2005. 16 : 16e Dim après la TRINITE

La grande consolation

Dimanche 11 septembre 2005

Lamentation 3, 22-26, 31-32


( Série de Prédication III (Predigtreihe III) : nouveaux évangiles )

Dimanche 11 septembre 2005

Lamentation 3, 22-26, 31-32

Cri d’espérance jailli d’un homme en profond désarroi, livré avec ses concitoyens à une situation de détresse semblable à nos catastrophes humanitaires régionales. Tâtonnement d’un croyant à travers la nuit de l’absence de Dieu ; à travers l’effondrement des certitudes religieuses battues en brèche vers la lumière de la présence de Dieu, une présence qu’il est sûr de pouvoir retrouver parce qu’elle a accompagné fidèlement son peuple au fil des siècles, et lui a permis de comprendre que Dieu ne peut l’abandonner définitivement, car il l’aime et il lui est attaché comme une mère qui a porté son enfant.

PAROLES qui nous parlent, taillées à notre mesure pour nous aider à vivre nos doutes, nos interrogations, nos difficultés, nos souffrances, et tous ces évènements qui nous mettent à mal, nous font basculer dans le vide des repères perdus et nous enferment dans une obscurité totale. PAROLES liées à des évènements vieux de 2700 ans, qui nous apportent la bonne nouvelle de l’amour fidèle de Dieu dans ces moments où nous n’arrivons plus à y croire. PAROLES qui nous encouragent à nous frayer un passage pour redécouvrir la présence de Dieu à nos côtés et tout ce qu’elle nous offre d’apaisement, d’espérance et de force pour reprendre et continuer. PAROLES qui peuvent nous éviter de faire le tour de toutes les spiritualités environnantes, de toutes les voyances offertes, d’une série de pratiques rituelles, dans le seul but de rechercher désespérément l’aide que la bible serait incapable de nous apporter.

Comment celui qui se présente comme « l’homme qui voit l’humiliation » (3/1) en est-il arrivé là après toutes les horreurs qu’il a vécues et l’arbitraire brutal de l’occupation ennemie qu’il subit ? Il lui a fallu la volonté et le courage de faire face : d’abord au présent, dépasser les lamentations stériles, arrêter les récriminations infructueuses, ensuite, et surtout, au passé, pour arriver à comprendre comment ils en étaient arrivés là, ne pas fuir dans la passivité, mais en tirer les leçons qui s’imposent et accepter les responsabilités qui en découlent (3/28). Le 1er mot qui introduit les chapitres 1.2. + 4. résume à lui seul le choc qui met toute cette démarche en branle :

COMMENT ! Comment ! Toi, la ville de Jérusalem, naguère si belle, si attrayante, te voilà humiliée, saccagée, exsangue. Comment ! Toi, le centre religieux d’Israël, le phare de notre Dieu, tu n’as pas été sauvé par Dieu !

–         Une démarche qui amène l’auteur de ce texte et, avec lui, les survivants à une double prise de conscience : Dieu laisse faire ; il n’intervient pas forcément pour affirmer sa supériorité absolue et ainsi s’éviter – selon la perception de l’époque – le mépris des non juifs. Pire, s’il laisse faire, c’est en dernière instance à cause de leur comportement. La cause de l’absence de Dieu (3/8) est à rechercher chez eux-mêmes. La conclusion s’impose : ni l’élection, ni l’alliance, ni le temple sont une garantie tous risques contre le malheur et le fiasco de la politique menée et l’injustice sociale banalisée ; être « le peuple élu » n’est pas un contrat de protection divine inconditionnelle ni un quitus donné à l’irresponsabilité des uns et des autres.

Impossible de mettre la main sur Dieu, de le façonner à notre convenance, de nous approprier les paroles bibliques qui nous conviennent et faire la sourde oreille quant aux autres. Cela ne peut que nous égarer (4/13). Dieu échappe à toute emprise, il se révèle comme le Dieu qui se donne tel qu’il s’est fait connaître en Jésus-Christ ; Dieu vivant qui construit une relation vivante, créatrice de vraies relations avec lui tout comme entre nous. Quand Jésus dit : « Vous avez appris qu’il a été dit… et moi je vous dis… ») Il ne se veut pas en opposition avec le texte biblique ; bien au contraire, il nous invite à une véritable écoute pour agir en conséquence. (Matth.5). C’était vrai pour eux, cela l’est aussi pour nous par delà les siècles.

–         Que ce soit communautairement, ou individuellement s’il ne s’agit que de notre passé, il nous faut être prêt à l’entendre et à l’accepter. Prêt à accepter notre part, ou ma part de responsabilité, avoir la volonté de rectifier et de nous laisser rectifier en permanence pour faire de notre mieux et éviter les dérives qui nous entraînent dans des directions où nous risquons de fracasser nos existences. L’aveu n’est jamais facile ni pour chacun d’entre nous, ni pour un pays, ni pour l’Eglise, mais il est la condition indispensable pour prendre la ou les décisions qui s’imposent.

–          

–         La démarche de cet « homme qui voit l’humiliation » ne s’arrête pas au constat catastrophique (3/18). Je dis « C’en est fini de ma continuité, de mon espoir qui venait du Seigneur ». Il se retourne littéralement vers Dieu pour se cramponner à tout ce qu’il en avait appris et compris naguère et ainsi, fort de ce savoir, traverser l’épreuve du présent sans perdre pied : 3/21 : « Voici ce que je vais me mettre en mémoire, ce pourquoi j’espérai » ; suivent les versets lus en introduction : « Les bontés du Seigneur ! C’est qu’elles ne sont pas finies, c’est que ses tendresses ne sont pas achevées ! Et, pour bien entendre le poids de cette dernière phrase il faudrait même traduire c’est que sa matrice perdure » ; familièrement : Dieu réagit avec ses tripes. Lui, le Dieu de la création et de l’histoire humaine, nous aime tant et nous est si proche qu’il nous reste acquis comme une mère que rien n’arrive à détacher des enfants qu’elle a portés et mis au monde.

–          

– Sa bouée de sauvetage il la tient, et en même temps il nous la tend, grâce aux enseignements bibliques et aux hymnes liturgiques qu’il a pu se réapproprier, grâce à tous ces témoignages de l’accompagnement fidèle de Dieu, expérimenté dans toute sa diversité et transmis à travers les âges jusqu’à lui et jusqu’à nous. C’est appuyé sur ce fondement qu’il arrive à se remettre debout et à continuer avec courage, espoir et conviction, et qu’il nous montre la voie en nous encourageant à nous laisser, nous aussi, reconstruire intérieurement en recourant à la parole biblique partagée avec d’autres chrétiens et à nos trésors liturgiques que nos cantiques et nos recueils de chants et de prières mettent à notre disposition.

Que nous puissions repartir maintenant avec cette assurance : quelles que soient l’obscurité et la solitude dans lesquelles nous nous débattons ou débattrons, quels qu’aient été nos errements, nous pouvons tabler sur des retrouvailles avec Dieu en nous fondant, au-delà de nos petites expériences et nos fragiles espérances, au-delà de la « nuée des témoins » (Heb.12/1) sur Jésus-Christ : sa vie, sa mort, sa présence vivante sont l’assurance que notre Dieu, le Dieu saint, est en même temps le Dieu aimant, profondément père et mère, fidèlement à nos côtés et le demeure au-delà de cette vie terrestre.

                                    Marie-Louise CARON, pasteur

Terminer en relisant 3/22-26 + 31+32

Traduction utilisée : TOB

Cantiques proposés :             NCTC             Ps. 6 / 13 / 62 / 77

                                                                        N°  237 / 274 / 283

                                                ARC               Ps. 6 / 62 / 77

                                                                        N°  154 / 179 / 423 / 430 / 544

Cri d’espérance jailli d’un homme en profond désarroi, livré avec ses concitoyens à une situation de détresse semblable à nos catastrophes humanitaires régionales. Tâtonnement d’un croyant à travers la nuit de l’absence de Dieu ; à travers l’effondrement des certitudes religieuses battues en brèche vers la lumière de la présence de Dieu, une présence qu’il est sûr de pouvoir retrouver parce qu’elle a accompagné fidèlement son peuple au fil des siècles, et lui a permis de comprendre que Dieu ne peut l’abandonner définitivement, car il l’aime et il lui est attaché comme une mère qui a porté son enfant.

PAROLES qui nous parlent, taillées à notre mesure pour nous aider à vivre nos doutes, nos interrogations, nos difficultés, nos souffrances, et tous ces évènements qui nous mettent à mal, nous font basculer dans le vide des repères perdus et nous enferment dans une obscurité totale. PAROLES liées à des évènements vieux de 2700 ans, qui nous apportent la bonne nouvelle de l’amour fidèle de Dieu dans ces moments où nous n’arrivons plus à y croire. PAROLES qui nous encouragent à nous frayer un passage pour redécouvrir la présence de Dieu à nos côtés et tout ce qu’elle nous offre d’apaisement, d’espérance et de force pour reprendre et continuer. PAROLES qui peuvent nous éviter de faire le tour de toutes les spiritualités environnantes, de toutes les voyances offertes, d’une série de pratiques rituelles, dans le seul but de rechercher désespérément l’aide que la bible serait incapable de nous apporter.

Comment celui qui se présente comme « l’homme qui voit l’humiliation » (3/1) en est-il arrivé là après toutes les horreurs qu’il a vécues et l’arbitraire brutal de l’occupation ennemie qu’il subit ? Il lui a fallu la volonté et le courage de faire face : d’abord au présent, dépasser les lamentations stériles, arrêter les récriminations infructueuses, ensuite, et surtout, au passé, pour arriver à comprendre comment ils en étaient arrivés là, ne pas fuir dans la passivité, mais en tirer les leçons qui s’imposent et accepter les responsabilités qui en découlent (3/28). Le 1er mot qui introduit les chapitres 1.2. + 4. résume à lui seul le choc qui met toute cette démarche en branle :

COMMENT ! Comment ! Toi, la ville de Jérusalem, naguère si belle, si attrayante, te voilà humiliée, saccagée, exsangue. Comment ! Toi, le centre religieux d’Israël, le phare de notre Dieu, tu n’as pas été sauvé par Dieu !

–         Une démarche qui amène l’auteur de ce texte et, avec lui, les survivants à une double prise de conscience : Dieu laisse faire ; il n’intervient pas forcément pour affirmer sa supériorité absolue et ainsi s’éviter – selon la perception de l’époque – le mépris des non juifs. Pire, s’il laisse faire, c’est en dernière instance à cause de leur comportement. La cause de l’absence de Dieu (3/8) est à rechercher chez eux-mêmes. La conclusion s’impose : ni l’élection, ni l’alliance, ni le temple sont une garantie tous risques contre le malheur et le fiasco de la politique menée et l’injustice sociale banalisée ; être « le peuple élu » n’est pas un contrat de protection divine inconditionnelle ni un quitus donné à l’irresponsabilité des uns et des autres.

Impossible de mettre la main sur Dieu, de le façonner à notre convenance, de nous approprier les paroles bibliques qui nous conviennent et faire la sourde oreille quant aux autres. Cela ne peut que nous égarer (4/13). Dieu échappe à toute emprise, il se révèle comme le Dieu qui se donne tel qu’il s’est fait connaître en Jésus-Christ ; Dieu vivant qui construit une relation vivante, créatrice de vraies relations avec lui tout comme entre nous. Quand Jésus dit : « Vous avez appris qu’il a été dit… et moi je vous dis… ») Il ne se veut pas en opposition avec le texte biblique ; bien au contraire, il nous invite à une véritable écoute pour agir en conséquence. (Matth.5). C’était vrai pour eux, cela l’est aussi pour nous par delà les siècles.

–         Que ce soit communautairement, ou individuellement s’il ne s’agit que de notre passé, il nous faut être prêt à l’entendre et à l’accepter. Prêt à accepter notre part, ou ma part de responsabilité, avoir la volonté de rectifier et de nous laisser rectifier en permanence pour faire de notre mieux et éviter les dérives qui nous entraînent dans des directions où nous risquons de fracasser nos existences. L’aveu n’est jamais facile ni pour chacun d’entre nous, ni pour un pays, ni pour l’Eglise, mais il est la condition indispensable pour prendre la ou les décisions qui s’imposent.

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–         La démarche de cet « homme qui voit l’humiliation » ne s’arrête pas au constat catastrophique (3/18). Je dis « C’en est fini de ma continuité, de mon espoir qui venait du Seigneur ». Il se retourne littéralement vers Dieu pour se cramponner à tout ce qu’il en avait appris et compris naguère et ainsi, fort de ce savoir, traverser l’épreuve du présent sans perdre pied : 3/21 : « Voici ce que je vais me mettre en mémoire, ce pourquoi j’espérai » ; suivent les versets lus en introduction : « Les bontés du Seigneur ! C’est qu’elles ne sont pas finies, c’est que ses tendresses ne sont pas achevées ! Et, pour bien entendre le poids de cette dernière phrase il faudrait même traduire c’est que sa matrice perdure » ; familièrement : Dieu réagit avec ses tripes. Lui, le Dieu de la création et de l’histoire humaine, nous aime tant et nous est si proche qu’il nous reste acquis comme une mère que rien n’arrive à détacher des enfants qu’elle a portés et mis au monde.

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– Sa bouée de sauvetage il la tient, et en même temps il nous la tend, grâce aux enseignements bibliques et aux hymnes liturgiques qu’il a pu se réapproprier, grâce à tous ces témoignages de l’accompagnement fidèle de Dieu, expérimenté dans toute sa diversité et transmis à travers les âges jusqu’à lui et jusqu’à nous. C’est appuyé sur ce fondement qu’il arrive à se remettre debout et à continuer avec courage, espoir et conviction, et qu’il nous montre la voie en nous encourageant à nous laisser, nous aussi, reconstruire intérieurement en recourant à la parole biblique partagée avec d’autres chrétiens et à nos trésors liturgiques que nos cantiques et nos recueils de chants et de prières mettent à notre disposition.

Que nous puissions repartir maintenant avec cette assurance : quelles que soient l’obscurité et la solitude dans lesquelles nous nous débattons ou débattrons, quels qu’aient été nos errements, nous pouvons tabler sur des retrouvailles avec Dieu en nous fondant, au-delà de nos petites expériences et nos fragiles espérances, au-delà de la « nuée des témoins » (Heb.12/1) sur Jésus-Christ : sa vie, sa mort, sa présence vivante sont l’assurance que notre Dieu, le Dieu saint, est en même temps le Dieu aimant, profondément père et mère, fidèlement à nos côtés et le demeure au-delà de cette vie terrestre.

                                    Marie-Louise CARON, pasteur

Terminer en relisant 3/22-26 + 31+32

Traduction utilisée : TOB

Cantiques proposés :             NCTC             Ps. 6 / 13 / 62 / 77

                                                                        N°  237 / 274 / 283

                                                ARC               Ps. 6 / 62 / 77

                                                                        N°  154 / 179 / 423 / 430 / 544

PREDICATIONS DU SERVICE DES LECTEURS DE L’UEPAL

Ces prédications sont fournies par le Service des Lecteurs de l’UEPAL.

Ce service a été dirigé par le pasteur Georges HUFFSCHMITT de Wingen-sur-Moder
puis 67290 VOLKSBERG (tél O3.88.01.55.41, courriel: g.hufschmitt@wanadoo.fr),
jusqu’en 2009.

A partir de cette année 2010, Mme Esther LENZ, de 67360 MORSBRONN-LES-BAINS
(tél: 03.88.90.07.02, courriel: esther.lenz@wanadoo.fr) reprend la direction.

Le Secrétariat est assuré par Madame Suzanne LOEFFLER,
au Secrétariat de la Paroisse de 67340 INGWILLER
(tél: 03.88.89.41.54, courriel : Suzanne.Loeffler@orange.fr).