D. 41. VENDREDI SAINT, Office du matin ou Vêpres: Cdp sans Pdg

Confession des péchés, sans Paroles de grâce 
                                                    

Ces prières d’humiliation peuvent servir dans l’office du matin
ainsi que dans celui des Vêpres de l’après-midi,
l’office de la mort du Christ, à 14h ou à 15heures.
Ces prières ne s’accompagnent pas de paroles de grâce.
Leur fonction est d’être une prière d’humiliation du fidèle
et de la communauté.
Elles sont une méditation des souffrances et  la mort du Seigneur,
et de nos péchés qui l’ont provoquée.

    Trois prières sont proposées:

1. Prière d’HUMILIATION
2. Les IMPROPERES    forme I   Lutherische Agende
                                   forme II  Canton de Vaud
3. Les SEPT PAROLES DU CHRIST

1.Prière d’HUMILIATION

Cette prière peut être dite en alternance
par le pasteur et l’assemblée.
Les lignes en retrait sont à l’assemblée.

Pasteur :       Christ s’est fait pour nous obéissant
                    jusqu’à la mort,
                    même jusqu’à la mort de la croix.         Philippiens 2/8
Assemblée :   Amen.

Pasteur :       Prions.

JESUS, Fils de Dieu,
J’ai commis l’iniquité ,
     et tu en as porté la peine.
Je me suis rendu coupable,
     et tu as supporté le châtiment.
J’ai commis le crime,
     et c’est toi qui as été battu.
Je me suis enorgueilli,
     tu t’es humilié.
J’ai été ambitieux,
     tu t’es abaissé.
J’ai vécu dans la désobéissance,
     tu as obéi pour expier ma révolte.
J’ai fait ce qui était défendu,
     tu as enduré la croix.

Je suis la plaie que tu endures,
la faute qui a causé ta mort,
la source de tes souffrances,
la cause de tes tourments.

O Roi de gloire,
Telle est mon impiété,
      telle est ta bonté,
Telle est mon injustice,
     telle est ta justice.

O mon DIEU, que te rendrai-je
Pour le bien dont tu m’as comblé ?                        Ps 116/12

A cause des souffrances de ton Fils,
Echange mon impiété contre sa piété,
     mon emportement contre sa douceur,
Mon orgueil contre son humilité,
     ma dureté contre sa tendresse,
Ma désobéissance contre son obéissance,
      ma méchanceté contre sa charité,
Viens me purifier de toutes mes fautes,
      viens me guérir des blessures du péché.

      Dieu éternel et tout-puissant,
tu as sacrifié ton Fils pour le salut du monde,
lorsque tu l’as livré pour nous sur la croix,
et tu as mis ainsi le comble à l’amour
dont tu nous as aimés dès le commencement.
Accorde-nous de reconnaître
et d’adorer cet amour plus fort que la mort.
Donne-nous de mourir à tout ce qui nous sépare de toi
pour t’appartenir tous le jours,
dans la communion de Jésus-Christ, notre Seigneur.

      Assemblée : Amen.

                                                      (Liturgie du Canton de Vaud, p.265
                                                       Vendredi saint, 
                                                       heure de la mort du Seigneur)

2.  Les IMPROPERES

        Les Improperia, en français Impropères,
sont un dialogue entre Dieu, qui fait le procès de son peuple,
et le peuple.
Le texte est composé d’après Michée 6/1-4 et Esaïe5/1-4.
Il en existe plusieurs formes : le plan de base est :
1° l’accusation de Dieu.
2° la prière du peuple, sous la forme du « Hagios, ischuros,
athanatos kyrios – Seigneur saint, fort, immortel »,
une prière qui remonte au 3e siècle, souvent chantée par un choeur.
3° une deuxième prière du peuple, le « O Lamm Gottes unschuldig-
Agneau victime pure », chanté par l’assemblée.
Cette succession est reprise trois fois.

A.  Première forme : EKG Evangelisches Gesangbuch 1951

        La forme habituelle est qu’on chante le Kyrie,
        immédiatement après l’Introït, pris dans Esaïe 53/46.

Introït

Pasteur :        Vraiment, ce sont nos souffrances qu’il a portées,
Assemblée :  c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé.
Pasteur :        Il a été blessé pour nos péchés,
Assemblée :  brisé pour nos iniquités.
Pasteur :        Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui,
Assemblée :  et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris ;
Pasteur :        Nous étions tous errants comme des brebis,
                             chacun suivait sa propre voie
Assemblée :  et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de tous.

Kyrie :

Assemblée :  Seigneur, aie pitié de nous, 
                   Christ, aie pitié de nous,
                   Seigneur, aie pitié de nous. 
                   (Amen)

I  Pasteur :  Ainsi parle le Seigneur :

        Que t’ai-je fait, mon peuple, et en quoi t’ai-je offensé ?
        Réponds-moi !

        Je t’avais fait sortir de l’esclavage du péché et de la mort,
        et toi tu as livré ton Sauveur au fouet.
        Je t’avais délivré de la maison de la servitude,
        et tu as cloué ton Sauveur sur la croix. O mon peuple !

Chœur :   

     Seigneur, Dieu trois fois Saint,                        * mélodie
     Seigneur, Dieu tout-puissant,
     Seigneur tendre et bon, notre Sauveur,
     O Dieu éternel,
     Ne nous laisse pas sombrer 
     Dans la mort et ses terreurs.
     Ky-ri-e-lei-son.

Assemblée :    Agneau, victime pure,  Sur la croix immolée,   ** mélodie
                     D’outrages accablée,  Tu souffres sans murmure.
                     Tu portes notre peine,  Tu brises notre chaîne.
                     O Seigneur Jésus, fais-nous grâce !

II  Pasteur :  Ainsi parle le Seigneur :

        Que t’ai-je fait, mon peuple, et en quoi t’ai-je offensé ?
        Réponds-moi !

        J’ai vaincu tes ennemis, et toi, tu m’as abandonné
        et tu m’as livré à ceux qui me persécutent.
        Je t’ai nourri de ma parole et je t’ai abreuvé de l’eau de vie,
        et toi, tu m’as fait boire la bile et le vinaigre. O mon peuple !

Chœur :  

     Seigneur, Dieu trois fois Saint,
     Seigneur, Dieu tout-puissant,
     Seigneur tendre et bon, notre Sauveur,
     O Dieu éternel,
     Ne nous abandonne pas
     Au châtiment de l’enfer.
     Ky-ri-e-lei-son.

Assemblée :    Agneau, victime pure,  Sur la croix immolée,
                     D’outrages accablée,  Tu souffres sans murmure.
                     Tu portes notre peine,  Tu brises notre chaîne.
                     O Seigneur Jésus, fais-nous grâce !

III  Pasteur :  Ainsi parle le Seigneur :

        Que t’ai-je fait, mon peuple, et en quoi t’ai-je offensé ?
        Réponds-moi !

        Que peut-on faire de plus pour sa vigne que je n’aurais pas fait ?
        Pourquoi a-t-elle produit des verjus,
        alors que j’attendais qu’elle porte des grappes ?
        Mon peuple, est-ce ainsi que tu remercies le Seigneur, ton Dieu ?
        O mon peuple !

Chœur :  

     Seigneur, Dieu trois fois Saint,
     Seigneur, Dieu tout-puissant,
     Seigneur tendre et bon, notre Sauveur,
     O Dieu éternel,
     Ne retire pas de nous
     L’espérance de la foi
     Ky-ri-e-lei-son.

Assemblée :    Agneau, victime pure,  Sur la croix immolée,
                     D’outrages accablée,  Tu souffres sans murmure.
                     Tu portes notre peine,  Tu brises notre chaîne.
                     Donne-nous ta paix par ta grâce !

* mélodie:     Mitten wir im Leben sind  RA 150, EG 518
                    texte intégral de ce chant de Luther, sur ce site. voir:
                    Chaque jour de notre vie

** mélodie:   Agneau victime pure  LP 534
                    traduction de Charles Ecklin 1936,
                    musique de O Lamm Gottes unschuldig, de Decius.
                    Cette forme est la seule correcte;

                    NCTC et ARC ne donnent pas le chant
                    « ALLéluia » 33/07en donne une version défigurée
                    pour le texte, sous le titre:
                    « Agneau, victime sainte »,
                    mais la mélodie est restée celle de LP 1938

B.  Deuxième forme.     Liturgie du Canton de Vaud, pages 259-260 

        Dans cette forme, le procès de Dieu développe l’Exode,
l’œuvre de Dieu depuis la sortie d’Egypte
jusqu’à l’instauration de la royauté .
Celle-ci fait la transition entre David, et le Messie souffrant, J
ésus, le fils de David.
La répartition en 3 parties égales et répétitives
disparaît au profit d’une répartition continue,
dont la trame est historique.
Ici, l’alternance est prévue entre le pasteur et un chœur,
mais on peut y ajouter l’assemblée.

        La subdivision en 5 parties est faite à partir de l’alternance
du chœur et de l’assemblée dans les réponses.
Elle n’est pas dans l’original de la liturgie du canton de Vaud.
 

I.  Pasteur :  Ecoutez maintenant ce que m’a dit l’Eternel : 
                     Lève-toi, plaide pour moi devant les montagnes,
                     et que les collines entendent ta voix !
                     Ecoutez le procès de l’Eternel, montagnes,
                     et vous, fondements inébranlables de la terre. 
                     Car l’Eternel a un procès avec son peuple,
                     il va plaider contre les siens !

Chœur :         O mon peuple, que t’ai-je fait ?
                     En quoi t’ai-je offensé ? Réponds-moi !

II. Pasteur : T’ai-je fait sortir du pays d’Egypte
                     pour que tu crucifies ton Sauveur ? 

Assemblée :   Dieu saint, Dieu saint et fort, Dieu saint et immortel,
                     aie pitié de nous !

Pasteur :        T’ai-je guidé pendant quarante ans dans le désert 
                     et nourri de la manne,
                     t’ai-je fait entrer dans une terre si belle
                     pour que tu crucifies ton Sauveur ?

Assemblée :   Dieu saint, Dieu saint et fort, Dieu saint et immortel,
                     aie pitié de nous !

III. Pasteur : Moi je t’ai planté comme ma plus belle vigne,
                     et tu n’as eu pour moi que ton amertume,
                     et du vinaigre pour ma soif.
                     D’une lance tu as ouvert le cœur de ton Sauveur !

Assemblée :   Dieu saint, Dieu saint et fort, Dieu saint et immortel,
                     aie pitié de nous !

Pasteur :        Moi j’ai frappé l’Egypte,
                     J’ai englouti le pharaon, je l’ai noyé dans la Mer Rouge ;
                     toi tu as livré ton Sauveur aux grands-prêtres !                      

Chœur :          O mon peuple, que t’ai-je fait ?
                      En quoi t’ai-je offensé ? Réponds-moi !

Pasteur :        Moi, devant toi, j’ai ouvert la mer ;
                     toi, tu as ouvert ton Sauveur d’une lance !

Chœur :         O mon peuple, que t’ai-je fait ?
                     En quoi t’ai-je offensé ? Réponds-moi !

Pasteur :        Moi, devant toi je m’avançais
                            dans la colonne de nuée
;
                     toi, tu as conduit ton Sauveur à Pilate !

Chœur :         O mon peuple, que t’ai-je fait ?
                     En quoi t’ai-je offensé ? Réponds-moi !

IV. Pasteur :   Moi, j’ai veillé dans le désert,
                            et de la manne je t’ai nourri ;
                      toi, tu as frappé ton Sauveur, tu l’as flagellé !

Assemblée :    Dieu saint, Dieu saint et fort, Dieu saint et immortel,
                      aie pitié de nous !

Pasteur :         Moi, aux eaux vives du rocher,
                             je t’ai fait boire le salut ;
                      toi, tu lui fis boire le fiel, le vinaigre !

Assemblée :    Dieu saint, Dieu saint et fort, Dieu saint et immortel,
                      aie pitié de nous !

Pasteur :         Moi, j’ai pour toi frappé des rois,
                             les puissants rois de Canaan ;
                      toi, tu as frappé ton Sauveur de tes poings 
                      et l’as tourné en dérision !

Assemblée :    Dieu saint, Dieu saint et fort, Dieu saint et immortel,
                      aie pitié de nous !

V.  Pasteur :   Moi, dans ta main j’ai mis le sceptre,
                      j’ai fait de toi un peuple royal ;
                      toi, tu as placé sur sa tête la couronne d’épines !

Chœur :          O mon peuple, que t’ai-je fait ?
                      En quoi t’ai-je offensé ? Réponds-moi !

Pasteur :         Moi, par ma toute puissance, je t’ai exalté ;
                       toi, tu as pendu ton Sauveur au gibet !

Chœur :          O mon peuple, que t’ai-je fait ?
                      En quoi t’ai-je offensé ? réponds-moi !

Chœur et Assemblée :  Dieu saint, Dieu saint et fort,
                                            Dieu saint et immortel,
                                      aie pitié de nous !

Possibilité pour la fin de cette forme :

        Au lieu de finir par le chœur + assemblée parlé,
on peut chanter la fin
et reprendre le chant de la forme 1 des Impropères,
c’est-à-dire faire chanter au chœur le
«  Seigneur, Dieu trois fois saint »
et à l’assemblée le « Agneau victime pure ».

3.  Les SEPT PAROLES DU CHRIST
 
     Voir la page précédente:  
Vendredi saint, Office du matin ou Vêpres,
Confession des Péchés et Paroles de grâce.

 6.  Prière antiphonée

I .  O Jésus, né dans la pauvreté,
II.  Aie pitié de nous qui sommes fiers de nos richesses.
I .  O Jésus, qui t’adresses aux simples et qui bénis les petits,
II.  Aie pitié de nous et de nos orgueils.
I .  O Jésus, dénonciateur des oppresseurs,
II.  Aie pitié de nous qui consentons à l’oppression.
I .  O Jésus, venu non pour être servi, mais pour servir,
II.  Aie pitié de nous, qui voulons toujours être servis.
I .  O Jésus, qui n’avais pas un lieu où reposer ta tête,
II.  Aie pitié de nous qui recherchons notre sécurité.
I .  O Jésus, ami des méprisés,
II.  Aie pitié de nous qui tenons à notre réputation.
I .  O Jésus, persécuté par le clergé,
      Moqué par les grands, crucifié par les autorités,
II.  Aie pitié de nous et de nos compromissions.
I + II .  Amen.
 
                                   Pomeyrol

(Claude Conedera et Yves Kéler 2007)