2010 . 06 : ASCENSION, Jeudi

Dimanche 13 mai 2010

Actes1,3﷓4(5﷓7)8﷓11

(Série de Prédication II (Predigtreihe II) : Anciennes épîtres )

Soeurs et frères en Jésus﷓Christ,

Les aînés d’entre nous se souviennent sans aucun doute du lancement des premiers satellites spaciaux russes, à l’automne 1957, Spoutnik I et Spoutnik II, ce dernier emportant à son bord la désormais célèbre chienne Laika. Ces exploits techniques qui firent la une des journaux partout dans le monde, permirent à l’Union Sovietique de prendre une avance de quelques mois sur son rival américain, en attendant le lancement de la fusée Jupiter et la mise sur orbite des satellites Explorer.

Non content de se féliciter de l’indiscutable réussite de ses savants et techniciens et de célébrer le triomphe du socialisme, le régime soviétique profita goulûment de l’occasion pour souligner le bien﷓fondé des thèses athées: les spoutniks venaient d’apporter la preuve irréfutable du vide céleste et, en corollaire, celle de l’inexistence de Dieu. Ainsi le premier vol spatial d’un homme autour de la terre, effectué le 12 avril 1961 par le commandant bun Gagarine, fut présenté comme la véritable Ascension, par opposition à celle de Jésus. Et, suprême pointe d’ironie, son retour sur le plancher des vaches devait rappeler à tout le monde, s’il en était besoin, que le paradis n’est pas à chercher au ciel, mais bien sur la « Terre des Hommes. »

Tout cela peut nous faire sourire, à moins que nous ne soyons en clins à nous apitoyer plutôt sur le primitivisme d’une telle idéologie anti﷓chrétienne. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’en propageant des affirmations aussi stupides, les militants athées nous ont rendu de précieux services. Car, non seulement ils ont fourni à d’innombrables prédicateurs une bonne entrée en matière pour leur sermon du jour de l’Ascension, mais ils ont poussé les chrétiens à se détacher des clichés simplistes et à approfondir leur réflexion sur la signification des récits bibliques de l’Ascension du Christ, ainsi que de l’affirmation du Symbole des Apôtres: « Il est monté au ciel, il siège à la droite de Dieu, le Père tout﷓puissant, et il viendra de là pour, juger les vivants et les morts. »

Il n’a pas fallu attendre les risibles élucubrations des idéologues soviétiques et des mécréants de tout poil pour amener les chrétiens à se poser des questions au sujet de l’Ascension de leur Seigneur.
 
La théologie n’a certes pas pour tache de rendre acceptable à tout prix ‘ pour l’homme du XXIe siècle, le message de la fête que l’Eglise célèbre aujourd’hui. Mais si elle se veut au service de l’Evangile, elle ne peut se permettre d’esquiver les interrogations de l’homme moderne, dont la conception de l’univers a considérablement évolué grâce au développement des connaissances scientifiques et de leur vulgarisation.

Il est bien sr inutile, de nos jours, de souligner que le ciel où, selon le témoignage du Nouveau Testament, Jésus a été élevé, n’a rien à voir avec la voi2te céleste, autrement dit avec l’espace dans lequel évoluent aussi bien les astres que nos fusées et satellites de plus en plus nombreux à encombrer le ciel. Il faudrait être bien naïf pour localiser le trône de Dieu en un point quelconque de cet univers spatial. Et pourtant c’est cette représentation des choses que les adeptes d’un certain laïcisme antireligieux ne cessent d’attribuer au message biblique et à la doctrine des Eglises dont, apparemment, ils ne connaissent que des caricatures. Certes, les auteurs bibliques ont connu et largement partagé le « Weltbild » de l’antiquité, selon lequel le monde était constitue de trois étages: le séjour des morts en bas, la terre des vivants au milieu, et enfin le ciel, sphère du divin. Mais les apôtres étaient loin de situer la « résidence de Dieu » ou le trône du Christ quelque part entre les nuages et les étoiles. Et si on leur avait dit qu’au XXe siècle des cosmonautes chercheraient vainement le domicile divin parmi les planètes et en concluraient que Dieu n’existe pas, ils seraient restés perplexes face à tant d’imbécillité.

Le ciel dont parlent notre texte et nos Confessions de foi chrétiennes n’est pas un espace extra ou supraterrestre, mais une image servant à désigner une réalité qui nous dépasse et qu’on ne saurait décrire en paroles, à savoir l’univers invisible des forces mystérieuses qui sont à l’oeuvre dans l’histoire et dans la vie des hommes. Autrement dit: le monde de Dieu. Et si Jésus a été soustrait ou dérobé aux yeux des apôtres par »url nuage », cela signifie qu’il est rentré dans la clarté mystérieuse et invisible de la gloire et de la majesté divines: encore une image qui sert d’analogie, on pourrait dire aussi de parabole, pour exprimer une réalité étrangère à ce monde où nous vivons.

Le terme le plus approprié pour parler de l’Ascension de Jésus﷓Christ serait peut﷓être celui de ‘transfiguration ». C’est ce qu’a bien compris le créateur du Retable d’Issenheim, visible à Colmar, le peintre Matthias Gruenewald, en représentant le Ressuscité se fondant quasiment dans une lumière irréelle, tout en s’élevant au﷓dessus du tombeau et des sombres et pesantes réalités terrestres. Et lorsqu’avec la chrétienté universelle nous confessons que Jésus Christ est assis (ou siège) à la droite de Dieu, le Père tout﷓puissant, loin de localiser le « siège » du Fils de Dieu, nous proclamons par là ~X en langage imagé, que le Père a donné au Christ crucifié e ressuscité « tout pouvoir dans le ciel et sur la terre »(Matth.28,18) et que toute révérence lui est die, dans tous les siècles et pour 1’4ternité.
 

C’est cela, chers amis, ce qui constitue le message de l’Ascension du Christ, message absolument capital pour notre foi et notre vie de chrétiens. En entrant dans sa gloire, Jésus n’a pas abandonné les siens, bien au contraire. 13. est certes caché à nos pauvres yeux de morte s, mais dans sa toute﷓puissance il est proche se chaque croyant, où qu’il se trouve, jusqu’au jour où s’accomplira la promesse donnée par les messagers célestes aux ap6tres perplexes: « Ce Jésus qui a été enlevé pour le ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller. » Son retour n’aura rien d’un voyage à travers l’espace. Il lui suffira d’un « pas », si l’on peut dire, pour sortir de l’invisibilité. Alors les yeux de tous le verront, et pour ceux qui auront cru en lui, la joie et le bonheur seront indescriptibles. C’est pourquoi il importe que nous nous tenions prêts à accueillir notre Seigneur, c’est à dire qu’en tout temps nous restions attachés à lui par la foi et vigilants dans l’amour des uns pour les autres, selon sn commandement.

En marchant sur les traces de celui qui a donné sa vie par amour pour nous, nous témoignerons de sa royauté sur nos coeurs en attendant qu’elle s’établisse de manière visible et définitive sur l’univers. C’est ainsi que nous proclamerons face au menaces, aux incertitudes et aux angoisses d’un monde en dérive, que Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Philip..2,11)

Alfred Langermann, pasteur

Lectures bibliques :
A.T.: 1 Rois 8,22﷓24.26﷓28
                                 Evangile: Luc 24 (44﷓49) 50﷓53

Cantiques:   
                NCTC                 ARC                 Alleluia
Ps. 47 Frappez dans vos mains     47                 47                47
Sur tous les temps, sur tous         214,1﷓5             488,1﷓5             34/27,1﷓5
Auprès du Père il est monté                                         34/28
Seigneur Jésus qui est venu         213                 490                 34/30

¼ – Service des Lecteurs – SL – 21 – 13.05.2010 – Freddy LANGERMANN

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).