TROMPETTE, SONNE ! AU RHIN ! – Trompeter, blas ! An den Rhein !

TROMPETTE, SONNE ! AU RHIN !
    Trompeter, blas ! An den Rhein, and den Rhein !

                      Karl Weitbrecht 1848-1904

1. Trompette, sonne! Au Rhin, au Rhin, au Rhin !
    Entends-tu gronder ses vagues,
    Courant, faisant un bruit fort et sans fin,
    Tel que le tonnerre, rogues,
    Montant comme des chevaux cabrés et fous ?
    « Quel étranger veut nous mettre sous son joug ? »
    Et l’écho des falaises lui répond :
    « Sonne, trompette ! Au Rhin, au Rhin ! »

2. Trompette, sonne! Au Rhin, au Rhin, au Rhin !
    Entends-tu ? Lorelei chante :
    « Enfants qui venez de l’Ouest, du lointain,
    Mon chant joyeux et fort vous hante ?
    Mon vieux chant d’épouse annonce la mort,
    Ma robe est de sang, rouge encor !
    Mes garçons d’honneur sont allemands :
    Sonne, trompette ! Au Rhin, au Rhin ! »

3. Trompette, sonne! Au Rhin, au Rhin, au Rhin !
    A Aix, le caveau libère,
    l’Empereur à cheval, la nuit, serein.
    Il va au fleuve, en main la bannière,
    A Rüdesheim, la plante dans le sol.
    De l’Odenwald descend d’un rapide vol,
    Dans le noir, le Rodenstein.
    Sonne, trompette ! Au Rhin, au Rhin !   

4. Trompette, sonne! Au Rhin, au Rhin, au Rhin !
    Qui sont ces brigades noires,
    Qui passent la Forêt sombre sous les pins ?
    Ceux de Lützow, venant boire,
    Descendent le cours, remontent le Rhin.
    Et le vieux Blücher, le sabre à la main,
    Et les squelettes des héros, sans fin.
    Sonne, trompette ! Au Rhin, au Rhin !

5. Trompette, sonne! Au Rhin, au Rhin, au Rhin !
    Cette sonnerie, mes frères,
    Plaira à tous ces héros anciens !
    Avec nous ils vont en guerre,
    Haut le drapeau, l’épée aiguisée.
    Heureux qui peut avec eux chevaucher,
    Quand la trompette éclate au matin :
    Sonne, trompette ! Au Rhin, au Rhin !

         Texte        Trompeter, blas ! An den Rhein, an den Rhein
                          Karl Weitbrecht 1848-
                         
           dans       Auswahl Deutscher Gedichte für höhere
                          Schulen, Theodor Echtermeyer, 34. Auflage
                          1903 (1. 1836), 978 Seiten
                          Halle, Verlag des Waisenhauses, page 210
                          fr. : Yves Kéler, 2010

WEITBRECHT Karl, né le 8 décembre 1848 (ou 1847 Brockhaus 1930), à Neuehengststedt, près de Calw, dans le Wurtenberg, étudia la théologie protestante à Tübingen, devint en 1874 diacre à Schwaigern près  de Heilbronn, en 1886 recteur d’une école supérieur de jeunes filles et en 1894 professeur de littérature allemande au Polytechnicum de Stuttgart. Il mourut le 10 juin 1904 à Stuttgart. (Echtermeyer + Brockhaus)