POURQUOI, HERODE, CRAINS-TU TANT ? (trad) Was füchst du, Feind Herodes, sehr, Epiphanie to

EPIPHANIE
NOËL

        POURQUOI, HERODE, CRAINS-TU TANT ?
                       A solis ortus cardine
          Was fürchst du, Feind Herodes, sehr ?

          Mélodie : Christum wir sollen loben schon

                                           Strophes et lettres   Sources
                                           de  l’original latin   bibliques
1. Pourquoi, Hérode, crains-tu tant         (8, H)     Matth 2/3
    Le Christ, venu petit enfant ?
    Il n’a aucun pouvoir mortel :
    Son royaume est celui du ciel.                           Jean 18/36

2. De loin les mages sont conduits          (9, I)       Matt 2.1-2
    Par une étoile dans la nuit.
    Ils montrent par trois dons précieux                   Matth 2/11
    Que Christ est homme, roi et Dieu.                

3. Le cri des mères retentit                      (10, K)   Matth 2/16-18
    Pour les enfants qu’on leur a pris,
    Qu’Hérode fit exécuter
    Pour le Christ qu’il voulait tuer.

4. Au Jourdain, le baptême d’eau            (11, L)    Matt3/13-17
    Par Jean fut donné à l’Agneau.                           Jean 1/29
    Celui qui est sans péché                                 II Cor 5/21
    Fut ainsi du péché lavé.

5. Le Fils de Dieu se révéla                     (12, M)   Matth 4/23
    Par ses miracles, par sa foi,
    En guérissant les maux, les corps,
    Même en ressuscitant les morts.                         Matth 11/5

6. Christ fit un miracle à Cana :               (13, N)   Jean 2/1-11
    Quand tout-à-coup le vin manqua,
    Il fit remplir d’eau six bassins
    Et en changea l’eau en du vin.

7. Un centurion vint le trouver :              (14, O)   Matth 8/5-13
     » Ne dis qu’un mot, qui peut sauver :
    Mon serviteur meurt, sur son lit !
– Retourne en paix, cet homme vit ! « 

8. Louange et gloire à toi Jésus,              (str. suppl.)
    Qui par Marie nous es venu,
    Avec le Père, avec l’Esprit,
    Dans tous les siècles infinis.  Amen.

            Texte :      A solis ortus cardine
                             Caelius Sedulius, vers 430
                             Was fürchst du, Feind Herodes, sehr ?
                             Martin Luther, 1524
                             RA 60, pas dans EG
                             frs : Yves Kéler, 30.12.2005

            Mélodie : Christum wir sollen loben schon
                            Eglise ancienne, Erfurt 1524
                            RA 21 et 60, pas dans EG

                               Voir sur ce site,   rubrique  » Etudes  » : 
                                      »  Les chants de Martin Luther  « 

Le texte

        Il est la deuxième partie du chant de Caelius :  » A solis ortus cardine – Du point du lever du soleil « . Les commentaires généraux quant à ce cantique se trouvent sous la traduction de la première partie, à laquelle je renvoie le lecteur, sous le nom de :

                                » Du point où le soleil renaît « 
                                                A solis ortus cardine
                                  Christum wir sollen loben schon

        Cette deuxième partie du chant couvre l’Epiphanie. Son début est marqué par une question :  » Hostis Herodes impie,  Christum venire quid times ? – Ennemi Hérode impie, pourquoi crains-tu que Christ vienne ?  » Cette figure de style interrogatif est employée pour cette unique fois. Tout le reste du chant est en style affirmatif.

        La succession des strophes suit le récit de Matthieu 2 et 3, alors que la première partie du chant suivait essentiellement Luc 2. Elle suit aussi l’ordre liturgique du temps de l’Epiphanie, tel qu’il existe encore ajourd’hui, ce qui atteste que cet ordre remonte à l’Antiquité, au 4e-5e Siècles. Cette différence dans l’usage des évangiles rappelle la genèse des deux fêtes de l’Epiphanie et de Noël. L’Epiphanie est née la première :  » Epiphania = manifestation, révélation du Christ, comme Fils de Dieu : cette manfestation suit bien l’évangile de Matthieu, après la naissance du Christ, qui n’y est pas racontée. Noël, né plus tard, se concentre sur la naissance du Christ, et se strucrure à partir de l’évangile de l’enfance de Luc..

       Caelius inverse le récit dans les strophes 1 et 2 : il cite d’abord la crainte d’Hérode,  » troublé, et tout Jérusalem avec lui « , ensuite la venue des mages (au 6.1 : 1ère lecture d’évangile). Avec la remise des trois présents, il revient à l’ordre biblique. Puis se succèdent : le massacre des innocents (28.12), le baptême du Christ (au 6.1 : 2ème lecture), les Noces de Cana (au 6.1 : 3ème lecture d’évangile). Ces deux lectures sont reprises respectivement le 1er dimanche après l’Epiphanie : le baptême du Christ, et le 2ème dimanche : les Noces de Cana. La strophe 5 reprend le début du ministère public de Jésus : Maqtth 4/23 :  » … enseignant, prêchant la bonne nouvelle du Royaume, guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple « , et son prolongement au ch 8/1-13, avec le récit de la guérison du serviteur du centurion. Cette lecture est celle du 3e dimanche après l’Epiphanie. (La strophe 1 de la troisième partie du chant développe Matthieu 14/24-33, Pierre marchant sur les eaux. Cette lecture est une de celles du 4ème dimanche après l’Epuiphanie).

    
La mélodie

          Voir, comme ci-dessus pour le texte,  les remarques sous :

                                        Du point où le soleil renaît