O GRAND ROI DE PRUSSE, L’ILLUSTRE POTENTAT – O Köng von Preussen (trad) Prusse 1

O GRAND ROI DE PRUSSE
          O KÖNIG VON PREUSSEN
                 Deserteurslied

             Prusse, 18e Siècle

 1. O grand roi de Prusse, l’illustre potentat,
    Combien de ton service, nous sommes vraiment las !
    Que faisons-nous dans la sombre vallée des pleurs,
    Où ne se trouve rien que peines et malheurs ?

2. Et revient le printemps, c’est la grande chaleur.
    On est à l’exercice, tout couverts de sueur,
    On est à l’exercice du matin à midi
    Et ça continue ainsi, le jour jusqu’à la nuit.

3. Quand cesse l’exercice, pour la garde on s’en va.
    Pas un chien qui demande : « T’as quoi dans l’estomac ? »
    Pas de gnole au bidon, encor moins du pain blanc,
    Et un mauvais tabac pour faire passer le temps !
   
   
         Texte        O König von Preussen
                          Anonyme, 18e Siècle, Prusse
                          fr. : Yves Kéler 29.11.2012 Bischwiller

Texte original de « O König von Preussen »

Text: O König von Preußen
(18. Jh., Deserteurlied, Autor unbekannt)

O König von Preußen, Du großer Potentat
Wie sind wir deines Dienstes so überdrüßig satt!
Was fangen wir jetzt an in diesem Jammertal
Allwo ist nichts zu finden als lauter Not und Qual.

Und kommt das Frühjahr an dann ist die große Hitz’
Da muß man exerzieren daß ei’m der Buckel schwitzt.
Da muß man exerzieren von Morgen bis Mittag
Und das verfluchte Leben das währt den ganzen Tag.

Vom exerzieren weg, geht’s wieder auf die Wacht,
Kein Teufel tut nicht fragen ob man gefressen hat.
Kein Branntwein in der Flaschen, kein weißes Brot dabei,
Ein schlechtes Tabakrauchen das ist der Zeitvertreib.


Le texte

        Ce chant est une satire d’un auteur anonyme, selon Wikipedia, d’un chant militaire officiel : « Wir sind die preussichen Husaren. * » Il a été appelé « Deserteurslied – chant du déserteur. » Wikipedia fait un commentaire à ces deux chants.  * voir ce chant, sous « Nous les hussards de Prusse. »


Texte de WIKIPEDIA

    Deserteurslied: O König von Preußen

https://lh5.googleusercontent.com/-A40L_Wt2Clw/TY5HxC56igI/AAAAAAAAJDc/3Y1pdMTqV_c/s1600/914_Die_Militaerstrafe_Gassenlaufen.jpeg

Dieses Soldaten- und Klagelied aus dem Preußen des 18. Jahrhunderts lässt den Jammer, die Eintönigkeit, Armut und Willkür des Soldatsein im Absolutismus erleben, versetzt den Hörer historisch in die Perspektive « kleiner Leute » und lässt Lieder als ein Mittel der psychischen Entlastung und Kritik erfahren.

Ce chant de soldat et de plainte
de la Prusse du 18e Siècle fait revivre la misère, la monotonie et l’arbitraire de la vie du soldat dans l’absolutisme, et replace historiquement l’auditeur dans la perspective des « petites gens. » Il fait découvrir le chant comme un moyen de décharge psychologique et de critique.

Gesungen wurde der Text zu einem offiziellen preussischen Marschlied (« Wir preußischen Husaren). Beim Marschieren sangen die Soldaten ihren eigenen Text, wenn kein Vorgesetzter in der Nähe war. So konnten sie sich mit dem Text identifizieren und wenn sie sich beobachtet fühlten, konnten sie schnell wieder in den offiziellen Text singen. Eine Taktik die noch die verbotene Arbeiterbewegung für ihr Liedgut anwenden sollte.

Le texte était chanté dans un chant de marche officiel prussien : « Wir preussischen Husaren. » En marchant, les soldats chantaient leur propre texte, quand aucun supérieur n’était dans les parages. Ils pouvaient ainsi s’identifier avec le texte et, quand ils se sentaient observés, ils pouvaient rapidement revenir au texte officiel. Une tactique que les mouvements ouvriers interdits pourraient employer.

Kollektiv contra Individuum. Und schliesslich ist da nicht nur das Spannungsverhältnis zwischen staatlicher und zivilgesellschaftlicher Sphäre, es ist der Widerspruch zwischen dem Kollektiv (des Militärs) und dem Individuum (als Deserteur).

Le collectif contre l’individu. Finalement, ici il n’y a pas seulement le rapport tendu entre la sphère de l’Etat et celle de la société civile, c’est aussi la contradiction entre le collectif (l’Armée) et l’individu (le déserteur.)
 

Gassenlaufen. Das Gassenlaufen oder Spießrutenlaufen war eine der härtesten Strafen für die Soldaten. Der Delinquent mußte zwischen den Kameraden hindurch gehen, die ihm dabei mit Ruten auf den Rücken schlugen. Viele wurden zu Krüppeln nach dem Gassenlauf oder starben an den Verletzungen. Diese äußerst harte Strafe wurde in Preußen 1808, in Württemberg 1818, in Österreich 1855 und in Russland erst 1863 abgeschafft.

La course de ruelle. Le « Gassenlaufen –course de ruelle » ou le « Spiessrutenlaufen – course des verges » était une des plus dures punitions pour les soldats. Le délinquant devait passer entre les camarades, qui lui frappaient le dos de verges. Beaucoup devenaient infirmes ou mouraient de leurs blessures. Cette punition extrêmement dure fut abolie en Prusse en 1808, dans le Würtenberg en 1818, en Autriche en 1855 et en Russie seulement en 1863.