2010. 03 : ESTO MIHI, Quinquagésime, 3e du Précarême

Dimanche 14 février 2010


            En route vers la croix

      1 Corinthiens 13, versets 1 à 13

Nous sommes aujourd’hui le 14 février ! C’est La Saint valentin, fête des amoureux. Ça et là, dans nos paroisses, naissent des « cultes pour les amoureux » .L’année dernière, la paroisse de Lingolsheim avait organisé à la place de la prédication un quizz ou jeu de questions réponses pour les amoureux, jeunes couples ou bien couples plus âgés de la paroisse : ceux-ci, placés dos à dos, levaient leur carton portant la mention « oui « ou « non » pour tester leur connaissance mutuelle. Et ce matin même à Pfulgriesheim, un culte analogue est entrain de se dérouler : « culte pour les amoureux. » Mais voilà qui est encore plus étonnant : le texte de prédication de ce même dimanche tombe à point ! Clin d’œil de Dieu pour la fête des amoureux ? Puisque nous méditons ce matin l’Hymne à l’amour !
L’hymne à l’amour ! Vous le savez certainement,  plus d’une fois sur deux, les couples qui préparent leur mariage avec un pasteur ou un prêtre ont un coup de cœur pour ce texte de Paul aux Corinthiens ! Hymne à l’amour, chant quasi sacré, aux consonances si étonnamment modernes qu’on pourrait sans difficulté le retrouver dans le chant d’un poète de notre temps avec accords de guitare électrique. Le refrain donne le ton et exprime la condition incontournable  « s’il me manque l’amour…je sonne creux, je ne suis rien, je n’y gagne rien, quoique je fasse ! »Oui l’amour est la condition indispensable pour tous ces amoureux qui viennent préparer leur union, en cherchant autant de symboles, de mots, de signes pour que cet amour puisse se fêter au grand jour ! Oui, où iraient-ils, s’il leur manquait l’amour ? Ou du moins, comment vivraient-ils  ce moment-là, dans les préparatifs de leur fête de mariage, dans leurs projets de vie commune? S’il leur manque l’amour, pourquoi tant d’effort, de musique, de beaux vêtements, de bons mets, et d’invités ? S’ils leur manquent l’amour ?Mais on sait aussi combien l’amour, trop souvent, est une phrase vite dite, un sentiment de surface et non de profondeur, quelque chose qui sonne faux ou creux. Trop souvent la fête d’un jour devient si vite fadeur, contrainte, agacement, impatience, indifférence, gardant juste l’honnêteté de la séparation.
On sait trop bien que l’amour qui persiste dans la durée, à travers le temps et ses intempéries, ne peut manquer dans la relation d’époux. Sinon c’est au moindre coup de vent que tout s’effondre ! Bien sûr, on attribue à l’amour un  pouvoir quasi surnaturel, ou, en tous les cas, une performance extraordinaire : il peut tout, il endure tout, il est patient et ne s’irrite pas, il croit tout, espère tout et endure tout. La barre est haute et pourtant  c’est effectivement un tel amour que nous souhaitons chacun d’entre nous dans notre union, dans celle de nos enfants et petits enfants. C’est un tel amour que nous soutenons pour les couples qui viennent nous voir afin de préparer leur bénédiction de mariage ! Mais non point pour eux seuls ! L’hymne à l’amour de Paul, et toute nécessité d’amour dans nos vies ne concernent pas seulement les amoureux ! Qui pourrait dire qu’il n’a pas besoin d’amour et qu’il n’aime point ? Le lien entre les humains n’est juste et bon qu’à condition qu’il soit d’amour et qu’il en requiert les qualités. Et la fête de l’amour n’est pas la Saint Valentin mais c’est au contraire la fête quotidienne de l’amour de Dieu pour tous les êtres vivants. C’est la fête de l’amour de Dieu concrétisé dans le don de son Fils  qui va prendre la route vers Jérusalem, la route de son destin pour sauver l’humanité. C’est la fête de l’amour du Christ qui va offrir le signe de l’amour, celui de Dieu qui est en marche avec nous dans chaque démarche, dans chaque main tendue, dans chaque pardon donné, dans chaque geste de tendresse, dans les jours de renouveaux comme dans ceux de l’habitude.
L’hymne à l’amour de L’apôtre Paul, écrit pour une paroisse où règne plutôt la discorde, la séparation, la jalousie, les sentiments superficiels, prend cette dimension de l’amour de Dieu dans ce dimanche 14 février qui n’est pas seulement une Saint Valentin mais le dimanche  au seuil du temps de carême. A partir de là nous entrons dans l’histoire de Jésus devenant passion. Et qui dit passion dit aussi et surtout amour. Trop souvent l’épitre de Paul aux Corinthiens, numéro un au hit parade des textes pour nos amours humaines, garde cet écran de fumée jusqu’à en oublier sa signification dans l’histoire de Dieu en Jésus Christ avec notre humanité. Alors, pour mieux entendre le chant de Dieu,  peut-être que cet essai  de réécriture d’un théologien pourra nous y aider. Il a remplacé, dans cet hymne à l’amour, le mot amour, partout où il parait, par le nom de Jésus : « quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai pas Jésus, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens, si je n’ai pas Jésus, je ne suis rien. Si je n’ai pas Jésus, cela ne me sert à rien. Jésus est patient, il est serviable, il n’est pas envieux. Jésus ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne médite pas le mal, il ne se réjouit pas d’l’injustice, mais il se réjouit de la vérité. Jésus pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout, Jésus ne disparait jamais ».C’est l’amour de Dieu en Jésus Christ qui met dans notre cœur la dynamique, la braise, le souffle de notre amour les uns pour les autres, pour le monde, et pour Dieu. Ceux qui aiment sont nés de Dieu, et tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde », 1Jean 5

                        Evelyne Schaller
Vendenheim

¼ – Service des Lecteurs – SL – 7 – 14.02.2010 – Evelyne SCHALLER

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER, au Secrétariat
de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).