PRISONNIERS EN RUSSIE, DEUX GRENADIERS
Nach Frankreich zogen zwei Grenadier
Heinrich Heine 1832
1. Prisonniers en Russie, deux grenadiers, 10
Libérés, marchaient vers la France. 9f
Rendus chez les Prussiens, à leur quartier, 10
Grande fut leur désespérance. 9f
2. Car ils entendent le triste récit
Qu’avait été vaincue la France,
La Grande armée et tous ses corps détruits,
Pour l’Empereur aucune chance.
3. Et ils pleurèrent, les deux grenadiers,
En apprenant la nouvelle.
L’un dit : « Ah ! ma douleur au pied,
Ma blessure se réveille ! »
4. L’autre dit : « La pièce est finie ;
Je mourrais bien sur place,
Mais j’ai femme et enfants,
Qui sans moi, sûr, trépassent. »
5. – « Que me sont, moi, femme et enfants ?
A chose plus noble j’aspire.
Qu’ils aillent mendier, s’ils sont indigents !
L’empereur prisonnier, c’est pire ! «
6. – « Accomplis, frère, mon désir,
S’il faut qu’ici je meure,
En France de me faire ensevelir,
Qu’en sol français je demeure.
7. Sur moi mets ma Légion d’honneur,
Sur mon cœur tu la poses,
Gisant, fusil le long du corps,
Sabre en main, dans la fosse.
8. Coucher là en paix et écouter,
Comme une sentinelle,
Attendre que le canon va sonner,
Revoir les cavaliers en selle.
9. Sur ma tombe court à cheval l’Empereur,
Les épées brillent et crissent.
De la fosse je me lève, armé, sans peur,
Et défends l’Empereur qui passe ! »
Texte Nach Frankreich zogen zwei Grenadier 1822
Heinrich Heine (1797 Dusseldorf –1856 Paris)
fr. : Yves Kéler, 30.7.2010, Draguignan
dans Auswahl Deutscher Gedichte für höhere Schulen,
Theodor Echtermeyer, 34. Auflage 1903 (1. 1836),
978 Seiten, Halle, Verlag des Waisenhauses, page 467
dans Auswahl Deutscher Gedichte, im Anschluss
an die Geschichte der deutschen National Literatur,
von Professor Dr. Hermann Kluge,
12. , verbesserte und vermehrte Auflage,
mit zahlreichen Porträts in Holzschnitt,
Altenburg, Verlag Oskar Bonde, 1908; page 229
Le texte
Texte original