2010 . 08 : EXAUDI, 6e Dim. après Pâques

Dimanche 16 mai 2010

La communauté en attente

Ephésiens 3, 14-21

(Série de Prédication II (Predigtreihe II) : Anciennes épîtres )

Lecture : Ne pas commencer la lecture par « C’est pourquoi » qui fait référence à un développement que nous n’aurons pas entendu, mais commencer par « Je fléchis les genoux devant le Père… ».

Chers amis,

Qui sommes-nous, nous les chrétiens de Xdorf en ce milieu du mois de mai 2010 ? Beaucoup plus que ce que nous nous imaginons ! Et quel peut bien être notre rôle dans la société dans laquelle nous vivons ? Beaucoup plus que ce que nous nous imaginons ! Beaucoup plus, …grâce à Dieu.

Nous avons si souvent tendance à nous lamenter et à dire que nous sommes de moins en moins nombreux, de plus en plus vieux, de plus en plus faibles et insignifiants, et nous voyons l’avenir en noir. Nous avons tort si nous réagissons ainsi, car alors nous ne voyons que notre force à nous et ne faisons pas confiance à la force de Dieu qui veut agir aussi à travers chacun de nous, tels que nous sommes, et qui est à l’œuvre partout dans ce monde, bien plus que nous ne pouvons l’imaginer. Dieu voit au-delà de nos petits horizons, et il agit plus loin et plus fort que dans le cadre du petit monde que nous connaissons, …ou que nous croyons connaître ! Il nous donne une identité nouvelle, qui n’est pas une identité de fermeture ou d’exclusion, mais une identité d’ouverture, de rencontre, et d’accueil.

Vous vous souvenez sans doute qu’au début de cette année a été débattu dans notre pays la question de notre « identité nationale », et la tentation a souvent été forte de rétrécir notre horizon, de voir où il faudrait placer des barrières. Certains auraient alors été d’un côté et d’autres de l’autre. Certains auraient été à l’intérieur et d’autres à l’extérieur. La tentation a été forte aussi de voir cette identité comme quelque chose de stable, d’éternel, de figé, d’immuable, …comme nos cartes d’identité que l’on ne peut pas changer, que l’on n’a pas le droit de changer, qui sont conçues de manière à ce qu’il soit impossible de les changer, …et que certains ont même eu du mal à renouveler, car elles ne sont valables que pour une période limitée. Et quand nous sommes obligés de présenter cette carte d’identité, la personne qui la reçoit sait tout de suite qui nous sommes et qui nous ne sommes pas. En tout cas, elle se l’imagine. Mais la vie est beaucoup plus riche que ces quelques indications qui sont marquées là.

L’auteur de la lettre aux chrétiens d’Éphèse voit les choses autrement. Pour lui, l’identité n’est pas quelque chose de stable ou de figé, mais quelque chose qui est en mouvement perpétuel. Elle ne nous sépare pas les uns des autres, mais nous relie à une foule d’autres personnes, connues et inconnues, au près et au loin. Il parle de la famille de Dieu : une grande famille dont rien ne peut séparer les membres les uns des autres, et qui va même, dit-il, « au-delà de tout ce que l’on pourrait connaître ». Nous ne sommes pas que ce que l’on pourrait voir de nous de l’extérieur. Ce n’est pas la couleur de notre peau qui dit qui nous sommes, ni notre nom, ni ce que nous avons hérité de nos ancêtres. Nous sommes beaucoup plus, car l’Esprit de Dieu qui nous travaille va plus loin que tout cela, et plus profond que tout cela. Il travaille l’homme de l’intérieur, et le relie à d’autres qui sont de la même famille car transformés de la même manière. Les anciennes appartenances ne nous lient pas et ne nous enferment pas ! Nous entrons alors dans une nouvelle famille, beaucoup plus grande, dans laquelle les étrangers ne sont plus des étrangers, mais peuvent devenir des proches, des frères et des sœurs. Et où nous ne sommes plus étrangers non plus !

Ce qui nous est dit là est tout à fait extraordinaire : L’amour de Dieu veut travailler en nous ! Il veut nous transformer de l’intérieur, faire de nous des hommes nouveaux, des femmes nouvelles qui n’ont plus peur d’être un petit groupe vieillissant et dépassé et apeuré et sans avenir. Il nous donne une identité d’ouverture, une identité de relation, une identité de rencontre. Il nous rend attentifs à tous ceux qui ont découvert comme nous cet amour, et à tous ceux qui en ont besoin afin que nous le partagions avec eux. Il nous libère de toute attitude de méfiance comme de toute arrogance. Il nous transforme de fond en comble.

Cela apparaît dès le début du passage que nous avons entendu. L’auteur dit qu’il fléchit les genoux. Il n’est pas debout pour se mettre en valeur mais pense, devant Dieu, à tous ceux auquel lui, le Père de tous, le relie. Il n’est pas quelqu’un qui ferme les poings pour repousser et combattre d’autres qui pourraient venir sur son territoire, mais quelqu’un qui ouvre les mains pour accueillir plus grand que lui.

Et la fin du passage que nous avons entendu est une grande louange, comme celle que nous disons chaque fois que nous prions le Notre Père, peut-être sans même nous rendre compte de ce que nous disons alors : à savoir que la puissance et la gloire sont à Dieu seul et pas à nous, ou à tel groupe auquel nous pensons appartenir. Elles appartiennent uniquement à ce Dieu qui nous a montré en Jésus-Christ à quel point il nous aime, et qui aime tous les hommes du même amour, pour qu’ils puissent tous changer et tous grandir. Nous n’avons pas à nous glorifier nous-mêmes. Nous n’avons pas à nous affirmer les uns contre les autres, ou à vouloir imposer à d’autres nos vues et nos manières de voir. Notre rôle, c’est de vivre avec tous l’amour de Dieu qui ne connaît aucune limite. Notre seule gloire est celle qui nous est donnée par un Dieu qui nous aime malgré ce que nous sommes, malgré nos limites et nos héritages.

Cet amour va bien plus loin que tout ce que nous sommes capables d’imaginer. Nous ne pouvons qu’en être des témoins, et des témoins reconnaissants et confiants.

C’est dans cet esprit-là que nous pouvons nous préparer à fêter Pentecôte : dans l’attente de ce que Dieu réalisera encore, avec nous et beaucoup d’autres, dans tous les milieux, tous les pays, toutes les langues, au-delà de toutes les frontières. D’ailleurs Dieu ne les connaît pas, ces frontières. Il ne s’y attarde pas, et ne se laisse pas arrêter par elles. A lui seul soit toute gloire ! Amen.                                               Ernest Reichert

Chants possibles :

– O Saint-Esprit, Esprit d’amour (ARC 506).

– Sur ton Église universelle (ARC 522).

– Tous unis dans l’Esprit (ARC 530).

¼ – Service des Lecteurs – SL – 22 – 16.05.2010 Ernest REICHERT

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).