, il est salut,
Pour tous les peuples,
Pour ceux qui ne l’ont pas connu,
Pour les humbles,
Lui, la gloire d’Israël,
Sa perle et sa couronne.
Texte : Mit Fried und Freud ich fahr dahin
Martin Luther 1524
RA 45, EG 519
frs: Yves Kéler, 26.01.2006
Mélodie: Mit Fried und Freud ich fahr dahin
Martin Luther 1524
RA 45, EG 519
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