QUAND, SAUVEUR, JE TE CONTEMPLE (trad) Wenn ich dich, o Heiland sehe, Passion, Contemplation de la croix to

PASSION
VENDREDI SAINT



      QUAND, SAUVEUR, JE TE CONTEMPLE
           Wenn ich dich, o Heiland, sehe

       Mélodie : Wie nach einer Wasserquelle
                     Comme un cerf altéré brame



1. Quand, Sauveur, je te contemple,

    Etendu sur cette croix,
    En mon cœur, à ton exemple,
    Je ressens ma faible foi.
    Innombrables, mes péchés
    Sont les coups qui t’ont blessé.
    Quand, Sauveur, je te contemple,
    De douleur mon cœur en tremble !

2. Plein de sang, moqué du monde,

    Tu pends tel un meurtrier.
    Ta douleur se voit, profonde,
    Nul de toi ne prend pitié.
    Patiemment tu souffres tout,
    Meurs, enfin reçois le coup,
    Plein de sang, moqué du monde
    Ceint d’épines tant profondes.

3. Je médite tes souffrances,

    Tes blessures, ta douleur ;
    Je méprise l’arrogance
    De ce monde et ses honneurs.
    Car je trouve mon salut
    Et ma paix en toi, Jésus.    
    Je médite tes souffrances,

    Je rends grâce à ta patience.

4. Je n’irai jamais me plaindre,
    Quand le lourd souci m’abat.
    S’ils ont pu, Seigneur, t’atteindre,
    Ton disciple souffrira.
    Par la croix et les douleurs
    Dieu conduit jusqu’au bonheur.
    S’ils ont pu frapper le Maître,
    Que peut-il pour moi en être ?
   
   
         Texte        Wenn ich dich, o Heiland, sehe
                          Léon XIII, pape de 1878 à 1903
                          Louange à Dieu 848
                          Traduction allemande ?
                          fr. : Yves Kéler 25.2.2013

         Mélodie    Wie nach einer Wasserquelle                  
                          Loys Bourgeois (1510-1561)
                          Comme un cerf altéré brame 1551
                          RA 81, EKG 319, EG 524,  
                          Freu dich sehr, o meine Seele
                          Sei mir tausendmal gegrüsset         
                          fr. : Comme un cerf altéré brame Ps 42
                                 LP 18 = Ps 42,
                                 NCTC 42, ARC 42, ALL 42

Texte original

1. Wenn ich dich, o Heiland sehe,
    An dem Kreuzholz ausgespannt,
    Wird mein Herz erfüllt von Wehe
    Und von Reue übermannt.
    Meine Sünden ohne Zahl
    Schufen dir die bittre Qual.
    Wenn ich dich am Kreuze sehe,
    Wird mein Herz erfüllt von Wehe.

2. Wund, entstellt, der Welt zum Hohne,
    Hängst du da, den Mördern gleich,
    Auf dem Haupt die Dornenkrone,
    Arm an Trost, an Schmerzen reich.
    Alles trägst du mit Geduld,
    Um zu sühnen meine Schuld.
    Auf dem Haupt die Dornenkrone,
    Hängst du da, der Welt zum Hohne.

3. Stets will ich im Geist betrachten
    Deine Wunden, deine Pein,
    Will die Lust der Welt verachten,
    Suchen dich, nur dich allein.
    Lass mich finden dich, mein Heil,
    Dann wird Frieden mir zu teil.
    Stets will ich dein Kreuz betrachten,
    Will die Lust der Welt verachten.

4. Niemals will ich wieder klagen,
    Wenn mich Sorg und Qual beschwert;
    Hat den Meister man geschlagen,
    Ist der Jünger Bessres wert?
    Nur durch Trübsal, Kreuz und Leid
    Führt der Weg zur Seligkeit.
    Hat den Meister man geschlagen,
    Darf der Jünger nimmer klagen.
   
   
Le texte   
     
   
        Le texte est du pape Léon XIII, un pape réformateur et novateur, après le très intégriste Pie IX, qui se fit proclamer infaillible au Concile de Vatican en 1870, et qui publia le Syllabus, recueil de la position rigoriste de l’Eglise romaine. Est-ce un texte traduit de l’italien et placé en Allemagne sur la mélodie huguenote de Loys Bourgeois ?

        Ce chant illustre la piété christique profonde du catholicisme, parfois masquée par les apparences extérieures du culte et les pratiques mariologiques. Un courant chistique et biblique existe dans le catholicisme, qui s’exprime entre autres par des chants de ce type. En Alsace, ce courant a été renforcé la Réforme, qui a réintroduit l’emploi de la Bible dans la piété assez tôt, du moins dans les milieux cultivés.

        Le chant est une contemplation et méditation de la croix. Le texte est construit sur une répétition de la 1ère ligne dans la strophe 1, puis de la 3e aux strophes 2 et 3. La description du Christ en croix occupe toute la strophe 2. La strophe 1 est consacrée à la repentance, la strophe 3 à l’acceptation de la souffrance.

        Je n’ai pas réussi à découvrir la langue originale du texte. Elle est probablement l’italien, Léon XIII étant un pape italien, né à Carpineto Romano, province de Rome, en 1810, mort à Rome en 1903. L’éventuel traducteur allemand n’est pas non plus identifié. Le chant se trouve dans le Recueil catholique alsacien « Psallite » de 1900 et « Louange à Dieu 1975 », mais pas dans le « Gottlob 1975 »  allemand , ni le « Weg des Lebens autrichien 1958. » Cette présence alsacienne du chant semble montrer que ce dernier est entré très tôt dans le catholicisme alsacien, au moins en 1900, du vivant encore du pape décédé en 1903, et que là il a pris pied. Ce qui pourrait ne pas être le cas en Allemagne.


La mélodie

        Elle est de Loys Bourgeois, « Comme un cerf altéré brame », sous son appellation allemande « Wie nach einer Wasserquelle », provenant de la traduction allemande des Psaumes français par Lobwasser en 1560. c’est la mélodie du Psaume 42, exprimant la souffrance du fidèle. Elle correspond bien au thème du chant de Léon XIII.

        L’emploi de cette mélodie, illustre l’influence du Chant luthérien et réformé sur le catholicisme allemand.