2010 . 04 : JUBILATE, 3e Dim. après Pâques

Dimanche 25 avril 2010

La nouvelle création

I  Jean 5,1-4
   

(Série de Prédication II (Predigtreihe II) : Anciennes épîtres )

     Frères et soeurs en Jésus-Christ,
Grâce aux satellites et à un petit appareil appelé GPS, nous pouvons à chaque instant savoir exactement où nous nous trouvons et nous orienter dans ce monde-ci. Existe-t-il un GPS pour les croyants ? Savons-nous faire le point en tant que chrétien, le point quant à notre vie, le point quant à notre foi ? Savons-nous exactement dans quel camp nous sommes et quelles sont les évidences, les certitudes qui orientent notre vie ?

     Faire le point est en effet fort nécessaire pour ceux qui se réclament de Jésus-Christ. Nous vivons au sein d’un peuple et sommes également les enfants de notre temps. Or le peuple dont nous faisons partie a peu de contacts avec le GPS céleste et s’oriente de façon fort différente. En fait, ce n’est pas le peuple qui s’oriente, il est orienté, il se laisse montrer le chemin, il lui arrive même d’être manipulé. Le peuple qui nous entoure veut vivre de façon commode et accepte volontiers d’être conduit, guidé, voir égaré et trompé.

     Nous ne sommes pas entourés de sociétés commerciales innocentes ; les entreprises qui tirent les ficelles du marché pensent d’abord à leur profit. Rares sont celles qui ne se réfugient pas derrière un brouillard de mensonges et d’affirmations alléchantes mais fallacieuses. Le peuple, lui, est plutôt bon enfant et s’en laisse conter, s’en laisse imposer, surtout tant qu’il peut jouir d’un certain confort, si on lui laisse ses jeux, sa télé et son repos.

     Servons-nous du vocabulaire de Jean : à ses yeux, le danger pour nous, chrétiens, c’est de faire partie du monde, de penser sans plus et automatiquement que nous appartenons à ce monde-ci, alors que, par la baptême et la foi, nous appartenons au monde de Dieu. Or le monde dans lequel nous baignons fait tout pour nous enfermer dans sa nébuleuse, pour restreindre notre horizon, pour que nous marchions à vue dans un brouillard épais et savamment entretenu. Nous souhaits et nos projets, nous devons les partager avec les gens de ce monde. Pour être heureux, nous fait-on comprendre, il faut être en phase avec ce monde. Ce monde-ci détermine ce qui est juste et beau, ce qui est permis et qui est à la mode.

     Ce monde-ci, qui se veut indépendant de Dieu et a inventé le Père Noël, ce monde-ci désire qu’on s’adapte aveuglement et qu’on accepte en plein ses façons de voir, de jouer et de vivre. Si nous nous laissons faire et manipuler, nous perdons le contact avec le monde de Dieu ; nous oublions que Jésus a mené un lourd combat pour nous extraire de ce carcan mortel ; nous faisons comme si la résurrection et la bénédiction, le baptême et la foi ne nous avaient pas permis de prendre pied sur l’autre rive.

     C’est pourquoi il s’agit pour nous de profiter des dimanches et des cultes, de la communauté et de la Bible pour que nos yeux s’ouvrent et voient clair, pour distinguer les réalités dernières, pour permettre à notre volonté de prendre une décision courageuse et correcte.  Non,  il n’est pas vrai que ce monde-ci est gagnant, non, il n’est pas vrai qu’il faut se laisser emporter facile et séduisant. C’est une erreur fatale que de croire que nous sommes nés pour appartenir définitivement à ce monde-ci, qui fixerait pour nous les règles du jeu et de la vie ! Il n’est pas vrai que ce monde-ci est vainqueur et qu’il n’y en a pas d’autre !

     Alors laissons Jean nous réveiller, laissons le Saint-Esprit nous travailler, laissons la Bible être notre GPS et l’Eglise nous témoigner du fait que « tous ceux qui croient que Jésus est le Christ sont enfants de Dieu. »

     Sortons du brouillard, tâchons d’y voir clair : C’est Dieu qui règne sur nous, c’est le Christ qui dira le dernier mot !  Nous sommes citoyens du Règne de Dieu, sommes en route vers la grande Rencontre et vers notre accomplissement. Nous n’appartenons pas à ce monde-ci, nous ne sommes pas des vers de terre, mais des enfants de Dieu !  Jésus a combattu pour nous sur la croix et Dieu l’a désigné comme vainqueur à Pâques. Appartenir à Jésus, faire partie de son Eglise, c’est être vainqueur avec lui, c’est voir le soleil au-dessus des nuages, c’est pouvoir nous réjouir et chanter même si nous avons encore froid aux pieds.

     Nous n’aurons de paix et d’avenir que si nous optons pour le vainqueur. Or dans la bataille d’arrière-garde que ce monde prétend gagner et dont nous parle l’Apocalypse, il est dit que les rois, représentants de « la bête », » combattront contre l’agneau, et l’agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois ; les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui vaincront aussi » ( 17, 14).  Ce élus, ces appelés, c’est bien nous, les baptisés et les croyants. C’est bien de nous que parle le Seigneur lorsqu’il dit : « celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône » ( 3, 21).

     Voilà qui nous libère de tout défaitisme et de tout pessimisme. Voilà ce qui nous permet de chanter le Psaume que Jésus a entonné avec ses disciples au soir du Jeudi Saint : » Des cris de triomphe et de joie s’élèvent des tentes…Le Seigneur a fait un exploit ! Il nous a donné la victoire « ! (Ps. 118, 15, trad. Bible, Parole de Dieu, 2000)

     Cette joie victorieuse n’est pas seulement au cœur du dimanche Jubilate ; elle est au centre de la Bible entière, de la Bonne Nouvelle qui annonce : Dieu est vainqueur, le Seigneur nous permet de respirer et de vivre, d’espérer et de nous réjouir. Adieu ténèbres et brouillards ! Même si le monde s’enfle d’orgueil, même s’il redouble d’effronterie et de mépris, nous ne sommes pas dupes : son temps est compté. Les épreuves ne sont pas des preuves  et dérision n’est pas raison. Notre maître est vivant, il est « celui qui ouvre et personne ne fermera » (Apoc.3,8), il est celui qui pardonne et personne n’accusera. Il est celui qui nous a saisis par la main et personne ne pourra nous séparer de lui. (Jean 10,28 )

     Ce qui importe en ce jour où, comme chaque dimanche, nous faisons mémoire de la résurrection du Seigneur, c’est que  nous ne nous mettions pas en avant ; il ne s’agit pas, sous prétexte de témoignage, de faire étalage de nos efforts, de nos combats et de nos succès. Une seule chose est nécessaire et joyeuse à souhait : diriger le projecteur sur le combat du Seigneur et sur sa victoire. Rappelons sans faiblir ce que le monde s’évertue à faire passer sous silence : grâce à Jésus-Christ une ère nouvelle a commencé, le monde nouveau est en chantier et le ciel est ouvert. Parlons un peu plus de Dieu et un peu moins des hommes, transmettons l’appel du Maître et un peu moins notre sagesse ! Insistons sur le fait que le Seigneur nous a adoptés, que nous sommes ses enfants et qu’il nous attend dans son Royaume de paix et de joie. Célébrons ensemble ce Dieu qui s’est engagé à fond pour nous et répétons avec le psalmiste : » l’Eternel a fait pour nous de grandes choses ; nous sommes dans la joie. » (Ps. 126, 3 )

Paul  FRANTZ

¼ – Service des Lecteurs – SL – 18 – 25.04.2010 – Paul FRANTZ

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).