AUJOURD’HUI QUE JE VOUS QUITTE
Heute Scheid’ ich, heute wandr’ich
Soldatenabschied
Friedrich (Maler) Müller 1749-1825
1. Aujourd’hui que je vous quitte,
Quelqu’un va-t-il me pleurer ?
Si les uns n’en sont pas tristes,
D’autres m’aiment, me bénissent :
Doux trésor, ma bien-aimée !
2. Au torrent, les prés en pente,
Neige blanche en la vallée.
Belle enfant, je dois descendre
Et jusqu’aux armées me rendre.
En mon cœur j’en suis brisé.
3. Des milliers de balles sifflent
Sur ma tête et filent loin.
Qu’on m’enterre où mon corps tombe,
Sans cantiques, tirs et pompe,
Inconnu dans quelque coin.
4. Seule toi, sur moi tu pleures
En voyant l’avis de mort.
Douce enfant, quand il t’arrive,
Quand tu liras la missive,
Souviens-toi de moi encor.
5. Prends mon fils, et puis l’élève
Vers le ciel : « Ton père est mort ! »
Bénis-le, fais qu’il apprenne
A prier, qu’en main il prenne
Mon épée : il sera fort !
6. Entends, le tambour résonne !
Je te dis adieu ici.
Si je quitte, pas de larmes,
Il me faut porter les armes :
La patrie le veut ainsi.
Texte Heute scheid’ich, heute wandr’ich
Müller Friedrich (Maler)
1749 Kreuznach – 1825 Rome
dans Auswahl Deutscher Gedichte im Anschluss an
die Geschichte der deutschen National Literatur
von Professor Dr. Hermann Kluge,12. ,
verbesserte und vermehrte Auflage
mit zahlreichen Porträts in Holzschnitt
Altenburg, Verlag Oskar Bonde, 1908, page 705
fr. : Yves Kéler, 7.2.2012
MÜLLER Friedrich, dit « Maler Müller –Müller le peintre », né le 13 janvier 1749 à Kreuznach, mort le 23 avril 1825 à Rome. Formé comme peintre, alla à Rome où il travailla beaucoup comme peintre, sans gagner sa vie correctement, ce qui l’obligea à être guide pendant de longues années. En 1780, devient catholiqiue. Sa peinture illustre le Sturm und Drang. Il composa beaucoup de poèmes concernant la mythologie antique.
Texte original
1. Heute scheid’ich, heute wandr’ich ;
Keine Seele weint um mich.
Sind’s nicht diese, sind’s doch andre,
Die da trauern, wenn ich wandre;
Holder Schatz, ich denk’ an dich!
2. An dem Bergstrom hangen Weiden,
In den Tälern liegt der Schee.
Trautes Kind, dass ich muss scheiden,
Muss die liebe Heimat meiden,
Tief im Herzen tut mir’s weh.
3. Hunderttausend Kugeln pfeiffen
Über meinem Haupte hin.
Wo ich fall, legt man mich nieder
Ohne Klag’ und ohne Lieder,
Niemand fraget, wer ich bin.
4. Du allein wirst um mich weinen,
Siehst du meinen Todesschein;
Süsses Kind, sollt er erscheinen,
Tu im stillen um mich weinen
Und gedenke ewig mein.
5. Heb zum Himmel unsren Kleinen,
Schluchze: „Tot der Vater dein!“
Lehr’ ihn beten, gib ihm Segen,
Reich ihm seinesVaters Degen,
Mag die Welt sein Vater sein!
6. Horch, die Trommel ruft, zu scheiden
Drück’ ich dir die weisse Hand.
Still die Tränen, muss dich meiden,
Muss für unsre Heimat streiten,
Streiten für das Vaterland.