A VARSOVIE, TOUS A GENOUX, JURERENT
Zu Warschau schworen tausend aud die Knien
Guerre de libération de la Pologne 1830,
Le quatrième régiment
Julius Mosen, 1831 (1803-1867)
1. A Varsovie, tous à genoux, jurèrent :
« Nous ne tirerons aucun coup de feu ! »,
Plus de mille soldats, armés, à terre,
« A la baïonnette et au nom de Dieu ! »
La patrie se souviendra en tout temps
De son glorieux quatrième régiment.
2. Quand donc se tint le dur combat de Praga,
Aucun des camarades ne fit feu.
Quand là l’ennemi meurtrier attaqua,
Nos baïonnettes percèrent ces gueux.
A Praga, on connaît depuis ce temps
L’héroïque quatrième régiment.
3. Si l’ennemi tire avec cent pièces
Près d’Ostrolenka, fauchant nos soldats,
Nous l’attaquons à la baïonnette,
Visant à son cœur à chaque pas.
A Ostrolenka, on sait maintenant
Ce qu’était le quatrième régiment.
4. Il est vrai, tant de cœurs vaillants tombèrent.
A la baïonnette nous attaquions,
Et même si le sort était contraire,
Nul coup de feu nous ne tirions.
A la mer la Vistule porte le sang
Versé par le quatrième régiment.
5. Malheur ! la patrie est perdue, la sainte !
Qui donc nous inflige cette horreur ? *
Malheur à qui est né dans tes enceintes,
Pologne : aujourd’hui saigne ton cœur !
Quelle douleur t’envahit maintenant ?
C’est celle du quatrième régiment.
* la Russie
6. Adieu, vous frères, tous morts à la guerre,
Vous qui êtes tombés à nos côtés !
Nous vivons encor sur la terre,
Mais la patrie nous a été enlevée.
Accorde, Dieu, de mourir paisiblement
Aux derniers du quatrième régiment.
7. Dans le brouillard, venus de leur Pologne,
Arrivent en Prusse dix grenadiers,
Sombres, sinistres, maigre colonne ;
Au cri : « Qui vive ! », ils se sont arrêtés.
Et l’un dit : « Nous sommes les survivants
Du valeureux quatrième régiment.
Texte Zu Warschau schworen tausend auf die Knien
Julius Mosen 1831 (1803-1867)
dans Auswahl Deutscher Gedichte im Anschluss an
die Geschichte der deutschen National Literatur
von Professor Dr. Hermann Kluge,12. ,
verbesserte und vermehrte Auflage
mit zahlreichen Porträts in Holzschnitt
Altenburg, Verlag Oskar Bonde, 1908, page 386
fr. : Yves Kéler, 8.7.2011, Bischwiller
Le texte
Le poème décrit les événements de la guerre polono-russe de 1830, avec les batailles menées par le 4e régiment à Praga, faubourg de Varsovie (7 septembre 1831), (à ne pas confondre avec Prague en Bohème-Tchéquie), et à Ostrolenka (26 mai 1831), sur la Vistule. Cette guerre suit le soulèvement de la Pologne (29 novembre 1830) contre l’occupation russe, dictée par le Congrès de Vienne en 1815, lors du « 4e partage de la Pologne » entre la Prusse, l’Autriche et la Russie.
Voir la révolte de la Pologne occupée par les Russes
Article Brochaus : Polen
Bataille de Praga, Wikipedia