DANS LA NUIT, A DOUZE HEURES (von Zedlitz) Nachts um die zwölfte Stunde

DANS LA NUIT A DOUZE HEURES
          Nachts um die zwölfte Stunde

                Joseph Freiherr von Zedlitz

                 Die nächtliche Heerschau
                      La revue nocturne

1. Dans la nuit, à douze heures
    Se lève le tambour mort.
    Il quitte sa demeure,
    Il frappe, il frappe encor.

2. De ses deux bras sans muscles,
    La baguette entre les doigts,
    Il frappe ferme et juste
    Le lever dans le froid.

3. Le tambour sonne, tonne,
    Le son est clair et fort.
    Pénétrants, les coups qu’il donne
    Réveillent les soldats morts.

4. Et ceux au Nord qui dorment
    De neige et de glace durcis,
    Et ceux qui en France reposent
    Sous le harnais brunis,

5. Ceux qu’au Nil la boue couvre,
    Et les sables d’Arabie,
    Voyez, leurs tombes s’ouvrent,
    Et ils prennent leur fusil.

6. Et à la douzième heure,
    Le trompette sort du tombeau.
    Il sonne à la manœuvre :
    Se dressent les chevaux.

7. Du plus loin ils accourent,
    Portant leurs cavaliers morts
    Sous la mitraille et la bourre,
    Et piaffant haut et fort. 

8. Blancs, mais souriants, leurs cranes
    Sous le casque, en avant !
    Les bras sans nerfs ni carne,
    L’épée en mains, s’agitant !

9. Et à la douzième heure,
    A cheval l’Empereur sort
    De sa sombre demeure,
    Entouré de l’état-major.

10. Il porte un petit chapeau simple,
      Simple est aussi son habit,
      A gauche une dague mince
      Qu’aucun décor ne garnit.

11. La lune à l’éclat jaune
      Eclaire le grand champ,
      Et l’homme, au clair de lune,
      Inspecte tout son camp.

12. Là tous les rangs présentent
      A l’épaule le fusil,
      Puis ils défilent, chantent,
      La Grande armée, devant lui.

13. Les maréchaux sur place
      Font cercle autour de lui
      Il leur dit à voix basse
      Un seul mot dans la nuit.

14. Le mot passe à la ronde,
      Crié par les combattants :
      « France ! », Non, répond le monde,
      « Sainte Hélène, pour le tyran ! »

15. C’était la grande parade
      Dans les Champs de l’Elysée
      A minuit, la ballade
      Du César mort, tombé.

         Texte      Nachts um die zwölfte Stund
                        Joseph Freiherr von Zedlitz 1790-1862
                        fr. : Yves Kéler, 12.7.2010, Draguignan

         dans      Auswahl Deutscher Gedichte für höhere Schulen,
                       Theodor Echtermeyer, 34. Auflage 1903 (1. 1836),
                       978 Seiten, Halle, Verlag des Waisenhauses, page 468

         dans      Auswahl Deutscher Gedichte, im Anschluss
                       an die Geschichte der deutschen National Literatur, 
                       von Professor Dr. Hermann Kluge,
                       12. , verbesserte und vermehrte Auflage,
                       mit zahlreichen Porträts in Holzschnitt,
                       Altenburg, Verlag Oskar Bonde, 1908;  page 699

ZEDLITZ, Joseph Christian, Freiherr von, né le 28 février 1770 à Johannisberg, en Silésie autrichienne, fit ses études dans un collège de Breslau, entra en 1806 dans un régiment de hussards, mais quitta bientôt le service, pour se consacrer à ses penchants littéraires. En 1837 il fut appelé au service extraordinaire du ministère de l’étranger et en 1850 ministre résident de plusieurs petits états allemands à Vienne.

Le texte

Texte original