2006. 05 : dim JUDICA, 4e dans le Carême

L’agneau de Dieu

Dimanche 2 avril 2006

Nombres 21/4-9


(Série de Prédication IV (Predigtreihe IV) : nouvelles  épîtres )

Cet épisode de l’histoire d’Israël dans sa longue marche vers sa patrie, le pays de Canaan, est vieux d’à peu près 3200 ans et se situe immédiatement après la sortie d’Egypte. On pourrait cependant se demander si ces vieilles histoires ont pour nous qui vivons dans un monde bien différent quelque importance ! Et pourtant il est fort intéressant, surprenant même de comparer cet épisode de la vie d’Israël et le nôtre, pour nous qui sommes aussi un peuple en marche et qui pourtant vivons dans un monde entièrement différent.

Les Israélites viennent d’être délivrés des mains du Pharaon, le tyran qui régnait en Egypte. Ils ont été quasi miraculeusement sauvés des flots de la mer. Maintenant ils sont en route pleins d’espérance et de joie vers ce pays qu’avaient un jour quitté leurs ancêtres, Jacob, Joseph et ses frères.

Mais la route est longue et le chemin semé d’embûches ! Au lieu de partir vers le nord ils sont obligés de prendre la direction du sud. Une peuplade ennemie leur a barré le passage. Et déjà l’enthousiasme faiblit. Dieu les aurait-il oubliés ? Le doute commence à les ronger.

Nous aussi, nous avons entendu le message du Dieu d’amour qui nous sauve et qui nous guide. Nous avons connu peut-être des moments de grande ferveur spirituelle. Mais notre foi a faibli, le doute nous a envahis. Où dans notre vie ce Dieu d’amour est-il vraiment à l’œuvre ? Comme pour Israël les cantiques de louange et d’actions de grâce se font de plus en plus rares. Car pour nous aussi la route n’est pas toujours facile, les déceptions fort nombreuses. Les problèmes que la vie nous pose nous paraissent de plus en plus insurmontables. Dieu nous aurait-il aussi oubliés ? Une certaine morosité pour ne pas dire incrédulité risque de nous noyer sous sa chape.

« Le peuple perdit courage et se mit à critiquer Dieu » (v4) et il dit : Pourquoi ? La voilà, la vieille question qui est si souvent posée dans la mesure où l’on croit en un Dieu tout puissant. Pourquoi Dieu ne change-t-il pas tous nos problèmes. Nous perdons courage et nous baissons les bras face à l’indifférence générale qui nous environne et là aussi nous ressemblons à cet Israël qui a perdu tout entrain et qui fait des reproches à son Dieu.

Pourquoi nous a-t-on fait partir dans le désert ? Nous étions pourtant bien en Egypte ?

Ici nous n’avons presque rien à manger alors qu’autrefois nous ne manquions de rien. Là aussi notre société de consommation ressemble fort à Israël, on veut bien profiter de la vie et surtout bien manger. Trop souvent notre ventre est devenu notre Dieu. (Phil.3, 19) Le mécontentement est grand. Les reproches et les critiques fort nombreuses.

Mais Dieu alors intervient. Il ne laisse pas faire !

Israël a établi son camp dans une oasis et se fait assaillir par des serpents très venimeux. Ceux qui se font mordre meurent, et ils sont nombreux. Serait-ce là la punition de Dieu ? Serait-ce un rappel à l’ordre ? En tous cas la misère est grande ! La panique et la peur s’installent. Ils reconnaissent leurs fautes et implorent l’aide de Dieu et de Moïse. Mais la joie aussi est du côté de ceux qui sont sauvés en se confiant en Dieu et en regardant vers le signe qui leur est donné.

Et voici que nous trouvons dans ce texte de l’ancien testament le message de l’Evangile, le message de la bonne nouvelle de l’amour de Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés (1 Tim. 2,4). Jésus lui-même a alors appliqué cet évènement du désert à sa propre personne lorsqu’il a dit à Nicodème Jean 3, 14 : Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’Homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.

La croix où Jésus meur, victime de la méchanceté et de l’incrédulité des hommes,  devient ainsi le chemin du pardon pour tous ceux qui y regardent pour être réconciliés avec Dieu, libérés du péché et de la mort. La reconnaissance de nos fautes et le pardon que le Seigneur nous accorde sont les premiers pas vers une foi renouvelée et vivante.

Mais la croix est aussi signe de la victoire pour tous ceux qui regardent vers le Seigneur ressuscité,  partagent avec lui sa victoire et se mettent en route vers la patrie comme ceux qui en Israël ont cru et regardé vers le Seigneur. La croix est donc à la fois objet de notre repentance et sujet de notre joie et de notre espérance. Et comme Israël, nous continuons notre route en regardant vers le Seigneur.

L’histoire nous raconte que l’empereur Constantin le Grand (environ en 312 ap. J.-C.) eut une vision dans une bataille décisive contre son ennemi le plus dangereux : il vit une croix, et sur cette croix était marquée : In hoc signo vinces « Par ce signe tu vaincras. » Il remporta la victoire, il se convertit, devint chrétien et cette occasion marqua le début de la christianisation d’une grande partie de l’occident. AMEN

        Christophe BIRMELE, pasteur

Lectures :

Epître aux Hébreux  5, 7-9        Evangile de Marc 10, 35-45

Cantiques :  
 

  ARC    403, 1-3    Vers toi j’élève mon âme
            448, 1-3    Rédempteur adorable
            449, 1-4    O Jésus ta croix domine

  NCTC  188        Tu vins Jésus pour partager
            202, 1-4    O Jésus ta croix domine