JOACHIM HANS VON ZIETEN
Joachim Hans von Zieten
Theodor Fontane (1819-1898)
1. Joachim Hans von Zieten,
Hussard, leur général,
Aux ennemis tint tête
Dans plus d’un choc frontal.
Ils firent l’expérience
Qu’il leur crevait la peau
Avec ses longues lances,
La tresse dans le dos.
2. Ce fut de haute lutte,
A Hennersdorf et Prag,
A Liegnitz et à Leuthen,
Que Zieten l’emporta.
A Torgau, jour de gloire,
Fritz retourna chez lui,
Mais le hussard déclare :
« Je reste et je finis ! »
3. Ils ne venaient qu’ensemble,
Von Zieten, le grand Fritz;
Au tonnerre un ressemble,
L’autre à l’éclair, le Blitz !
Nul des deux n’était lâche,
Chacun frappait ses coups.
Divers, forts, sans relâche,
Frappaient-ils jusqu’au bout !
4. Quoique la paix soit faite,
La guerre les poursuit,
Leur remonte à la tête,
Revient le jour, la nuit.
L’instant où Daum hésite,
Mais Fritz et Zieten pas,
A table se papote,
Au « Sanssouci » du roi.
5. Un jour qu’à cette table
Von Zieten s’endormait,
Un courtisan affable
Voulut le réveiller.
Le roi dit : « Mais qu’il dorme !
Il a plus d’une nuit
Veillé dans l’ombre morne,
Dans le froid, sous la pluie. »
6. Et quand la vie s’achève
De Zieten, le hussard,
Vient le temps de la trêve :
Il gît sur un brancard.
Lui qui mettait en fuite
L’ennemi hors du bois,
La mort court à sa suite,
Lui imposant sa loi.
Texte Joachim Hans von Zieten
Theodor Fontane (1816-1898)
dans Auswahl Deutscher Gedichte im Anschluss an
die Geschichte der deutschen National Literatur
von Professor Dr. Hermann Kluge,12. ,
verbesserte und vermehrte Auflage
mit zahlreichen Porträts in Holzschnitt
Altenburg, Verlag Oskar Bonde, 1908, page 78
fr. : Yves Kéler, 25.11.2010
FONTANE Theodor : né le 30 décembre 1819 à Neu-Ruppin, fréquenta l’école technique de Berlin, où il étudia les sciences de la nature, surtout la chimie. De 1841à 43, il vécut à Leipzig et Dresde , puis à Berlin, et Londres (1855-59), puis de nouveau .à Berlin, où il mourut le 20 septembre1898. (Echtermeier, p. 964)