LOUANGE
TRINITE
OH! SI J’AVAIS LA VOIX DES ANGES to
O dass ich tausend Zungen hätte
Mélodie : O dass ich tausend Zungen hätte
1. Oh! si j’avais la voix des anges, 1 alld
La harpe de tes séraphins,
Je chanterais à ta louange,
Mon Dieu, sans fatigue et sans fin,
Et je dirais la nuit, le jour,
Tous les bienfaits de ton amour.
2. Tu m’as aimé, mon Dieu, mon Père : Père
Pour ton amour je te bénis.
Ta grâce fait qu’à toi, j’espère,
Je resterai toujours uni.
Je te rendrai gloire à jamais
Pour tous les dons que tu m’as faits.
3. Accepte ma reconnaissance, Fils
Jésus, mon Roi, Christ, mon Sauveur ;
Ta mort devient ma délivrance :
Prends ma défense, ô mon Sauveur.
Rends-moi fidèle, calme et fort,
Toujours vainqueur, même en la mort.
4. Je veux aussi te rendre hommage, St Esprit
Esprit de vie, Consolateur.
Renouvelle en mon cœur l’image
De Dieu, mon Père et Créateur.
Si quelque bien se trouve en moi,
L’honneur n’en appartient quà toi.
5. Je redirai, Dieu, ta tendresse, 9 ald
Tant que ma bouche s’ouvrira ;
Je bénirai ton nom sans cesse,
Si longtemps que mon cœur battra.
Et quand ma voix perdra l’essor,
Mes soupirs parleront encor.
6. Seigneur, accepte mes louanges, 10 alld
Trop pauvres pour tant de faveurs.
Au ciel, avec le chœur des anges,
Je pourrai mieux te rendre honneur.
Car, ce jour-là, retentira
Un éternel « Alléluia ».
Texte Oh ! que n’ai-je la voix de l’ange
Psalmodie morave 1738,
d’après Recueil luthérien 1923, n° 8, texte idem
LP 79, deest NCTC, ARC, ALL
dérivé de « O dass ich tausend Zungen hätte », 1704
Johann Mentzer 1658-1734
EKG 238, RA 337, EG 330
Mélodie : O dass ich tausend Zungen hätte
(Lied von Johann Mentzer 1704 (1658-1734)
mélodie : bei Balthazar König 1738, 1790
EKG 238, RA 337, EG 330
Frs : Oh! Que n’ai-je la voix de l’ange
LP 79, deest NCTC, ARC, ALL
Le texte
Le texte est attribué aux Psalmodies moraves de 1740 dans le Recueil luthérien de 1923.dans l’édition de 1850 de ce recueil il ne figure pas. Il ne figure pas non plus dans les Recueils des Églises réformées de France de 1859 et 1895. Il est , semble-t-il, passé des Psalmodies dans le Recueil luthérien de 1823, et de là dans le Louange et Prière de 1938.Malheureusement il a été abandonné dans les recueils publiés depuis, ce qui est une perte réelle, car ce chant était apprécié dans les paroisses.
La traduction française dans les Psalmodies moraves suit de très près la parution du chant, écrit en 1704 et pourvu de sa mélodie de 1738. L’auteur du chant allemand, Mentzer, était pasteur à Merzdorf, Hauswalde et Kemnitz, villages proches de Herrnhut, et faisait partie du cercle des poètes piétistes et de l’entourage de Zinzendorf. Ce qui explique son passage dans le recueil français des Moraves et montre que les auteurs des Psalmodies suivaient de très près l’actualité hymnolgique.
Dans sa forme actuelle, le chant paraît être une combinaison de 2 sources. D’une part, les strophes 1, 5 et 6 françaises suivent manifestement les strophes 1, 9 et 10, soit la 1re et les deux dernières de l’allemand. En revanche, les strophes 2, 3 et 4 françaises sont trinitaires, concernant successivement le Père (2), le Fils (3) et le Saint-Esprit (4). Ces strophes ne sont pas dans l’original allemand. Proviennent-elles d’un autre chant ? c’est l’impression qu’on en a. Car les trois strophes françaises qui suivent correctement l’allemand supposent qu’il en existait une traduction entière, dont on a employé ici la 1re et les deux dernières strophes. Et qu’on y a intercalé les trois strophes trinitaires, après la strophe 1, qui fait introduction, avant les strophes 9 et 10, qui forment à la fois la suite logique de la strophe 1 et une finale homogène à « O dass ich tausend Zungen hätte ». La partie intermédiaire de ce chant, des strophes 2 à 8, décrit les bienfaits de Dieu et s’achève par une prière dans la strophe 8. Cet ensemble interne homogène du chant allemand a été remplacé dans cette forme du texte français par le bloc trinitaire de strophes 2-3-4.
La structure du chant français rappelle celle de deux chants contemporains :
D’une part « Gelobet sei der Herr – Béni soit le Seigneur », de Johann Olearius en 1665, qui loue en 3 strophes le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et les réunit dans une strophe 4, pour s’achever par un Sanctus dans la strophe 5. D’autre part « Brunn alles Heils, dich ehren wir – Source de tout salut, nous te glorifions », de Gerhard Tersteegen en 1745, qui après une strophe introductive, loue en 3 strophes le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et dans une strophe 5 reprend les trois personnes. Dans ces chants, la louange trinitaire est encadrée par une strophe au début et une à la fin, ou achevée par une strophe finale. Il existe d’autres chants de type
les corrections apportées au texte
Elles sont d’ordre prosodique et concernent essentiellement les chutes d’accent. Beaucoup de chutes « à la française », c’est-à-dire qui tombent de travers par rapprt à la mélodie allemande et à son rythme. Au XVIIe en France, du moins dans les cantiques protestants, on n’attachait pas tant d’importance à ces erreurs d’accent, qu’on jugeait inévitables vu qu’on était dans le cadre d’une traduction. Et aussi par ce qu’on y a souvent affirmé qu’il nétait pas possible de traduire correctement, et de ce fait, l’effort de chercher une bonne solution n’était pas fourni. Contrairement à la poétique allemande dans les chants, très rigoureuse.
Quelques chutes fautives n’ont pas pu être corrigées, car il eût fallu changer le texte et son sens aurait été perdu. J’ai essayé de conserver intact le texte du traducteur, par lui-même de bonne qualité. La thématique en est assez simple, en sorte que peu de problèmes d’altération du sens se posaient.